immortelles espe'raoces, qui a be'ui le mariage de vos enfants, en qui vous avez vous-même uu ami des anciens jours, no conseiller bien instruit de tout ce qui vous intéresse, un père. Il tient encore h ce besoio naturel d'attacbement qui établit un lien entre la terre nourricière et l'homme qui la féconde h la sueur de son front. Les prairies qui entourent la ferme héréditaire ont une verdure plus fraîche h nos yeux que toutes les autres prairies; la moisson sur pied dans nos champs est dorée, pour nous, par la pensée des labeurs de nos pères pour fertiliser un sol primiti vement ingrat. Le bourgeois qu'il nous soit permis d'employer ce root si Français, si Belge, qu'on ne peut le délaisser comme vieilli qu'en abju rant la gloire et l'esprit de liberté de uns antiques communes le bourgeois jouit avec une douce émotion des trésors d'art, de génie et de patience que lui ont légués les âges éconlés; émotion d'uu bon coeur plein de gratitude filiale pour ces devan ciers prévoyants qui se vouaient h des travaux dont la durée excédait la mesure d'une vie humaine, afin d'abriter les générations h naître sous ces monumeuts bâtis pour des siècles. Les Halles ne sont-elles pas pour le bourgeois d'Ypres un splendide patrimoine? les merveilleuses beautés de ces antiques églises ne sont-elles pas pour lui uoe propriété héréditaire; et ces délicieuses maisons où se jouait la faulaisie et l'imagination des anciens maîtres, et que nous envient les étrangers, ravis de leur charmante originalité, ne sont-elles pas pour les descendants de ceux qui les bâtirent de véri tables biens de famille? Pourquoi donc les abandonner, pour aller, dans un plus graod centre de population, vous mettre en garni daus quelque hôtel de louage? Pourquoi renoncer h l'aimable empire des habitudes de famille et de bon voisinage, pour vous jeter au milieu d'une foule étrangère, et y demeurer perdu dans uoe cohue d'indifférents. Vous y trouverez la dissipation qui n'est pas le plaisir, encore ntoios le booheur. Votre individualité, absorbée dans la multitude, ue gagnera rien en considération; elle perdra de sa puissance d'action pour le bieo. Il n'y a que l'air du pays natal pour être parfaitement sain ao moral comme au physique ou se respecte moius soi-même h l'étranger; sans un grand fond d'argent et de vertu,on se ruine aisément de bourse et de bon renom dans nos capitales modernes. Les moralistes comme les économistes s'effraient de l'émigration des habitants des campagnes vers les villes. Les corps savants proposent des prix h qui fera connaître les moyens de maintenir cette émigration dans les limites compatibles avec la raison, la prospérité do pays et les intérêts bien nous porte h supposer que M'H* Aline a voulu nous accointer avec quelques marquises la façon de lacélesteUranie, avec Belle et bonne et son cher oncle, h sou dire, le dernier des hommes par le cœur; grand bien fasse M'lu Aline d'être en si bon terme avec cette respectable compagnie. Mais nous pouvons affirmer que sa toile n'attirera per sonne au parti encyclopédiste; elle n'a rien de commun avec le malicieux esprit du grand séduc teur de Femey, si ce n'est qu'elle est maussade comme un chant de la Heuriade. La nullité de ces sortes de choses les rend sans danger. Du point de voe où nous nous plaçons, le juge ment porté sur le but moral de l'œuvre ne nuit en rien h l'appréciation du talent déployé par l'artiste dans la reproduction du sujet qu'il a choisi. Ce sujet est-il honnête, nous l'acceptons de tout cœur, tel qne le peintre se plait h nous le présenter, et nous n'avons pins qu'à examiner avec quelle entente de la situation adoptée, avec quelle science de composition et d'ageocernent, avec quel degré de perfection dans le dessin et le coloris il a su le traiter. Quaod il échappait au pinceau si correct et si délicat de feu Charles Carton une aimable fan taisie comme sa Fruitière (38), qui ne se livrerait pas de tout cœur au charme que l'on éprouve a contempler, la loupe de la main, ces détails de fruits et de légumes si admirablement achevés, si vrais et pourtant idéalisés par un exquis sentiment entendus des habitants de la campagne. [Académie de Besançon.) Mais il y a une autre émigration non moius désastreuse, c'est celle des habitants des villes moyennes vers les très-grandes villes et les capitales. Le signal du départ a été donné par les classes opulentes; les douces joies de l'intimité domestique, les aises tranquilles d'une vie sans agitation u'ont pas suffi; on a voulu le luxe et les triomphes de vanité, des plaisirs de plus haut goût, des raffinements dans l'art de jouir de sa fortune. On y a souvent appris l'art de la perdre. Quoi qu'il en soit, le plus graud mal a été de porter cette fortune dans les grauds centres d'affaires et d'en priver les petites villes où elles s'étaient faites, où les revenus s'en dépensaient pour le plus graud bien des fournisseurs et des ouvriers sorte de restitution faite au pauvre de la concentration, d'ailleurs très-légitime, des richesses dans quelque» mains privilégiées. Or, le mal a gagné aussi les classes simplement aisées. On s'est dépaysé par légèreté, par vanité, par ambition. D'honnête bourgeois vivant de se» rentes, c'est-à-dire, faisaut vivre tout autour de soi de ces mêmes rentes, l'agriculteur et le marchand, les journaliers et les serviteurs, ou s'est fait solliciteur pour parvenir être commis. Quand la transplantation des familles ne s'effec tue pas en masse, c'est le fils de la maison qu'on envoie, sans pitié pour ses mœurs encore inno centes, pour sa candeur et son inexpérience, daus un monde tout nouveau, où il ne sera plus protégé par l'affection de la famille, par le respect de l'en tourage, par uoe crainte salutaire d'être remarqué si l'on s'oublie, par un saint atlachementà d'anciens guides qui continuent leur tâche d'instituteur en étant les amis de leurs ancieus écoliers. H y a pour toute la Belgique une Université où les fils de fa mille trouveut une autre maison paternelle, tant est grand le dévouement des hommes de cœur et de génie qui restaurent l'antique gloire de la fondation de Louvain. Mais est-ce l'a que tous les jeunes gens vont faire leurs éludes supérieures Qu'apprenuent pour les mœurs, les surnuméraires d'administration, les apprentis commerçants, les élèves des académies artistiques, dans les grands centres de population Ou ces jeunes gens une fois hors de leur pays n'y reviendront plus et augmen teront, n'importe quel titre, le nombre des batteurs de pavé des grandes villes, ou ils rentre ront dans la modeste cité natale; mais, pour la plopart, ils auront perdu le sens intime qui la leur eût rendue si chère, s'ils n'avaient pas eu le malheur de la quitter. La simplicité provinciale leur paraît aujourd'hui par trop palriarcbale. Ils ne s'intéressent plus ces petits arrangements de la beauté dans les plus vulgaires productions de la puissance créatrice! Ces asperges ont une fraî cheur rosée, ces fraises un éclat parfumé, si nous l'osions dire, que s'harmonisent avec la fraîcheur de santé de la jeune fruitière, avec le parfum d'innocence et de modestie qui respire dans ses traits iogénus et ses vêtements proprets. Elle paraît fière la jolie marchande de sou étalage si joli elle a mis sa coquetterie de jeune fille parer ces racines, a grouper ces feuilles, disposer gracieu sement ces fruits. Elle nous fait fêle de toutes ces charmantes séductions on serait heureux de s'y laisser prendre, et d'entendre sortir de ces petites lèvres mutines one aimable invitation acheter aujourd'hui et revenir demain oh oui demaio et après-demain et tous les jouisVoilà ce que le génie sait faire du plus simple sujet. Il élève une des scènes les plus communes de la vie bourgeoise jusqu'aux hauteurs de la poésie. Celte jeune frui tière fait aimer la vie modeste et anoblit l'humilité d'une bien vulgaire profession. Un tableau comme celte toute petite toile vaut tous les gros livres de morale et les traitésd'économie politique par dessus le marché. C'est une perle dans l'écrin précieux (38 42) où brille le talent si plein d'avenir d'un noble artiste qui il n'a manqué, pour devenir un maître, que des jours plus longs et aussi bien rem plis. Cet enfant agenouillé au pied d'une couche eu désordre, (l'orphelin, 42) cet enfant dont on ne intérieurs, ou ces causeries bienveillantes sur les personnes de connaissance dont les intérêts nous £ont chers parce qu'ils tiennent plus ou moites aux nôtres ce sont des commérages de petite ville. Ils sont gênés de la familiarité des voisins ou des vieux serviteurs: c'est de l'importunilé. Les convictions qui font le bonheur des parent» ne sont pins pour le fils que des opinions qu'il ne veut pas discuter; leurs fêtes ne sont pas ses fêtes, parce que leur Dieu n'est plus son Dieu. Il s'ennuie de la mono tonie de son existence; en présence des touchants vestiges de l'art de nos pères, il bâille ou pense aux décors brillants de l'Opéra. Le son des cloches ne l'émeut plus, moins qu'il ne l'irrite il y a des souvenirs importun»...,,,..., Ypres est de toutes les villes de la Belgique une de celles où jusqu'à présentDieu merci, le mal que nous signalous a fait le moius de ravage. Les simples et nobles habitudes de la vie chrétienne y sont encore poissantes. Le glorieux passé de la cité, la beauté de ses monuments, le charme de ses borisoos, concourent pour leur part conserver dans le cœur des Yprois ce vif attachement au pays natal, qui est, de nos jours, rare et courageux comme une vertu. Puissent ces considérations contribuer entre tenir parmi nos concitoyens cette saine affection. Il nons serait facile de montrer dans un autre article, que sous le rapport même des études, notre ville, pourrait, grâce au concours de quelques hommes de talent, échapper au malheur d'éloigner ses fils, l'âge le plus périlleux, pour compléter leur instruction par d'utile» enseignements supé rieurs. 12 sur tfuaa 1211a» Affaires d? Orient. Dans notre désir de ren seigner les lecteurs du Propagateur d'une manière complète quoique coucise sur les grands événements accomplis, nous résumons les dépêches officielles émanant du général Pélissier, depuis celle du 8 septembre insérée dans notre dernier n®. Redoute Braucion, 9 septembre, 3 heures dn matio. Karabelna'ia et la partie sud de Sébastopol n'existent plus, l'enuemi, voyant notre solide occupation Malakoff, s'est décidé évacuer la place, après en avoir ruiné et fait sauter par la mine presque toutes les défenses. Passant la nuit au milieu de mes troupes, je puis vous assurer que tout a sauté dans la Kara- beluaïa, et, d'après ce que j'ai pu voir, il doit eu être de même devant nos attaques de gauche. voit pas même le visage, fait cooler les larmes de tous les yeux une seule figure, point d'accessoires, aucune recherche d'effet; et tous les visiteurs du salon mouillant cela de leurs larmes: voilà uoe œuvre d'art; mille fois bénie et révérée soit la mémoire de l'artiste. Par contre, honui soit le choix <ju sujet d'un tableau n° io3, autour duquel on entend retentir parfois de gros rires qui insultent la dignité du Salon. M. Devigne Félix, dont le coloris et le dessin n'ont pas fait preuve de vérité dans Une jeune mère contemplant son enfant (100), et qui a montré dans son Sommelier sommeillant (102), avec plus de réussi dans l'exécution, one prédilec tion singulière pour l'ignoble, a trouvé agréable de demander au vieux Roman du Renard l'inspira tion d'un de ses tableaux. Tout le monde sait que le Roman du Renard est un fabliau, que, pour notre part, nous regardons comme d'origine toute fia' mande, bien plus comme né dans les environs de Furnes; la suite des luttes des Isengrins, du 11* au 12° siècle. La donnée originale de ce petit poème satyrique fit fortune au moyen-âge des additions et des traductions, des imitations et des contrefaçons opérées dans tous les pays de l'Europe en témoignent. Il en résulta qu'au fur et mesure que la naïveté primitive fit place l'esprit de dénigrement cynique qui spécialise la fin du moyen-âge, le caractère national et allégorique

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2