remarqua que la serrure en avait été forcée et
qu'on en avait enlevé plusieurs objets d'habille
ment évalués ensemble b 18 francs.
Jeudi matin pendaot la grande messe un
meurtre horrible a été commis sur la femme d'un
fermier, demeurant Linth, hameau de Contich»
dans une petite ferme située 10 minutes de la
station du chemin de fer. L'assassin a frappé sa
victime d'un coup de couteau et lui a fracassé le
crâne au moyen d'un instrument contondant. Puis
il a enlevé une somme de 1,000 fr. Les gens de
la ferme en revenant de l'église ont trouvé la
malheureuse fermière baignée dans son sang et
donnant encore quelques signes de vie, mais ne
pouvant prononcer aucune parole. Voyant tout
secours de l'art inutile, on est allé chercher le curé
qui lui a immédiatement administré les saintes
huiles. Diverses versions circulent sur l'auteur de
ce crime. ,Eutre autres on dit qu'un garçon de
ferme, âgé de 22 24 ans, et connu par sa conduite
déréglée, est entré dans un cabaret, peu après la
perpétration du crime, et a demandé un verre de
bierre, donnant en paiement une pièce de 5 fr. En
entendant parler du meurtre par les personnes qui
se trouvaient dans le cabaret, il ne se donna pas le
temps de vider son verre de bierre et quitta préci
pitamment le lieu en oubliant même son bâton,
D'autres accuseut le domestique de la ferme.
Quoiqu'il en soit, la justice s'est rendue en tonte
hâte au théâtre du crime pour procéder une
informatiou. Espérons qu'on parviendra bientôt h
connaître l'assassin.
Un accident terrible est arrivé samedi, sur le
chemin de fer de Saint-Ghislain, aux ateliers de
Boussu.
La locomotive de service, a la sortie pour aller
au rivage, est venue avec on convoi et a grande
vitesse, prendre la voie de la remise aux machines,
au lieu de suivre la voie ordinaire, par suite d'un
excentrique mal tourné. Dans la remise un choc
épouvantable a eu lieu, et un ajusteur M. Amaqd
Busiau qui se trouvait avec M. Macquet, magasi
nier de ce chemin de fer, a été tué sur le coup en
voulant se sauver; ce dernier n'a pas été atteint.
Les bâtiments composant la remise et la forge,
ont été en partie démolis et les machines fort en
dommagées.
Le journal: de Eecloonaer, donne quelques
nouveaux détails sur le drame mystérieux de So-i
merghem nous reproduisons son article en entier,
quoiqu'il concerne beaucoup de faits déjà connus
de nos lecteurs Dimanche, vers les 8 heures du
soir, la marquise chargea sa dame de compagnie, la
baronne Van Thielen née Philippine Dubois, de
faire souper le domestique et la servante qui se
trouvaient au château, et d'ordonner en même
temps au domestique de donner h manger au chien.
La dame de compagnie, dans le but d'exéeuter cet
ordre, quitta la salle manger, où la marquise se
mère nourrissait contre ces bons religieux les
préventions que l'on répand dans le peuple,
aveuglé et trahi jusqu'à ne plus comprendre la
charité. D'ailleurs le conseil municipal du lieu
que nous habitions, avait dans l'idiotisme de sa
tyrannie subalterne, pris des mesures pour que
les Frères n'y vinssent pas faire concurrence h
l'école mutuelle qu'il protégeait. Je fus donc jeté
dans cette infâme école mutuelle; et il fallait tous
les mois deux journées de travail de mon pauvre
père, pour payer les leçons de corruption que je
recevais de mes camarades, et d'un maître qui
était ivre les trois quarts du temps.
Cet élu du conseil municipal, n'ayant pas
assez, pour sa soif, de sa classe et de son monopole,
tenait encore abonnement de lecture, et nous
faisait porter aux dames et aux puissants de
l'endroit, les romans de Paul de Kockde
Lamolhe-LangoD, de tous les auteurs enfin qui
trouvait table, et sortit du château proprement
dit, dont elle laissa la porte entr'ouverte. C'est
dans cet intervalle que l'assassinat a dû se commet
tre, car lorsque la baronne Van Thielen reviot, elle
entendit sortir de la salle h manger les cris
Madame, moord.' Elle se précipita dans le châ
teau, et ne sachant ce qu'elle faisait, tellement elle
était effrayée et troublée, elle ferma la porte der
rière elle et vit, d'après sa déclaration, par la
partie ouverte de la salle manger, un individu,
petit de taille et portant une Casquette plate, en
train d'achever la victime. A cette vue, l'a baronne
Van Thielen s'enfuit en haut, ne pouvant fuir au
dehors, sans courir au-devant de l'assassin. D'abord
elle pensa sauter par la fenêtre du second étage,
qu'elle ouvrit, pour échapper au meurtrier dont
elle se croyait poursuivie, quand elle vit venir le
domestique a l'arrière-cour, où il avait été porter
de la nourriture au chien. Elle lui cria, par la
fenêtre, que l'on était occupé b assassiner madame,
et dès-lors elle reprit assez de sang-froid pour
aller sonner la cloche du château, cependant en
voulant descendre, elle tomba sans connaissance
sur l'escalier et roula au bas des degrés. Entretemps
un grand nombre de personnes des environs, munies
d'armes de toutes sortes, étaient accourues b l'appel
de la cloche d'alarme et étaient réunies sur l'avant"
cour du château; personne cependant n'osait pé
nétrer dans l'habitation. On y lança le chien, mais
chaque fois il revint en hnrlaot. M. Dobbelaere,
commissaire de police b Somerghem, accompagné
de deux gendarmes et du garde-champêtre, arriva
sur ces entrefaites. Celui-ci, un vieux soldat, entra
aussitôt dans le château. Il n'y avait pas de lumière;
M. Dobbelaere y heurta contre le cadavre et glissa
dans le saog. Les gendarmes ayant apporté de la
lumière, un horrible spectacle s'offrit b tous les
yeux. La marquise était étendue inanimée dans une
mare de sang, a l'entrée de la chambre où elle
avait été assassinée. Elle portait deux blessures b la
tête qui paraissaient avoir été occasionnées par un
instrument contondant; le sang avait jailli jusque
contre le plafond, et sur le mur de la chambre, on
voyait attachés des cheveux de la victime, qui
tenait encore dans sa main crispée une mèche de
cheveux ensanglantée. Tout démontrait qu'une
lutte désespérée avait eu lieu entre la victime et
l'assassin. La marquise d'Eouetières était.une fem
me très-forte, quoique âgée de 60 ans, et parfais
teinent eu état de tenir tête b un homme. Tout le
château et les environs furent l'objet des perquisi
tions de la police, mais nulle part on ne découvrit
la moindre trace de vol, ni de.l'auteur du crime;
dans la chambre où le crime fut commis, on ne
pouvait apercevoir non plus le moindre désordre;
dans les environs pas une empreinte de pas, et dans
la poche même de la victime on trouva les clés des
armoires.
Voici une anecdote b l'adresse des personnes
pouvaient plaire a des conseillers municipaux de
la banlieue, en 1824, après qu'il avait fait l'éloge
de ces productions charmantes (c'était son mot),
dans des circulaires écrites par nous sous sa dictée.
On pense si nous nous privions de lire ces beaux
ouvrages en les colportant ainsi. Je n'y manquais
pas, pour ma part, et il est telle de ces lectures
maudites dont mon âme portera toujours les
odieuses plaies. Cependant l'école était religieuse:
nous avions régulièrement congé aux moindres
fêtes, jours où non moins régulièrement, notre
vénérable instituteur se couchait mort-ivre; et
l'on uous faisait le catéchisme! Ce fut, souvenir
abomiuable, b la suite de cet enseignement, que je
fis ma première communion. Que le crime en
retombe sur d'autres têtes! je n'ai pas b le porter
tout entier. Ils sont heureux, ceux qui marchent
dans La vie sous la protection des souvenirs et des
grâces de ce beau jour On m'enleva ce bonheur.
qtii font ou laissent exécuter dans les églises des
compositions musicales b l'usage des théâtres*
Sully entendant chanter b une messe, un air
qu'il avait composé pour l'Opéra s'écria
Seigneur! je vous demande pardon, je ne
l'avais pas fait pour vous!
Assassinat de SoAerobxi. L'instruction
faite par le parquet vient d'abontir. En vertu d'un
mandat d'amener délivré par M. le procureur du
Roi, la gendarmerie a arrêté, lundi, -comme pré
venue d'avoir assassiné M™* la marquise d'Enûe-
tières, la dame de compagnie dont il a été
question plusieurs fois. M"" Vau Thielen, née
Philippine Dubois et âgée de 4i ans, a été écronée
b la Maison de Force de Gand et mise b disposition
de la justice.
France, Paris, 4 novembre. Un journal
croit pouvoir garadtir la liste suivante comme étant
celle des médailles d'honnebr et des premières
médailles attribuées aux beaux-arts dans l'Expo
sition universelle de i855:
médailles d'honneur. Peinture. Hor
race Vernet, Lingres, Delacroix, Cornélius (Alle
mand),Decamps, Landseer (Anglais), Leys (Belge),
Heim. Gravure. ttênriquel Dupont. Archtiec-
lure. Duban. Sculpture. Rude, Richel
(Allemand), Dumont, Duret.
premières médailles. PeintureMeis-
sonnier, Cogniet, Troyon, Robert-Fleury, H.
Flandrin, Couture, Hébert, Grand (Anglais), Ma
réchal, Tidemand (Norwégien), Willétns (Belge),
Schuelz Ch. Mulier Rosa Bonheur Knauss
(Allemand), Kaulbacb (id.), Cattérmole (Anglais),
Achembach (Allemand), Robinsoa (Anglais),Tho-
buro (Norwégien), Th. Rousseau, Hockert (Nor
wégien)Madrazo (Espagnol); Mme Herbelin
Isabey, Français, Brascassat, Leslie (Anglais).
Gravure. Forster, Calamata. Lithographie.
Mouilleron.
On écrit de Paris que le travail de révision
auquel s'est livré le comité des présidents du jury
de l'Exposiiioo universelle; a eu des résultats très-
favorables b la Belgique. Le nombre des récom
penses qui lui étaient attribuées s'est encore accru,
et, en somme, aucun peuple du monde n'en a
obtenu autant qu'elle, eu égard au chiffre de sa
population.
La fête du t5 s'annonce d'une façon formi
dable. On fait des apprêts décoratifs qui donneront
b cette clôture de l'Exposition toute la pompe et
l'éclat qui ont manqué au début. Une estrade
immense pour LL. MM. et la Cour, d'amples tri
bunes latérales pour les grands corps de l'État, en
face, de nombreux gradins pour les exposants
récompensés et pour les personnes invitées, b
chaque bout de la nef, d'immenses trophées con-
Poussé b la table sainte par des mains ignorantes
ou tout-b-fait impies, j'en approchai sans savoir a
quel redoutable et saint banquet je prenais part,
j'en revins avec mes souillures; je n'y retournai
plus. Pardonnez-moi, mon Dieu, et pardonnez-
leur! Je ne confesse que pour la gloire de vos
miséricordes un crime dont vous avez daigné
m'ahsoudre; et tandis que je tremble devant
l'immensité des faveurs que j'ai reçues avec si peu
de mérite, vos enfauts les plus chers s'étonneront
avec moi du miracle de celte clémence qui, malgré
tant d'oublis, m'a voulu rappeler plus tard b la
participation de vos saints mystères profanés.
Le Messager connaît maintenant la source de
cette sève'ardente qui circule dans les veines de
M. Louis Veuillot. Dialecticien véhément, railleur
impitoyableM. Veuillot a fait passer dans son
style son mépris et sa haine pour l'erreur, sa
colère pour les empoisonneurs du peuple.