JOURNAL D'YPRES ET DI L'ARRONDISSEMENT, N° 3,968. 39me année. 7FB.ES, 10 Octobre. II. Nous sommes heureux d'offrir encore une fois nos lecteurs la reproduction presque textuelle d'une lettre adressée Ypres parun caporal de I arméede Crtmee. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par I. poste3 5o On s'abonne Ypres chei D. LAMBIN MORTIER, Étliteur-Propriétaire, rue de Lille, lo, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROMGATEUR VÉRITÉ ET JUSTICE. CHEMINS DE FER: d'Ypres Court rai, 55o, 11— ao, a, 520, de Poperingbe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Popcrioghe, 7—4o, 1055, 3—3o, 8a5. De Courtrsi MouscronTournai et Lille, 6—3o, 7 35, 105o, 3a5, 8ao. De Courtrai pour Gand, 7, 123o, 4. 615. De Courtrai pour Bruges, 7—4°i ta35 410,6ao. Les prétentions re]aire un royaume d'Italie, mises en avant par d'imprudents amis du roi de Sardaigne et par des amis douteux de la dynastie Napoléonienne, avaient ému Vopinion publique. Une note que nous insérons plus bas et qui a paru au Moniteur français a causé une sensation profonde. La lettre du prince Murât avait jeté quelqu ombrage sur la politique des puissances occidentalesles exagérations d'après dîner de quelques hommes d'état de la Grande-Bretagne avaient paru par trop excentriques l'Autriche pouvait trouver dans ce langage un sujet de défiance; le gouverne ment de Naptes pouvait voir dans la corres pondance du prince Murât un avertissement. Ces tendances plus ou moins avouées ces bumbastes plus ou moins gonflées de vapeurs bachiqueséveillaient parmi les fauteurs de désordre de funestes espérances. La note du Moniteur a mis fin ces préoccupations. Les correspondances ajoutent que l'Empereur ne dissimule pas le mécontentement que lui a causé la lettre du prince Murât. Le Pays, jour nal qui n'est pas sans rapport avec la pensée des Tuileries, résume ainsi un article dans lequel il commente la note du Moniteur A travers les utopies des rêveurs, les excitations des révolutionnaires, les aventures des ambi tieux, les calomnies des malveillantsla poli tique occidentale restera ce qu'elle est une politique Jorte et conservatriceune politique d'ordre et d'équilibre universelqui veut la liberté des peuples sans les secousses des révolutionsVindépendance des étals sans le bouleversement de Corganisation européenne. En Orient une partie de la flotte alliée a quitté Kamiesch pour une destination inconnue. On parle tout la fois du bombardement d'Odessa, d'expédition de troupes de débar quement pour Eupatoria. Cette dernière opinion semble plus en rapport avec ce que l'on sup pose du plan de campagne du maréchal Pélissier L'accession de l'Espagne l'alliance occi dentale, est maintenant un fait établi, en ce qui concerne la volonté du gouvernement; mais il faut que les mesures qu'entraîne cette asser tion soient soumises C agrément des Cortès. L'opposition radicale s'apprête combattre le projet du gouvernement. DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. Dans la première partie de cette étude sur l'état de l'enseignement public en Belgique, en établissant pourquoi l'instituteur primaire laïc est impoissant h remplir l'œuvre d'autorité et de respect que Montaigne appelle si heureusement l'institution de la jeunesse, nous avons fa plusieurs reprises indiqué la distinction essentielle qu'il faut faire entre l'iostrnction et l'éducation. A vant d'examiner l'état de l'enseignement moyen et de l'enseigne ment supérieur, il est bon d'appuyer sur cette distinction et de la préciser. La définition de ces deux éléments nécessairet de l'institution de la jeunesse suffira pour not mettre h même de prouver que le système faux et dangereux, et qt plètement défaut dans les Si l'on veut demeurer ne point se forger une hum nilé imaginaire, il faut, >me de Rousseaudire et que les hommes le instruction officiel est l'éducation fait com- tablissements de l'Etat, ns la vérité des faits et a condition de fortune, de ses parents, etc. Il au rebours du fameux ax que l'enfaDt naît mauvaii rendent meilleur. Il est igoraot il faut l'instruire inslruereformer pour...)c'estrà-dire qu'il faut, au moyen de notions commçiiquées par l'enseigoe- ment, dresser son intellignce s'exercer en vue du but que semble lui faire de naissance, la profession! est soumis des penchant vicieux; il faut l'en tirer educeretirer hors dt...); il faut l'élever en un mot h la dignité d'bomne social, en lui faisant faire l'apprentissage des fâles vertus. L'instruction est un qoyeo; elle doit être appropriée au but spécial déterminé par la condi tion de l'enfant l'enfant ce l'ouvrier est parfai tement instruit quaud il sait tout ce qui lui importe de savoir pour être un artisan industrieux habile, inventif; l'enfant d< l'ouvrier est très-mal instruit quand il ignore ce qui est de nécessité pour qu'il réussisse dans son raéier, sut-il, par contre, l'économie politique comme Beutham ou Malthus, ou la littérature comparée oomme Ozaoam. Le fils d'une famille patricienne est très-bien instruit quand il possède,avec des connaissances scientifiques suffisantes, une étendue de doctrine littéraire assez vaste pour ouvrir son intelligence les larges horisons de la pensée car il faut qu'il ait son service l'histoire pour déduire de l'expérience du passé la politique de l'avenir; il faut qu'il soit familiariséavecla philosophie pour passer au crible de la logique les opinions qui se donnent comme des vérités, et ne sont souvent qne des mensonges pleins de venin; il faut qu'il ait discipliné sa raison par la scolastique que seuls les sots dédai gnent, ouvert sou cœur aux généreuses passions que seuls les impuissants dénigreot, laissé jouer son imagination dans les merveilleuses fictions de la poésie qui ne prouve rien que pour les mathé maticiens aveugles; car, espoir d'une famille doDt le passé appartient aux gloires nationales, il faut qu'il soit au besoin orateur dans une assemblée publique, disert partout, éloquent si les circon stances s'y piêlent. Ce même jeune gentilhomme nom aussi significatif que celui de bourgeois, tous deux véoérables ce même jeune noble sera très-mal instruit, si ce n'est qu'un candidat universiiaire ou uo bachelier es-lettres quelconque, un écolier suffisant, dut-il ou pût-il, n'avoir point son pareil, dans le cours des sciences, pour le dégagement d'une inconnue, ou le réussi dans les manipulations l'algèbre ni la chimie ne fait les hommes d'état. Point de mal h ce que l'héritier d'un nom historique possède ces connaissances; il est très-bien même qu'il les ajoute h celles qui pour lui sont d'obligation; mais que ce ne soient h, comme disent nos voisins, que les accomplis- hmenls d'une instruction tout autrement générale dans son objet. Si le frottement d'un peu de littérature ne fait que trop souvent de l'ouvrier déclassé un génie méconnu c'est-fa-dire, un pilier de cabaret en attendant le bagne; taut de scieoce chimique ravale l'homme né pour commaoder a n'être qu'un garçon de laboratoire, an teinturier, que sais-je? un jour peut-être, on comte-empoi sonneur.... L'instruction est un moyen comme tout moyen elle doit varier en raison du but qu'on se propose autant d'instructions que de professions sauf lire, écrire et compter, choses utiles h tout le monde et que l'école primaire donne h tout le monde également, le reste de l'enseignement doit varier selon les besoins de chaque catégorie d'élèves. Nous ne parlons pas, pour l'instant, de ce qui se peut faire, mais de ce qui se doit faire; plus tard nous passerons du droit au fait. Qu'il nous suffise maintenant de bien établir que le caractère essentiel de l'instruction, c'est la variété. Le carractère essentiel de l'édncation, c'est l'Unité. (La suite au n" prochain.) Laissons la frivolité d'esprit ne voir dans la guerre d'Orient qu'une lutte politique; nous nous obstinons y voir la main de la Providence faisant servir au triomphe de la religion catholique un conflit qui ne devait aboutir, dans les desseins des hommes, qu'h garantir l'Europe contre la politique envahissante de la Russie. Depuis l'entrée des Français en Crimée, la poli tique, les espérances purement humaines ont pu, h côté de grandes victoires, éprouver quelques déceptions; la patrie a dû porter le deuil d'illustres victimes; la maladie, le fer et le feu ont décimé les rangs de ceux qui viennent de planter leur étendard triomphant sur les ruines de Sébastopol. Tout a été profil au contraire pour la religion, pour l'âme de nos soldats, pour les progrès de l'esprit de charité, pour l'avenir du catholicisme en Orient. En quittant la vie oisive et trop souvent perni cieuse des garnisons pour la véritable vie militaire, la vie de lattes et de sacrifices, nos soldats se sont tout h coup trouvés, comme le disait ce jeune sergent de la garde dont nons avons inséré la lettre, en présence de la majesté de DieuLes leçons religieuses de leur enfance, les premiers enseignements de lenrmèreet de leur curé sont reve nus, en face de la mort, fa la mémoire de ceux qui qui avaient pu en perdre le souvenir. La présence des sœurs de charité et des aumôniers militaires a fait le reste; et aujourd'hui les vainqueurs de l'Aima, d'Inkermau et de Sébastopol ne sont pas seulement de glorieux soldats, ce sont des chrétiens qui portent la médaille miraculeuse et dont les cœurs héroïques battent sous le scapulajre. Le coDtre-coup de cette réaction chrétienne s'est fait sentir jusque dans les garnisons de France, dans les rangs de ceux qui n'ont pu encore parta ger la gloire et les dangers de leurs frères d'armes. La mort édifiante du maréchal Saint-Arnaud, des généraux Ney, Carbuccia et de Lourmelles cor respondances d'Orient, tout cela n'a pu circuler dans les casernes sans y déposer de bonnes semen ces, sans y détruire les préjugés et sans y réveiller les religieux souvenirs. Baïdar, 17 Septembre i855. Mou cher Parrain, chère Marraine, Par le temps qui court, et où vous savez que

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1