JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
7PP.SS, 12 Janvier.
FAITS REMARQUABLES
vaa,3.ss
(Suite. Voir le n° 3,9^3 du Propagateur.)
N° 3.995.
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la poste3 5o
On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN
MORTIER, Éd»leur Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand'-PIace.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures du soir.
Les lettres et envois doivent être
aHïauchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne; on traite forfait.
CHEMINS DE FER
LE PROPAGATEUR
VKIUTK ET JISTICE.
d'Ypres Courtrai, 5—5o, 11, 5oo,
de Hoperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
7~4°i io55, 45o.
De Courtrai 5 Mouscron, Tournai et
Lille, 7oo, la—5o, 435, C15.
De Courtrai pour Gand 7 3o,
I0—5o, 1—5o, 9—15.
De Courtrai pour Bruges, 7—40,9—3o
t25, 620-
IPDU'Jf J
On attend, la réponse du gouvernement
russe aux propositions que le comte Eslerhazy
lui a soumises.
La mission du colonel de Manteuffel préoc
cupe vivement les esprits, Vienne. On pense
que la Prusse, qui sent ses intérêts gravement
compromis par la certitude que la guerre sera
transportée au printemps dans son voisinage,
se voit forcée de sortir de la position neutre
quelle a gardée jusqu'ici et de prendre des
arrangements qui garantissent ses intérêts dans
[avenir. C'est cette intention qui forme le fond
de la mission de M. de Manteuffel. Il doit
demander VAutriche si elle porterait secours
la Prusse dans le cas où celle-ci serait
attaquée d'une manière quelconque, la suite
des éventualités militaires qui se préparent
pour la campagne prochaine de la Baltique.
D'après toutes les nouvelles de Saint-Péters
bourg, la Russie est peu disposée la paix.
Cependant elle ne repoussera pas tout d'abord
les propositions qu'on lui fait, mais elle tâchera
de gagner le plus de temps possible par des
concessions apparentes ou des contre-proposi
tions, pour pouvoir achever complètement ses
armements.
.000*—
Nous avons spécifié, daos de précédents articles,
pourquoi les faux amis du peuple redoutent si fort
une extension légale donnée la liberté de fonder
des établissements charitables: ils craignent que le
peuple, voyant le prêtre de plus près, n'apprécie
mieux ses vertus. Nous eu avons fiui avec les ran
cunes logiques du vice et avec les vains propos de
la déraison. Mais il y a des hommes estimables et
sérieux qui se souvenant de certains abus, qui
s'étaient produils an Moyen-Age, se troublent de
la pensée qu'un retour au principe de liberté en
cette matière ne les fasse renalire. Pour répondre
li ces scrupules auxquels avait cédé M. Faider,
dans son projet de loi, sur les dons et legs chari
tables, nous empruntons quelques passages d'un
travail plein de saine jurisprudence et d'érudition
historique inséré dans le Journal de Bruxelles
extraits des annales de
i?44. Le i3 join, l'artillerie de l'armée
assiégeante ouvrit le feu contre les portes du Sas
de Boesinghe, afin de faire écouler les eaux du
canal d près et de mettre son lit sec. Le lende
main une messe solennelle fut célébrée dans
l'église des Recolets, en l'honneur de N.-D. de
Tuin, afin qu'elle préservât sa cité des horreurs
du siège. S. G. I évêqne, le clergé et les autorités
civiles et militaires ainsi qu'une foule d'habitants
assistaient a ce service. Le i5, un ordonnance fut
expédié Vlamerlioghe pour s'enquérir de l'en-
M. Faider ne s'était pas fait une juste idée
des nécessités de la situation actuelle il n'avait
pas vu que ces abus qui l'effrayaient, s'étaient
produits au sein d'un état social différent du
noire par les institutions, les moeurs, les idées. Ils
n'étaient nullement le résultai des principes def
liberté consacrés par notre ancienne législation
ils tenaient aux mœurs et aux vices de l'organisa
tion politique l'autorité, aux XVIe, XV'II et
XVIIIe siècles, était armée de prérogatives plus
étendues, mais elle avait des moyens d'action
moins puissants; les lois étaient plus sévères et la
police moins régulière; l'inégalité morale était
plus grande, et côté des plus admirables exem
ples de dévouement, on voyait se produire plus
de désordre dans l'administration des établisse
ments publics et privés. Au lieu de rompre avec
toutes nos traditions nationales, pour suivre les
idées de centralisation absolue de la Révolution
française et de l'Empire, il fallait appliquer nos
institutions actuelles des principes sanctionnés par
le respect des siècles; au lieu de supprimer la
liberté des fondations, il suffisait de les placer sous
le contrôle de l'autorité; si ce contrôle avait été
insuffisant une époque où la plupart des comp
tables des établissements publics et privés ne
savaient pas tenir des registres en règle, cela venait
surtout de la négligence des dépositaires du
pouvoir chargés de ce contrôle, dans les localités
où il était institué.
Aujourd'hui les catholiques réclament les
premiers la surveillance du pouvoir sur les établis
sements de charité.
Que les administrations spéciales, dit Mgr.
Malou, soient placées sous la surveillance immé
diate des députations permanentes des provinces,
et que les receveurs soient obligés sous peine
d'amende, de rendre chaque année leurs comptes
au gouverneur. Grâce cette surveillance et ce
contrôle, on n'aurait pas craindre de voir renaître
les anciens abus, aujourd'hui que l'opinion publi
que toujours eo éveil aurait plus de force pour les
prévenir, et que la marche de toutes les adminis
trations publiques et privées est plus régulière.
Nous De repoussons point, dans la matière qui
nous occupe, l'intervention de la centralisation;
nous ne comprenons guère ce que nos adversaires
droit où était situé le quartier général du Roi de
F'rance. Le 18, l'enueini bombarda la place et ne
cessa son feu que le 20, au déclin du jour. Le
lendemain, le général français, la prière du
Magistrat accorda armistice de six heures pour
l'enterrement des morts. Le 27, la ville capitula
et se rendit aux Français. L'acte de reddition
stipulait que la garnison sortirait de la place avec
les hooueurs de la guerre, avec six canons et quatre
mortiers, eu plein équipement militaire, tambours
battant et drapeaux déployés. Le 29, les troupes
formant la garnison d'Ypres évacuèrent la Place
par la porte d'Auvers et défilèrent, devant le Roi
de France, dans l'ordre suivant: l'état-major
général, un régiment suisse, le régiment du gou
verneur, uu bataillon de milice, un détachement
de troupes du génie, uue escouade d'agents de
police et deux escadrons de cavalerie. Les mem
bres de l'administration communale allèrent prêter
au Roi de France le serment de fidélité et lui
exaltent en parlant de la sécularisation de la
bienfaisance. Elucidons ces points.
Si par centralisation on veut entendre l'éta
blissement d'uue institution publique chargée de
représenter les pauvres et d'administrer les fon
dations pour le cas où le donateur n'aurait rien
stipulé, ayant mission en outre de recueillir des
aumônes et de joindre ses efforts b ceux des éta
blissements privés de charité, placés sous la sur
veillance du Magistrat; une pareille centralisation
ne fait pas obstacle a la liberté; mais ce n'est pas
ainsi que M. Faider l'entendait; il voulait que
l'administration de toutes donations charitables
fût, en dépit même de la volonté du fondateur,
remise entre les mains d'une seule institution
publique. Si par la sécularisation de la bienfaisance,
on voulait entendre l'intervention des laïques dans
l'accomplissement des devoirs qu'impose la charité,
nous pourrions répondre que cette sécularisation a
existé de tout temps, que l'Église n'a pas fait de la
charité une fonction exclusive du clergé, et qu'elle
n'a cessé de réclamer en cette matière le concours
actif de tous les fidèles. Mais ce que veulent les
libéraux, c'est écarter de l'administration de la
charité non pas seulement le prêtre, mais le prin
cipe religieux, et c'est dans ce but qu'ils veulent
en charger exclusivement une iustitutiou publique
représentant l'Etat, qui, d'après eux, est athée.
Voila ce qu'ils entendent par la sécularisation de
la charité, et voilà le principe que viennent contre
dire toutes les dispositions de notre ancienne
législation sur la matière.
Ce principe de la liberté des fondations se
trouve sans cesse reconnu et proclamé dans le
recueil des documents relatifs aux dons et legs
charitables.
Jamais dans l'ancienne Belgique, on a songé a
abolir la liberté de la charité, dans le but d'écarter
le principe religieux et partant les prêtres de
l'administration des fondations.
Au XVIe siècle, la misère était grande dans
plusieurs villes de Belgique et notamment b
Ypres dont le commerce était ruiné; la mendicité
aussi avait pris des proportions effrayantes et
entraîné une profonde démoralisation parmi les
pauvres; c'est alors que le Magistrat d'Ypres,
imagina de réunir toutes les aumônes en une
présenter les clefs de la ville. Le greffier Florizoon
prononça le discours au Roi.
Quelques jours après, le Roi de France, entouré
des gens de sa suite, notamment des principaux
représentants de la noblesse française, fit son
entrée solennelle en ville, par la porte d'Anvers.
S. M. était vêtue d'une tunique de velours rouge a
franges d'or et moulée sur uo cheval richement
caparaçonné. S. M. se rendit directement b la
Cathédrale de S'-Martin où elle fut reçue par
S. G. l'évêque b la tête de son chapitre. Le Roi
fut cooduit au milieu du chœur où un trône lui
était préparé. L'évêque eDtoDna le Te Deum.
Après la cérémonie,S.M. se rendit b Vlamertinghe.
Pendant le siège, la garnison incendia trois
moulins.
Le 2Ô juin, l'armée française s'empara du fort
de Kook. Le 25 juillet, elle fit chanter uu Te
Deum, a l'occasion de la victoire de Furnes.
[Pour être continué.)