JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 3Qme année. No 3,969. PRIX D'ABONNEMENT. Y près, 3 moisfr. 3 Par la poste3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue de Lille, io, près la GrantT-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JUSTICE. CHEMINS DE FER «l'Ypres Courtrai, 55o, 11—20, 2, 53o, de Poperinghe ao minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperiughe, 74°> 'o—55, 33o, 8a5. De Courtrai Mouscrou, Tournai et Lille, 6—3o, 7 35, 10—5o, 3a5, 8ao. De Courtrai pour Gand, 7 12—3o, 4, 6—15. De Courtrai pour Bruges, 7—40,1235 410,620. 7PP.SS, 13 Octobre. îb 12,IL 10an 2>(Da>2^a®iia Point encore de nouvelles de la flotte alliée qui a jeté Vancre devant Odessa. L'Empe reur de Russie a quitté Nicolaïeffi le 27 septem bre pour se rendre PérécopL'attention se concentre aujourd'hui sur le rapport du prince Gortschakoff, au sujet de la prise de Sébastopol La garnison russe a repoussé cinq assauts sur six, malgré un bombardement et un Jeu infernal. Jamais la science n'avait mis au service de l'art de la guerre d'aussi formidables moyens de destruction. Le bom bardement qui a immédiatement précédé l'as saut a coulé aux Russes plus de 20,000 hom mesune arméeUne seconde armée a été encore frappée le jour de l'assaut. Le rapport reconnaît que la défense de Sébastopol a coûté cher elle n'en est que plus glorieuse. On se préoccupe en Angleterre d'un rap prochement entre le parti tory et le parti de la paix c'est l'annonce des prochaines luttes parlementaires contre le ministère Palmerston. En attendant les réformes administratives dont on a fait tant de bruit, le général Simp son en faisant parvenir la liste des officiers recommandés l'occasion de l'assaut de Sébastopol, est toujours fidèle Vancien système tous les officiers supérieurs appar tenant aux grandes familles sont signalée la Reine, tandis qu'un très-petit nombre d'officiers moins bien nés est l'objet de la même faveur, en dépit des services rendus. L'annonce officielle de la grossesse de l'Im pératrice des Français est un événement poli tique. La gracieuse invitation a séjourner quelque temps en France, pour nous servir de l'expression du Moniteur belge, faite au Duc et la Duchesse de Brabanl, par l'Empereur, en est un autre. En Grèce, où le mauvais vouloir du roi, l'égard des puissances alliées, est flagrant, une nouvelle combinaison ministériellequi vient d'avoir lieusemble plus hostile que favorable la cause de la stricte neutralité exigée du roi par les puissances occidentales. LES FLAMANDS EN BRETAGNE. - 1852. (suite.) Comment, tante Jacoba, se fait-il que nous soyons ici, au bord de celte grande bruyère qui vous paraît si triste, mais que je trouve bien belle, moi qui d'autres fleurs n'ont jamais souri pour quoi sommes-nous si loin des grandes tours d'Ypres et des flèches élancées de Poperinghe que vous m'avez dépeintes si souvent que je crois les voir se détacher sur un grand horison de verdure borné au loin par KemruelCalsberg et Cassel? N'ai-je pas bien dit, tante Jacoba? N'ai-je pas bien vu tout cela dans vos récits de toutes nos veillées? Grietje, répondit ma grand'lante, en souriant, vous êtes bien de la famille; tous les Vandenhove étaient peintres et poètes; musiciens aussi. Votre gfand'père, Dieu ait son âme, le digne fermier des moines de S'-Bertio, a composé plus de dix comé dies qui, au concours des Chambres de Rhétorique, Les élections se poursuivent en Prusse et paraissent avoir pour résultat le retour de la même majorité ce serait la confirmation du système suivi jusqu'ici dans les relations avec les puissances belligérantes. DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. II. (SUITE.) L'éducationcomme le mot le signifie, a pour but d'eVe^er l'enfantde le faire passer d'un état relativement mauvais une condition meilleure. L'idée d'éducation emporte donc avec elle l'idée d'une distinction nettetfeent déterminée entre le mal et le bien. Quiconque entreprend de faire l'éducatiou d'un enfant, de le tirer du mal pour le conduire au bien doitsous peine d'être un fourbe ou un insensé, n'avoir aucun doute sur ce qui est mal et ce qui est bien savoir avec certitude jusqu'à quel point l'enfant est dans le mal, et quels devoirs il faut lui prescrire pour qu'il pra tique le bien assigné sans hésitation comme étant la fin de sa destinée terrestre. Un point de départ fixe le mal moral où est tout enfant; un but également fixe le bien moral que tout homme doit pratiquer; et une règle incontestable de conduite laquelle l'enfant doit soumettre tous ses actes pour devenir un homme; voilà les trois conditions nécessaires qu'implique l'idée d'éduca tion. En effet, si l'enfant n'est pas dans le mal, c'est- à-dire soumis des penchants vicieux auxquels il cède nécessairement si onjne lui donne pas les moyens d'y résister, il va sans dire que cet enfant est parfaitement bien comme il est, et qu'il faut le laisser aller toutes ses iuclioations. L'éducation dans ce cas est pire qu'une absurdité, c'est un crime de lèse-nature Fourrier l'a proclamé. Si l'on croit au contraire qu'en abandonnant l'enfant ses instincts, ils le conduiront tout droit au malheur et au crime, il faut qu'en vertu d'un principe incontesté on prononce hardiment que les penchants naturels de l'enfaut sont mauvais, parce qu'ils sont en contradiction avec une loi supérieure la nature actuelle de l'homme. L'éducation dans ce cas est pour tout homme de cœur le plus grand des devoirs remplir; c'est l'acte de charité par excellence. Elle implique les avaient toujours le prix; il en jouait aussi les premiers rôles au si grand contentement de tous •les Rhétoriciens du pays, que notre frère le Chanoine lui disait parfois prenez-garde la vaine gloire, Cornélius. Mais votre grand'père, Grietje, était un digne Flamand, craignant Dieu, aimant sa famille, travaillant ses champs comme un vaillant cheval de labour; et n'étant poète et musicien qu'à ses heures, comme il ne buvait son verre de forte bierre qu'à sa soif. Il avait du bon sens autant que Monsieur notre frère le Gradué avait de science; et ils n'en étaient pas plus fiers l'un et l'autre. Moi je l'étais pour eux. Quand aux jours des bonnes fêtes annuelles, Monseigneur l'Evêque d'Ypres s'asseyait sur son trône poutifical, dans notre grande église S'-Martinsi belle, Grietje, qu'on s'y croirait déjà en Paradis, et qu'à la droite ou la gauche du prélat, je voyais pour l'assister, au milieu de toutes ses pompescelui que dans la famille ou appelait quand il menait trois conditions que nous avons posées savoir que l'enfant est naturellement vicieux; qu'il y a uu degré de vertu que tout homme peut et doit atteindre; et qu'il existe un ensemble de pres criptions, revêtues d'une autorité infaillible, aux quelles il faut soumettre l'enfant, pour que de vicieux il devienne vertueux les catholiques seuls soot conséquents en faisant l'éducation des enfants; car eux seuls professent une doctrine qui détermine la distance exacte entre le vice et la vertn, et pose l'échelle pour passer de l'un l'autre, de l'enfer au paradis. Mais que siforcé d'avouer que tout n'est pas angélique dans les enfants-terribles, on en soit cependant se demander où est la limite entre le vice et la vertu entre l'entraînement légitime et l'excès pernicieux; si, cette question qu'est-ce que la vérité? ou se lave les mains pour cocrrir au spectacle de l'erreur qui amuse si, saDS contredire la religion qui peut être bonne, et les lois qui ont leur utilité, on se soustrait celles-ci quand on le peut impunément, et qu'on n'use point de celle-là parceque ses rigueurs sont gênantes; est-on raison nablement fondé prétendre élever un enfant; c'est-à dire spécifier pour lui la distinction entre ce qu'il doit et ce qu'il De doit pas faire, entre ce qu'il doit croire et ue pas croire, le contraindre en un mot obéir une loi, se soumettre une religion. L'éducation, dans ce cas, est un acte de tyrannie égoïste ou élève ses enfants autrement que l'on est, de peur d'en trop souffrir, s'ils étaieot ce qu'on se permet d'être c'est ce que font les indifférents eu matière de religion; ils joignent dans l'éducation de leurs fils, ou, ce qui n'en est pasmieux, dans celle desfils desautres, l'hypocrisie l'ioconséqueoce. Le bon sens de l'enfant eo fait une prompte justice il paie ses maîtres par le mépris. Mais encore, et c'est uu autre cas non moins fréquemment occurent, si, juge plus ou moins sévère des actes de l'enfaut, selon les principes de moralité qu'on s'est faits soi-même, on apprécie le bien, le mal, l'erreur, la vérité, d'après ses propres vues, et eo faisant bon marché des tradi tions religieuses, bases des lois sociales et politiques; a-t-on quelque droit parler d'éducation A tous les conseils, tous les raisonnements l'appui, l'enfant répondrait et il répondra par ses actes, les vaches des moines aux champs, Pietje le tranquille, je me sentais du plaisir penser que c'était force de travail et au concours parmi les plus savants Lovanistes, que mon frère avait gagné sa stalle de Chanoine. Comme gradué, il avait le pas sur des confrères nobles, du plus grand nom. Et puis, qu'est-ce que je me sentais encore moDler au cœur, Grietje, quand eu revenant de faire mon marché de bonue ménagère, bien enveloppée dans notre mantelet flamand qui rendait toutes les femmes honnêtes égales dans leur modestie, je me trouvais empêchée, daus la rue au Beurre, de suivre mou chemiu parce que la rue, toute large qu'elle est, se trouvait encombrée par un cortège de musiciens C'étaient lesmusiqtiesde toutes nos villes flamandes, leurs riches drapeaux de velours et de soie eu tête, avec leurs trophées de médailles et de pièces d'or fèvrerie, qui jouaient leurs plus beaux airs pour fêter le triomphe de quelque RhéloricieD. Le pres sentiment, le pressentiment c'est cela que je m'étais

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1