de cuir livrées aux tempêtes. Partout la domination violente de l'homme sur l'homme; partout la ter reur des éléments et du destin; la terreur, cette passion de l'antiquité, cette force fatale qui maîtrise l'homme dès qu'il n'aime pas son Dieu. Et voilà que, malgré les entraves qu'oppose la parole nouvelle, la tradition d'une jurisprudence savante et admirablement achevée; voilé qu'en dépit ou plutôt l'aide de l'invasion violente des rudes mais naïves colères vengeresses de la sauva gerie byperboréenne, la face du monde est presque soudainement changée; le tigre et l'onagre, le loup et l'agneau, comme l'avait dit le Prophète, bondissent en paix dans le même pâturage. L'es clave s'agenouille, côte côte avec celui qui fut son maître, devant le Père commuo qui est aux cieux ils s'asseyent ensemble a la même table pour s'y nourrir de la divinité réconciliée avec l'huma nité. La femme est réintégrée dans sa dignité de soeur et de compagne de l'homme. Le pouvoir n'est plus un privilège l'absorption, par la jouis sance, des richesses et de la vie des peuples; c'est une charge; c'est la tâche imposée de ne gouver ner que pour servir la plus haute des puissances terrestres ne donne son représentant qu'un titre celui de serviteur des serviteurs de J.-C. La conscience est libre, et la pensée, éclairée par la foi, aborde les plus hauts problêmes de la science et de la philosophie pour les résoudre avec har diesse et sécurité. En un mot, l'humanité, rachetée dans l'ordre surnaturel, est libérée dans l'ordre des choses du temps. Dans son délire même, otie nation un instant égarée par l'orgueil de la crapule, et la sensualité du sophisme, inscrira dans son code comme sur son drapeau les mots tout évangéliques que, cinquante ans plus tard, les prélats revendiqueront comme appartenant h l'Église, en bénissant les arbres de la liberté d'une République, enfant du caprice plutôt que du crime seul le chrétien comprend le sens, comme l'origine et la portée des mots sublimes Liberté, Égalité, Fraternité, des mots ou plutôt, les réali sations politiques et sociales dont ils sont l'expres sion émanent, comme la conséquence de son principe, de la crèche où un enfant nous est né Pauvres secourus daus nos hôpitaux par les sœurs de charité; populations sans nombre qui vous pressez, libres et joyeuses, autour de la chaire sacrée où l'un des fils des esclaves antiques, vous parle, la tiare en tête, de vos devoirs terrestres et de vos immortelles espérances; et vous même qui blasphémez la doctriue chrétienne parce que vous ne la connaissez pas, vous h qui le christianisme a tout donné, même le droit de l'insulter: répétez tous avec nous, Noël et largesse Noël Noël LES SOCIÉTÉS DE S1-VINCENT DE PAUL. Suivez ce jeune homme qui monte ce sale esca lier et qui chaque semaine va passer une heure dans ce greoier infect, au milieu de ces pauvres couverts de haillons et de vermine; suivez ce vieillard qui consacre les derniers jours de son existence a apprendre le catéchisme h de pauvres ouvriers abrutis par le travail ou l'ivresse, h des forçats libérés repoossés par le monde comme il faut qu'ils ont volé; suivez cet homme dans la force de l'âge, qui arrache chaque soir une heure ses affaires, a ses affections de famille, pour aller faire nne bonne lecture de pauvres soldats assemblés I.... Et vous croyez que cet homme du monde, ce vieil lard, ce jeune homme, vont surmonter toutes ces fatigues, toutes ces répugnances, tous ces dégoûts, pour préparer de pauvres élections, qui se feront bien toutes seoles, sans qu'on se donne tant de mal, tant de peine?Vous croyez que ces chrétiens de tout âge et de tout rang sacrifient ainsi argent, repos, joies domestiques, pour un misérable intérêt mondain, poor un stupide mobile politique?.... Pauvres libres-penseurs! nous ne vous savions pas si crédules ni si sotsCe que c'est pourtant que d'avoir oublié son catéchisme et de ne plus savoir comprendre les ineffables joies que renferme la pratique du précepte divin où se résume toute la politique chrétienne: «Tu AIMERAS DIEU PAR DESSUS TOUT ET TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME t.... Bien Public.) Les barrières sont fermées et le roulage est sospendu sur les routes pavées et empierrées en cette proviuce, depuis le a5 courant. Un jeune homme de 19 ans, nommé Léopold Seveoant, est tombé mardi au hameau Wyndaele- lez-Thouroutsotis la glace en patinant, et a malheureusement péri. Le soir son cadavre n'était pas encore retiré. La Gazette van T/iiell annonce qu'un grand malheurest arrivéà l'écolederéforroeàRuysselede: un jeune colon de 17 ans a été brûlé au point que son cadavre était carbonisé. On ne connaît pas encore, dit la Gazette, la cause de ce malheur; il a en lieu dans un réduit où l'on met le bois destiné allumer les poêles; il avait mis là le feu des charbons de bois. On ignore s'il a commis ce fait pour causer un iocendie ou pour s'asphyxier; tou jours est-il que, sans un des charpentiers de l'éta blissement, les flammes auraient pu faire de grands ravages. Le 22 de ce mois, un garçon de 12 ans, nommé Charles Allaert, s'étant trop approché d'un hérisson placé dans le moulin vapeur de M. De Waele, Wynghene, reçu des blessures si graves et si nombreuses, qu'immédiatement il y a succombé. M. le ministre des travaux publics vient de destituer plusieurs agents inférieurs de la poste aux lettres. Un malheureux accident, dû l'imprudence des parents, a eu lieu, dimanche dernier, Cour- trai. L'épouse de Dominique Segels, demeurant Petite rue Sc-Jean, ayant laissé seul au logis son fils Léopold, âgé de 2 ans et demi, pendant qu'elle était allée dans une boutique pour acheter du beurre, a trouvé, en rentrant la maison, son enfant, dont Les vêtements étaient en feu, horri blement brûlé. Ce petit malheureux transporté immédiatement l'hôpital, y est décédé le lende main. Procès-verbal a été dressé contre la mère imprudente et transmis au procureur du Roi. La commune de Moorseeleson tour vient d'offrir le terrible spectacle d'un accident dû l'imprudence des parents. Vendredi dernier, la femme de Jeau Rousse était allée chez un fermier du voisinage chercher du lait, laissant seuls la maison son fils âgé de 5 ans et sa fille âgée de 5 ans. Les enfants se mirent jouer avec des allu mettes chimiques, le feu prit aux habits du petit garçon,et la fille courut prévenir sa mère; mais, quand celle-ci rentra, la petite créature n'offrait plus aux yeux de la malheureuse mais imprudente mère, qu'un corps carbonisé! Plusieurs bouchers de Mons viennent de diminuer le prix de leurs viandes de 10 centimes par kil. Italie. Rome, 18 décembre. On a observé dans le ciel une petite comète télescopique; c'est la comète découverte par M. Brnhnes dans le mois de novembre dernier. Observée le 5 décembre, deux heures avant midi, elle se trouvait presque en opposition avec le soleil. Un épais nuage n'a pas permis de l'observer régulièrement. Hier elle se trouvait dans la constellation des Poissons. Elle est entourée d'une forte chevelure et ne présente pas de queue; il semble qu'on aperçoit un point brillant son centre. On la voit assez bien lors même que les fils du télescope sont éclairés. Une lettre de Chambéry apprend que dans la nuit du lundi au mardi, l'iolendânl de la liste civile du Roi Victor-Emmanuel, M. Cana, est mort de froid, au château même de Chambéry. Il fait un temps de Sibérie. Le 17 décembre a eu lieu Rome le consis toire secret dans lequel Sa Sainteté a proclamé l'admission, au Sacré-Collége, de quatre cardinaux étrangers, dont trois résideront Rome in curia. Un jeune noble milanais, le comte Rossi, vient de passer trois jours seul sur mer, sans vivres, et vidant l'eau de sa barque avec son cha peau, auquel il avoue avoir dû la vie. Il avait loué Livouroe une barque avec deux bateliers pour faire une tournée en pleine mer. Ils partirent; mais il s'éleva un vent frais qui ne fit que renforcer et les empêcha de regagner le port. La tempête les poussa vers la Corse. Pendant trois jours, on fut entre la vie et la mort. Exténués de fatigue et de faim, les deux bateliers succombèrent, et le jeune homme dut les jeter par-dessus le bord. Puis force lui fut d'essayer de gouverner seul la barque; mais bientôt cela lui deviot impossible, la fureur du vent et la mer ayant emporté voile, gouvernail et avirons. Il se laissa donc aller la grâce de Dien, vidant avec son chapeau l'eau que les vagues jetaient dans sa barque qui, tout moment, me naçait de couler fond. Le vent chaogea par bon heur, un libeccio assez fort souffla et repoussa la barque. Le comte Rossi commença revoir la terre; il aborda au lieu dit le Calombrone, fort peu accostable mais le jeune homme se jeta la mer et put gagoer la terre, ayant passé ainsi entre la vie et la mort le lundi, le mardi, le mercredi et une partie du jeudi. Uo corps de garde de douaniers le recueillit presque mort, le vêlit, lui donna des aliments et envoya chercher une voiture dans laquelle le jeune comte est rentré Livouroe, où il se remit de cette malencontreuse promenade. Allemagne. On mande de Vienne, le 21 décembre: Suivant un bruit fortement répandu ici, les propositions de médiation portées S'- Pélersbourg par le comte Esterhazy seront appuyées auprès de la cour de Russie par la Prusse, la Bavière et la Saxe. Le cabinet impérial recommande l'adoption de ses propositions, mais ne pose pas d'ultimatum. La réponse du comte Nesselrode, déjà informé d'ailleurs de ces propositions par M. de Fonten, parviendra Vienne vers le milieu de janvier. France. Les régiments de la garde impériale et de la ligne revenant de Crimée qui défileront sur les boulevards le 29, seront revêtus des uniformes qu'ils portaient le jour où ils ont eu la gloire d'emporter d'assaut la tour Malakoff. Nos héroï ques soldats paraîtront en conséquence devant la population parisienne dans tout l'éclat de leur tenue de bataille. L'un des jours de cette semaine en face de Nantes, un heureux pêcheur de Trentemoult a vu se renouveler la Pêche miraculeuse. D'un seul coup de seine, il n'a pas pris moins de dix ton neaux de poisson. Ce pêcheur, aidé de plusieurs camarades, a employé trois heures charger dans deux embarcations le produit de ce merveilleux coup de filet. Un horrible incendie a détruit en quelques heures la magnifique résidence du duc de Leinster, Cazton (Irlande), vendredi dernier. Un fermier a péri. Le désastre est évalué 35,000 liv. sterl. Affaires d'Orient. Voici l'acte de reddition de Kars Article 1". Reddition de la forteresse avec tout son matériel intact. Les pièces remises ne doivent pas être enclouées; les affûts et les autres

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 2