FRANCE.
ÉTAT-CIVIL DE LA VILLE D'TPRES
Ce régiment sera-t-il remplacé? jusqu'à présent
on n'en parle pas; mais si la nouvelle donnée par
la télégraphie privée que l'Autriche envoie 4o,ooo
hommes de renfort son armée de la Loiubardie se
confirme, il paraît difficile que la France puisse se
borner n'avoir Rome que les 5 ou 6,000 hommes
qui lui resteront après le départ de l'ancien i4"
léger.
Ce qui a pu donner lieu répandre ce bruit,
c'est la connaissance du manifeste révolutionnaire
adressé par Mazzini ses affidés et l'appel aux
armes qu'il fait contre l'Autriche. Mais nous ne
sommes plus, Dieu merci, dans ces temps où la
voix du chef des sociétés secrètes de l'Italie pou
vait son gré soulever les tempêtes. Le crédit de
l'agitateur italien a bien baissé, et son autorité est
en grande décadence. On en trouve la preuve dans
son dernier factum lui-même, et nous savons que
beaucoup de ses amis et de ses dévoués partisans
l'ont vu avec peine prendre le rôle d'accusateur
public et d'espion au profit de la police deNaples.
Ou annonce, en effet, que par suite de ses dénon
ciations, le ministère napolitain a redoublé de
vigilance et de rigueur contre tous ceux qui pou
vaient, avec quelque apparence, être soupçonnés
de muratisme. Les arrestations, les ordres d'exil se
multiplient de la façon la plus arbitraire et la plus
effrayante, et c'est aux dénonciations de Mazzini
que ces nombreuses victimes devront le malheur
qui les frappe.
Il s'est passé Rome, dernièrement, un fait
regrettable, mais où le gouvernement s'est conduit
avec une louable fermeté. Pendaot les chaleurs de
l'été, la police fait arrêter les chiens errant par les
rues de la ville. Ces chiens sont conduits un
établissement situé hors de la porte Portèse, et ils
y sont gardés pendant trois jours, afin de dooner le
temps leurs maîtres, s'ils eo ont, de les réclamer.
Ceux qui ne son t réclamés par personne sont détruits.
Or, il y a quelques semaines, un des hommes
employés par la police ce métier, faisait sa ronde
dans le quartier Saiut Eustacbe, et il cherchait se
rendre maître d'an chien qui lui paraissait être
dans les conditions signalées par les règlements,
lorsque quelques jeunes gens sortirent d'un café
voisiu, et l'un d'eux lui demanda brusquement ce
qu'il faisait et qu'il eût cesser de tourmenter cet
animal. L'homme de la police répondit qu'il rem
plissait son devoir; que, du reste, si le chien lui
appartenait ou s'il voulait s'en rendre garant, il
était prêt le lui abandonner. Cette réponse, qui
était pourtant raisonnable, ne satisfit point notre
jeune homme; s'armant du bâton d'un de ses
camarades, il en frappa brutalement le pauvre
arrèteur de chiens, et les coups portés la tête
furent si violents, que deux jours après le malheu
reux employé est mort de ses blessures.
Le jeune homme qui s'était oublié ce point,
nous regrettons de le dire, appartient la noblesse
romaine, et il sert dans la garde-noble du Saint-
Père. Instruit bientôt de cet acte odieux, le Pape
donna l'ordre de faire arrêter le coupable et de
commencer contre lui un procès qui se poursuit,
malgré les nombreuses et puissantes sollicitations
adressées au Saint-Père pour en arrêter le cours.
Toute la ville a applaudi cette juste impartialité
et cette fermeté qui ne voit que les droits de la
justice et ne s'arrête nullement aux prétentions du
rang et aux influences de corps et de famille.
Une lettre adressée de Florence la Gazette
du Peuple, annonce un fait curieux digne d'être
signalé l'attention des savants. Le choléra ayant
envahi l'hospice des mendiants de Monte Domini,
et l'effroi ayant saisi tous les malheureux qui s'y
trouvent, le directeur fit annoncer tout coup,
bien que le fléau fut dans sa période croissante,
que le mal avait cessé, qu'il n'y avait plus de
malades, et qu'il voulait que tous ses pensionnaires
se réjouissent de cet heureux événement par une
fête qu'il leur donnait. Aussitôt fait l'hospice fut
converti en un vrai théâtre de fêle populaire.'
musique, jeux et bonne chère, rien n'y manqua.
Le lendemain, il ne se déclara pas un seul cas nou
veau, tant il est vrai que l'abattement d'esprit est
un auxiliaire dangereux de cette terrible maladie.
Paris, 25 juillet.
L'Empereur est parti jeudi pour les Pyrénées où
il va rejoindre l'Impératrice. Le retour de LL. MM.
est fixé mercredi prochain.
Le 18 juillet, un incendie assez considérable
s'est déclaré la nuit aux Eaux Bonnes, dans l'hôtel
de la Poste, dont il a entièrement détruit l'écurie.
Au tocsin sooné la chapelle, on s'est empressé
de se porter au lieu du sinistre. Parmi les travail
leurs, 00 a principalement remarqué le R. P.
Ambroise, capucin, un jeune oratorien, fils d'un
professeur la Faculté de Droit Paris,et un élève
du séminaire de Saint Sulpice.
L'Impératrice, accourue, quoique souffrante, sur
le lieu du sinistre, a encouragé les efforts des
habitants pour se rendre maîtres du feu. Bon nom
bre des baigneurs, et entre autres le duc de
Doudeauville, ont payé-de leur personne. Gendar
mes et soldats ont été admirables. On a eu déplo
rer la mort d'un jeuoe homme.
On lit dans VImpartial de Valenciennes:
Nous sommes heureux d'annoncer qu'una
énorme cargaison de blé est arrivée dans le port de
Duukerque. La gare de cette ville est eocombrée de
grains, et le matériel du chemin de fer, nous assure-
t-on, n'est pas assez considérable pour opérer tous
les transports de céréales que le commerce voudrait
faire. D'un autre côté, ou voit dans la gare d'Arras
de grands amas de froment et de farines, destinés
aux marchés voisins, et par suite la consomma
tion.
Voici un cas de longévité bien remarquable
M. Alphonse Provençal adjoint au maire de la
commune de La Motte Cbalencers (Drôme), vient
de mourir dans sa 119° année. Malgré son âge
avancé, que n'aggravait aucune infirmité sérieuse
(il lisait sans lunettes), il a pu exercer jusqu'à la fia
ses fonctions d'adjoint, qu'il occupait depuis
viogt-cinq ans, et c'est la suite d'une réunion du
conseil municipal que ce vénérable centenaire a
succombé une attaque d'apoplexie foudroyante.
On écrit du Havre, 23 juillet Ce matin,
une foule de personnes se pressait sur les pas d'une
escorte de gendarmerie chevalconduisant au
milieu d'ellecinq prisonniers russes. Ou apprit
bientôt que tous les prisonniers du fort de Tour-
neville avaient refusé de travailler, avec une telle
unanimité qu'il était facile de s'apercevoir que
cette grève était le résultat d'un complot préparé
d'avance. Les cris de Tabacl tabac! étaient les
seuls mots qu'ils proféraient.
Leurs gardiens s'empressèrent de faire préve
nir le commandant de place et le capitaine de
gendarmerie. Ces deux officiers supérieurs se
transportèrent immédiatement au fort, avec un
détachement de gendarmerie cheval et après une
enquête sévère donnèrent l'ordre d'arrêter les
cinq principaux meneurs de la grève un soi-disant
officier cassé pour inconduite par le Czar Nicolas,
un soldat et trois sergents.
Des instructions ont été demandées au général
commandant la division au sujet de ces hommes
qui allèguent pour motiver leur refus de travailler,
qu'on doit leur donner du tabac fumer. Trois
cadets résidant au fort Tourneville se sont parfai
tement conduits en signalant les premiers meneurs
M. le commandant de place. Au fort Sainte-
Adresse aucun mouvement n'a eu lieu.
On lit dans le Salut public de Lyon
Nous avons la douleur d'apprendre qu'un
vénérable missionnaire dont la famille habite notre
ville, M. Hyacinthe Frogette, et avec lui deux
autres ecclésiastiques, ont été massacrés, le Ie' fé
vrier i855, dans la province de Tappanouli
(Océanie), par les Baltas, qu'ils s'efforçaient de
convertir au christianisme. Ces tribus, on le sait,
sont antropophages, et l'on nous assure qu'après la
mort des trois martyrs, les meurtriers se sont partagé
leurs membres dans uu horrible festin. Ces tristes
détails sont contenus dans une lettre arrivée h
Lyon la semaine dernière et adressée au frère de
M. Frogette.
On sait ce que l'Empereur a déjà fait pour
réparer envers la famille Lesnier les préjudices
d'une condamuation non méritée. Nous voyons
aujourd'hui dans les journaux de Bordeaux que
Sa Majesté ayant appris que la famille Lesoier se
trouvait momentanément dans une situation diffi
cile, vient de lui faire parvenir, sur sa cassette,
uoe somme de 1,200 fr.
On écrit de Toulon, le 21 juillet, h la Patrie:
Nous attendons ici l'arrivée d'une escadre autri
chienne voiles, commandée par uu archiduc, et
venant de Trieste. Des ordres ont déjà été donnés,
dit-on, sur la rade pour le pavoisemeot et le salut
de l'artillerie.
La réception paraît devoir être brillante, car
en ce moment plus de trente navires de guerre,
dont dix vaisseaux, ont rallié le port de Toulon, et
plusieurs autres, qui reviennent de la mer Noire,
peuvent être signalés d'une heure àVautre.
Un jeuoe soldat de l'armée de Crimée a
adressé sa sœur, qui habite Bourgla lettre
suivante
Devant Sébastopol, 1" juillet 1855
Ma chère Maria,
J'ai un peu de repos aujourd'hui et j'en profite
pour m'entretenir avec loi.
Daos le fond de ta retraite, tu n'est plus trou
blée par les événements qui agitent le monde c'est
là le côté précieux, c'est presque le bonheur.
Pourtant ton cœnr, que tu as voué au Créateur,
bat encore pour la famille, pour ton frère; souffre
donc que je vienne un instant le ramener sur la
scène du drame palpitant que nous jouons en
Crimée. De grands efforts ont été tentés pour nous
rendre maîtres de Sébastopol. Déjà nous avons
pris une immense redoute, le Mamelon-Vert
armée de 73 pièces de gros calibre. Ma division
n'était qu'en deuxième ligne.
Le 18, nous avons attaqué la tour Malakoff,
dont la possession nous rendrait maîtres de la
ville. Cette fois, ma division monta la première h
l'assaut; tu sais peut-être que nous avons échoué.
L'artillerie russe couvrait le terrain d'une nappe
de mitraille, aussi avons-nous éprouvé des pertes
sensibles la fatalité s'en est mêlée, il a fallu battre
en retraite.
Mais nous n'avons pas perdu courage, et bien
tôt, je l'espère, nous serons plus heureux. Pendant
l'action, au milieu de celte grêle de projectiles,
j ai plus d'une fois pensé toi en regardant ta
petite médaille; au moins, pensais-je, il y a quel
qu'un qui prie pour moi
J'en suis revenu sain et sauf. Une balle morte
m'a frappé en pleine poitrine; mais elle n'a pas
eu seulement la force de percer ma capotte.
Tu es donc mon bon ange gardien; saint
Joseph écoute tes prières. J'espère que le bonhear
ne me trahira pas.
Adieu, ma chère Maria, écris-moi quelquefois.
Ton frère, G.
Du aan as Juillet Inclus.
NAISSANCES.
Du sexe masculin, 7 1 j0|a] g
Du sexe féminin1
MARIAGES.
1. Harteel, Edouard-Louis, âgé de 52 ans, bou
langer, et Debonck, Marie-Louise, âgée de 27
ans, boutiquière.