n'avez pas assez produit de pain pour ces pauvres
gens qui en attendaient de votre prévoyance;
faites abstinence, jeûnez pour leur en donner. La
suppression de vos autres dépenses tournerait au
plus grand malheur de cette multitude qui ne vit
que de la fabrication de votre toilette et de vos
joujoux. Renoncer, vu la dureté des temps, h
l'achat d'un meuble, d'une robe, d'une futilité
quelconque, ce serait simplement faire vos affaires
et non celles du peuple; mais supprimer un plat
de votre table surabondante, c'est le réserver aux
faméliques. Les moines qui élevèrent nos an(iques
abbayes érigeaient des palais; mais ces fainéants
somptueux jeûnaient d'un bout de l'anuée
l'autre. Faisons la centième partie de leurs absti
nences, et logeons aussi splendidement la divinité
dans son temple et le pauvre dans ses hospices
nous serons bénis du pauvre et de la divinité.
Dans la correspondance adressée au Bien public
qu'a reproduite le Propagateur, on annonce qu'un
projet de loi relatif'a un chemin de fer du Borinage
Gand sera soumis sans retard aux délibérations
des Chambres. Nous apprenons également que le
ministère des travaux publics concédera en même
temps une ligne ferrée entre Lutlre et Dender-
leeuw. La concession de ce chemin de fer est
demandée par les frères Waring et a pour but de
rapprocher le bassin de Charlerov des principaux
centres de consommation des Flandres.
Hier, mardi, notre ville voyait passer avec émo
tion le convoi funéraire d'un jeune élève externe
du Collègeépiscopal,fils de M. lecapitaine Dupont,
du 2° régiment de ligne. A l'âge de 7 ans 10 mois,
Alfred, enfant très-heureusement doué, atteint
samedi matin d'une congestion cérébrale, a suc
combé le soir même, h 9 heures 112, entre les bras
de ses parents et de M. le principal. Ses nombreux
condisciples, accompagnésde tous leurs professeurs,
formaient k l'enfant enlevé sitôt k leur affection,
un cortège d'amis; quelques uns d'entreeux avaient
obtenu comme un privilège envié de pouvoir por
ter le lit du dernier repos de leur jeune camarade.
Le convoi parti de la maison mortuaire, a l'extré
mité de la rue de Dixmude, s'est rendu k l'Église
S'-Martiu. Il y avait durant l'office religieux un
touchant rapprochement entre ces enfants, ces
adolescents, priant avec ferveur pour qu'une âme
innocente jouit saus retard de la plénitude des joies
célestes, et le religieux recueillement de MM. les
officiers de la garnison, témoignant, par leur una
nime concours a cette pieuse cérémonie, de leurs
profondes sympathies pour les douleurs pater
nelles d'un de leurs frères d'armes.
Après le service, le cortège s'est formé de nou
veau pour conduire jusqu'à la station du chemin
de fer les restes mortels, qui doivent reposer k
Namur, dans le caveau des membres de la famille.
La foule attendrie, se rappelant, ou devinant
d'instinctla comparaison de l'enfance fannée
avant d'éclore aux fleurs de nos arbres qui tombeot
au printemps, observait avec intérêt trois enfants,
marchant en tête du cercueil, l'un portant une
corbeille de fleurs voilée de noir, l'autre une
'couronne symbole de l'immortalité, le troisième
les paroles de l'adieu adressé k leur ami partant par
tous ses condisciples qui le regrettent. Ces paroles
d'un adieu passager ont été prononcées, k la
statioo, par un très-jeune élève; les fleurs répan
dues et la couronne déposée sur le cercueil, au
moment de la séparation.
M. Maes, curé k Gheluveit, est décédé samedi
17 novembre.
a a irum»
La remise des médailles que nos industriels
ont obtenues k Paris, aura lieu k Bruxelles, dans
une grande solennité qui coïncidera probablement
avec le jour anniversaire de la naissance du Roi,
le 16 décembre, k cette occasion, le gouvernement
accordera une récompense ou une distinction k uu
certain nombre d'ouvriers dont les œuvres font
particulièrement honneur k la Belgique.
Voici la liste complète des médailles et men
tions honorables obtenues par les artistes belges k
l'Exposition universelle des Beaux Arts.
PEINTURE.
Grande médaille d'honneur. Henri Leys,
d'Anvers.
Médaille de 1" classe. Willems.
Médailles de 2' classe. Madou; Portaels;
Robbe; A. Stevens; J. Stevens; --- Van
Moer; Verlat.
Médailles de 5° classe. Dillens; Ham-
man Robert Thomas Vetboeckhoven.
Mentions honorables. Knyff; Ruyten-
brouwer; Pieron Van Regentorter;
Roffiaen; Stroobant; Tschaggeny; L.
Dewioter.
SCULPTURE.
Médaille de 2° classe. Gmo Geefs.
Médailles de 3" classe. Fraikin Van
Hove.
Mentions honorables. Chardon; Jos.
Geefs; Jacquet; Tuerliuckx.
Dans la nuit du i5, la ferme du cultivateur
De Maeterk Courtrai (extra-muros)avec la
grange y attenante et toute la moisson que celle-
ci contenait, est devenue la proie des flammes. La
perte s'élève de 3 k 4,000 fr. Le tout était assuré
pour la somme de 3,800 fr.
Le feu a pris par le toit. Il était minuit et demi
lorsqu'on s'est aperçu que la maison brûlait. Le
fermier a dû passer par la fenêtre sa femme et ses
enfants pour les sauver d'une mort certaine. Il a
du de nieme transporter sa vieille mère aveugle
sur ses épaules k la maison du jardinier de M.
Bertrand, située k quelques pas. Celui-ci nommé
Mathon s'est bâté d'accourir avec le fermier pour
sauver ce qui pourrait être sauvé. Il s'est distingué
d'une manière toute spéciale.
Samedi, vers 6 heures çt demie du soir, la
police de Courtrai fut avertie que la nommée
Adélaïde Dobbels venait de présenter une pièce
fausse de 5o c. chez le boulanger Henri Delorge.
Le commissaire accompagné de deux agents se ren
dit immédiatement au domicile du sieur Pierre
Dobbels, né k Meulebeke et domicilié k Courtrai.
On y trouva les moules en plâtre et tout ce qui
devait servir k la fabrication de fausses pièces k
l'effigie du Roi Louis-Philippe. Pierre Dobbels fut
arrêté et mis k la disposition du procureur du Roi.
L'instruction judiciaire sur l'assassinat de
Somerghem ne fait que peu de progrès. La dame de
compagnie de feu la marquise d'Eunetières, n'en a
pas moins subi encore plusieurs interrogatoires
dans le courant de la semaine. Cette dame soutient
toujours qu'elle est complètement étrangère k cet
horrible drame. On prétend qu'interrogée sur l'em
ploi de son temps, elle a déclaré avoir posé 5 172
heures, des sangsues k la marquise, aidée dans cette
opération par une femme du village, laquelle a
confirmé le fait ajoutant qu'elle avait ensuite quitté
le château. On a pu établir eu effet que des sangsues
avaient été posées. Après quoi la marquise aurait
été reposer deux heures, pendant que M"10 Van
Thielen préparait le souper. Le souper se compo
sait, selon l'habitude, de soupe, de choux fleurs et
de viande froide, et il fut porté sur la table de la
cuisine où la marquise arriva k 8 heures. Après que
la dame de compagnie eut pris sa soupe, le veilleur
annonça son arrivée k la grille, par un coup de
sifflet. Mmo Van Thielen alla lui ouvrir, lui donna
quelques commissions et lui remit la nourriture des
chiens. Tout cela ne demanda qu'une dizaine de
minutes. Lorsqu'elle retourna k la cuisine, elle dit y
avoir vu un homme vêtu d'une blouse bleue et
couvert d'une casquette, en traia d'assassiner la
marquise. Effrayée, elle s'eofuil, et monta,en toute
hâte l'escalier k côté de la cuisine; par conséquent
elle n'eût pas k sauter par dessus le cadavre, comme
la chose a été dite par erreur. A peine eut elle sonné
la cloche d'alarme qu'elle tomba en faiblesse.
Quand les voisins arrivèrent dans la cuisine, ils vi
rent que la marquise avait la tête k moitié écrasée,
et que le saug avait jailli sur les murs et jusque sur
le plafond. La femme, qui avait aidé k poser les
sangsues et n'avait quitté le château qu'k 5 heures
i|2, déclara le même soir que la dame de compa
gnie portait eocore, après l'assassinat, les vêtements
qu'elle avait en posant les sangsues. Or, sur ces
vêtements on ne voyait pas la moindre trace de
sang, quoique, en portant les coups k la victime,
le sang eût jailli en abondance. D'un autre côté, on
dit que Mm° Van Thielen, dans un premier inter
rogatoire, avait déclaré qu'elle n'avait pas eu de
tablier, et que maintenant on a trouvé son tablier
portant quelques petites lâches de sang.
Affaires d'Orient.
Constantinople, jeudi, i5 novembre.
Les troupes turques sous le commandement
d'Orner-Pacha ont passé le 5 novembre la rivière
d'Ingour, qui était défendue par 16,000 Russes
réguliers et miliciens.
Les Turcs, traversant l'Ingour, avaient de l'eau
jusqu'aux aisselles. Aussitôt arrivés sur le bord
opposé de la rivière, ils attaquèrent k la baïonnette
les redoutes russes et les enlevèrent malgré une
défense désespérée.
Les Russes ont été mis en complète déroute et
ont pris la fuite. Ifs ont eu 4oo tués, on leur a pris
5 canons et fait 4o prisonniers.
La perte des Turcs est de 68 morts et de 220
blessés.
Le nombre des troupes engagées, l'impor
tance des positions enlevées donnent presque k
cette affaire les proportions d'une bataille. Elle peut
exercer une influence heureuse en faveur des armes
turques en Asie. En effet, après l'action le général
turc aurait pu continuer de se porter en avant. Ce
mouvement de l'armée ottomane est de nature k
inquiéter sérieusement le général Mourawieff, et k
exalter le courage des populations asiatiques qui
peuvent devenir fort dangereuses pour les Russes.
Angleterre, Londres, i5 novembre. Mardi,
i3 novembre, le cardinal Wiseman a fait célébrer
une messe solennelle de Requiem dans l'église
catholique romaine de Saiut-Mary-Moorfields, pour
le repos de l'âme des militaires morts en Crimée
dans ces derniers douze mois. La grand'messe a été
chantée par l'évêque Grant, assisté du clergé de
l'église; le cardinal Wiseman s'y trouvait, accom
pagné des chanoines et du clergé de l'église catho
lique romaine de Londres; ces derniers étaient
rangés de chaque côté d'un grand cénotaphe, élevé
en dehors de In balustrade de l'autel, surmonté
d'une croix d'argent et décoré sur les faces de
trophées militaires, des drapeaux de France et
d'Angleterre.
(BiliaDaaj&iBa iLCDŒiiaiiE..
Une touchante cérémonie attirera demain
k 10 heures, dans l'église S1-Jacques, l'affluence
des citoyens de notre ville jaloux de témoigner
leur respectueuse sympathie k l'homme de bien qui,