se puissent analyser. La passion monstrueuse, impie, sacrilège, que cette fille éprouve pour son père est une des plus audacieuses concep- tions du drame classique. La dernière scène, où Myrrha laisse échapper devant son père l'aveu de son amour impie, où elle se punit aussitôt en se donnant la mort, a été â'une beauté sublime. Impossible de rêver mieux, impossible de faire aussi bien. Après la cbnte du ridcan, Mm' Ristori a été rappelée quatre fois. Ces démonstrations adrai- ratives auraient bien dû la déterminer h nous donner une représentation encore; mais après celle-là, peut-être aurions-nous été plus exi- géants, et Mm* Ristori est attendue Dresde. Force nous est de nous résigner. Ainsi donc, le sujet de Myrrha est tellement révoltant qu'il échappe l'analyse, mais cela n'empêcbe pas le public de rappeler quatre fois l'actrice qui s'est rendue l'interprète de celte œuvre immorale cela n'empêche pas VObservateur de s'écrier Mm° Ristori nous quitte; force nous est de nous résigner. Quels mœurs, quel goût que ceux des gens de théâtre! N'avons-nous pas le droit de dire que le sens du beau se perd avec le sens du bien L'anti quité païenne elle-même a reculé devant le sujet de Myrrha; aucun poète n'a osé en souiller la scène. Et de nos jours, dans un pays chrétienon trouve des gazetiers qui se pâment d'admiration devant cette abominable légende et qui proclament la beauté sublime de la scène ou Myrrba déclare sa passion incestueuse! Bien Public.) Si notre siècle ne voit plus s'élever ces nom breux hospicesces nombreux hôpitauxqui surgissaient du sol aux temps barbares du Moyen-Age, en revanche il encourage les beaux- arts avec une générosité que n'ont pas connue nos ancêtres. L'Indépendance nous apprend que M11" Cruvelli chanteuse du Graod-Opéra Paris, vient d'être engagée par ce théâtre au prix de CENT SOIXANTE ET DIX MILLE FRANCS par an plus quatre mois de congé. Honneur Dotre époque Le Patriarche d'AntiocheMgr. Samhiria j-ecu mission de Notre Saint-Père lui-même de parcourir l'Europe, afin d'intéresser l'Occident une œuvre éminemment catholique. Si le vénérable confesseur de la foi parvient recueillir assez d'aumônes pour bâtir un séminaire, une église proportionnée au nombre des fidèles, et une modeste résidence patriarcale, on peut espérer que le Jacobisme sera réduit rien et la croyance catholique assurée jamais dans ces vastes pays. On lit dans le Bien public, sons la date du 2 novembre Mgr. Samhiri, patriarche d'Antioche, les choses basses, se mêlent de décider hardiment des plus relevées? Profanes et corrompus, lesquels comme dit saint Jude, blasphèment ce qu'ils igno- reot, et se corrompent dans ce qu'ils connaissent naturellement... Messager, laissez-là Bossuet ce grand génie n'a rien écrit qui vous convienne: les armes que vous lui empruntez se retournent contre vous. Si le Messager veut bien accorder son estime Bossuet, les sentiments qu'il porte M. Louis Veuillot sont beaucoup moins favorables. Notre confrère regrette vivement que le Journal de Bruxelles et le Bien Public s'inspirent de M. Veuillot, au lieu de suivre l'exemple que lui, Messager, leur donne en s'inspiraot de Bossuet. M. Louis Veuillot, en effet, est un pitoyable écri vain; il corrompt le goût au lieu de le purifier; il n'aime que le gros sel de cuisine et non ce sel attique qui séduit les artistes, les femmes, et est arrivé h Gandmercredi. Il est descendu l'évêché et a assisté hier aux offices de la cathé drale sur un trône placé vis-à-vis du trône de Mgr. l'Évêque et surmonté de ses armes, qui sont une colombe tenant uu rameau d'Olivier; an bas se trouve la croix de l'Ordre de Léopold. Mgr. le patriarche a célébré aujourd'hui la messe au Séminaire selon le rit syriaque; demain, samedi, il la célébrera 10 heures S'-Bavon, l'autel de S'-Macaire, Archevêque d'Antioche, qui, il y a près de huit siècles, a délivré la ville de Gand de la peste, en récompense de la généreuse hospitalité qu'il y avait reçue. Les aumônes librement offertes par des chrétiens Mgr Samhiri, patriarche d'Antioche actuellement Gand, et qui, nous l'espérons, vieudra prochai nement dans le diocèse de Bruges, ont excité le dépit et la mauvaise humeur de la presse cluhiste. Le Messager de Gand se plaint amèrement des abondantes collectes qui se font en ce moment en Belgique au profit de Mgr Samhiri, alors que l'hiver qui s'approche menace d'être terrible pour les pauvres. Monseigneur, dit le philanthropique journal, au lieu de demander les ressources dont il a besoin ses propres ouailles, daigne venir NOUS pren- dre NOS épargnes. Le Messager parle-t-il sérieusement? Croit-il que SES éparges soient menacées? Qu'il se tran quillise: nul ne songe lui demander une obole poBr une œuvre de charité catholique. Ne sait-on pas qu'il a adopté la devise si commode des avares et des cœurs durs: L'aumône dégrade? Ne sait-on pas qu'en fait d'aumônes, il préfère le sys tème des banquets maçonniques où l'on mange au profit des pauvreâ, et des bals où l'on danse par charité Liste des Jurés qui auront h connaître des affaires comprises dans la 1 série de la 4" session pour i855, de la cour d'assises de la Flandre-Occidentale. Celte série com- mencera le 26 novembre, sous la présidence de M. le conseiller Ferbaere. JURÉS TITULAIRES. MM. H. Serruys, propriétaire Ostende. Ch. Govaert, bourgmestre et notaire Oedelem. P. Anseeuw, négociant Oostcamp. E. Lagrange, médecin Ypres. P. Duparc, propriétaire Ypres. J. De Meestere, conseiller communal Zweveghem. J. DeCoester, hôtellier Pope- ringhe. J. Godtschalk, marchandé Warnêtoo, Ch. Vlieghe, négociant Courtrai. L. De Florisoone, propriétaire Ypres. J. Cornille, conseiller communal Coxyde. A. Van Hee, cultivateur Merckhem. A. De Witte, avoué Bruges. J. Cneut, conseiller communal Moorslede. H. D'Hoet, négociant Stalhille. qu'on trouve eu abondance dans les correspondan ces du Messager. L'aversion du Messager pour M. L. Veuillot se conçoit sans peine: le célèbre rédacteur de VUni vers n'a rien fait pour mériter les sympathies des ennemis de l'Église; la haine profonde qu'il leur a inspirée est le plus bel hommage qu'ils poissent rendre sa puissante dialectique. L'apreté vigou reuse de son style démasque leurs complots bien plus qu'elle ne blesse leur délicatesse: ils lui par donneraient' volontiers de manquer de sel attique, s'il voulait retourner contre l'Eglise l'ardeur qu'il met la défendre. M. Veuillot a vu de près les bas-fonds du libéra lisme il a vu les libres-penseurs imposant, par leur exemple, l'impiété aux classes populaires; il les a vus entravant l'action de l'Eglise l'aide de leurs lois, calomniant sa doctrine l'aide de leurs livres et de leurs journaux il les a vus versant pleines E. Van Biesbrouckreceveur communal Langemarck. M. Van Houcke, cultivateur Haringhe. A. Serruys, propriétaire Ostende. A. De Cleirpropriétaire Ostende. Ch. De Wulf, plombier Bruges. P. De Laere, brasseur Ingelmunster. J. Hocedez, négociant Courtrai. F. Retsin docteur en sciences Bruges. Lefebvre-Staesbourgmestre Ise- ghem. J. Bouquey, négociant Poperinghe. A. De Busschere, notaire Bruges. Ch. Verhulst, notaire Leffinghe. Segaert-Elie, courtier Ostende. J. Pladdys, hôtelier Ostende. J. Clep, propriétaire Alveringhem. JURÉS SUPPLÉMENTAIRES. MM. A. Herreboudt, chirurgien Bruges. J. Claerhoudt, notaire Bruges. J. Brechet, pensionnaire de l'État Bruges. Loonus-De Smet, boutiquier Bruges. R&(£ÎR(D!L(D<MI2« Samedi ont eu lieu Bruxelles, au milieu d'une grande affluence d'assistants et avec un appareil imposant les obsèques solennelles du lieutenant- général comte de Fourneaux de Cruquembourg, aide-de-camp du Roi. Toutes les troupes de la garnison de la capitale, école militaire, infanterie, cavalerie, artillerie et gendarmerie, composaient l'escorte. Elles étaient commandées en chef par M. le lieutenant-géoéral baron Cbazal, ayant sous ses ordres M. le général-major Damman. Trois voitures de la cour qui avaient conduit les digni taires du Palais, suivaient le corbillard, lequel était attelé de quatre chevaux. Beaucoup d'autres voitures suivaient également. La cavalerie et l'artillerie assistaient au convoi, pied, mais des pelotons de guides ouvraient et fermaient la marche, cheval. Sur toute la longueur du par cours du cortège, la foule des spectateurs était considérable. On écrit de Menin, 1" novembre Après une journée passée au milieu du froid et de la pluie, un marchand de bric-à-brac se reposait de ses fatigues, lorsque vers minuit quatre individus essayèrent, ou ne sait pour quel motif, de détacher une planche de son échoppe. Le bruit qu'ils firent réveilla le pauvre marchand qui donna aussitôt l'alarme et poursuivit ses incom modes visiteurs en criant au voleur. Il ne put en arrêter qu'un seul; les autres échappèrent par la fuite; et parmi ces derniers on remarqua surtout un boiteux qui ne fut pas le moins agile dans cette course au clocher. Un coffre avait été déposé le 28 octobre la station de Mouscron. Le lendemain malin au moment où le coffre devait être expédié, on mains l'incrédulité au sein du peuple. Enfant du peuple lui-même, il a vécu dans ces sphères déso lées où la foi n'éclaire pas les intelligences, où l'espérance et l'amour ne réjouissent pas le cœur: c'est là qu'il a puisé cette inspiration véhémente qui déborde dans son style, Il a redit, dans un de ses livres, les froides et tristes journées de son enfance au foyer de son père, pauvre tonnelier de Bourgogne, aussi déshérité des biens de la foi que de ceux de la fortune, et plein des préventions contemporaines contre la religion; il nous a fait connaître ce que la bourgeoisie voltairienne de son temps avait fait pour cette famille d'ouvriers qui ne connaissait ni Dieu, ni son Église. Les souffrances de t'enfant, les douleurs du fils expliquent les colères de l'écrivain. Partageant, dit-il, le sort des enfants du pauvre dans ce qu'il y a de plus mauvais, je n'eus point le bonheur d'aller l'école des Fières. Ma

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2