siste eu U Coi comiuuoe, en la conviction univer
sellement partagea, que la société laquelle nous
appartenons a un bot nettement déterminé, qu'elle
ponrsuit depuis qu'elle a commencé d'eiister, et
qni est le principe d'activité auquel ont été
fidèles toutes les générations qui nous ont pré
cédés. Nous aimons ce but national, et cet amour
est le patriotisme. Nous agissons conformément b j
ce principe d'activité nationale, et alors nous som
mes de boDs citoyens; ou bien nous dédaignons nos
traditions nationales pour suivre nos caprices
individuelsonsacrifier aux dieux étrangers, et alors
nous sommes de mauvais citoyens. La connaissance
et l'amour du but national sont le devoir et la
vertu du bon patriote; l'infidélité au priocipe
d'activité qui a été déposé au sein de la nation
quand elle est Dée, et qoi a déterminé tous les
sacrifices que lui ont faits nos pères est nne apostasie
sociale: il y a des hérésies politiques comme il y a
des hérésies religieuses.
Un exemple expliquera notre pensée.
L'empire Romain n'avait plus la force de pro
téger contre les invasions des barbares la Gaule
convertie a la foi chrétienne; il n'avait pu empê
cher les Visigoths et les Burgoodes ariens d'en
vahir les plus belles contrées de cette province. La
ligue armoricaine était un assemblage dç petites
républiques indépendantes de Rome par la force
des choses, soumises leurs évèques par la force du
droit et de la raison. Dans quelques rares murticipes
l'organisation savante de Rome révivifiée par l'io-
flnx chrétien Clovis et ses Francs, vainqueurs des
Allemands comme du dernier des généraux ro-
maios voila l'état de la Gaule immédiatement
avant la naissance de la nationalité française. Les
évêques adoptent, en le baptisant, Clovis comme
chef militaire (dux rei militaris) d'une population
demeurée orthodoxe au milien de l'invasion dè
l'arianisme, et suivant l'énergique expression d'un
contemporain des restes des Romains aban
donnés par Rome, des citoyens libres de l'Arrao-
rique,et des Francs nouvellement baptisés, il se
fait une nation. Fit nalio. Dans quel but?
Évidemment la conservation de l'orthodoxie reli
gieuse et de la civilisation romaine; Quel sera
donc le principe d'activité de la nation française
la gnerre a l'hétérodoxie comme a la barbarie; la
nouvelle nation sera guerrière, catholique, conser
vatrice des lettres et de la science; ce triple
titre elle aura l'ioiative de tous les progrès.
Cette nation, travers tant de vicissitudes, a
grandiparce qu'elle a été fidèle son principe
d'activité, parce qu'elle n'a pas perdu de vue son
but national. Elle l'a poursuivi avec ardeur, soos
Clovis en chassant les Visigoths ariens, sons
tagnes et que petit poisson deviendra grand pourvu
que Dieu loi prête vie. Mon noble Dauphiné
donner b cela ton Dom Le talent modeste n'a
point de ces étiquettes ambitieuses comme M.
Stevens, de Mous, il expose un Colombier (207)
on comme M. Leroy Aug. d'Ypres une Ruine
(t64). Ces deux études sont vraies: elles réalisent
ce que le peintre a voulu représenter. Chacun se
dit j'ai vu quelque paît celte tourelle ronde, cette
vieille porte cintrée, et l'on salue ces petites toiles
sans prétention comme on ferait une amicale
con naissance.
Mais si M. Puttner, de Vieune, nous apporte du
fond de l'Autriche une vue maritime prise dans
TAmérique-méridionale, 185) nous pourrons
bien trouver b son soleil quelque faux air de parenté
avec celui qui colore de pourpre et d'or nos hori
zons par une chaude matinée, inais quant aux
cavaliers galopant sur la rampe escarpée de la
montagne, quant b ces cheveaux qui grandissent au
fur et b mesure qu'ils s'éloignent et dessiuent enfia
au sommet du mont leur silhouette gigantesque,
nous n'avons pas été d'Autriche en Amérique pour
observer cet effet d'optique; ces chevaux et ces
cavaliers De se rencontrent pas tous les jours sur
nos chemins. Je n'en dirai pas autant des haridelles
poussives que M. de Brnycker b lancées si résolu
ment b la poursuite d'un cerf (67). Des créatures
aussi efflanquées et aussi vicieuses de forme se
trouvent parfois sur le chemin de l'équarisseur
mais elles n'y vont pas avec cet entrain. Vertu-
bleu, les admirables rosses I
l'uur s'engraisser pourtant elles n'auraient qu'à
Charles Martel en broyant l'islamisme, sous Char-
lemagne eu civilisant la Germanie et en restaurant
partout les écoles. Elle arrêta, puis conquit b la foi
les Normands elle eut la plus large part aux
Croisades; elle versa le plus pur de son sang dans
les guerres religieuses du XVI" siècle pour arriver
détruire chez elte le protestantisme, celte néga
tion de son principe national; enfin malgré le
venin impur infiltré par le philosophisme, elle fut
encore chrétienne et fidèle b son but, dans les
réformes qu'b dater de 89 elle fit subir b sa légis
lation, et le eode français, rédigé par des sceptiques,
le fut dans un sens b bieo des égards éminemment
chrétien: tant les législateurs ont été dominés, b
leur insu, par l'empire de la tradition nationale.
Et la Belgique, notre Belgique actuelle, les
Flandres comme Namur, Liège comme le Brabant,
quelle est son origine, son principe d'activité, son
but. En quoi gît notre nationalité? Les Moines ont
fait la Belgique, comme les Évêques ont fait la
France. Pour peu qu'on sache lire on sait aussi cela.
Comme toute puissance créatrice, ils ont fait leur
oeuvre b leur image, fis ont fait de ces populations
sauvages perdues daos les bois et les marais, aux
quelles ilsont apprisb cultiver et b se vêtir, ils en
ont fait un peuple essentiellement agriculteur et
industriel, ne se reposant de ses rudes travaux que
pour prier et pour honorer le Seigneur par l'em
bellissement de ses temples et par la multitude des
pieuses faudatioos. Le principe d'activité qui fait
de nos provinces une seule nation, malgré la
diversité des laogues et des précédents politiques,
c'est que toutes, nées d'une monastère, elles ont eu
pour but dans tous les temps d'appliquer b l'ordre
temporel les enseignements fournis par les insti
tutions monastiques: Ce fut là le principe généra
teur de nos grandes communes au moyen-âge,
revendiquant leurs franchises comme l'Église ses
libertés; ce fut là le principe de notre persistaoce
dans les pratiques de la piété catholique, quand la
Hollande infidèle lançait chez nous ses iconoclastes;
ce fut lb le principe qui souleva contre Joseph 11 le
Brabant indigné; ce fut lb le principe qui, en
i85o, fit de la Belgique catholique comme un seul
homme, tendant la main b de pauvres frères égarés
pour les ramener b l'unité nationale, et, fort de la
vérité, les introduire bénévolement dans ce Con
grès, concile de paix, où l'eDthousiasme du triom
phe héroïque oublia les vains oottit des partis, et se
montra si catholiquement, si universellement
libéral.
C'est b nous, catholiques, que l'anniversaire de
Septembre rappelle de nobles et touchantssouve-r
nirs. C'est notre jour b nous, car c'est le jour du
triomphe de la tradition nationale; et nous, nous
être mises au vert dans le Paturage dans les Flan
dres (62) de M. Daveloose de Courtrai. Ici nous
n'avons qu'b louer. Une grande plaine s'étend b
perte de vue; les terres sont grasses, le ciel est
bas, l'air est si calme que les feuilles du tremble
se reposent elles-mêmes, tout est eu paix. On
s'arrêterait des jours devant cette toile tant elle est
vraie: un pauvre Flamand exilé moorrait de nostal
gie devant cette scène de la nature en Flandre.
A propos du maldu Pays (6) pourquoi, daos un
tableau qui d'ailleursn'est passansmérite, M. Billoiu
eu a-t-il atteint un matelot? Ces vigoureuses na
tures, toujours en alerte, ne connaissent pas un mal
auquel d'ailleurs,en boDne morale, je ne veux point
que le peintre cherche b m'intéresser. Point de
connivence avec les sentimentales lâchetés.
Les vrais matelots, les voilà le terrible et
séducteur élément, le voici; dans toute sa rage,
dans tons ses charmes. Examinez, contemplez,
savourez les deux marines de M. Schaep Mer
calme (199), Naufrage (200).
Bien au-dessous, b notre avis, de ces deux
perles précieuses, mais pourtant très-dignes de
remarque une Marine (236) de M. Verboeckoven,
ud Clair de lune sur une plage de M. Schiedjes
(204), une Mer agitée 143) de M. Kannemahs.
Ne peint pas qui veut les eaux comme M;
Ouvriédans sa Porte de Rotterdam (177)!
témoin les eaux lourdes comme du plomb fondu,
de l'Été de M. Spohler (206); cet été lb, comme
tous les contrastes, touche b VHyver (2o5) de M.
Smagghe, Auguste, d'Ypres, assez jolie étude,
qu'on voit avec plaisir, même après s'être arrêté
seuls, nous y sommes et nous y demeurerons
toujours fidèles. Nous eu adjurons nos adversaires;
qu'ils reviennent b la foi naliouale; qu'ils cessent
par de vaines rancunes de se mettre eux-mème,
hors la nation. Ils ont du cœur; qu'ils songent aux
sacrifices et aux gloires de leurs ancêtres. Ils ont
de l'intelligence et de l'érudition; qu'ilsen profiteur
pour rentrer dans l'orthodoxie religieuse et poli
tique de leurs pères, et de nous tous, leurs frères,
les enfants comme eux d'une patrie essentiellement
libérale parce qu'elle poursuit un but essentielle
ment catholique; parce que, fille de l'Église cette
grande propagatrice de toutes les libertés elle
a été allaitée et nourrie par les abbayes, ces grandes
écoles d'agriculture, d'industrie, d'art, de science
et de pieté parce que, en un mot, pour être vrai
et juste, il De faudrait pas seulement appeler le
parti patriote en Belgique, parti clérical, mais le
saluer avecreconnaissancedu nom de parti monacal.
Par arrêté royal du i4 de ce mois, M. Simonart,
receveur des contributions directesdouanes et
accises b Arendonck [province d'Anvers], passe
en la même qualité b Wulveringhem [Flandre
occidentale.
aaaJuaaaiiRo
Mardi dernier, vers 6 heures du matin, une
bande d'une centaine de glaneurs, hommes et
femmes, se rendit munie de tridents snr le champ
du nommé Joseph Vervenne, cultivateur b Hoog-
lede, où l'on était encore occnpé b la récolte des
pommes de terre, et commencèrent b y glaner. Le
cultivateur, leur, ayant ordonné de se retirer, ils
répondirent b ses ordres en le frappant de leurs
tridents. Les trqis fils de Vervenne aidèrent leur
père a soutenir la lutte qui dura environ un quart
d'heure, et parvinrent b chasser les glaneurs de
leur champ.
Des deux côtés il y a eu de légères blessures.
L'un des glaneurs a reçu cependant- des coups assez
graves pour le forcer de garder le lit. Le soir même
six individus de Roulers ont été arrêtés par la
gendarmerie.
Une bande de voleurs paraît exploiter la
commune de Saint-Genois, district de Courtrai.
Dans la nuit du i5 au 16, ils se sont introduits,
au moyen d'effraction, dans la cave du cultivateur
Léon Verrue et en ont enlevé des comestibles.
La nuit suivante, un vol tout b fait semblable a
longtemps devant un Hyver sur la Lys (24y) dè
M. Verwée.
De ces arbres couverts de givre revenons aux
bouleaux, si pimpants b la grande lumière d'un
soleil de midi, dont M. Gnrnet nous fait jouir (vue
des environs de Bruxelles, 125); cela donnerait b
un goutteux des envies de se promenqr dans les
bois. Ce sont de vrais arbres ceux lb, et pourtant
pour avoir du relief ils ne sont que peints, et uon
point sculptés sur toile,'a la façon d'un bas relief
comme le n" 223, de M. Van Espen.
Les paysages sont si nombreux b notre Exposition
yproise que nous ne pouvons plus en raèntionner
qu'un seul. Il est vrai que nous l'avons réservé
avec amour pour le dernier. Ce n'est plus ici une
vue quelconque comprise avec un sentiment plus
ou moins vif de la nature, c'est l'œuvre d'un
maître et la conception d'un poète c'est la Vue
prise en Espagne (20), titre modeste sous lequel
M. Bossuet nous présente ni plus ni moins qu'un
chef d'œuvre.
Le même artiste nous a donné aussi une
Vue
des Halles d'Ypres (20) où le reproducteur n'est
pas au-dessous de son majestueux modèle; cette
grande place si étonamment belle de notre chère
et vieille cité est très-bien rendue. Je n'oserais
pas tout b fait en tant dire de l'Intérieur de Saint-
Martin (65) de M. De Bruck. Il y a dans cet inté
rieur comme daos une autre étude d'architecture
du même artiste, un talent recoramandable, mats
les effets dé lumière sont un peu heurtés; le bas
des colonnes, la partie éclairée est bien; la partie
supérieure au contraire est d'un singulier néglige*