vie des petits infidèles de la Chine. Il y a des âmes
avides et affamées des occasions de faire le bien, car
le bien, et le bien infini, peut seul remplir leur
besoin incommensurable d'aimer. L'amour est
fort comme la mort.
C'est cette parole de la Sainte-Écriture qui nous
revenait en mémoire quand nous savions que,
durant sa courte maladie, Mu° Iweins, calme ou
plutôt reposée h l'approche de la mort, se disposait
en paix b sortir de ce monde, confiaote, parce que,
disait-elle, elle avait toujours aimée la S"-Vierge
Marie. Mais ce malin en voyant toutes les classes
de la société se confondre aux obsèques de cette
femme de bien qui avait été l'œil de l'aveugle
et le pied du boiteux, qui avait rempli de con
solation le cœur de la veuve et été la mère du
pauvre et de l'orphelin en voyant la foule émue
s'écarter respectueusement devant le cercueil
funèbre que portaient les jeunes filles de la Coo-
gréga ionet qu'entouraient de leur dernier
témoignage d'affectueuse véoératiou les Dames des
diverses Associations charitables dont M11" Iweins
avait été l'institutrice ou l'appui en voyant surtout
des larmes dans les yeux des pauvres; nous osions
changer les paroles du texte sacré, et dire dans
notre attendrissement lamour est cette fois plus
fort que la mort.
Il faut encore ajouter aux pertes que nous
avons faites cette semaine celle d'une personne
bien respectable et dont les vertus modestes laisse
ront un doux souvenir dans le cœur de tous ceux
qui ont pu la connaître. Mercredi 3 Octobre, est
décédée Madame Nathalie-Joséph. Van Crayelin-
ghe, veuve de M. Placide-Joseph-Benoît Capron,
née b Ypres le i5 février 1781. On peut bien
appliquer avec confiance M°" Capron ce passage
de l'écriture celui qui a pitié du pauvre, prête
au Seigneur b intérêt et le Seigneur lui rendra
avec usure ce qu'il lui aura prêté.
Le 5 octobre b neuf heures et demie du
matin, le Roi, le duc et la duchesse de Brabant,
le comte de Flandre et la princesse Charlotte ont
quitté le château de Laeken, pour accompagner b
leur départ la reine Marie-Amélie, le duc et la
duchesse de Montpensier et leurs trois enfants.
Les augustes voyageurs ont pris place b la cou
pure du chemin de fer dans la berline royale.
La Reine Marie-Amélie, le duc et la duchesse de
Montpensier se rendent en Italie par l'Allemagne.
L'augnste veuve de Louis- Philippe et ses enfants
vont passer une partie de l'hiver Savone, près de
Gènes.
Le duc et la duchesse de Nemours avec leurs
etifaots ont pris la même route, il y a deux jours.
On nous écrit de Bergnes (Nord) qu'au mar
ché de lundi il y a eu sur le blé une baisse de 2 fr.
par 100 k". On annonce de la même ville pour
samedi prochain une baisse sur le prix de la viande
au détail, de 20 centimes par kilogr. Quelques
personnes pensent qu'une baisse correspondante b
la réduction, b peupiès générale sur tous les mar
chés, du prix de la viande sur pied, doit s'effectuer
prochainement b Ypres dans le prix de la viande
en détail. On parle d'une quantité, minime il est
vrai, de viande abattue qui, arrivée au rivage
d'Ypres, dimanche malin, n'aurait pu être vendue
faute de preneur b plus haut prix, qu'b 70 centimes
le kilogr. Le boucher qui a fait celte acquisition n'a
certainement pas b se plaindre de la modicité de ses
bénéfices. Nous engageons toutefois b comparer
ce renseignement au résultat des divers marchés
donné par le Moniteur, et reproduit ci-dessous.
Le Moniteur a publié ses tableaux compara
is des prix du bétail vendu sur le marché de
Bruxelles pendant le mois de septembre dernier, et
sur ceux de Gand et de Bruges pendant la seconde
quinzaine du même mois. D'après ces tableaux,
358 bœufs et 627 vaches, d'un poids moyen par
tète de 56o et de 43o kilogrimmes, ont été vendus
sur le premier de ces marchés, b raison de 65 cen
times eu moyenne par kilogramme pour les premiers
et de 58 centimes pour les secondes. Ce qui donne
une diminution de 15 et de 8 centimes sur les prix
du mois précédent.
Suivant les renseignements recueillis par le Mo
nileur, la baisse légère qui s'est manifestée daDS les
prix de la viande dépecée auraieot ramené le
kilogramme aux moyennes de 1 franc 26 centimes
pour le bœuf et de fr. 1-12 pour la vache, soit 4 et
9 centimes de moins que le mois précédent. Mais
ces moyennes sont évidemment établies sur des
bases fausses, car la viande de première qualité,
que le journal officiel cote b fr. i-4o,se vend encore
actuellement chez la plupart des bouchers de Brux
elles de fr. 1-60 b fr. 1-80 le kilogramme. En
conservant donc les autres chiffres indiqués par le
Moniteur pour la viande de deuxième et de troi
sième qualité, on arriverait fixer d'une manière
plus exacte b 1 fr. 36 centimes le prix moyen du
kilogramme de bœuf.
Le prix des veaux et des porcs sur pied a au
gmenté pour les uns de 12 centimes, pour les autres
de 7 cent, au kilogramme. La viande dépecée a
naturellement subi une augmentation propor
tionnelle.
Une pétition signée b Bruges et adressée au
gouvernement, réclame les mesures suivantes afin
de parer aux plus pressants effets de la crise
alimentaire:
i° L'institution d'une patente de 3oo francs
pour les commissionnaires et marchauds de grains,
ainsi que pour les paysans qui vendent chez eux;
2" La prohibition et l'exportation du bétail, du
beurre et des œufs, et la défense de transition du
bétail hollandais ou l'établissement d'une taxe de
4o francs par tête de bétail b cornes de tout âge et
de tout état de graisse et d'une taxe proportion
nelle pour les moutons, les porcs, etc.;
5° L'interdiction de l'emploi de seigle, de
froment et de pommes de terre indigènes pour la
fabrication de la bière, du genièvre et de la farine
de pommes de terre;
4° Ordonner l'emploi de grains et pommes de
terre étrangers pour l'armée, les prisons, les dépôts
de meudicité, et, en général, pour tout ce qui est
entrepris sous la dépendance de l'État, des com
munes et des établissements publics;
5° Défeudre aux négociants en grains et pommes
de terre indigènes, l'emmagasinage pendant plus
de huit jours, de manière que ces marchandises
soient rendues b la consommation;
6° L'établissement d'une prime pour l'impor
tation des grains et pommes de terre étrangers.
Mercredi dernier le nommé Fr. Van Haer-
denburg se trouvant b l'estaminet le Courrier b
la Graud'Place b Bruges, tira un coup de pistolet
sur la fille de la maison et disparut. Quelques
minutes plus tard, le même individu tira trois
coups de pistolet devant la porte du commissaire
de police Moenaert. On s'est immédiatement saisi
de lui et il a été conduit b l'hospice des aliénés.
La police de Tournai vieut de mettre la main
sur une bande de petits voleurs, dont le chef,
surnommé l'Escarbille, n'est âgé que de i5 ans.
Le 4 de ce mois, la plenropneumonie s'est
déclarée dans l'élableb vaches du cultivateur Louis
Nys, b Mouscron; deux vaches laitières et deux
génisses ont été atteintes. Uue vache et une
génisse ont dû être abattaes. La perte est évaluée
b 570 fr.
Par arrêté royal du 4 octobreil est ac
cordé comme subside2,858 f, 85 c. au conseil
de fabrique de Pollinchove.
France, 7 octobre. Le Moniteur publie en
lele de sa partie non officielle, la note suivante,
relative b la lettre adressée par M. Mural b un
journal anglais
Le gouvernement de l'Empereur a vu avec
un profond regret la publication d'une lettre an
sujet des affaires de tapies, qui tendrait b faire
croire que la politique de l'Empereur, au lien
d'être franche et loyale comme elle l'a toujours
été vis-à-vis des gouvernements étrangers, pour
rait favoriser sous main certaines prétentions. Le
gouvernement les désavoue hautement, sous quel
que forme qu'elles se produisent.
On sait que chaque jour de nouvelles trou
pes vont augmenter les rangs des armées françaises
en Crimée, mais ce qu'on ignore peut-être, et ce
qui est positif, c'est qu'en France et en Angleterre
on a enrôlé des ouvriers de tous les états, des
maçons, des serruriers, des charpentiers, des me
nuisiers, des peintres et qu'on les transporte b
Sébastopol. Ils sont chargés de reconstruire et de
réédifier cette ville comme si la guerre, le canon et
le feu n'avaient pas passé par la.
Affaires d'Orient.
On écrit de Riga, sous la date du 28 septembre
Nous commencions déjà b croire ici que la
flotte ennemie avait quitté nos parages pour celte
année; mais la journée d'hier nous a convaincus
du contraire b notre grand étorinement. A six
heures du matin, les habitants du lieu ont été
éveillés de leur sommeil par le tonnerre de l'artil
lerie. Pendant la nuit, huit vaisseaux anglais(quatre
vaisseaux de ligne, une frégate, deux corvettes et
un brick), s'étaient approchés de notre port sans
être aperçus; b la pointe du jour ils ouvrirent le
feu contre les batteries de la Dûna et le continuè
rent pendant une heure. Ces vaisseaux se dirigèrent
ensuite du côté de l'ouest, et se plaçant, vis-b-vis
de la colonie de Bullen, en face de la passe de la
Dûna, ils ouvrirent un feu très-vif qui dura
pendant une heure et demie, feu auquel riposta la
batterie couverte établie près de Bollen. Vers neuf
heures ces embarcations étrangères prirent la di
rection du nord-est.
Berlin, 7 octobre. Une dépêche de Saint-
Pétersbourg dit que le prince Gortschakoff mande
dn 4 octobre au soir
Hier et aujourd'hui l'ennemi s'wt montré de
nouveau dans la vallée de Haut-Belkeb; mais vers
la nuit il se retirait sur la crête de Baïdar.
Dans la direction d'Eupatoria, on ne voit
aucun mouvement des navires alliés. Le feu de
l'ennemi contre le côté Nord de Sébastopol est
comme b l'ordinaire.
On a su par des dépêches de la télégraphie
privée que le feu contre les forts du Nord avait été
entamé par les batteries construites sur la rive sud
de la rade de Sébastopol, dans les derniers jours de
septembre.
Les journaux allemands disent que les alliés
avaieut, b cette date, 120 pièces en batterie
La presse d'outre-Rhin nous a également
appris que la flotte alliée avait quitté Kamiescb le
27 septembre, et qu'elle s'était dirigée vers le
nord. Des rapports détaillés, dit le Journal alle
mand de Francfort, font connaître qu'elle est
abondamment fournie de bouches b feu et de
munitions, et qu'elle porte un corps de débarque
ment considérable.
La dépêche du maréchal Pélissier ne men
tionne pas ces nouvelles; mais ce n'est pas une
raison pour les révoquer en doute, d'autant plus
que le général Gortschakoff a fait connaître qu'un
feu très-vif était entretenu contre les forts du Nord
aux dates indiquées.