l'hiver avaient causé aux grains un dommage qu'il
serait difficile de réparer: le fait prouve aujourd'hui
que nos renseignements étaient fondés, et la récolte,
sauf eo ce qui concerne les avoines, les pommes de
terre et les marsages dont le rendement a été satis
faisant, ne peut guère être évaluée qu'aux trois
quarts d'une récolte favorable. Voici, du reste,
pour sept de nos provinces, des détails plus précis
et plus complets.
Dans le Hainaut, le froment n'a donné qu'un
rendement assez faible; le grain est généralement
léger, ce que l'on attribue la longue durée de
l'hiver; il en est de même des seigles, qui étaient
peu fournis et dont le grain est petit et ridé. La
sécheresse a fait aussi beaucoup de tort la bette
rave. En revanche, l'avoine, les féveroles et les
pommes de terre ont parfaitement réussi ces der
nières, très-peu atteintes de la maladie, rapporte
ront en moyenne 10 mille kilogrammes a l'hectare.
Les navels et les carottes sont peu abondants cette
observation peut s'appliquer tout le pays. Oo est
plus satisfait de la chicorée qui, selon toutes les
probabilités, permet une bonne récolle ordinaire.
Demi-récolte pour les colzas d'hiver, deux tiers
pour les colzas d'été, ce qui équivaut h i4 et 18
hectolitres par hectare.
La Flandre orientale, an sujet de laquelle tous
lesreiiseignementsoeooussontpasencore parvenus,
présente des. résultats analogues. Dans les terres
abondamment fumées, les froments blancs et roux
donnent de 25 27 hectolitres, mais il faot dire
que c'est là l'exception. Les froments qui ont été
semés sur plant de betteraves, sont ceux qui l'em
portent pour le rendement. Pour lesseigles, méteils
et escourgeons, récolle médiocre; très-satisfaisante
au contraire pour les avoines, les marsages, les
pommes de terre et les betteraves, dont le rende
ment moyen est au moins le double de ce qu'il est
dans le Hainaut. Les foins n'ont pas été très-
abondants, mais les regrains ont offert une magni
fique compensation; ce qui n'empêche pas le prix
des fourrages de rester très-élevé. L'application
la culture du colza du plantoir de M. H. Ledocte a
donné les plus beaux résultats, mais les cultivateurs
qui ont persévéré dans l'ancien système sont loin
d'avoir aussi bien réussi.
Daus la Flandre occidentale, les froments d'hi
ver, qui donnaient les plus belles espérances, ont
été fortement endommagés par les dernières gelées
qui ont fait périr beaucoup de plantes. Son produit
moyen est de 18 hectolitres, du poids de 78 80
kilogrammes; celui du froment d'été, qui cependant
a bien réussi, est de i5 hect. de 76 kilog. Pour les
seigles, les orges, les avoines, les pommes de terre,
etc., les résultats sout les mêmes que partout. La
betterave est également d'un bon rapport: 3â mille
kilogrammes l'hectare. On ne peut guère évaluer
plus de 5,ooo kilog. l'état sec le produit des
Il s'est passé denx curieux incidents, l'un la
premièrel'autre la deuxième visite que la
duchesse a rendues l'hôtel de Chimay. Oo s'en
émerveillera Paris, mais on ne s'en étonnera
point en Belgique, où l'on connaît la fois la
gaîté vive et fraoche et les intrépides goûts éques
tres qui caractérisent votre gracieuse princesse. En
parcourant, sa première visite, le magnifique
hôtel du quai Màlaquais, S. A. R. en a visité tous
les appartements, chefs-d'œuvre de luxe grandiose
on de comfort bien entendu, avec un égal intérêt,
depuis les vastes salons du rez-de-chaussée jus
qu'aux chambres des domestiques; mais ce qui a
principalement attiré son attention, ce sont les
écuries. Elle a insisté avec une bonne humeur
charmaote pour qu'on les lui montrât telles
qu'elles, c'est-à-dire peu préparées celte royale
visite, et elle èn a examiné les hôtes avec une
sollicitude charmer uo Arabe, et une science
ravir Xenophon lui-même. A sa dernière visite, la
duchesse a fait mieux eocore. Comme on était en
train d'atteler la voiture qui devait la conduire
dans Paris en compagoie de M"" la princesse de
Chimay, et que le cocher, embarrassant les traits
l'un dans l'autre, était assez long accomplir sa
tâche, S. A. R. est veoue elle-même son secours
avec sa simplicité et sa gaieté habituelles; en gants
deux coupes de trèfle rouge, et plus de 4,000
celui des prés faucher.
Le lin, dont la culture est si importante pour
cette province, a généralement laissé désirer
surtout sous le rapport de la qualité. Quant au
chanvre, il a réussi merveille daus les terres
légères, surtout celui du Piémout. Le houblon est
très-beau et d'un reodement des plus avantageux.
Eo ce qui concerne le Limbourg et le Luxem
bourg, on a, moins encore que dans les autres
provinces, lieu de ce féliciter de la récolte du
froment et du seigle, que l'on évalue un tiers de
moins que celle de l'année passée, c'est-à-dire de
13 i3 hectolitres par hectare. Toutefois, dans
certainscanlons,ceuxde Baslogneel deNeufchâteau
par exemple, on compte sur trois quarts de récolte
et même sur une récolte complète. On peut même
dire que dans le Luxembourg, l'ensemble des
résultats est plus favorable qu'on n'était en droit de
s'y attendre: l'orge d'été y a douné partout une
bonne récolte ainsi que le colza d'été; quant aux
pommes de terre, on n'a trouvé que très-peu de
tubercules malades et le rendement est double de
celui des autres années.
Dans la province de Liège, le froment et le seigle
sont médiocres comme partout; les denrées qui ont
réussi dans les autres provinces y ont également
donné des résultats satisfaisants. Les grains d'hiver
ont aussi manqué dans la province de Narnur, où
l'on pense que le rendement n'en dépassera pas les
limites que nous avoos indiquées, c'est-à-dire deux
tiers trois quarts de récolte.
En résumé, l'état des récoltes n'est peut-être pas
aussi satisfaisant qu'on aurait pu l'espérer, mais
l'abondance de certaines céréales, et surtout des
farineux contribuera beaucoup amoindrir l'in
fluence que les résultats obtenus pourraient exercer
sur les prix des deurées. Les arrivages des céréales
se maintiennent des chiffres rassurants, et en outre
la récolte considérable des pommes de terre per
mettra aux classes laborieuses de revenir au genre
d'alimentation auquel elles avaient dû renoncer
pendant ces dernières années. Ou sait, en effet,
qu'avant i845et 1846, la pomme de terre était la
base de l'alimentation du peuple, et ce fut la
maladie du précieux tubercule qui força les ouvriers
se rejeter sur le pain dont ils ne se nourrissaient
jusqu'alors que dans des portions beaucoup moin
dres. Les circonstances actuelles auront donc pro
bablement pour effet de rétablir les choses dans
leur ancien état, ce qui diminuera d'une manière
sensible la demande des céréales destinées la
panification.
Il faut encore tenir grand compte d'une autre
circonstance, celle du développement extraordinaire
qu'a pris depuis quelques temps la consommation
du riz. Dtf sept millions de kilogrammes, chiffre de
l'importation des huit premiers mois de i853, nos
glacés, en robe de dentelles, elle s'est mise
l'œuvre et a, de ses propres mains, attelé sa voilure
en un clin d'œil.
Les jours pour lesquels aucun spectacle n'est
désigné, il y a ordinairement au palais de Saint—
Cloud ce qu'on appelle des soirées de famille. Ces
soirées, qui ont lieu dans les appartements de
l'impératrice, ne comprennent, cela va sans dire,
qu'un nombre restreint d'invités. Ces soirées de
famille ne comptent pas parmi les moindres plaisirs
que la cour offre en ce moment. La présence de la
duchesse de Brabaol y répand, dit-on, infiniment
de gaieté et de franchise. Dans le commencement,
le passe-temps adopté pour ces soirées consistait
jouer aux charades; ce jeu n'a pas perdu la vogue,
mais il parait qu'on préfère la plupart du temps un
divertissement d'origine germanique que la du
chesse a importé et mis fort la mode la cour de
Sainl-Cloud, et qui y restera comme uo des plus
piquants souvenirs de son séjour. Cela s'appelle le
Schwarz-Peter c'est une sorte de jeu de cartes
où l'on paie des gages. Mais il faut prendre ce
dernier mot au figuré, car les gages en question
consistent simplement pour les perdants se laisser
faire eo charbon, sur le visage, une marque noire
chaque coup perdu. Au bout de la partie il se
reucontre nécessairement que chacun a perdu an
approvisionnements de riz ont atteint, pour les
mêmes périodes de 1854 et i855, celui de trente
trente-cinq millions de kilogrammes. Il est certain
qu'un pareil accroissement est de nature calmer
bien des appréhensious et rassurer bien des
esprits. (Ind.)
UiïtfitallLaiïIIi»
Le major comte de Villers, ci-devant capitaine
au 2* de ligne,en garnison en cette ville, passe la
place de Huy.
Un meurtre épouvantable a eu lieu dans la
nuit du 31 au 22 c' Somergem. Mmc la marquise
d'Ennelières, née baronne de Draeck, a été assas
sinée son château. La justice informe.
La quatrième session de la cour d'assises
de la Flandre Occidentale s'onvrira lundi 26
novembre.
Le rapport général qui vient de paraître sur
l'état de l'œuvre de la Sainte-Eufance dans le
moude entier, constate entr'autres les nouveaux et
consolants progrès de cette intéressante œuvre en
Belgique pendaut l'année 1854 et i855.
On nous annonce que le jury de l'Exposition
universelle a décerné une médaille d'honneur M.
Oslyn, de Wervicq pour la culture du lin.
Le prix de la chair de lapin, vendue en gros
aux établissements qui en consomment beaucoup
dans cette saison, est actuellement Bruxelles de
90 c. 1 fr. le kil., tandis que la viande de bœuf,
1" qualité, coûte peu prés le double.
Le 17 de ce mois, vers 11 heures du soir, un
vol consistant en deux moutons a été commis au
préjudice du commissaire de police de la commune
de Coolkerke, le cultivateur Van den Sreele.
Le dommage est évalué 80 fr.
Vendredi, vers 5 heures du matin, un indi
vidu a pénétré, par une fenêtre du rez-de-chaussée,
dans la demeure du boutiquier Ferdinand Amer-
liuck, Thielt, et a enlevé trois manteaux de femme
en drap noir. Surpris eo flagrant délit par la ser
vante, qui s'enfuyait en criant au meurtre, il l'a
suivi de quelques pas saos parler, mais celui-ci lut
jeta alors au visage la lampe qu'elle tenait la main
et le voleur s'enfuit.
Jeudi dernier, un enfant de 3 ans est tombé
dans un petit fossé près de sa demeure àCaeneghem.
Quoique retiré presque aussitôt, on n'a pu le rappe
ler la vie.
La communication faite la presse, par M. le
procureur du Roi de Tournai, d'un vol dont l'auteur
était arrêté et le volé inconnu, a produit son effet.
Voleur et volé ont pu se retrouver eu présence du
procureur du Roi.
Le Moniteur publie le relevé du commerce
de la Belgique avec les pays étrangers, pendant la
période du 1" au i5 octobre i855, en ce qui
concerne les principales denrées alimentaires
moins une fois, c'est-à-dire que tous les visages
sont noirs; le jeu tourne la mascarade et ne cesse
pas un momeut d'exciter une folle gaieté. L'événe
ment principal de la journée du vendredi, 19, a été
la revue que l'empereur et ses hôtes sont allés
passer Versailles, desrégimeuts du général Korte.
Le duc était en uniforme de général belge, et était
monté sur un magnifique cheval appartenant
l'impératrice. A quelque distance, dans une voi
ture, suivaient l'impératrice et la duchesse de
Brabant. Après la revue, a eu lieu le défilé, qui s'est
exécuté dans un ordre parfait. Après le défilé on a
visité l'intérieur du palais. L'Empereur a conduits
ses hôtes dans la galerie où le pinceau d'Horace
Vernet retracé, les brillantes victoires remportées
par les princes de la maison d'Orléans en Algérie.
En y entrant, l'empereur s'est découvert; il est
demeuré tête nue jusqu'à la fin de la visite. Cet
incident a produit une vive sensation. On est enfin
revenu Saiot-Cloud, où il s'est passé un incident
d'un vif et profond intérêt. Retiré dans ses salons
particuliers, le duc de Braband a fait inviter le
maréchal Magnan s'y rendre. Le maréchal a
trouvé S. A. R. assise, ayant sa droite le prince
de Chimay, et en a reçu le grand cordon de l'Ordre
de Léopold.