résulte de plusieurs passages de son livre que
l'auteur n'est pas éloigné, non pas d'interdire
complètement le mariage aux indigents qui n'ont
pas les moyens d'élever une famille, mais de
recaler lage auxquel les unions seraient per
mises
Limiter le nombre des mariages et reculer
lage auquel les pauvres pourraient se marier,
voilà déjà deux moyens de diminuer la population.
Il y a une chose pourtant que M. Ducpétiaux a
oubliée, c'est de nous dire ce qu'il compte faire
de certain article de notre législation qui porte
que tous les citoyens sont égaux devant la loi.
De plus nous voudrions savoir sur quel droit M.
Ducpétiaux s'appuie pour enlever certaines
classes de la société une liberté que Dieu a donnée
h tous les hommes, celle de contracter mariage
quand boo leur semble. Cette liberté personne ne
peut légitimement l'enlever; l'homme seul et de
son propre mouvement peut y renoncer dans un
esprit de perfection chrétienne; la loi au contraire
ne saurait obliger personne demeurer dans l'état
de virginité, et cependant ce droit, M. Ducpétiaux
l'attribue la loi en voulant limiter les mariages.
En admettant même que cette limitation puisse
être imposée par la loi et qu'il puisse en résulter un
lien, nous dirions que M. Ducpétiaux aurait du
étendre son interdiction non pas une ou plusieurs
classes de la société, mais toutes les classes sans
distinction, et voici pourquoi. Les économistes
disent que le paupérisme provient de ce qu'il y a
plus d'hommes que la production alimentaire de la
terre n'en comporte; en d'autres mots de ce que
l'équilibre est rompu entre les subsistances et la
population. Pour rétablir l'équilibre, il faut dimi
nuer, dit-on, le nombre de bouches qui tous les ans
viennent se joindre celles qui existent déjà. Or,
nous demandons si l'équilibre ne se rétablirait pas
tout aussi bien en dimiuuant les bouches riches que
les bouches pauvres, et puisque l'affirmative n'est
pas douteuse, pourquoi donc M. Ducpétiaux n'in
terdirait-il pas aussi le mariage aux classes aisées
En résumé, nous croyons que M. Ducpétiaux se
trompe, lorsqu'il cherche dans le mariage la cause
première du paupérisme. Si le nombre de pauvres
augmente chaque jour, ce n'est pas parce qu'il y a
trop de mariages, mais bien parce qu'il y a trop de
vices dans le monde.
Plus on sonde la plaie du paupérisme, plus on
sent que le péché est au fond comme le ver dans le
fruit qui doit périr. On l'a dit avec raison si Famé
est saine, tout le corps est sain. Les pertes des
priocipes religieux, le relâchement des moeurs, le
mépris de l'état paternel, le goût du luxe, la
fréquentation des lieux de plaisir, telles sont les
causes qui battent monnaie de misères. Et c'est
pourquoi si l'on pouvait parveoir extirper le
désordre moral, les économistes ne se plaindraient
plus ni des mariages trop nombreux ni de l'exubé
rance des populations.
La foi est essentiellement expansive. Elle ne
serait pas sincère si elle n'agissait pas. Aussi
travaille-t-elle agrandir le domaine de l'Eglise
an-del'a des mers, par tons les climats, sous toutes
les zôoes. Plus les difficultés sont effrayantes, plus
vif et plus ardent est le zèle qui emporte les mis
sionnaires la conquête des âmes. Il n'y a pas
d'année où de bons prêtres, des religieux, de jeunes
séminaristes peine entrés dans les ordres, ne
disent adieu leurs familles, leurs amis, leur
patrie. Ils gagnent un port de mer d'où ils entre
prennent le tour du monde. Les uns iront user
rapidement leur vie sons les tropiques, les autres
iront la perdre en détail dans les régions polaires, au
milieu de toutes les privation» et de tous les périls.
Les périls les moins redoutables sont encore ceux
qui les attendent sons un climat meurtrier: partout
H »79-aS>>.
l'homme est l'enneim plus dangereux de l'hom
me, quand même cri-ci lui apporte, comme
le missionnaire, la nme céleste, le pain de vie, la
bonne nouvelle de l'angile.
Nous ne connaisss pas de lecture plus atta
chante que celles desnna/es de la Propagation
de la foi. Les incrédis mêmes ne peuvent résister
ce charme, et ils se d'autant plus étonnés que
leur froid scepticisn ne peut pas concevoir le
mobile auquel obéiile missionnaire. Tous les
artifices de la philahropie la plus éblooissante
s'évanouissent d'eux-êmes devant ce dévouement
miraculeux, devant sacrifice, ce renoncement,
cette immolation voltaire de soi-même, dont la
carrière du prêtre émission offre l'exemple. Le
terme habituel de ces carrière, c'est la mort par
la maiu du bourreaiou la mort prématurée au
milieu des fatigues rhnmaioes. Mais la foi est
comme l'étoile des nges. Elle le soutient, elle le
conduit aux lieux oiil y a le plus de risques
courir, parce que c'e en ces lieux aussi qu'il y a
le plus d'âmes sauw, retirer de l'empire des
ténèbres.
Tout le monde n peut pas remplir le rôle du
missionnaire, mais tôt le monde peut le soutenir
de ses sympathies, dees prières, de ses aumônes,
et se rendre ainsi soliaire du bien qu'il accomplit
pour la plus grande goire de Dieu et pour le salut
des âmes. Extrai du Journ. de Brux
Yres, 5 Octobre 1855.
Monsieur l'Étiteur du Propagateur,
Dans l'intérêt de I vérité et de la justice, nous
vous demandons de 'ouloir insérer, dans votre
plus prochain numér>, cette réponse la lettre
anonyme datée d'Ypes et publiée dans le n* du
5 octobre i855 de la Patrie de Bruges
if près, 5 Octobre i855.
Monsieur l'Éditîur de la Patrie,
L'esprit de la Société de Saint-Vincent de
Paul répugne 'a ce qu elle occupe le public de ses
membres et de ses œavres. Cependant. Monsieur
l'Editeur, votre correspondant d'Ypres nous fait le
devoir de protester contre sa lettre insérée dans
votre n* du 5 octobre i855, et qui traite de notre
Œuvre des militaires.
Le nom, qu'il donne l'Œuvre des militaires,
est pour le moins inexact ce n'était pas un
patronage, c'était simplement une réunion pour
tous les militaires, tenue h portes toujours ouvertes,
et accessible tous sans formalité aucune. Cette
OEuvre Ypres, comme Anvers et partout
ailleurs, n'avait qu'un but: maintenir ou ramener
les soldats dans la voie de l'honneur et du devoir
militaire et catholique; leur ouvrir un refuge
contre l'ennui et la débauche, afin qn'ils soient
toujours des fils dignes de ja Belgique.
La scène de l'entrée du colonel est d'une inex
actitude déplorable pour le fond et pour la forme.
Quant au droit d'entrer dans la réunion, il appar
tenait au colonel comme aux militaires de tout
grade; ainsi qu'on a eu l'honneur de le Ini
déclarer aussitôt son arrivée le local était public
pour tons les militaires.
Le bon sens a suffi pour qu'on ne contestât pas
au colonel le droit de commander ses soldats, où
qu'il les trouve.
Après le relevé de ces graves erreurs, il n'est
plus besoin de dire que la Société de Saint-Vincent
de Paul est complètement étrangère la lettre de
l'aoonyme. Tout homme de bonne foi en doit être
convaincu. Monsieur l'Editeur, quand la Société
de Saint-Vincent de Paul veut publier quelque
chose, son Président signe la communication.
Nous attendons de votre loyauté, Monsieur,que
vous insériez celte protestation dans votre plus
prochain numéro.
le présidbnt de la. conférence d'ypres,
8ARTEL.
le secrétaire,
EIG. STRl'YE.
Cette lettre, Monsieur l'Éditeur, servira en même
temps d'uuique réponse aux bruits qui ont, ou qui
prendraient cours sur l'OEuvre militaire d'Ypres.
Nous vous prions, Monsieur l'Editeur, d'agréer
l'assurance de notre parfaite considération.
le président de la conférence d'ypres,
SARTEL.
le secrétaire,
El'G. STRl'YE.
canal de bossbit a csvbtbai.
La construction de ce canal a été étudiée dès 1856
par M. l'ingénieur Vifquaiu, et en i85i par M. de
Sermoise, ingénieur de la Flandre occidentale.
Il résulle des travaux de tous ce» hommes de
l'art, que le mouvement du canal, en supposant
contre toute vraisemblance qu'il ne s'accroîlra
pas, suffit largement couvrir les frais de construc
tion tels qu'ils ont été fixés par ces mêmes
employés du génie.
On craint la concurrence des chemins de fer.
Pour ce qui concerne le canal en question,
aucun chemin de fer ne pourra lui faire une
sérieuse concurrence. Ce qui le prouve c'est qu'au
jourd'hui tes charbons de Mons se transportent
encore en très-grande partie par eau de Mons
Ypres en passant par Gand, Ostende, (Plasschen-
daele) et Fûmes, (voir la carte,) tandis que le
chemin de fer qui relie Mons Ypres, n'a qu'en
viron le tiers du développement de la voie
navigable. Poperinghe même prend encore en
partie les produits du Hainaut au eanal d'Ypres,
en les transportant soit par axe, soit par le
railnay d'Ypres Poperinghe.
Dans le courant de cette semaine, le houblon
s'est vendu, Poperinghe, de fr. 70 h 82 les 5o
kilogrammes.
La plupart des bouchers des faubourgs de
Bruxelles ont diminué lé prix de la viande de 5
centimes par demi kilogramme.
Iaaitl&iaiURlIÛ»
Affaires A Orient. Nous lisons dans une
correspondance de Crimée adressée la Presse
kamiesch aa septembre.
Hier, le feu a été assez vif, le soir et la nuit;
ce matin, la canonnade continue avec vivacité. Des
hommes qui ont voulu pénétrer, malgré les ordres
supérieurs, dans le quartier qui regarde le nord,
ont été victimes de leur coriosité. On compte un
certain nombre de tués et blessés.
Cette détermination des Russes se maintenir
au nord étonne bien des gens qoi comptaient les
voir évacuer cette partie. Quoi qu'il en soit de leur
conduite future, on est décidé s'établir solidement
dans la ville, qui présente de grandes ressources.
Il est déjà question d'établir un hôpital con
sidérable au port de l'artillerie, dans de vastes
casernes sises le long du quai, et parfaitement
conservées. Des ordres arrivés de Paris prescrivent
de fortifier la ville.
On s'occupe déjà du partage de l'immense
butin tombé eotre nos mains. Une commission de
répartition a été nommée et fonctionne depuis trois
jours. Jusqu'ici on s'entend merveille. le nombre
des pièces d'artillerie est fabuleux mais il y en a
beaucoup hors de service.
I» La verve des loustics s'est exercée déjà des
chansons circuleot sur la grande victoire du 8.
Mais le refrain qui a le plus de succès, c'est celui-ci:
Plus de tranchées répété cent fois, mille foi»
de suite sur l'air fameux des Lampions. Et puis la
vie s'est quelque peu embellie; les plus bardis ou
les plus indisciplinés ont couru Sébastopol et ne
sont pas revenus sans gibier. Que de poules j'ai
rencontrées dans la journée du 10, suspendues aux
(épaules de leurs vainqueurs I
Des hommes d'un bataillon de chasseurs ont