JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, N« 3,974. Mercredi, 31 Octobre, 1855. 39me année. 7PF.ES, 31 Octobre. PRIX* S* ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la poste3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur Propriétaire, rue de Lille, io, près la GrantT-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROPAGATEUR CHEMINS DE FER VÉRITÉ ET JUSTICE. d'Yprej Courtrai, 55o, 10, 1—20 5ao, de Poperinghe 20 miaules plus tôt De Courtrai Ypres et Poperinghe,, 6, 105o, 3—25, 815. De Courtrai MouscronTournai et Lille, 7—35, 10—5o, 3—25, 8—20. De Courtrai pour Gand, j, ,a3o 4, 6—15. De Courtrai pour Bruges, 74°> 'a3o 235, 620. Entourées des respects d'une foule recueillie des voitures s'arrêtaient en l'an 607, sous le pontificat de Boni face IV, au seuil d'un des temples de l'antique Rome païenne restés de bout après l'invasion des peuples du Nord. Ce temple était le Panthéon érigé par Agrippa pour solenniser dans les pompes d'un même culte la déification de toutes les forces incitatives de la nature et de toutes les passions souveraines de l'dme humaine. Ces chariots contenaient les restes vénérés, recueillis dans les Catacombes,' des athlètes qui, en mourant dans l'amphithéâ tre, avaient protesté contre l'asservissement de Cesprit la chair, et revendiqué la liberté morale pour l'humanité rachetée sur la croix. La force brutale et les démons étaient vaincus VEglise constatait la puissance de l'intelligence vivifiée par la foien inaugurant la Jête triom phale de tous les Saints. A partir du régne de l'empereur Louis - le - Débonnaire sous {ébranlement de f émotion produite par cette réunion des reliques des martyrs dans le sanctuaire, de Sainte-Marie de la Rotonde, une f été annuelle, commémorative de tous les membres de l'Église triomphante, fut célébrée, te 1,r novembre par toute la chrétienté. Bientôt aprèsencouragé par Vexemple des vénérables fondateurs de Cluny (998), le sen timent, si vif au cœur des chrétiensde la commisération pour toutes les souffrances inspira la piété catholique la touchante pensée d'offrir le lendemain Dieu de so lennelles prières pour ceux des membres de l'Eglise souffrante qui le moins assistés par une affectueuse intercession, languissent après ces joies du ciel dont la veille un saint reflet s'est comme répandu sur la terre. Malgré l'iniquité des temps, tempire des hautes aspirations et des tendres resouvenirs, MICELLA.NÉES. C'était, cette fois, dans ma studieuse solitude que le cousin Égidius appprtait une lueur d'humour et de bonne amitié. Par malheur, dans un tout petit espace laissé, sur ma table, entre deux bou quins que j'étais en traiD de compulser, le bonhomme aperçutcomment l'oser dire? Voilà bien, s'écria -1-ilde mes pbilantropes On s'apitoie sur les misères du pauvre; ou D'à point assez de transes pour frissonner l'approche de l'hiver qui menace; on pousse la charité c'est ce que j'ai vu de plus beau dans ma longue car rière jusqu'à ne pas refuser tout esprit un ministre, un ministre donnant des recettes de soupes économiques; on aura souscrit de grand cœur toute mesure qu'un conseil échevinal bien ioteDtionné aura proposé, eu vue de la crise ali mentaire, un conseil communal sans doute bien autorisé se regarder comme la représentation fidèle de l'esprit général de la cité; on aura prêté les deux mains et l'autre h tout ce que le bureau de bienfaisance ou la société charitable, dont on est membre, aura trouvé de plus ingénieux pour sub venir aux besoins des nécessiteux; on leur aura cela est certain ouvert son cœur, et ceci, je qu évoquent la Toussaint et le Jour des morts, imposa aux promoteurs du Concordat avec le Pape Pie VII l'obligation de conserver le premier novembre comme un jour de Jête gar dée et chômée. Dans notre dernier bulletin politique, jaloux de sauvegarder l'antique renom de la Belgique comme terre classique du jugement droit et du bon sens, nous faisions allusion quelques publications ré centes dont la bouffissure philosophique ne serait que ridicule, si elle n'était grosse de haine contre nos mœurs bériditaires et nos institutions nationales. La morale, pour les peuples chrétiens, c'est la coufirmiléde la volonté humaine la volouté divine 7 formellement révélée par Dieu lui-même, et au- thenliquemeut constatée par l'Église. Appuyée sur la parole éternelle de Dieu et sur l'autorité immua ble du tribunal souverain et infaillible appelé l'Eglise, la règle des mœurs, chez les catholiques, est fixe et invariable elle ne transige avec aucune lâcheté; elle ne tolère aucune confusion eDtre les idées de vice et de vertu elle définit le bien et le prescrit, elle détermine le mal et le proscrit. Cette intolérance de la morale chrétienne est odieuse aux passions qu'elle condamne, aux faiblesses qu'elle flétrit. Les turpitudes et les copidités, pour ne pas subir leur nom, cherchent se justifier comme actions indifférentes; l'orgueil, leur complice inté ressé, prend fait et cause pour ces aimables fai blesses; il ne reculera point qu'il ne lésait érigées eu vertus, que dis-je?en divinités: qu'adora-t-on sous le nom de déesse de la raison? une pros tituée.... Qu'on se demande le motif de ces élucubrations pautbéisliques qui détrôneot le Dieu vivant, veo- geur et rémunérateur, pour mettre eu sa place une abstraction; et qui dédaigneot l'Église pour glori fier une humanité divinisée, perfectible l'infini, pour qui tout est tour tour vérité puis erreur, vice puis vertu, bien ou mal selon le siècle ou la circon- M— le suppose ouvert aussi sa bourseen un mot, ou est libéral, c'est-à-dire uo homme libéral, mais ou Le regard du cousin tombait d'aplomb entre mes deux bouquins. J'eusse voulu que pour auéaulir l'objet de son attention, mes infolio, pris d'attrac tion magnétique, se fussent soudés l'un l'autre, comme le fer attiré par l'aimant, ou l'argent du peuple par le gousset des budgétaires. Les infolio ne bougèrent pas, et le terrible regard ne perdit rien de sa fixité. Il y a sur la carte agricole de vastes espaces encore incultes; mais les savaDnes et les pampas, les steppes et les llanos seront de beaux et bons champs fertiles, dès que la terre sera habitée; elle est si jeunette, cette petite, qu'elle o'a pas encore eu le temps d'être peuplée; elle est aux trois quarts déserte encore, comment pourrait-elle être cultivée? Habitant et colon sont synomynies dans toutes les langes qui sont plus que des patois. Les déserts de l'Afrique comme les prairies du nouveau monde, ne rue donnent aucun souci; nous y aurons de magoifiques avélis, daus quelques mille ans, surtout si nous reprenons bien vite la boDDe habitude de oous marier vingt ans, pour avoir tout le loisir d'élever bien une progé niture patriarcbale. Maiscousin les économistes....» Sont de grands niais, quand stance? Qu'on s'enquière du but réel de ces décla mations emportées contre qui u'a commis d'antre crime que d'avoir fait vœu de chasteté, de pauvreté, d'obéissance; contre qui prêche et qui confesse; contre qui croit, espère et prie? Qu'on cherche le secret de l'opinion que celui-ci professe, du choix que celui-là fait de tel journal, delà raison qui pousse cet autre se faire le meneur ou le séide d'un parti? Ce motif, ce but, ce secret, nous le connaissons. Si nous ne le disons point, c'est pour De faire rougir personne. Les journaux qui aboient au prêtre ont fait grand bruit d'uo pamphlet dont l'auteur, sous un pseudonyme ridicule, a pour but de faire passer immédiatement dans l'ordre des faits les spécula tions de quelques rêveurs universitaires. Il faut que la Belgique soit façonnée par l'éducation domes tique, par l'instruction publique, par la presse, àuu régime où l'on se passe de dogme, de morale, et d'Église ou appelle cela de la politique nationale, Il y a ici, dit le Journal de Bruxelles, un audacieux abus des mots, comme un impudent démeDti donné l'histoire. Rieo de plus national daus nos provinces que le dogme catholique, auquel nos pèresontétési profondément attachés. Guillau me le Taciturne l'a éprouvé aussi bieD que le général Dumouriez, près de trois siècles de distance. Au XVI° siècle, la domination espagnole n'était plus qu'une question de temps: elle aurait disparu par la force des choses. Les brigandages et les hideux excès des iconoclastes de la Réforme raitachèreot les Belges la monarchie qui siégeait Madrid. La foi catholique était nationale chez eux. Quand ils se soulevèrent contre les iouovations illégales de Joseph II, ils faisaieot de la politique nationale. Ils obéissaient au même sentiment lorsqu'ils se ral liaient l'Autriche en haine de ces étranges apôtres de la tolérance et de la liberté, qui pillaient, dévastaient, égorgeaient, sur les pas et en dépit du général Dumouriez. Les traditions du Joséphisme ce ne sont pas de franches canailles. Uo d'eux s'est mis genoux devaDt la sublimité de son génie parce qu'il avait produit ce mot colossal où il pousse un épi, il naît uo homme. Pourriez-vous me dire où il pousse un épi avant qu'un homme ait semé un grain de blé? Excepté les champi gnons, qui, par parenthèse, lui jouent de mauvais tours, rien ne pousse tout seul de ce qui sert la nourriture de l'homme. Depuis l'expulsion d'Adam du Paradis terrestre, la terre nous est rebelle; elle ne produit spontanément que des ronces et des épiues: qu'il a fallu de travail et de générations pour transformer la prunelle des baies en reine- claudel Plus et mieux ou travaille, plus et mieux ou produit; plus ou est de travailleurs, et plus il y a de richesses élaborées. Ce n'est pas le produit qui donne naissance au producteur, l'épi l'homme; c'est le travail qui enfante le produit, et la vertu qui fait les travailleurs. Beaucoup de vertu opère beaucoup de travail, et beaucoup de travail accumule beaucoup de richesses. Donnez- nous des enfants vertueux, donnez-nous en par douzaine les dix-neuf vingtièmes de la terre culti vable sont dans l'attente des cultivateurs. L'homme est-il doue attaché, comme une plante, par des raci nes au sol où il est né; ou le commandement de croître, de multiplier, et de se répandre la surface

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1