JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 39me année. No 3,985. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la posle. 3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétai re, rue de Lille, io, près la GrancT-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROPAGATEUR CHEMINS DE FER! VÉRITÉ ET JUSTICE. d'Ypres Courlrai, 5—5o, 10, i—20, 520, de Popcringhe 30 miuutes plus tôt. De Courir.i Ypres et Poperiuglie, 6, io—5o, 3—25, 8o5. De Courlrai MouscronTournai et Lille, 535, io5o, 325, 820. De Courtrai pour Gand, 7, 123o 4. 6—15. De Courtrai pour Bruges, 74°)133° 235, 620. 7PP.SS, 8 Décembre. IBua,a, 12îpan Les bruits de négociations se maintiennent dans la presse de Londres avec non moins de persistance que dans les feuilles allemandes. Le Times cite dans son numéro de jeudi les termes précis des propositions qui auraient été adressées par [Autriche aux alliés. Elles por tent en principe que jamais Sébaslopol ne soit relevé qu'il n'y ail jamais aucune flotte russe dans la mer Noire; qu'aucune autre route pour aller Constanli.nople ne soit ouverte aux Russes que les embouchures du Danube soient abandonnées par le Czar et qu'il renonce tous ses droits au protectorat sur les Principautés. Ces conditions n obtiennent pas tagrément du Times. Selon ce journal, elles n offriraient aucune garantie réelle a F indépendance de la Turquie et la paix de l'Europe. Le Times s'élève contre tout arrangement qui ne com prendrait pas une indemnité complète pour les frais de la guerre. Afin de ne pas ajouter aux complications qui pourraient résulter des circonstances ac tuel/es, le gouvernement autrichien a ajourné la question relative l'organisation des Prin cipautés danubiennes. La Patrie de Paris publie un article qui roule sur la grande question du jour, et qui ce titre doit être remarqué. Elle établit que la France et l'Angleterre ont obtenu par les armes tout ce qu'elles pouvaient légitimement désirer, et elle déclare qu'au fait ineffaçableil ne manque plus que la nécessaire consécration du droit. Puis elle ajoute Si cette conclusion n'est point encore arrivée, si elle tarde, si un temps rapproché ne Vamène pas, c'est la Russie seule qu'il faudra timputercar les puissances occidentales sont dans une situa tion tout écouter et tout accorder dans le domaine du possible, n Deux rumeurs nouvelles sont mises en cir culation par une correspondance de Paris. D'une part il serait question pour les armées LA GUERRE D'ORIENT EST UNE CROISADE. (Suite et fui. Voir le n° 3,983 du Propagateur.) Si l'armée française, dit le R. P. de Damas, aumônier de l'armée d'Orient, est grande et superbe dans la conquête d'une ville, boulevard d'une puissance colossaleretranchée derrière des défenses formidables, pourvue de plus de onze cents bouches a feu, protégée par les canons de sa flotte et dîspasent en outre de ressources immen ses, elle est encore plus admirable par la géné rosité du cœur de ses guerriers. Le moment est venu! Nous sommes au 8 septembre, fête de la Sainte Vierge. Soldats,regardez l'ennemi, comme il est terrible! s'écrient les chefs. Nous vous don nerons l'exemple! Nous compterons sur vous! Oui oui! répondent toutes les voix. Vous ne vous trompez pas. Nous marcherons, nous mourrons peut-êiremais nous vaincrons! Que pensent- ils ces hommes? Et comment expliquer leur intrépidité en face du péril Son t-ils animés d'une fureur sauvage, el la vengeance est-elle leur mobile? Assurément, non Ils ont fêlé leurs pri sonniers, ils les ont appelés k partager leurs alliées de se séparer, l'Angleterre étant dis posée se charger seule au printemps de la campagne çiaritime dans la Baltique la Francede concert avec la Turquie et le Piémont, poursuivant la guerre au midi de la Russie. D'un autre coté, on parle de la concen tration sur le théâtre de la guerre en Baltique de deux grandes armées de débarquement a la tête desquelles se trouverait le général Canrobert, la France et l'Angleterre unissant ainsi leurs efforts pour un but commun. De ces deux rumeurs, la dernière seule nous paraît quelque peu vraisemblable. Le bruit s'est répandu a Fienne que les Russes s'étaient emparés de Kars mais il faut en attendre la confirmation. Les nouvelles de Crimée sont peu près nulles. Elles se bornent mentionner quelques canonnades entre les Russes et les alliés de chaque coté de la baie de Sébastopol. Le mau vais état des chemins ne permet pas aux armées ennemies de sortir de leurs lignes. Une lettre de Varsovie, qui confirme la gravité de la maladie du prince vice-roi de Pologne, apprend que le 29 novembre, on a célébré dans la capitale de ce royaume, par des cérémonies religieuses et militaires, la com mémoration du 25® anniversaire de la répres sion du mouvement de i83o, et que cette démonstration rétrospective, toute en l'honneur du rétablissement de l'autorité russesera suivie de près par la proclamation d'une amnistie. Des' lettres de Madrid du 1" décembre pré sentent comme probable une crise ministérielle. Les généraux Esparlera el O' Donne II s'ad joindraient MM. Olozaga Escosura et La Rua. Une des questions les plus difficiles notamment pour le ministre des finances, est celle du rétablissement des droits d'octroi dont on n'a pas réussi jusqu'à présent rem placer le produit. Comme le Bien Public, nous sommes d'avis qu'on peut se passer des lumières de la juris prudence pour discuter la question dont la Chambre repas, el ils ont dit eu leur serrant la main Maintenant que le combat est floi, vous êtes nos frères et nos amis! L'ivresse pas pins que la haine, ne les excite au combat. Ils sont calmes, et pas un cri, pas une clameur, pas un désordre ne signalent k l'ennemi le mouvement de cette im mense année. La sensibilité du cœur ne leur manque pas non plus. Ils savent k quoi ils s'expo sent, ce qu'ils vont perdre et ce qu'il leur faut quitter. Une fois massés vers l'extrémité de nos tranchées, dit un témoin oculaire, en face du terrible combat qui allait commencer, on se retrou vait homme, ou pensait k la patrie, aux siens, on échangeait des lettres préparées pour sa famille, pour les personnes si chères qu'on pouvait ne plus revoir. On serrait la main de son ami, on lui donnait l'accolade du chevalier mourant. Je n'ai que cinq minutes, je vous les donne, écrit le commandant de Lacontrie; je ne veux pas que vous soyez sans nouvelles de votre sincère ami. En cas où Dieu m'appellerait k lui, priez pour mon âme et consolez ma pauvre femme. J'ai pleine confiance en Dieu, dit k son tour le colonel Dupuis en s'adressant k son frère; mais en l'écrivant j'ai voulu te prouver que, jusqu'k mon dernier soupir, je penserai k toi, k tesenfants^ s'est occupée; un peu de bon sens suffit pour la résoudre. Etrange contradiction dit M. de Cor- menin, dans ses Questions de droit administratif. Vivants, nous refusons d'entrer dans le temple de Dieu, et morts, il faut que notre cadavre enfonce les portes, pour y recevoir les bénédictions empres sées de ses ministres! Y a-1-il en effet quelque chose de plus absurde que de voir les oarprHs amis d'un homme qui, de son vivar plissait aucune des lois de l'Église venir, après la mort de cet homme, réclamer impérieusement les prières d'une religion qui était l'objet constant de ses mépris sacrilèges? Nous sommes plus tolérants; nous voulons qu'on respecte les dernières volontés de celui qui est mort en-dehors de l'Église catholique. Il a vécu en indifférent, en juif, en païen eb bien que l'on s'adresse pour ses funérailles aux ministres protes tants, aux rabbins, aux marabouts; rien de plus juste, de plus logique; mais que l'on ne force pas au moins un prêtre catholique de venir mentir publiquement sur uue tombe, en proclamant par sa présence que le défont appartenait k une Église dont il a.toujours repoussé les sacrements. Notre manière d'envisager la question est celle de tout homme que n'aveugle pas l'esprit de parti ou la haiue du christianisme; c'est celle qu'expri mait en France un journal protestant, la Voix nouvelle, k propos d'an refus de sépulture par l'évêque de Périguenx sous le règne de Louis- Philippe; voici quelle fut la répoose de ce journal aux libéraux du Siècle L'évêque de Périgueux a parfaitement raison de respecter et les lois de son Église et la volonté du défunt. Tous les torts sont du côté de cette mau vaise queue du libéralisme de la Restauration, qui veut k toute force que le convoi d'an voltairien ait de mensongers honneurs catholiques. Il est étrange qu'il faille k ces gens deux opinions, dont l'une, k ce qu'il paraît, passable pour vivre, ne vaut pour tant rien pour mourir. Au nom de cette raison, qu'ils exaltent tout en la trahissant, vivez, leur k notre bonne sœur et h tous nos amis. Où donc trouverons nous la source du courage qui va faire faire k ces hommes le plus héroïque des sacri fices? Écoutez-les eux-mêmes vous en rendre compte dans leurs correspondances intimes. Le sentiment du devoir, l'amour de la patrie et l'es poir d'une récompense certaine dans une vie meilleure inspirent le cœur de ces héros chrétiens. Au moment où je vous écris ces deux mots, on bat le rappel, dit un sous-officier de la ligue. Le grand jour est venu. Dans deux heures, nous montons k l'assaut. Je porte avec dévotion la médaille de la sainte Vierge et le scapulaire que m'a donné 111a sœur. Je suis tranquille sur mon avenir et je dis comme le saint général Drouot Celui que Dieu garde est bien gardé! Je te serre la main, s'écrie un capitaine, je te serre la main, mon frère, en te disant une dernière fois que je t'aime!... Maintenant, mon Dieu, ayez pitié de moi.... Je tue recommande vous avec sincérité.... que votre volonté soit faite! Vive la France! Il faut que notre aigle plane anjourd Lui sur Sébas topol! Un officier supérieur qui avant de quitter Marseille, a déposé sa croix d'honneur au pied de la statue de Notre Dame de la Garde, écrit k sa famille La Reine du ciel a déjk

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1