JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 3,946.
39me année.
VILLE D'YPRES.
LE PROPAGATEUR
VÉRITÉ ET JCSTICE.
7??.3S, 25 Juillet.
DE LA.
DIMANCHE, S AOUT.
EXPOSITION INDUSTRIELLE ET
ARTISTIQUE.
Vers midi aura lieu l'Inauguration solennelle
des Expositions industrielles et artistiques.
L'Exposition aura lieu au local des Halles;
l'Exposition des beaux-arts dans les salons de
l'Hôtel-de-Ville.
EXPOSITION AGRICOLE.
Cette Exposition aura lieu du 23 au 26 Sep
tembre.
GRAND TIR A LA PERCHE.
Ce Tir donné par la Société de l'Hoekje, aura
lieu b la pernire placée au local de la Société. 600
francs seront donnés en prix.
<àJlAND CONCOURS LITTÉRAIRE,
Donné par la Société de Kunst is ons Vermaek.
Dix-neuf médaillesdont onze en vermeil
seront décernées aux vainqueurs.
LUNDI, 6 AOUT.
TIR A LA PERCHE, (arc a la main).
Ce Tir sera donné au local de la Société de
Guillaume Tell, hors la porte de Dixmude, i3o
francs seront donnés en prix.
MARDI, 7 AOUT.
GRAND TIR AUX PIGEONS.
Ce Tir aura lieu la Grande-Esplanade, i4o
francs seront donnés en prix.
JEUX POPULAIRES.
Des Mâts de cocagne seront dressés h 3 heures
sur la Grand'Place.
Jeu des Ciseaux, h 4 heures au Zaelhof.
MERCREDI, 8 AOUT.
GRAND CONCOURS DE JEUX DE CARTES.
Ce Concours aura lieu <1 3 heures, au Zaelhof;
100 francs seront doonés en prix.
JEUDI, 9 AOUT.
DISTRIBUTION DES PRIX
AUX ÉLÈVES DE L'ACADÉMIE ROYALE DE DESSIN.
Cette Distribution se fera h 3 heures de relevée
aux Halles.
t. DIMANCHE, 12 AOUT.
GRAND TIR A LA CIBLE.
Ce Tir aura lien la Plaine d'Amour h 3 heures
de relevée, 5oo francs seront donnés eD prix.
Lundi, 23 juillet, est décédé en cette ville M.
Ernest de Gheus, juge d'instruction au tribunal de
1" instance, chevalier de l'ordre de Léopold,
président du conseil administratif de l'Institution
Royale de Messines, et du conseil de fabrique de
l'église de S'-Pierre. Jurisconsulte expérimenté,
magistrat intègre, courageux et infatigable dans
l'exercice de ses laborieuses fonctions, sa perte sera
vivement ressentie par le iribunal d'Ypres. Ses
proches pleurent en sa personne le modèle des chefs
de famille. M. de Gheus rehaussait encore par les
qualités de l'esprit et du coeur la distinction de sa
naissance. Dévoué au bien public, affable de carac
tère, simple dans ses moeurs, ami généreux du
pauvre, cet honorable citoyen se vit constamment
entouré du respect, des sympathies, de la considé
ration de tous. D'universels regrets l'accompagnent
dans la tombe; et il est vrai de dire qu'en lui sa
-ville natale a perdu un de ses plus nobles enfants.
Frappé de paralysie, il y a trois mois environ, h
la suite d'une attaque d'apoplexie, M. de Gheus
conserva jusqu'au dernier jour le plein usage de ses
facultés intellectuelles. Fidèle aux convictions
hautement avouées de sa vie entière, il demanda et
reçut b diverses reprises dans le cours de sa maladie,
et nommément le jour même de son décès, les
secours ineffables de la Religion. Ainsi une mort
précieuse devant Dieu est venue couronner une
existence toute consacrée aux intérêts de la chose
publique.
M. de Gheus n'avait atteint que l'âge deâi
ans et 8 mois.
On lit dans le Moniteur belge
Noos apprenons que le jury de professeur
agrégé de l'enseignement moyen du degré supérieur
pour les humauités se réunira a Liège, au mois
d'octobre prochain, pour procéder l'examen des
récipiendaires qui désirent obtenir le certificat de
l'épreuve préparatoire, exigé pour l'admission soit,
aux cours de l'école normale des sciences, soit h
l'examen d'aspirant professeur agrégé de l'ensei
gnement moyeu du degré supérieur, tant pour les
sciences que pour les humanités.
L'exécution d'Antonio Defelice, l'assassin du
cardinal Antooelli a eu lieu b Rome le 11 de ce
mois. Avant de mourir le condamné s'est réconcilié
avec Dieu. Il est mort le repentir sur les lèvres et
dans le cœur, en détestaot son crime et en mau
dissant les sociétés démagogiques qui l'y avaient
poussé.
T.>000'iii -
Le Constitutionnel s'attache, dans l'article sui
vant, expliquer les difficultés du siège de Sébas-
topol, les causes des longs retards que les opérations
subisseut et la nécessité de patienter peut-être
longtemps encore, une prochaine solution ne
pouvant dès b présent être prédite
Sébastopol ne ressemble en rien b une place
forte ordinaire, et il n'y a aucune comparaison b
établir entre l'attaque des Russes dans cette ville et
les sièges même les plus difficiles dont l'histoire
garde le souvenir. Les villes les mieux fortifiées
sont habituellement entourées d'une chaîne d'ou
vrages de défense qu'il suffit de briser sur un point.
Sébastopol n'est point une ville entourée d'une
pareille enceinte, c'est une réunion d'un grand
nombre de citadelles, généralement indépendantes
les unes des autres, séparées par des ravins profonds,
par des criques qui forment autant de fossés
naturels, de sorte qu'après avoir pénétré dans un
de ces ouvrages, les troupes alliées s'aperçoivent
qu'elles n'ont fait qu'un pas en avant, et, qu'en
face d'elles, s'élèvent de nouveaux remparts,
s'ouvrent de nouveaux fossés et se multiplient
d'autres obstacles de tout genre. Il ne s'agit donc
pas ici d'ouvrir une brèche sur le point le plus
faible de l'enceinte, d'y lancer des colonnes d'assaut
et de pénétrer par cette voie dans la place. Il faut
emporter successivement, b la baïonnette, sous les
feux croisés les plus redoutables, une série de
fortifications dont chacune exigerait un long siège.
Nous disons b la baïonnette, car il ne faut
pas se dissimuler que l'artillerie ordinairement
prépondérante dans les sièges, est ici d'un médiocre
effet. Ce qui contribue b donner b fa défense de
Sébastopol un caractère tout exceptionnel, c'est la
nature même des travaux exécutés pour couvrir la
ville. Ces ouvrages sont en terre, par conséquent,
ils sont tout b fait provisoires, car lorsqu'on fortifie
les villes d'une manière permanente, on est obligé
d'employer des matériaux solides. Mais cette
circonstance même sert l'armée russe.
En effet, les boulets n'ont que peu d'action
sur ces terres, et, en admettant même que les
trauchées arrivent sur le bord des fossés, l'artillerie
ne pourrait pas pratiquer une brèche, puisque ces
fossés ne sont pas revêtus de maçonnerie. D'aillenrs,
les terres rapportées qui ont servi exécuter ces
travaux se sont tassées pendaot l'hiver, et out
acquis actuellement plus de consistance qu'il n'en
faut pour être utilisées pendant plus longtemps que
ne durera la guerre. Si le génie arrive jusqu'aux
fossés de Malakoff, il faudra les combler, non,
comme d'habitude, avec les débris provenant des
brèches, mais avec la terre même du bord extérieur
de ces fossés.
Les périls de l'assaut sont plus grands b Sébas
topol que partout ailleurs. Comme l'ensemble des
forteresses auxquelles on donne le nom de cette
ville n'a pu être investi, les troupes qui la défendent
sont constamment renouvelées, et, par conséquent
échappent au découragement et b la fatigue
qu'éprouverait une garnison pendant un long siège.
Ce que le gouvernement russe appelle la garnison
de Sébastopol, c'est l'armée tout entière: ce sont
toutes les forces militaires de l'empire, dont l'élite
afflue en Crimée.
La Russie concentre en Crimée tout ce qu'elle
a d'énergie, de ressources et de soldats. Un siège
qui n'est ordinairement qu'une opération secondaire
dans le plan général d'une campagne, est devenu,
en Crimée, par un concours de circonstances que
tout le monde connaît, le nœud de la guerre, et l'on
peut dire que le sort de l'empire russe tout
entier est attaché b la résistance ou b la chute d'une
place. Chaque assaut peut donc compter comme
une grande bataille, non-seulement b cause du
grand nombre des hommes qui peuvent être en
gagés des deux côtés, mais encore par ses consé
quences importantes au point de vue de la solution
définitive de la question.
Dans la lutte qui se poursuit, les Russes ont