parti, que les fondateurs d'oeuvres charitables pré-
fèrenl pour en assurer la conservation, le concours
du vicaire k celui d'un commis de bureau; ou
redoute que le pauvre, connaissant mieux le prêtre,
parce que celui-ci serait mis en état de répandre
plus de bienfaits, abjure les préjugés qu'on lui a
inculqués, et vénère enfin des verlqs voilées par la
modestie; on redoute que ces vertus, désormais re
connues, ne deviennent, daDs l'esprit des masses
populaires qu'on exploite aujourd'hui, une sévère
condamnation des vices que l'on caresse; on redoute,
en un mot, que l'aumône, faite par la main du
prêtre, aille plutôt chercher la pauvreté qui se
cache dans l'église que la misère qui trône au
cabaret. On ne veut pas que la charité soit libre, de
peur que l'aumône ne tourne au profil de la morale.
Et.pourtant oo aura beau faire; le bon sens
populaire fera justice des agressions iniques, dans
une cité, surtout, qui sait si pleinement rendre
justice k la bienfaisante action du clergé. On a pu
s'en assurer vendredi, en voyant la foule émue se
presser autour d'un cercueil. L'homme dont on
entourait les restes vénérés avait, h une époque où
le pouvoir laïc eut un autre but que la charité
catholique, mieux aimé abandonner une carrière,
respectable entre toutes, et être jeté au loin, dans
les rangs des conscrits, comme une pâture au canon,
plutôt que de demeurer dans la paix du sanctuaire
et dans le foyer de la patrie, au prix d'une conni
vence a l'usurpation du pouvoir sur la liberté. Dans
ce cercueil se reposait, pour la première fois, un
homme infatigable dans le bien, soit qu'il s'agit de
visiter le pauvre dans une cave humide ou dans le
galetas ouvert k tous les vents; soit qu'il dût liar-
der sur ses besoins les plus impérieux pour thésau
riser la modique somme nécessaire l'abri qu'il
destinait aux enfants contre la corruptiou qui court
les rues; soit, qu'après avoir nourri ses pauvres et
préservé ses enfants, il donnât, par l'embellisse
ment des arts, un temple plus digne son Dieu,
Dans ce cercueil, la foule saluait un bienfaiteur;
dans cet homme, vous étiez tous forcés de recon
naître on prêtre.
Le Morniog-Post annonce d'une façon for
melle que le comte Esterliazy a du quitter
Vienne hier, 16 décembre, porteur de Vultima
tum dans lequel tAutriche demande l'accep
tation par le Czar des conditions de la pain.
Le comte Eslerhazy arrivera Saint-Péters
bourg en huit jours. Quinze jours seront laissés
au cabinet de Saint-Pétersbourg pour délibérer
sur la réponse précise et sans équivoque faire
a ce document. Cette réponse devra être for
mulée par oui ou par non. On prétend que, si
celte réponse est négative, VAutriche rappellera
son ambassadeur de Saint-Pétersbourg. Les
conditions posées la Russie seraient les sui
vantes Exclusion de la mer ISoire des bâti
ments de guerre de toutes les nationsdéman
tèlement des places fortes situées sur les côtes
de celle même mer; Renonciation de la Russie
au protectorat des principautés ainsi qu'à tous
les anciens droits d'intervention dans les États
du Sultan; cession de la partie de la Bessara
bie sur laquelle se trouvent les bouches du
Danube. Jamais, ajoute le Morning-Post, do
cument ne Jut plus clair et plus net. On n'ad
mettra pas de réponse évasive. En tout cas, on
peut compter sur la réception d'une réponse
c£ici trois semaines.
Un arrêté royal du 18 décembre accorde
Un subside de 1100 francs administra
tion communale d'Ypres, pour la décoration
extérieure du bâtiment dit les Halles.
A l'audience de samedi de la cour d'assises de
la Flandre-Occidentale, les nommés 1* Liévin
Claeys, âgé de 5o ans, tisserand, né k Everghem
et demeurant k Wazemmes, 3* Jean-Baptiste
Claeys, âgé de 38 ans, tisseraud, né k Everghem
et demeurant k Wazemmes, 3° Amand Boone, âgé
de 33 ans, tisserand, né k Nazareth et demeurant k
Fives, et 4° Pierre Pollet, âgé de 3o ans, tisserand,
né k Avelghem et demeurant k Moulines, ont été
déclarés coupables d'avoir volé k Menin, dans la
nuit du 32 au s3 août i855, k l'aide d'escalade,
d'effraction extérieure et intérieure, dans la maison
et au préjudice des frères Petit, une somme de
1,780 francs, et condamnés le premier et le
deuxième chacun k douze années de travaux
forcés et k douze années de surveillance, le troi
sième aux travaux forcés k perpétuité, se trouvant
en état de récidive, et le quatrième k trois années
d'emprisonnemeot.
a «a Juan a nia»
La Belgique a célébré dimanche le 65* anniver
saire de la naissance de son Roi. Dès la veille, les
cloches de toutes les églises du royaume sonnant k
toute volée, au matin le pavillon national flottant
au faîte de tous les édifices publics, les navires
pavoisés amarrés dans les bassins de tous nos ports,
etc., ont annoncé la solennité du jour.
A Bruxelles, un Te Deum solennel a été
exécuté en l'église collégiale des SS. Michel, et
Gudule qui, pour celte circonstance, avait exhibé
ses trésors artistiques, au premier rang desquels se
placent les riches tapisseries du Sainl-Saug sus
pendues dans les entre-colonnades du chœur. Le
trône-royal s'élevait k la droite du maître autel et
le chœur lui-même était éclairé de nombreux
lustres supportant des cierges allumés. Uu batail
lon du régiment des grenadiers formait la haie
autour de la grande nef et le corps des sapeurs-
poinpiers de la ville de Bruxelles ainsi qu'un
bataillon d'infanterie de ligne faisaient le service k
l'entrée de la basilique.
La Cour est arrivée k deux heures précises,
S. A. R. M. le Duc de Brabant donnant le bras k
Mmo la Duchesse de Brabant, S. A. R. M. le Comte
de Flandre accompagnant Mm° la Princesse Char
lotte. LL. AA. RR. ont été reçues k l'entrée de
l'église par M. le curé-doyen Verhoustraeten
assisté d'un clergé nombreux et qui, après une
courte allocution et la présentation de l'eau bénite,
les a précédées jusqu'au trône sur lequel elles out
pris place. Tous les grands corps de l'État y assis—
taieut* Après le Te Deum, LL. AA. RR. ont été
reconduites avec le même cérémonial qu'k leur
arrivée.
Vendredi dernier, un atelier où l'on prépa
rait le lin, et attenant k la maison de Jacques
Pallin, demeurant k Passchendaele, est devenu la
proie des flammes, par l'imprudence, parait-il,
des ouvriers qui y travaillaient. Ce sinistre a
causé une perte d'environ 2âo fr.
Samedi, a eu lieu a Anvers l'intéressante
cérémonie de la bénédiction du bateau k vapeur de
la ligne transatlantique: Belgique. Ce beau
navire se trouvait amarré au quai du Petit-Bassin,
près de la maison Anséatique. Le pont dans tonte
sa longueur était abrité par une vaste tente et était
couvert de tapis. Un large escalier garni de tapis
et d'un auveot conduisait k bord..A l'avant on
avait dressé un autel pour la cérémonie religieuse,
îl était entouré de sièges et de gradins pour les
invités. Dix minutes avant midi, Mgr le Cardinal-
Archevêque, conduit par M. Nottebohra, président
de la société des bateaux k vapeur, est venu k bord.
Plusieurs prêtres l'attendaient au haut de l'escalier
et l'ont conduit processioonellement k l'autel.
Mgr le comte de Flandre est venu k bord vers midi
et son entrée a été saluée par l'air national,
exécuté par la musique du régiment des chasseurs.
Le prince était accompagné de ses aides de-camp,
du gouverneur de la province, de M. le bourgmestre
et autres personnes de distinction. Aussitôt après,
la cérémonie religieuse a commencé par un discours
prononcé par Mgr. le Cardinal-Archevêque. Après
avoir énuméré les services que le nouveau steamer
est appelé k rendre au commerce et k l'industrie
belges, Mgr. a fini par appeler, dans des termes
aussi simples que touchants, les faveurs du ciel sur
le navire. La cérémonie religieuse s'est terminée k
midi et demi par les prières d'usage et l'aspersion
de tout le bâtiment.
Voici le texte du projet de loi sur les denrées
alimentaires, adopté par la Chambre, au pre
mier vote. Les amendements adoptés par la
Chambre sont imprimés en caractères ro
mains)
Art. i". Sont déclarés libres Ventrée le
froment, l'épeautre mondé ou non mondé, le
méteil, les lentilles, les pois et les fèves (hari
cots), le seigle, le mais, le sarrasin, les féve-
roles et les vesces, l'orge, la drèche (orge
germée), l'avoine, le gruau et l'orge perlée,
les farines et moutures de toute espèce, le son,
la fécule et les aulree substances amylacées, le
riz, le pain, le biscuit, les pommes de terre,
les taureaux, les bœufs, les vaches, les bouvil-
lons, les tourillonsles génissesles veauxles
montons, les agneaux, les cochons et les viandes
de toute espèce.
Sont aussi déclarés libres k l'en trée, toutes espèces
de poissons autres que Les barbus frais, les cabi—
liaux, les églefins, les elbots, les éperlans, les
metlans, les soles, les turbots, les saumons frais,
salés, fumés et séchés, les anchois id., les écrevisses
fraîches, les homards frais, les huîtres fraîches, les
raies id., les flottes id., les plies id., et la morue en
saumure et au sel sec.
Art. 2. Le froment, l'épeautre mondé ou non
mondé, le seigle, le sarrasin, le maïs, les farines
et montures de toute espèce, les pommes de
terre, les fécules et le pain sont prohibés la
sortie.
Art. 3. Les dispositions qui précèdent sor
tiront leurs effets jusqu'au 3i décembre i856.
Toutefois, le gouvernement pourra, avant celle
époque, faire cesser les effets de Tart. 1" en ce
qui concerne le hareng, et ceux de Vart. 2.
Art. 4. L'arrêté royal du 25 octobre 1855,
qui a prohibé la sortie le sarrasin et la farine
de sarrasin, est approuvé.
Art. 5. Le bénéfice de la libre entrée, décrétée
par l'art. 1er, sera applicable tout navire
belge ou étranger dont les papiers d'expédition
constateront que le chargement a été complété
et le départ effectué d'un port étranger avant
la date du rétablissement des droits.
Art. 6. La présente loi sera obligatoire le
Irndemain de sa publication.
Cnambre des RepuésenTants. - Séance du 15.
La Chambre a adopté hier les divers articles de
la loi sor les denrées alimentaires.
A l'article premier avaient été proposés deux
amendements. L'un voulait la libre entrée com
plète du poisson; l'autre la restreignait aux
harengs, au stockfisch et aux poissons communs,
non dénommés au tarif. C'est le second qui a
prévalu. L'article premier, qui déclarait libres k
l'entrée les céréales de toute espèce, a été voté. La
prohibition k la sortie a été également adoptée, y
compris l'épeautre mondé ou non, le maïs et le
pain. La Chambre n'a pas étendu l'interdiction k
l'orge.