3 midi par le feu, dans le grand port. Un grand incendie a éclaté ce matin vers le centre de la ville. La nuit dernière, b i heure 5 minutes, une grande explosion, celle d'un des magasins de l'ennemi, du côté nord, ce que l'on suppose, a eu lieu. Le ministre de la guerre de France a reçu du général Pélissier la dépêche suivante Crimée, 6 septembre, huit heures» Un vaste incendie a dévoré pendant la nuit dernière le vaisseau russe h deux ponts Marian, mouillé dans la rade de Sébastopol. Une bombe lancée de nos attaques de droite a déterminé cet incendie, dout la flamme éclairait tous nos camps. Lord Panmure a communiqué aux journaux de Londres une dépêche du général Simpson, en date du 8 septembre. Elle annonce qu'une seconde frégate russe a été détruite la veille par le feu des alliés, dans le graod port de Sébastopol. Un incen die considérable a été allumé dans le centre de la ville. Le 8, a une h. du matin, une forte explosion a eu lieu, on croit que c'est un des magasins de l'ennemi, situé du côté nord, qui a sauté. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Paris, 10 septembre. Le Moniteur publie une dépêche, datée de Varna, hier 9, h trois heures du matin. Elle con tient ce qui suit Le 8, h midi, Passant a été donné en même temps h Malakoff, b ses réduits, au grand Rédan et aux ouvrages du Carénage. Toutes ces positions ont été enlevées par nos braves soldats aux cris de vive C Empereur et occupées immédiatement. Mais nous n'avons réussi b nous loger qu'b Malakoff. Le Redan et les ouvrages du Carénage n'ont pu être conservés devant la puissante artillerie qui a foudroyé les premiers occupants. Notre solide installation b Malakoff ne tardera pas b faire tomber en notre pouvoir les ouvrages du Carénage, aussi bien que le Redan, dont nos braves soldats alliés ont enlevé le saillant, mais ont dû céder également devant la puissante artil lerie des réserves ennemies. Le général de Salles a dirigé, de son côté, denx attaques contre le bastion Central, mais elles ont été repoussées. Nos troupes sont rentrées dans leurs tranchées. Nos pertes soat sérieuses. Il n'est pas possible de les préciser encore; mais elles sont amplement compensées par la prise de Malakoff. C'est un succès dont les conséquences seront immenses. Le général Simpson a adressé b lord Panmnre, Ministre de la guerre, la dépêche suivante Crimée, 9 aùot. Sébastopol est tombé au pouvoir des alliés. L'ennemi a évacué la partie sud de la rade, après avoir fait sauter ses magasins et mis le feu b toute la ville. Tous ses vaisseaux de ligne ont été incendiés pendant la nuit, sauf trois steamers qui flottent b l'abandon dans le port. Le pont construitb travers la rade a été rompu. Une dépêche de l'amiral Lyons b l'amirauté confirme ces détails. Uue seconde dépêche du général Simpson b lord Panmure porte ce qui suit Crimée, 10 août. Nos pertes, je regrette d'avoir b le dire, sont quelque peu lourdes. Aucun officier général cependant n'a été tué. Je transmettrai les noms des morts et des blessés aussi promptement que possible. >1 Berlin, 10 septembre. Nous recevons de Saint-Pétersbourg diverses dépêches expédiées de Sébastopol dans cette capi tale par le prince Gortschakoff et portant ce qui sait: Du 8 septembre, midi* L'ennemi reçoit constamment de nouveaux renforts. Le bombardement est très-violent. Même date, dix heures du soir. La garnison de Sébastopol, après avoir soutenu un feu d'enfer, a repoussé aujourd'hui six assauts; mais il lui a été impossible de chasser l'ennemi du bastion Korniloff (tour Malakoff.) Nos braves troupes, qui ont résisté jusqu'b la dernière extrémité, passent daos la partie sep- teotrionale de Sébastopol. L'ennemi ne trouvera dans la partie méridionale que des ruines ensan- glantées. Du 9 septembre. Le passage de la garnison de Sébastopol de la partie méridionale b la partie septentrionale s'est opéré avec un succès extraordinaire. Nous n'avons perdu b cette occasion que près de 100 hommes. Daos la partie méridionale, nous n'avons laissé que 5oo hommes grièvement blessés. Vienne, 10 septembre. La Correspondance autrichienne a reçu du consulat anglais b Bucharest la communication sui vante Les alliés ont occupé Malakoff et la partie sud de Sébastopol, après que les Russes, brûlant leur flotte, ont eu évacué volontairement la ville. Indép On lit dans le Moniteur français du 9 septem bre S. M. l'Empereur a assisté ce soir b la représentation du Théâtre-Italien. Au moment où la voiture dans laquelle se trouvaient les dames d'honneur de S. M. l'Impératrice s'arrêtait devant l'entrée du théâtre, un individu qui stationnait en face sur le trottoir, a déchargé, sans même viser, deux petits pistolets de poche sur la voiture. Personne n'a été atteint. Cet individu, qui paraît être un maniaque bien plus qu'un assassin, a été immédiatement arrêté.» France. L'attentat contre la vie de l'Empe reur des Français a produit, dimanche d', b Paris une immeose émotion. Le coupable est un nommé Bellemarre. Il est né b Rouen et est âgé d'environ 22 ans. Ses antécédents, paraît-il, sont déplorables. A 16 ans, il était condamné pour escroquerie b deux années de prison; au bout de six mois, l'Empereur, alors Président de la République, lui faisait remise de sa peine. Plus tard, il prétend avoir pris une part active aux événements du 2 décembre, et s'être battu derrière une des barri cades de la rue Rambuteau. Pendant l'instruction, Bellemare déclara lui- même qu'il était l'auteur de placards incendiaires qui furent saisis b cette époque par la police. 11 fut condamné pour ce fait a deux années de détention et trausféré b Belle-Isle. Depuis sa sortie de prison, dans le courant de février dernier, il vivait b Paris sous un faux nom, et était entré, en qualité de commis, chez M. Jeanne, huissier. Il paraît qu'il exerçait la profession de cordonnier. On assure qu'il a déclaré que depuis quatre ans déjà il nourissait l'idée du crime qu'il a essayé d'ac complir. Bellemare est d'une constitution chétive et d'un aspect vulgaire. Ses antécédents, que nous venons de rappeler, son langage, son attitude après son arrestation et pendant son interrogatoire, dé notent, ainsi que dit le Moniteurt que c'est un véritable maniaque. Il stationnait b l'entrée de la rue Marsollier, sur le trottoir, en face l'entrée du théâtre. C'est de là qu'il a déchargé ses deux pistolets, au moment où des cris de Five l'Empereur lui ont fait croire que la voiture qui portait les dames d'honneur de l'impératrice, était celle de S. M. Un sergent de ville de service sur ce point a vivement abaissé le bras de l'assassin et s'est emparé de lui aussitôt. Bellemare a été conduit d'abord au poste de police du Théâtre-Italien, et immédiatement, eu présence de M. Piétri, préfet de police, uoe pre mière constatation a été faite par les soins du commissaire de police de la section. L'assassin est au secret b la Conciergerie, où il a subi un interrogatoire. L'instruction continue. S. M. l'Empereur, b son entrée dans la salle, où la nouvelle de cette tentative criminelle avait été aussitôt connue, a été salué par les cris mille fois répétés de Vive CEmpereuret par des salves d'applaudissements qui se sont renouvelées b plu sieurs reprises. S. M. n'est restée qu'une heure environ au théâtre et s'est rendu ensuite au palais des Toile ries. On lit dans la Gazette de Lyon du 7 sep tembre: Abd-el-Kader est toujours très-sonffrant de la cholérine, il refuse de se mettre au lit et reste étendu par terre, la tête appuyée au mur. C'est en vain que les médecins qui essaient de lui donner des soins l'ont eogagé b se couvrir pour rétablir la chaleur de l'abdomen. L'Émir s'y refuse absolument, aussi bien qu'à l'usage d'un instrument très-apprécié par les An glais, mais dont l'économie et le jeu sont complè tement iuconnus aux descendants d'Agar. Suivant l'opinion des hommes de sa suite, Abd-el-Kader mourrait plutôt que d'user d'un tel moyen de guérison. L'Émir ne prend que du bouillon de poulet, et a toutes les iostances des médecins pour se laisser soigner, il répète invariablement avec rési gnation et douceur le mot sacramentel des maho- métans Si je dois mourir, c'est écrit. On pense qu'il ne partira que dans deux jours, si toutefois il peut supporter le voyage. Il emporte des cadeaux magnifiques pour l'Impératrice et pour les dames de la cour. Pour l'Impératrice, il y a une paire de pantoufles de vingt mille piastres et une riche descente de lit; pour la princesse Mathilde, un service complet de café en argent ciselé, selon l'usage de Constanti- nople; sur le plateau l'émir a fait graver des vers arabes, qui sont un hommage b la princesse. Rien que la couverture brodée de ce plateau a coûté 5 mille piastres. Il o'a oublié ni le café mokani le moulin pour le moudre. Il y a des spécimens orien tale pour tous les âges, des pipes, des Darguilebs, des tapis, des écharpes et bien d'autres petits objets dont on sait b peine le nom et l'usage,mais qui plaisent par leur originalité. Une médaille se frappe en ce moment b la Monnaie en commémoration do succès de l'emprunt de 750 millions. On lit dans le Journal de Rouen: Des pla cards malveillants ont été affichés, il y a quelques jours, b Gaillefontaine et b Forges. Le parquet de Neufchâtel a prescrit la recherche des auteurs de cet acte coupable. Angleterre. Il ne faudrait pas s'imaginer que l'opiniou publique en Angleterre donne nn assentiment unanime b la politique révolutionnaire de Lord Russel, et b la connivence de Lord Pal- merston dans cet anti-papisme qui pousse des hommes d'état qu'on devrait croire sérieux b dis poser de l'Italie au profit de la Sardaigne, comme s'il n'y avait pas un Pape b Rome, un roi b Naples, un prince souverain b Florence. Le bruit de ces déclamations a excité une grande effervescence en Italie. Les Mazziniens y ont vu un encouragement b recommencer i848 et comme un commentaire du dernier manifeste de leur chef: Voici le moment de se lever contre l'étranger et contre les souverains de l'Italie. Dieu merci, la grande éducation donnée par le glorieux O'Connel au peuple irlandais n'a pas été perdue pour bien des hommes sensés, même parmi les protestants An-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 3