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Dans notre n# du 5 c* nous avons inséré
un petit article qui nous avait été commu
niqué, au sujet de la distribution des prix
de l'Ecole communale d'Iseghem. M' C.
Pollet, directeur de cet établissement nous
prie de publier la lettre suivante qui rec
tifie certaines inexactitudes. Qu'il nous
suffise de dire que c'est une personne appar
tenant l'Institut même qui nous avait
transmis cet article.
ont trouvé si distingué par les qualités du coeur et
de l'esprit, qu'ils n'ont pas craint depuis vingt-cinq
aos de lui confier l'honorable et difficile mandat de
les représenter au corps législatif, a publié plu
sieurs ouvrages fort appréciés, et l'un d'eux,
intitulé Les Aveugles et les Sourds-Muets,
figure parmi toutes les productions que la Belgique
considère comme son bonheur et sa gloire.
Ce dont Rodenbach parle peu dans son
ouvrage, c'est que ce sont ses démarches, ses
instigations, sa personnalité même qui ont décidé
les Chambres belges voter dans la loi communale,
sous l'article i5i, que les conseils communaux
seraient obligés de porter annuellement au budget
des dépenses les frais d'entretien et d'instrnction
des aveugles et des sourds-muets.
On lit dans les journaux de Londres du 8
septembre A la vente publiquequi vient
d'avoir lieu, des chevaux de course de M. Exeler,
l'un d'eux, Slockwell, a été adjugé lord Londer-
borough moyennant le prix énorme de 5,ioo
guinées (83,700 fr.)
Iseghem, le 10 septembre i855.
Monsieur l'Éditeur du Propagateur
d'Ypres,
A Voccasion de la distribution des prix aux
élèves de C école communale d'Iseghemvotre
estimable Journal publie dans son numéro du
3 de ce mois une correspondance anonyme
relative C Établissement que je dirige. Cet
article, inexact et très-incomplet quant au
fond, mal coordonné, faible au point de vue du
stylefait peu d'honneur a CInstitut et peut
éveiller des susceptibilités légitimes.
Je lui dois donc un mot de réponse.
Impossible de tout relever ici. Je me bornerai
dire que c'est Mtéchevin Ameye, et non
M' Roels de Bruges, qui a présidé comme de
droit la distribution des prix, en Cabsence de
M'le bourgmestre Lefebvre; que la direc
tion de Vécole communale d'Iseghem est confiée,
non pas l'abbé Pollet, mais son frère
victime et la vengeance (168) rappelle par trop
fort le fameux tableau de Proudhon. La réminis
cence a ses limites est modus in rébus. Il y a des
qualités dans la partie anatomique de ce tableau;
ruais si vifs sont nos souvenirs de la peinture du
Palais de Justice, que, anatomie pour anatomie, nous
trouvons plus vraie et non moins originale l'^ca-
dèmie de M. De Conninck (69). Le jeune artiste
qui fait de telles études honore ses maîtres; quand
>1 est capable de peindre un tableau de la valeur
du Christ chassant les vendeurs du temple (70)
il se place h leur rang; quand il imprime sa touche
puissante a une tête d'étude, comme celle que je
ne me puis lasser d'admirer, il se lance d'un bond
b leur tête. La ville d'Ypres peut h bon droit
s'enorgueillir de cet artiste.
Cette tête nous conduit h une œuvre du même
genre qui est un splendide specimen des hautes et
fortes études de M. Delbeke (79). Il y a la dedans
nne fermeté de modelé qui rappelle les meilleurs
maîtres italiens. Cette qualité manque généralement
eux artistes qui ont exposé des portraits; je passe
sous silence et pour cause d'abominables galettes;
m®is je citerai le portrait de M. de IV. par M.
De Langhe (76); c'est sage, correct, bien saisi,
Charlesqu'enfin nos élèves ont remporté
des triomphes non seulement dans le coufs de
cette aonée, comme l'article semble l'insinuer,
mais que depuis 18 années la ville entière
applaudit aux succès de l'établissement. Sans
blâmer en rien les intentions de votre corres
pondant, et encore moins les vôtres, je dois
avouer, M' l'ÉditeUr, que d'autres journaux,
tels que la Patrie dé Brugesle Standaerd, la
Gazette de Thielt, etc. dans leurs numéros des
1" et 1 septembre, ont parlé de notre distribu
tion avec plus d'exactitude.
Dans l'intérêt donc de la vérité, au nom de la
dignité et des intérêts de CÉcole communale
d Iseghem, je vous prie de publier ce peu de
lignes dans un de vos plus prochains numéros.
Vous m'accorderez ainsi, dans cette circon
stance, les mêmes égards que vous avez accordés
votre correspondant.
Agréez, M' l'Éditeur, Vassurance de ma
considération distinguée.
C. Pollet, directeur de
l'École communale d'Iseghem.
Le nombre d'officiers anglais tués le 8 est de 36,
précisément le même nombre qu'à Aima celui des
officiers anglais blessés, de 1144i de plus qu'a la
même occasion.
Par dépêche télégraphique du 11 septembre, le
maréchal Pélissier fait connaître au ministre de la:
guerre que quatre mille cinq cents blessés environ,
dont deux cent quarante officiers, sont entrés dans
les ambulances. Quant au nombre des morts tom--
bés sur le champ de bataille, il n'a pas été possible
jusqu'à présent de l'évaluer avec ce.rtitude; mais
dans l'opinion du commaodant en chef, il ne
dépasserait pas la proportion ordinaire, c'est-à-
dire peu près le tiers du chiffre des blessés.
Le prince Gortschakoff mande sous la date du -i 1
septembre au soir
Dans la partie méridionale de Sévastopol nous
avons fait sauter une grande partiedes fortifications.
Les ennemis commencent paraître par groupes
peu nombreux au milieu de la ville. Nous avons
transporté dans la partie septentrionale tons les
blessés qui étaient restés dans la partie du sud.
Lors de l'assaut le 8, les alliés laissèrent prison
niers entre nos mains un officier supérieur, 17
officiers subalternes et 160 soldats.
FranceA la nouvelle reçue le 11 Paris de
la prise partielle de Sébastopol, la population
mais un peu flasque. Le portrait de Madame L.
(i53) par M. Modeste Leclercq, qui nous devons
une charmante scène de bonheur maternel (i55)
est d'une carnation trop vaporeuse. Une épaule
nous semble singulièrement emboîtée; illusion
d'optique sans doute, car tout le reste de ce portrait
annonce un talent de dessinateur estimable.
QuitteeDversIes peintres de portrait, nous reve
nons avec plaisir M. Delbeke. La figure de son
Ezzelino tyran de Padoue (77) rend bien cet
enfoncement dans l'impénitence que permet la
justice divine comme suprême châtiment de ces
criminels a qui ont bu l'ioiquité comme l'eau.
Nous aurions désiré plus de pathétique supplica
tion dans le moioe qui l'exhorte au repentir.
Somme toute, cette toile est bien peinte, chaude
de ton mais froide de sentiment.
Nous sommes loin d'aimer le fracas de senti
ments sur un châssis gommé, c'est tout aussi faux
que dans la vie sociale. Cependant la sollicitude
d'une sœur qui tremble que la mort ne ravisse
sa tendresse un frère, la gloire un Hubert Van
Eick, cette angoisse du cœur, toute comprimée
qu'elle puisse être par le désir de rendre le courage
l'artiste épuisé par les fatigues de la pensée,
toute entière s'eSt portée sut* les places publiques
pour chercher la confirmation de ce grand fait. On
se pressait jusqu'à une heure avancée de la nuit
auprès des affiches apposées par ordre dé l'autorité.
L'enthousiasme était général. L'Empereur a assisté
jeudi dans l'Église Notre-Dame un te Denm
solennel. Dès que S. M. eut rais pied terre la
porte de la Métropole, Mgr l'Archevêque s'avatl-
çant sa rencontre lui a adressé l'alloCotiott très-
significativedont voici les termes «Siré, j'accottts
pour recevoir Votre Majesté sur lé seuil de cé
temple auguste qui tressaille aujourd'hui au bruit
de la gloire de la France. Que nos solennelles
actions de grâces monteot vers le Dieu des armées.
Tant d'héroïsnie recevra bientôt sa récompense:
une paix glorieuse et solide sera conquise. Mais,
Sire, ce qui ajouté l'allégresse dè la nation, c'est
la pensée que le Ciel, après tous ces triomphes
vous prépare encore, par surcroît, dès joies inté
rieures qui seront aussi des bonheurs publics.
Ensuite le cortège s'est mis en marche la croix
épiscopale en tête, puis les officiers de l'église, puis
le chapitre dont les chanoines portaient des chapes
d'or, puis l'archevêque sous sou dais, puis la
maison de l'Empereur et enfin l'Empereur lui-
même côté du prince Jérôme et suivi de ses grands
officiers. S. M. est montée au prie-Dieu dressé sur
une estrade en face de l'autel et s'y est agenouillée.
Après le Te Deum, le Démine salvumfac im-
peratorem a été répété trois fois de sorte par les
chœurs auxquels s'associaient tous les assistants.
Quand la main du prélat s'est levée pour donner
la bénédiction pàstorale, elfe s'eàt éténdùè sur cette
grande nation catholique toute entière et aussi,
comme un touchant appel an retour'à l'unité, sur
ces représentants des'carions protestantes, sur Abd-
el-Kader, sur les délégués de la Turquie et de
l'Égyple, sur le mon de entier représenté dans cette
enceinte.
Ace Te Deum n'assistait poiotle ministre
de la Belgique: son abstention était obligatoire, la
constitution consacrant la neutralité absolue de ce
pays, garantie parles cinq puissances signataires
des traités sur lesquels se fonde sa nationalité."
Le soir, spectacles gratis et illumination gé
nérale. On accueille avec joie la nouvelle que le
général Pélissier, par décret du i5 c^ est élevé la
dignité de Maréchal de France, et que les militai
res de l'armée d'Orient de la classe de 1847,
maintenus jusqu'à présent sous les drapeaux vont
être immédiatement libérés.
Le vice amiral Brnat (Armand Joseph), cotn-
mandant en chef l'escadre de la Méditerranée, est
élevé la dignité d'amiral.
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devrait un peu se trahir dans le tableau digne
d'éloges d'ailleurs de M. Vaoden Eicken (215).
La passion dans toute son énergie brille au
contraire, elle resplendit sur le front pâle du
jeune Yprois Michel Van Hart (a34). L'artiste,
vraiment digne de ce nom, qui l'église S1 Martin
est redevable des belles stations du Chemin de la
Croix, a demandé nos annales (4 juillet 1385) un
sujet empreint la fois de passion et de sensibilité,
de vérité historique et de poétiques prodiges.
Femme tu seras mon esclave... Jamais! Jamais
lâche assassin, s'écria d'une voix altérée par les
souffrances et la colère, Michel qui arrivait, pile,
couvert de sang semblable un fantôme vengeur.
Est-ce toi ou ton ombre, s'écria le Gantois
Pierre de Winter épouvantéc'est moi, moi
j'étais étendu expirant dans cette barque; la Vierge
Marie m'est apparue; elle m'a dit! Lève-toi, Marie
est en péril. Je me suis senti revivre et me voici
Oui le voici: cette tête est magnifique. Critique qui
voudra d'insignifiants détails, rachetés d'ailleurs
par tant! de choses irréprochables de coloris et de
dessin. Cette page de M. Joseph Van Severdonck
n'est pas un sonnet sans défauts mais assuré
ment c'est un poème. (La fin au prochain n°.)