JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
EXPOSITION DE TABLEAUX,
No 3,961.
39me année.
7? 7. S S, 15 Septembre.
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ii. suite).
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la poste3 5o
On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand'-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures du soir.
Les lettres et envois doivent être
affranchis.
Insertions dis annonces 17 centimes
la ligne; on traite forfait.
LE PROPAGATEUR
VÉRITÉ RT JUSTICE.
CHEMINS DE FER
d'Ypres Courtrai, 55o, 1120, a
530, de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
74°> lo55, 3—3o, 8—25.
De Courtrai A MouscronTournai et
Lille, 6—3o, 7—35,105o, 3u5,820.
De Courtrai pour Gand, 7, 123o, 4,
615.
De Courtrai pour Bruges, 74°, >235
410,620
Le Moniteur français résume en deux mots les
faits qui viennent d'être accomplis en Crimée
Chute de Sébaslopol et destruction de la
flotte russe C'est la suite de six assauts
consécutifs, que le drapeau français a flotté sur
les murs de Sébaslopal. La Russie perd ce
siège le fruit de soixante-dix ans de travaux,
des trésors immenses, une artillerie formidable
et cette admirable escadre qui comptait près
de quarante vaisseaux de haut bord. Mainte
nant que va faire l'armée russe? Franchira-
t-elle la Tschernaïa pour essayer de venger sa
défaiteLes batailles rangées lui ont été
malheureuses. Attendra-1-elle dans le camp
retranché du Nord un nouveau siège? Il se
terminerait inévitablement par une reddition
de la garnison faute de vivrespuisque les
alliés occupent les roules de Simphéropol et de
Pérékop. Faincue en Crimée, la Russie tentera
sans doute de porter la guerre sur un point
plus rapproché de ses ennemissur le Danube
ou sur la Fistule. Mais ce mouvement ébran
lera l'Allemagne. Si, par des ouvertures de
paix, la prise de Sébaslopol n'est pas un
dénouement, elle doit être le point de départ de
plus grands événements. Nous sommes proba
blement, dit le Morning-Herald, au vrai com
mencement de la guerre loin d'en être la
fin. Le Globe, de son cotécherche établir
déjà quelles sont les conséquences immédiates
de la victoire Le but des quatre points de
garantie proposés aux conférences de Fienne
est atteint. La Russie est bannie des Princi
pautés; les bouches du Danube sont libres; la
Turquie est délivrée de l'intervention du
Czar en qualité de pontife impérial dans les
A L'HOTEL DE VILLE D'YPRES.
Nous faisons tirer un nombre de feuilles excédant
le service des abonnements, pour qu'on puisse se
procurer a notre bureau, rue de Lille, 10, les artioles
consacrés la Revue de l'Exposition.
Oeuvre d'art, objet d'art essentielle distinction.
L'objet d'art est un joujou, ud bijou parfois, dout
chacun, suivant sou goût, peut se mettre plus ou
moins eu joie. Nous avons connu des amateurs qui
s'ébahissaient devant certains poêlons de cuivre
jaune de la basse école Hollandaise et s'extasiaient
devant les reflets dorés de quelque hareng saur.
Le faire, le métier interviennent là dedans, et l'on
a dans ce genre ou le détestable bouquet dans un
verre d'eau (260) de M"11" Voordecker, ou le
charmant groupe d'oiseaux morts (242) de Mm"
Nervloel, de Maliries. Ces colifichets sont des
amusements pour nos loisirs; cela ne tire pas
conséquence. Mais une œuvre d'arten tant
qu œuvre, rentre dans la classe des actions humai
ns; c'est le produit d'une activité libre et res
ponsable devant Dieu et les hommes de la moralité
de ses actes. Il n'y a point d'œuvre d'art indifférente
a" poim de vue de la morale Toutes, sous peine
d être nulles, (et alors ce ne sont plus que des
ol'jds peints, dessiués ou sculptés,) toutes provo-
affaires des Chrétiens Grecs enfin la prépon
dérance de la Russie dans la mer Noire est
anéantie Sébaslopol était sa forteresse et
Sébaslopol est aux mains des alliés. Les garan
ties sont donc conquises mais c'est par la
forceet non plus par un traité la Russie
vaincue n'a donc plus le droit de compter sur
les conditions qui lui ont été faites quand elle
était dans toute sa force. Il nous faut quelque
chose de plusLa prise de Sébaslopol,
dit un journal français, le Pays, le bombarde
ment de Sweaborg et la destruction de Petro-
paulowski doivent tirer le Czar de son aveugle
ment. S'il y persiste, la guerre se prolongera,
mais alors les puissances européennes seront
amenées nécessairement imposer des condi
tions telles que la Russie descendrait au
secoad rang des nations
Quelle que soit la solution que réserve
l'avenir, voici quelle est actuellement la posi
tion respective des deux armées. L'armée
alliée garde provisoirement ses fortes positions
sur la Tschernaïa, sur les monts Fédukine, sur
le mont Sapoun et le plateau de Sébaslopol. La
ville elle-même est tenable pour les alliés,
quoique les Russes restent les maîtres de tous
les forts du Nord qui touchent la mer en face
de la ville et occupent les excellentes positions
de Mackensie. Des deux parts un est en mesure
de recevoir l'attaque avec des chances peu
près égales de sérieuse résistance et de succès.
En Espagne, il vient d'être vendu pour plus
de sept millions de biens ecclésiastiques. La
morale et le droit de propriété souffriront
longtemps dans ce pays comme en Piémont de
cette inique spoliation. Ou le clergé était un
détenteur illégitime alors c'était au pouvoir
judiciaire restituer ces biens au légitime
propriétaire. A-t-on fait de cette prétendue
queut sympathiquement l'imitation de ce qu'elles
représentent elles portent au bien ou au mal. Un
sentiment de retenue que tout homme honnête
approuvera, s'oppose ce que nous pressious notre
principe pour en tirer toutes les conséquences; ces
conséquences sont trop hideuses. La peinture a
plus meuti la vérité, a plus calomnié de persou-
nages véuérables que l'histoire elle-même, cette
grande menteuse de nos deux derniers siècles; plus
que tous les autres arts, sans en excepter même
la sculpture moderne, cette païenne dévergondée
que nous a léguée la Renaissance, elle a été la
propagatrice et l'entremetteuse des mauvaises
mœurs. Bieo autrement corrupteur est le Décamerou
de Wiulerhaller, que le livre de Boccace. Pour
faire justice, en passant, de l'étrange oubli qui a
laissé dans on coin du salon uu groupe de sculp
ture qui ne serait guère lolérable que dans une
glyptothèque ferméeau public, et pour justifier par
des faits notre proposition, qu'il nous suffise d'ap
peler l'altentioD des personnes sérieuses sur la
catégorie de spectateurs qui délaissent l'examen
des toiles exposées pour entourer ce groupe
malencontreux: ce sont des écoliers échappant
la surveillance de leurs pareDts, et comprenant
très-bien qu'ils y échappent...
Plus il y a d'habileté dans une œuvre d'art plus
elle est puissante pour le bien ou pour le mal;
plus irrésistiblement elle porte l'amour ou au
restitution une affaire justiciable des tri
bunaux. On s'en est bien gardé. On a procédé
la vente des biens en vertu de la puissance
législative il y a ici incompétence. Ou bien
le clergé était vraiment propriétaire légitime
de ses biens, mais la nécessité d'état a contraint
de l'exproprier, et la spoliation ayant été con
sacrée par un vote législatif estdit-on, par
faitement légale et doit être considérée comme
inattaquable. Avec une telle doctrine, tout
individu peut être demain dépouillé de son
patrimoineen vertu d'une loi régulièrement
volée et promulguée la voie dans laquelle
s'engagent l'Espagne et le Piémont mène tout
droit au communisme.
JIS
Il y a uu amour du clocher qui n'est qu'un
entêtement d'aniour-propre on préfère tout sa
ville ou son village, parce qu'on chérit par dessus
tout la petite importance qu'on y a prise dans une
coterie dont on est l'âme, dans une réunion dout on
est le coq. Cette mesquine préoccupation des satis
factions de la vanité personnelle n'a rien de
commun avec le véritable amour du pays natal.
Celui-ci tient un sentiment profond de respect
pour la mémoire des ancêtres qui, dans cette
oommnne, dans cetle rue, dans cette maison peut-
être, ont jeté les premiers fondements de la consi
dération dont on y jouit, en suivant les traces de
leurs vertus. Il tient un fond de reconnaissance
pour les services reçus de ces voisins obligeants
dans des circonstances critiques; de ce magistrat
qui une époque de trouble ou de violence a
protégé ses risques et périls la fortune et la vie
de ses concitoyens; de ce modeste maître d'école,
ou de ces pieux professeurs qui ont pris tant de
peine pour faire de vous, de vos frères, de vos
cousius, de vos amis, autant d'hommes de bien;
de ce prêtre vénérable qui vous a fait ebrétien par
le baptême et par le catéchisme, qui a fait descen
dre les saintes consolations sur la couche de votre
père mourant, eu l'illuminant delà splendeur des
dédaiu de la vertu. Que dire alors du caprice qui
entraiue un peintre de la valeur de M. Carolusà ne
nous donner (55, 36, 67, 272) que des sujets
empruntés la déplorable époque de Louis XV.
Uue partie de billard, une visite au boudoir,
les cancans, l'indiscret, sont de petits tableaux
de genre où la touche est fine, le dessin gracieux,
le chiffonné la façon de Boncher agréablement
reproduit. Mais enfio quel est le but de pareilles
œuvres serait ce de nous faire aimer les souvenirs
de cette époque de corruption éhontée, dont vos
jeunes seigneurs débraillés et vos molles figures de
femme, apâlies par des fatigues sans nom, ne nous
donnent qu'une trop fidèle image? Certainement
ce n'est pas pour dous la faire délester car vos
scènes de boudoir, ingénieusement agencées, sont
certainement, grâce l'abus de votre talent, tontes
pleiues de langueur et de séduction. Mille fois
pires sont donc au point de vue moral, le seul
auquel un honnête homme doive toujours demeu
rer fidèle, mille fois pires ces quatre toiles remar
quables que l'absurde pastiche rococo que Mell>
Aline Senezcourt a appelé une lecture chez M. de
Voltaire (270). Quatre femmes poudrées, alignées
en raog d'oignons, sont ceosées écouter la lecture
qu'un monsieur quelconque, affablé d une perru
que ronde, est présumé devoir leur faire, car il a
un livre sur ses geoonx, et la rigueur, avec des
lunettes de presbyte, il y pourrait lire. Le livret