JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3,949. Samedi, 4 Août, 1855. 39me année. 3>ii 7PB.SS, 4 Août. L'une des questions les plus dignes coup sûr de fixer l'attention publique est celle qui se rattache l'intervention du pouvoir civil dans le domaine des intérêts soit moraux, soit matériels. Depuis les temps de la première révolu tion française, une école, bien connue par son attachement prétendu toutes les libertés, s'est ingéniée introduire en toutes choses la centralisation administra tive et bureaucratique de l'État. Ainsi en est-on venu pour satisfaire d'absurdes théoriciens affecter les deniers des con tribuables soit faire concurrence l'industrie particulière, soit introduire un système d'éducation faussée et tant d'autres mesures antipathiques aux mœurs et aux vœux de la nation. Certes il est des circonstances, non- exceptionnel les d'ailleurs, où l'intervention du pouvoir civil est utile, légitime, désira ble. l'Étal, représentant naturel des popu lations agglomérées en son sein, a mission de veiller sur leurs intérêts généraux. L'État aussi peut imprimer un élan plus énergique l'activité individuelle alors qu'il stimule ses efforts, qu'il les éclaire et les dirige. Dans le cercle des intérêts purement matériels, l'intervention de l'Étal est ce dernier point de vue d'une utilité réelle. Salutaire surtout au développement de l'industrie proprement dite; moins efficace en matière d'agriculture, art essentielle ment pratique, qui ne s'enseignera jamais, comme se l'étaient follement imaginé les théoriciens de la politique nouvelle, sur les bancs des écoles agricoles, mais où l'action gouvernementale ne peut s'im miscer qu'indirectement par des travaux d'utilité publique, tels que la construction de routes, de voies naviguables, etc. FAITS REMARQUABLES 1222. Hugues, prévôt de Bailleul, fit construire le chœur de l'église de S'-Martin. Dans les questions d'ordre moral I in tervention du pouvoiij civil offre un pro blème plus difficile encore résoudre. Leur cadre embrasse nommément les rapports entre l'Egliseel l'Etat. Qu'il existe une intime corrélation entre le bien spirituel et le bien matériel des peuples, c'est ce que ptrsonne ne songera contester.Sans Religion, sans loi morale, point de nation, point de société civile possible. Plularque en fait la remarque, on bâtirait plutôt une ville dans les airs que sans Dieu et sans religion. Il'en est qui prétendent que ce qui distingue l'Église et l'Etat, c'est que celui ci s'occupe du corps; celle-là, de l'âme. Pour notre part nous ne pouvons admettre une dé marcation posée en termes aussi absolus. Ce qui distingue évidemment l'un el l'autre pouvoir, c'est la fin qu'ils se proposent. L'un a en vue le bonheur de l'homme en celte vie; l'autre son bonheur dans la vie future. Or, s'il est vrai devant la foi et la saine raison qu'un lien intime unit le passage de l'homme sur la terre son existence au delà du tombeau, il en ré sulte sans contredit que la société tempo relle se trouve directement intéressée en ce qui est du domaine des choses spirituelles. Toutefois que l'on se garde de conclure que l'Etal ail mission d'intervenir en toutes circonstances dans le cercle des intérêts religieux et moraux du pays. L'Eglise, pour sa part, ne pourrait sans se décon sidérer publiquement subir le protectorat de la puissance laïque. Il ne lui est guère permis d'ailleurs de river ses destinées im mortelles la fortune passagère, aux formes essentiellement transitoires et variables d'une constitution politique quelconque. Ajoutons en terminant, et celle réflexion est applicable dans l'ordre matériel aussi bien que dans l'ordre moral, ajoutons qu'au sein d'un peuple d'hommes libres, d'un peuple qui n'a pas besoin qu'on le mène servilement en laisse, il est de sa dignité que chaque citoyen prenne une part di recte la mission providentielle qui lui est dévolue comme corps de nation. Il ne faut pas que l'Étal substitue arbitrairement son action celle des particuliers, ni que sous le spécieux prétexte de lui imprimer un essor plus énergique, une direction mieux réglée, il étouffeel annihile toute initiative, toute activité personnelle. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JI8TICE. A l'occasion de la Fêle communale d'Ypres, le Propagateur ne paraîtra pas mercredi 8 courant. EXTRAITS DES ANNALES DE RÉDIGÉS SOCS FORME DE CHROK1QUE. (suite. Voir le n° de samedi dernier J En 1220. Le R. P. Zegerns, de l'ordre des Dominicains, ariiva en celle ville el se mit piêcber. Sa parole éloquente ei persuasive toucha ses audi teurs dout beaucoup se convertirent. Marguerite d Ypres, née eu 1216, décédée en 1257, fut un de ses néophytes. Le Père Zegerus, né h Lille, était réputé comme saint. Il mourut dans la soixantième année de son âge. Les Dominicains s'établirent Ypres en 1265. i24o. LJo incendie épouvantable consuma environ un tiers de la ville ainsi que le couvent de S'- Martin. Le 16 avril 1245, Guillaume, comte de Flan- dre, et Marguerite, son épouse, établirent une communauté de veuves dont le lieu de réunion fut la chapelle du S'-Esprit, 'a côté de l'église de S'-Martin. En 1246.Guillaume de BourboD seigneur de DampierreXXllm° comte de Flandre, partit pour la Terre-Sainte en compagnie de Saint Louis, roi de France. En ce temps là, Ypres avait acquis un haut degré de prospérité et comptait environ 100,000 habitants. Le 18 mars 12Ô0, la comtesse Marguerite, accompagnée de Béatrice et de Mahant, ses belles- filles, vint annoncer aux Yprois, que ses fils Gui el Guillaume,le roi de France, Alphooseel Robert, ses frères, et beaucoup d'autres seigneurs de leur suite, étaient tombés entre les mains du sultan de Voici les dispositions principales du règ'ement d'ordre intérieur de l'exposition industrielle et artistique. Article lr. Le salon sera ouvert pendaut toute la durée de l'Exposition, de dix heures du matin une heure de relevée et de deux quatre heures, moyennant un droit d'entrée de chiquante centimes par personne j ce droit sera réduit vingt centimes le Samedi. Art. 9. Néanmoins l'entrée sera gratuite les 9 et i5 Août, 6 et 17 Septembre. Art S. Les cartes délivrées l'entrée seront personnelles et ne seront valables que pour visiter une seule fois chacune des Expositions auxquelles elles donuent accès. Art. 4. Il sera délivré des cartes d'abonnement pouvant servir pour toute une famille pendaut la duiée de l'Exposition ces cartes seront délivrées au prix de cinq francs, elles ne pourront servir qu'aux membres de la famille qui habitent habituellement sous le même toit. Les domestiques pourront accompagner leurs maîtres, lorsque ceux-ci auront des cartes de famille. Art. Les cartes d'entrée et d'abonnement serviront la fois d'entrée pour l'Exposition industrielle et pour les Expositions des tableaux modernes et anciens, des objets d'art, eic. Un quart des entrées sera remis la commission de l'Ex- position industrielle, l'effet d'être employé en encourage ments en faveur des ouvriers et ouvrières; les trois autres quarts seruut employés en achat de tableaux destinés être répartis par la voie du sort. Art. M. Dès le jour de l'ouverture de l'Exposition, il sera ouvert une souscriptiou par actions pour l'achat et le partage, par la voie du sort, d'objets qui fîgureut l'Exposition. Art. 9. Le prix de chaque action est fixé un franc. Le Cercle Philanthropique se propose de donner au Parc, lundi 6 courant 6 h. de relevée, avec le concours de la musique des Sapeurs-Pompiers, un concert vocal el iustrumeuial au profit des pauvres. Le prix d'entrée serait de 5o cenlimes. Babylone, au siège de Damietie. Elles ajonièrent que le roi, pour sa rançon, avait payer une somme en monnaie d'or égale au poids de huit mille livres, qu'il eu avait payé la moitié, argent comptant, pour lui el ses frères, el avait promis de solder le restant dès qu'il serait de retour daos sou royaume. Comme garantie de la promesse royale, Melescala, avait retenu les comtes eu otage et leur avait imposé pour rauçoo 1,000 bazors sarra sins. Ces princesses engagèrent les Yprois avancer la somme exigée pour la délivrance des princes. Ils y consentirent, condition toutefois, que Gni et Guillaume une fois de retour dans leurs domaines, leur prêteraient assistance en cas de besoin. Mar guerite accepta celte condition. Les comtes de retour en Flandre, s'informèrent auprès de leurs épouses d'où pouvait provenir celte somme? De nos chers enfants d'Ypres, fut la répouse. De là l'origioe de la dénomination d'enfants d'Ypres. C'est donc uu honneur pour tout Yprois de s'en-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1