JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, EXPOSITION DE TABLEAUX, 7PS.BS, 19 Septembre. L'accroissement de la publicité du Pro pagateur ayant amené, naturellement, une augmentation correspondante dans le nom bre des annonces, nous n'avons pas pu donner samedi dernier le résumé des nou velles les plus intéressantes de l'Intérieur et de l'Extérieur. Désirant que pour ceux de nos abonnés qui ne lisent point d'autres journaux, il n'y ait pas de lacune dans la chronique des faits, nous donnons au jourd'hui en les complétant, les nouvelles depuis la réception Paris des dépêches annonçant la prise de Sébastopol. III. No 3,962. 39me année PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Fur la poste3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue <le Lille, 10, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait ie MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonoes 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JUSTICE. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai, 55o, il—00, a 5ao, de Poperinghe 30 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 74°i lo55, 3—3o, 8a5. De Courtrai MouscronTournai et Lille, 6—3o, 7—35,10—5o, 3a5,8ao. De Courtrai pour Gand, 7, 123o, 4, 615. De Courtrai pour Bruges, 74°,1135 410,6—ao. aiDiiS'J'JÎÎ QXD&aiîlIQtBlBa Au milieu des conjectures plus ou moins fondées sur les suites de la prise de Sébastopol, ce qui paraît le plus vraisemblable c'est que le maréchal Pélissier est décidé attaquer tarmée russe on fait dans le port de Marseille des préparatifs pour embarquer dix mille chevauxon presse t envoi des renforts, des munitions et de Cartillerie de campagne. De son côté la Russie semble par les faits justifier le mot qu'on attribue a son souverain Nous ne cédons jamais après un désastre. Un ordre du jour de fEmpereur Alexandreparvenu par une dépêche télégraphique du 17annonce ses armées la chute de Sébastopol et se termine par ces paroles Ainsi que Us noms des héros de Pultawa et de Borodino, les noms des défenseurs de Sébastopol resteront impé rissables dans la mémoire de la Russie. Trois pièces diplomatiques émanant de la chancel lerie russe exposent la manière dont les événe ments sont envisagés par le gouvernement impérial d'après ces dépêches adressées aux légations russes en Allemagnedans cette guerre, les Turcs auraient déjà perdu 160,000 hommesla France 4o,ooo et les Anglais A L'HOTEL DE VILLE D'YPRES. Nous faisons tirer un nombre de feuilles excédant le service des abonnements, pour qu'on puisse se procurer a notre bureau, rue de Lille, 10, les articles consacrés la Revue de l'Exposition. Nous avoDS posé dans l'article précédent nos principes pour I appréciation des œuvres d'art, au point de vue de la moralité du bul et nous avons appliqué cette règle souveraine de nos jugements a quelques ouvrages pris au hasard parmi les pein tures, de n'importe quelle catégorie, exposées au Salon. Pour mettre désormais un certain ordre dans noire Revue, nous ne serions pas fâché d'avoir quelque foi en l'ancienne classification des peintu res en tableaux d'histoire, de chevalet, de geDre; e" portraits, en intérieurs, en paysages, etc. Mais n°us avouons que grand serait noire embarras, si "ous voulions parquer ainsi dans des comparti ments nettement circonscrits, les ouvrages que nous e^ons examiner. La difficulté tient-elle ce q1 atijourd hui tous les genres sont confondus, uopirae le dirait un critique de la vieille roche, ('udator temporis actiou bien ce que notre presque autantla Russie a eu aussi ses pertes [le comte Nesselrode ne les fait pas connaître) mais elle possède encore de l'argent et des hommes malgré le blocus son commerce suit un cours régulier, et elle combattra jusqu'à ce qu'une des parties belligérantes prête la main des négociations. Elle est non-seule ment prêle une longue résistance mais elle a trouvé la possibilité de procéder l'offensive contre t ennemi qui le premier lui a déclaré la guerre et qui est bien plus menacé aujourd'hui que la Russie. Les gouvernements en Italie sont entre eux dans des sentiments de défiance toute la légation sarde de Florence est arrivée Turin, la rupture diplomatique entre le Piémont et la Toscane étant définitive. On annoncedit un journal français qui n'est pas sans un caractère semi-officielque le gouvernement napolitain a envoyé un congé de deux mois son ministre auprès de la cour de Londres. Il paraît également certain qu'il a décliné les bons offices de l'Autriche pour amener une conciliation avec l'Angleterre. En Espagne le ministère est décidé, dit-on, proposer aux Cortès un traité d'alliance avec les puissances occidentales. L'épiscopat pro teste contre la spoliation des biens et la sup pression des communautés religieuses. Notre opinionnotre partivoilà les mots que chaque jour on entend répéter. Se rend-on bien compte de ce qu'ils sigoifienl? Pour bien des gens l'opinion ou manière de peuser n'est-elle pas plutôt la manière de sentir? La vérité brille comme le soleil chacun de nous a plus ou moins de portée dans la vue pour embrasser dans un rapport plus ou moins large les diverses manifestations de la vérité; mais, comme le soleil, la vérité luit pour tout le monde; toujours identiquement la même. Seulement, si l'ou se ferme volontairement les yeux, on ne la voit plus. Et pourquoi ne veut-on esprit rebelle ne s'est jamais bien rendu compte de la raisoa substantielle de ces distinctions? Tou jours est-il qu'une toile comme le n°47, scène de la famille de Jean Breydel, 1294, malgré la date inscrite au catalogue et les petits bouchers qui pleurent dans un coin, ne nous semble pas plus mériter le nom de tableau d'histoire que par exemple les deux toiles 276, 277, où des Mous quetaires deviseot ou jouent, boivent ou se que rellent: ceci est de l'histoire de France aussi bon droit que cela est de l'histoire de Bruges; ceci et cela, ça se fabrique pour être vendu sous les gale ries S' Hubert; reste savoir ce qui a le plus de chalands, du genre Bouchers de Bruges ou du genre Mousquetaires. Qui nous délivrera desuns comme des autres! Classerons-nous parmi les sujets religieux ce groupe d'enfants embrassé par une manière de femme, munie d'une paire d'ailes comme on en gratifie les anges; le tout, ange hybride et problé matiques enfants, maintenu entre ciel et terre par quelque ficelle invisible; car sûrement toute cette machine ne monte ni ne descend Dans ce fouillis de bras, de têtes et de jambes, la foule, au premier abord, croit démêler, n'étaient les ailes, l'assoraption de la S" Vierge soutenue par des aDges; mais il pas voir la vérité? C'est parce qu'elle condamne ce que nous aimons, ou sanctionne ce qui nous dé plaît. On s'aveugle soi-même, et on appelle sa cécité manière de voir, opinion. Le parti, pour beaucoup de ces aveugles volontaires, c'est l'assem blage d'un certain nombre de volontés unies par la communauté d'un sentiment de haine ou de prédilection. On se dit, par exemple, du parti libéral, parce qu'on a décoré de ce nom l'ensemble des rancunes contre une autre fraction de la société qu'on appelle parti clérical. Et pourquoi ces ran cunes? pareeque le parti qu'on déteste propose comme vérités des principes qui blessent les sym pathies qu'on carresse. A-t-on examiné ces prin cipes? Non; on s'est retranché, pour ne pas se donner la peine de les étudier de peur d'être forcé de les admettre, derrière la question préalable Ce n'est pas de mon opinionnous ne voulons pas cela dans notre parti. Vos opinions, ce sont vos passions; votre parti, c'est une complicité. Or comme vos opinions ne sont que des néga tions dé la vérité qui vous contrarie, il résulte qu'elles varient individuellementcbez vous,comme tout ce qui est affaire de goût et de passion. Il y a autant de nuances d'opinion qu'il y a de degrés dans la haine. Le fond de baine existe chez vous tous, et voilà le seul lien du parti; mais, d'accord pour haïr et détruire, vous différez tous, quand il s'agit de vous modérer en quelque chose, de con server, d'édifier. Les républicains de la veille, que l'ouragan de i848 éleva comme l'écume la surface des affaires, avaient tous été d'accord pour miner le pouvoir triomphants, ils ne sarent que faire de leur victoire; il y avait autant de théories que d'utopistes dans cette autre Babel. Que le passé dans un pays voisinsoit une leçon pour l'avenir dans le nôtre.' Est-ce dire que, faisant de la politique senti mentale, nous conseillions aux partis de s'embrasser et de se fondre dans une concorde béate. Point du tout il y a dans les annales parlementaires nu baiser dont le ridicule a fait justice. Il y a deux paraît, de par le livret, que ce sont les enfants de Bethléem, en chair et eu os, qu'un ange a tant de peine enlever au ciel (202.) Comment classer cela? ce n'est ni de la religion ni de l'histoire. C'est s'en donner la laugue au chien, comme disait Mm° de Sévigné. Serons nous plus heureux daos nos tentatives de classification, si nous examinons ce que le catalogue indique comme un Saint François faisant une lecture (46)? Beau sujet traiter: une lecture pieuse faite ses disciples recueillis par le héros de la pauvreté volontaire et du saiut détachement; par François, le sublime extatique, dont l'intuition voyait en Dieu les harmonies de la création, dont le cœur tendre et aimant s'ouvrait aux joies des oisillons et apprenait de la tourterelle confiante le secret de ses gémissements; François, un des plus grands poètes de l'Italie par le génie et le charme de l'expression, et qui aurait sa place eutre Dante et Pétrarque si son humilité ne l'eût élevé jus qu'aux plus hauts degrés du tiôuedu Verbe divin; François le véritable inspirateur des Jean hiesole et des Fra Bartulomeo, et de toute cette grande école d'Otubrie, peuple immense qui grandit autour de son tombeau et qui se résume et se couronne dans Pérugin le roi des peintres religieux, le mai-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1