se réveillèrent avec le Roi Guillaume. Elles abou tirent h une nouvelle manifestation de l'esprit public froissé dans ses susceptibilités religieuses. Pour prévenir h jamais le retour de ces empiéte ments du pouvoir civil sur les droits de l'Église et des pères de famille, la Constitution, au jour da triomphe, proclama la liberté civile et re ligieuse. Les éternel^ ennemis de l'Église, de l'Évangile, de la révélation divine prennent texte de là pour reléguer le dogme dans le néant; ils exigent que le pouvoir civil élève la jeunesse sans foi, sans dogme, sans Dieu, comme si les Belges, en immense majorité catholiques, avaient voulu en i85o rompre avec Dieu, avec la foi, avec le dogme. Et c'est ainsi que, faussant en même temps l'his toire et le bon sens public, on préleud faire de la politique nationale.' DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. III. (suite.) S'ingérer dans le ministère de l'éducation sans y être autorisé par une mission émanant de Dieu et de la société, serait, disions-nous, une extrava gance ajoutons, une extravagance criminelle. La folie est dans l'orgueil d'une telle prétention; le crime, dans le résultat nécessaire d'une telle immixtion. Nul homme ne peut imposer on autre homme le fardeau de croire ce qui ne peut lui être pro posé que, tout au plus, comme une opinion très- fondée. Le docteur le plus perspicace et le plus éruditdu moment qu'il enseigoe comme de lui- même, et non en tant que simple écho de la voix de l'Église infaillible, n'a droit qu'à des égards, mais point la croyance. En ce qui concerne l'éducationce n'est qu'un bel-esprit, preoaot dans la morale ce qui lui plaît et dans le dogme ce qui ne le blesse pas trop sa philosophie est une affaire de goût personnel; elle ne possède point pour autrui une virtualité impliquant l'obéissance. De quel droit oseriez-vous imposer l'un de ces petits le moindre des devoirs? Du droit de votre supériorité intellectuelle? Vous êtes le seul peut- être vous incliner devant elle. Vous et cet enfant, vous êtes pétris du même limon, et vous rentrerez dans la même poussière. Voilà pour la folie voici pour le crime. Profitant de la légèreté d'esprit et de la confiante crédulité de la jeunesse, y aurait-il des professeurs qui ue craignissent pas de l'entraîner leur suite dans les de la terre a t il été abrogé? Faut il donc, cousin Égidius, prendre notre bâton de pèlerin, et l'émigration nous sauvera-t-elle du paupérisme? C'est là que je vous attendais, mon petit, pour vous brouiller jamais avec vos économistes. Tout le mal venait selon eux, de l'excédant de la con sommation sur la production. J'admets parfaite ment que ce soit là la cause de la disette; mais comme il n'entrait pas dans leur système culinaire de se priver d'un plat leur dîner, ni dans leur hygiène de travailler le long du jour la sueur de leur front, ils réclamèrent des lois pour défendie dans l'avenir aux pauvres d'être pères; ils tripo tèrent dans toutes les cupidités pour débarrasser le présent d'un excédant de mangeurs qui leur faisait concurrence. Les pauvres Irlandais se laissèrent prendre aux amorces tendues par leurs philaothropes voisins. Ils e'migrèrent en masse. Dans l'espace de dix ans, l'Irlande a perdu un million huit-cent-mille de ses habitants. Quel soulagement ce doit être pour le pays! Point du tout; voilà que les économistes s'épouvantent de l'émigration; ils signalent les malheurs qui résul tent déjà pour la verte Erin de cette dépopulation partielle. Le mal était donc ailleurs que dans l'exubérance de la population; pourquoi donc «voir provoqué aux émigrations, pourquoi donc aventures des hasardeuses pensées, sans souci de l'égarer hors de la voie de la tradition religieuse, laquelle seule donne le sens de nos institutions sociales, de nos mœurs, de notre législation; car tout cela est pénétré de christianisme, tout cela ne vit que parce que la religion y circule comme la sève dans la plante? La famille aurait dit élevez mon fils en enfant chrétien; la patrie aurait dit élevez ce fils de la Belgique en citoyen d'un pays dont l'origine est chrétienne, le passé chrétien, les mœurs et les lois basées sur la foi du chrétien. Et il se trouverait des hommes, abusant de la con fiance surprise par leur titre officiel, qui, en se jouant, semeraient, au contraire, dans ces jeunes intelligences des idées contradictoires aux vœux de la famille, répugnantes et hostiles aux institutions du pays! Mais ce serait une trahison!... Se rencontrerait-il d'autres professeurs qui la peur de perdre une place plus ou moins lucrative imposerait une réserve qui ne se démasquerait que dans l'intimité de la camaraderie, cette autre franc-maçounerie qui aelle aussises signes de reconnaissance et doDt les loges sont murées aux profanes? Ceux-là spéculeraient snr la docilité de l'enfance pour lui ioculquer des principes auxquels ils ne conforment pas leur vie, el contre lesquels ils protestent daus leurs écrits adressés l'âge mûr; enseignant le matin la divinité de J.-C., dans leur chaire de professeur élémentaire; la niant, la blasphémant, la baffouaot le soir, dans leurs livres de philosophie humanitaire? Mais ce serait de l'hypocrisie Ce serait ce que bon vous semblera; mais ce que je sais, c'est que les jeunes gens ont oc instinct de droiture qui les rend pour leurs maîtres des observateurs inquisi- tifs, des juges sévères. S'ils remarquent de la contradiction entre les paroles et la conduite, ils refusent toute estime celui dans lequel ils ne voient plus qu'un engeôleur qui exploite la morale pour les asservir un calme des passions doot son intérêt trouve son compte, mais qui n'use pas pour lui-même de ce frein religieux dont il veut se servir pour les tenir en bride. Ce que je sais encore, c'est que la circonspection par métier cède parfois la désinvolture par entraîne ment; il y a des moments d'épanchement et de badinage; il y a ce qui fait en un mot que l'éco lier supprime jusqu'au mot de Monsieur devant le nom de son maître; il y a ce qui fait les professeurs bons-enfants. Pour garder un de ceux-là, les élèves pourront bien, uu jour d'émeute, aller casser avoir sali vos livres de dégoûtantes immoralités? Quand je souris aux déserts comme un champ d'asyle pour l'excédant de nos populations, c'est comme la ressource extrême de nos arrières petits eufants; quand les terres de France, ne pourront plus suffire des habitants dix fois plus nombreux quand les nôtres seront épuisées par la consom mation d'une population quadruplée. Je cherchai découvrir l'expression de la physionomie de mon vieux parent s'il parlait sérieusementou s'il jouait l'hyperbole il dardait son regard implacable entre mes deux bouquins. Les déserts sont donc, contiaua-t-il, l'héritage que je lègue vos descendants pour qu'ils entrent en possession, vers l'an a855, de ce domaine auprès duquel nos terres cultivées sont dans le rapport de ce que sont les oasis avec l'étendue du Sahara. Je réserve les landes, les bruyères, les relais de mer, les dunes, les flancs des montagnes livrés la vaine pâture, les marais plus ou moins tourbeux, et les routes larges comme des fleuves, de l'occident de notre petite Europe, ceux de mes chers cousinets qui s'apprêtent florir vers l'an 23oo; d'ici là je me contente, pour nourrir l'innombrable lignée de la génération qui naît et qui sera féconde, parce qu'elle répudiera les doctrines stériles du siècle qui meurt; je me les vitres du magistral qui provoque sa destitution ils pourront bien, en son honneur et gloire, fumer virilement un cigarre, et vider libéralement leur verre, pour faire enrager les jésuites et le parti clérical. Mais les paroles et les actions de ces pau vres enfants témoignent, même dans ces excès, du mépris qu'ils ont intérieurement pour l'homme qu'ils acclament par des manifestations de ce genre; ces paroles et ces actions attestent que le misérable n'a rien fait pour leur éducation par_ don, au lieu de les tirer du mal, il les y a plus profondément enfoucés: ils n'ont pas eu eu lui un éducateur, mais un flatteur, peut-être un com plice. Est-ce assez de culpabilité dans l'acte de s'ingérer, sans, légitime mission, dans l'institution de la jeunesse? Non; l'honnêteté des mœurs et la bonne foi dans la pratique d'une lâche pénible ne suffisent pas même pour excuser la participation un ministère d'intrusion. Il se trouve, et nous vénérons leurs personnes, des hommes de foi et d'action, comme égarés dans les rangs des ensei- gneurs sans mission. Ceux-là parlent de la loi morale et religieuse avec abondance de cœur ils y croient, ils l'aiment, ils s'appliquent la faire connaître et aimer. Mais daus la majorité des cas, efforts superflus tant de zèle et de dévouement est neutralisé par le contact avec ces confrères saus croyance qui ne parlent de Dieu que du bout des lèvres, et dont les thèses morales ue sont que des lieux-communs oratoires. L'élève, avec la finesse d'observation qui est le propre de son âge, démêle aisément que, sur dix professeurs qui concourent divers titres son éducation, il y en a neuf qui pensent tout différemment les uns des autres, et tous bien différemment du professeur orthodoxe; ne sachant qui entendre, il ferme l'oreille (ont ce qui ressemble la morale; ne sachant qui croire, il ne croit rien. Pauvre enfant, par la faute de ses maîtres, tout autant que faute de véritables maîtres, il n'aura point d'édu cation; car, répétons le une fois de plus:lecaraclère essemiel de l'éducation, c'est en tout et pour tout Y unité. [La suite un prochain n°.) diviisdi'jjsDai. Plusieurs journaux ont dit que le ministère s'oc cupait des moyens propres augmenter les traite ments si modiques des instituteurs communaux; aujourd'hui nous pouvons ajouter que sa sollicitude s'étend plus loin encore: il s'agit d'améliorer soit contente de livrer sa justice les champs dont nous faisons un mauvais usage. Oui, reprit-il, en s'auimant davantage, il y a, dans l'histoire de l'humanité une époque de longue durée où les terres les plus grasses et les plus profondément défoncées, les plus substantielles en même temps que les mieux ameublies ont été, sur de vastes espaces, consacrées, comme les plus productives de toutes, la culture difficile et prenant beaucoup de terrain, d'une plante délicate entre les plus exposées souffrir de la gelée, de la secheresse, de l'humidité, de la grêle surtout; plante enviée dont on compte les feuilles, el que des soldats, en habit vert et le sabre au côté, gardent d'un œil jaloux, dans un pays voisin; plante précieuse, qui par le sol qu'elle occupe, l'engrais qu'elle absorbe et les façons qu'elle requiert représente le rende ment en blé d'une demi province en Belgique et de cinq départements en France; plante merveil leuse dont l'usage amaigrit et abêtit, rend pares seux et pousse l'ivrognerie; plante phénoménale qui ne rend pas même la terre de détritus, de résidus ou de cendrescar elle se résout toute entière en fumée, en bave, en roupies Ce que l'œil fureteur du consiu Égidius avait surpris entre mes iofolios, vous le comprenez; c'était ma pipe. J'étais un peu penaud, car, de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2