JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, EXPOSITION DE TABLEAUX, No 3,963 39me année. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la poste.u 3 5o Ou s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIERÉditeur-Propriétaire, rue de Lille, io, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JUSTICE. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai, 55o, 11—no, s 520, de Poperidghe 20 minutes plus tût. De Courtrai Ypres et Poperingbe, 74°> 1055, 33o, 8—25. De Courtrai MouscronTournai et Lille, 6—3o, 7 35,10—5o, 3—25, 8—20. De Courtrai pour Gand, 7, 123o, 4> C—15. De Courtrai pour Bruges, 74°>,a55 4—10,6—20. 7FKS3S, 22 Septembre. tBllfc&IOIII! OXD&U'VaQlIB» Dans la situation créée par la prise de Sébastopol deux systèmes politiques se trouvent en présence. Il s'agit de savoir si la guerre d'Orient déviera de son caractère et de son but primitif pour d'égênèrer au conflagration révolutionnaire. Nous avons donné dans notre dernier n" des extraits de journaux Anglais où de hautaines prétentions sont manifestées. Voici comment le seul organe important que Vancien parti démocratique ait actuellement en France envisage la question Ce n'est pas, dit le Siè cle, pour lasimpledestruction d'uneflotteou d'u ne forteresse qu'ont combattu tant de bouillants courages c'est pour l'indépendance des peuples. Nous devons leurs mânes vénérés le rétablis sement des nationalités, la liberté des peuples. C'est l'heure de faire rendre au succès des alliés tout ce que ce succès peut rendre. En Turquie on a fonder l'égalité civile. Il faut relever l'héroïque Pologne. Il faut se pré occuper de F Italie: le Piémont ne combattait pas pour lui seul Trahir il y représentait F Italie il faut donc stipuler pour F Italie. La politique du gouvernement Français, si F on en croit le CoosiituliooDel, est tout a fait opposée celle de l'organe de F ancienne gauche. L empire, c est la paix; la paix est la condi tion de la société actuelle, dit M. Granier de Cassagnac. Napoléon en défendant par la guerre les institutions libérales assurait F éga lité aux générations nouvelles; Napoléon III leur assure le bien être. L'Europe sait bien que son gouvernement ne rêve ni agitation, ni conquêtes, et que la guerre qu'il poursuit avec calme, c'est la guerre de la sécurité contre Fenvahissement son résultat général sera le A L'HOTEL DE VILLE D'YPRES. Nous faisons tirer un nombre de feuilles excédant le service des abonnements, pour qu'on puisse se procurer a notre bureau, rue de Lille, 10, les articles consacrés la Revue de l'Exposition. IY. Nons faisions une première visite an savant Roherbacher, l'auteur de l'Histoire universelle de l'Église, monument immense d'une e'rudition colos sale. Nous la hasardions eu hésitant, supputant quel est le prix du temps pourun laborieux écrivain. Nous le trouvâmes le nez fourré dans un infolio, et les doigts plongés dans un panier k salade: *out en lisant quelque texte par habitude, le bon alsacien triait des herbes pour son souper frugal. Eo apercevant on visiteur, il se mit k rire de ce large bon rire qu'on ne connaît que sur les bords du Rhin: Cette verdure me repose d'être du matin au soir en compagnie des hommes, personnages de 1 histoire; j'épluche ma salade; c'est mon petit tour de promenade h la campagne. Laissons, nous aussi, pour un quart d'heure, toutes ces figures humaines, qui pleurent qui Dent, qui se fâchent ou qui minaudent, et reposons nous d avoir a dire M. Angus que sa déclaration j est d autant plus attendrissante qu'elle s'adresse a une beauté, qui serait certainement boiteuse, si e pouvait se tenir debout; M. Verhaegen qne 600 artiste qui peint, en belle toilette, toute patrimoine commune des nations, s Il y a un abîme entre ces deux politiques. Sur laquelle de ces deux voies les événements lan ceront-ils l'Europe? Toujours est-il qu'aujourd'huiil faudrait peut-être dire au quart d'heure où nous écri vons, les correspondances d'Autriche et celles de France, sont la modération, la concilia tion, la paix. Les négociations diplomatiques entre Naples et les puissantes étrangères, pren draient elles-mêmes une tournure favorable. L'anniversaire célébré par les Fêtes de Septembre reporte la pensée, trop souveoi repliée dans le terre h terre des mesquines discussions, vers la sphère plus sereine des véritablesconsidéralions politiques. Un quart de siècle s'est écoulé depuis les événements qui rompirent violemment le lien noué par la diplo matie pour la réunion en un seul état des anciennes Provinces Unies et des anciens Pays Bas autrichiens auxquels les circonstances des temps avaient ajouté d'importantes annexes. L'nnité nationale manqua au royaume Néerlandais les divisions intestines, les prédilections du pouvoir et les énergiques réclamations contre ces préférences, avaient signalé ce défaut d'uuité; la rupture violente neconstitna pas la dualité du peuple Belge et du peuple Hollandais, elle dégagea cette dualité réelle d'un semblant factice d'unité ce fut la mise en liberté de deux éléments qne la compression avait pu mêler, mais non combiner; l'explosion de septem bre en opéra le dégagement. Au bout de ces vingt-cinq années de l'indépen dance réciproque des deux nations et du jeu régulier des institutions qu'elles ont adoptées comme le mieux appropriées k leurs besoins, nons pouvons nous poser une question, afin de tirer de la réponse donnée par l'histoire des déductions pratiques relativement k l'état actuel de notre pays; nous pouvons nons demander en quoi con siste l'élément Dational d'un peupleen quoi consiste sa nationalité. La nationalité d'un penple, ne tient pas nniqne- de soie, de velours et d'hermine, fait au moins preuve d'économie en ayant acheté k la friperie ces magnificences d'un ton si terne; k M. Houzé que notre cœur très-dur a peu compati aux douleurs de sa jeune veuve (i4o) et que nos yeux ne se sont nullement fondu en eau k la prise de voile 138) de sa victime cloitrée; oui laissons tout cela ponr l'instant, et faisons notre promenade aux champs. Notre première pause sera devant \e souvenir de Zillebeke de M. Bôbrn Auguste, d'Ypres; des eaux d'une transparence charmanté, d'une vérité parfaite, une excellente entente du paysage, voilà ce qui frappe dans cette jolie toile comme dans la vue de l'île de Bougival et dans tous les tableaux exposés (9 k 16); mais aussi des arbres appliqués sur le cannevas; point d'air circulant entre les branches point de fuyant dans les gazons mêmes défauts et mêmes qualités dans tous les ouvrages du jeune peintre les qualités l'emportant de beaucoup sur les défauts. M. De Vigne hldouard nous doune, lui, de vrais feuillages dans son paysage boisé (99) ruais a-t-il vraiment visité les bords dn lac de Côme(98)? quel jour malencontreux, les eaux, les nuées, les montagnes y avaient elles cette teite violacée qui fait ressembler celte toile aux tapisse ries de papier peiot k la main qui nous venaient autrefois du Tyrol,e! qui décorent encore la salle k manger de quelques auberges borgnes? Nous n'accepterions pas comme une excuse, que, le jour où l'artiste visita le lac, un jeu de lumière étrange, ment au territoire occupé par ce peuple; les colonies Saxonnes dispersées par Charleiuagne dans les provinces méridionales de son Empire, gardèrent longtemps leur caractère national on en reconnaît encore des traces. C'est hors de l'Arabie, qu'après l'élan qui leur fut imprimé par Mahomet, les Arabes manifestèrent le mieux lenr esprit national. L'unité dans le gouvernement ne fait pas l'unité des peuples gouvernés, corome.Ia pluralité des pouvoirs gouvernant un même peuple ne détruit pas son nnilé nationale on ne peut pas dire que les sujets de l'empire romain formassent une nation romaine; mais il faut reconnaître que sons le régime de la féodalité, ce pouvoir aux cent têtes couronnées, il n'y en avait pas moins une France; que, sous la domination des Maures, il y avait toujours une nation espagnole, qui finit par se libérer de ses maîtres. Malgré le morcellement de l'autorité en royaatéseten principautés diver ses, il y a encore un fond de nation allemande. Ce n'est point la soumission, même de longue durée, k une forme de pouvoir ou a une dynastie, qui constitue la nationalité les Français restaient Français sous la royauté d'un souverain Anglais; ranimés par Jéanne d'Arc, ils le fireut bien voir. L'Irlande est une nation, tout aussi bien que l'An gleterre qni l'opprime depuis des siècles. Qui oserait dire que la nation polonaise s'est scindée quand on a partagé la Pologoe? La nation polo naise est morte peut-être, mais elle n'est devenue ni prussienne, ni russe. La communauté de langage, ce lien des intelligencesne fait pas non plus la nationalité le Hollandais et le Flamand sont, avec des différences sans importance, un même dialecte du bas Teuton n'est-ce pas pourtant dans nos Flandres qu'il y a eu depuis des siècles Il le moios de sympathie pour la Néerlande orao- giste? Au reste, pour mettre uu terme k cette définition par exclusion, n'y a-t-il pas une nation, une populeuse nation, qui n'a point de gouver nement, point de laogage commun, point de territoire, et qui n'en existe pas moins avec soa caractère national, la nation juive. En quoi consiste donc la nationalité? Elle con- produisait cet effet. Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable Passe encore pour l'éclipsé de soleil dont M. Boulanger dans sa vue du palais de Justice de Gand (22) a voulu nous donner la fidèle représentation. Quoique le livret n'en dise rien, personne ici n'est trompé; voici une bonne perspective, un bon choix du point de vue, au dessin correct, an fond de coloris juste et vrai, mais le spectateur voit tout cela comme k travers nn verre de couleur; c'est le livret qui est en défaut ceci est une vue de Gand un jour d'éclipsé solaire. Aussi bien, M. Boulanger prouve vue de la plage de Rotterdam, (25) qu'il sait peindre quand il le veut, un ciel de tous les jours. Mais ce qui n'est point un soleil vulgaire, c'est le ravissant soleil couchant en Hollande de M. Liekert (160). Comme les rayons glissent joyeux entre les troncs d'arbre, et sur les grandes herbes qui se changent en autant d'aigrettes resplendis santes! Les eaux limpides et calmes vous attirent Heureux pêcheurs; heureux enfants. La vue de ville, du même auteur (161) a moins de charme, mais non moins de mérite. Par compensation disons tout net k M. Fourmois qu'il se moque de nous, en nous donnant pour une vue du Dauphiné (268) des flaques d'eau maus sades noyaut des herbes marécageuses, au pied de balais échevelés qui ont la prétention d être des arbres parce qu'ils sont verts, comme k I horizon des monticules prétendent etre les Alpes dauphi noises, sous prétexte que les Alpes soul des mou-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1