JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N<> 3.997.
Samedi, 19 Jamier, 1856.
39me année.
I£>A TÎUL&IS
19 Janvier.
FAITS REMARQUABLES
PRIX D'ABONNEMENT.
Y près, 3 moisfr. 3
Par la poste3 5o
On s'abonde Ypres chez D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur Propriétaire, rue
de Li'le, io, près la Grande-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, A 7 heures dû soir.
Les lettres et envois doivent elre
affranchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la lignej on traite forfait.
CHEMINS DE FER
LE PR0PA6ATEUR
VÉRITK ET JISTICE,
d'Ypres Courlrai, 55o, 11, 5oo,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
74°, 'o55, 45o.
De Courtrai Mouscron, Tournai et
Lille, 700, n5o, 435, 615.
De Courtrai pour Gand 7 3o,
xo5o, 1 5o, 915.
De Courtrai pour Bruges 74°»93°,
125, 620-
La Russie avait oppose, le 12, des contre-
propositions aux conditions posées par l'Au
triche pour le rétablissement de la paix. Cette
décision du cabinet de Pélersbourg faisait
atteindre déjà aux puissances alliées le but de
la guerre, les divergences existant encore étant
trop légères pour qu'on n'arrivât point un
arrangementMais voici qu'il vient simul
tanément, sous la date du 16, de Vienne, de
Berlin, de Dresde, de Londres et de Paris, la
nouvelle officielle que la Russie, revenant sur
sa détermination du 1 2, accepte purement et
simplement les propositions de l'autriche.
A Londres les consolidés ont haussé de près de
5 p. c. A Parishausse des fonds et joie
générale. Le gouvernement a fait afficher, le
17 la Bourse la dépêche qu'il venait de
recevoir
Vienne, 16 janvier 1856, 11 heures, >5 min».
Le Ministre de France au Ministre des
affaires étrangères.
Le comte Esterhazy écrit aujourd'hui de
Saint Pélersbourg, que M. de Nesse/rode vient
de lui notifier l'acceptation pure et simple des
propositions contenues dans l'ultimatum, les
quelles propositions devront servir de prélimi
naires de paix.
En annonçant ce résultat, dit le Journal des
Débals, notre premier besoin est d'en féliciter
la France et l'Europe tout entière. Nous en
félicitons également les puissances alliées qui
l'ont préparé et amenésoit par la résolution
qu'elles ont montrée dans la guerre, soit par
la fermeté qu elles ont déployée dans les négo
ciations pacifiques. Enfin il y aurait de
tinjustice ne pas en faire honneur la
Russie elle-même par l'esprit de conciliation
et de sagesse qu'elle a porté dans les dernières
négociations la Russie a contribué puissam
ment, pour sa part, au dénoument que nous
annonçons et qui sera partout accueilli, nous
n'en doutons pas, avec la même satisfaction
qu'à Paris.
EXTRAITS DES ANNALES DE
(Suite. Voir le n° 3,995 du Propagateur.)
23 mai 1745. La garnison de la place solennisa
la bataille de Foulenoi gagnée, le 11 mai 1745,
contre les Anglais et les Hollandais, par les Fran
çais, coromaodés par le maréchal de Saxe. 1 9 juin
fêles publiques, l'occasion de la prise de Tournai
par Louis XV.
1" octobre 1746. Par mandement de l'évêque,
les jours de fête suivants furent supprimés: le
mardi de Pâques, les fêles des S. S. Philippe,
Jacques, Anne, Laurent, Barthélemi, Mathieu,
André, Thomas, Jean l'évaugélisie et des S. S.
Innocents. 11 octobre, les Dominicains célébrèrent
la canonisation de Sainte Catherine de Régis.
Le caractère économique de notre époque est la
prédominance de la production des objets de luxe
sur celle des objets de première nécessité. Les
produits fabriqués surabondent, les denrées alimen
taires ne suffisent pas aux besoins. L'esprit de
concurrence vient son tour ajouter aux maux que
crée une telle situation il ne recule pas devant la
fraude et les sophistications. C'est pour engager le
gouvernement réprimer sévèrement ces méfaits,
"que M. Rodenbach a prononcé dans la séance de
mardi le discours que voici
Messieurs, tout récemment le gouvernement
anglais a nommé une commission d'enquête pour
examiner la législation sur les établissements
insalubres.
Mais le parlement anglais ne s'est pas contenté
de s'occuper des établissements insalubres, il s'est
aussi occupé de la sophistication des denrées
alimentaires qui devient réellement effrayante
pour la santé publique.
Lorsque le Code pénal a été rédigé, la sophisti
cation, l'art de mélanger les aliments n'était pas
aussi bien connu qu'aujourd'hui. La cherté des
vivres et la science chimique lui ont fait faire de
monstrueux progrès.
Les règlements, lois et arrêtés qui nous régissent
actuellement De suffisent point. H est de toute
urgence qu'on s'en occupe, et qu'on donne au pays
une loi qui garantisse les populations des fraudes
et des vols qui se commettent aujourd'hui au détri
ment du consommateur et de l'hygiène publique.
Je parlerai en premier lieu des farines.
Certains meuniers vendant, pour delà farine
de froiueut, des farines frelatées et mélangées avec
des farines de fèveroles, de maïs, de riz, de
pommes de terre et de sod pulvérisé.
Un procès est en cé moment pendant devant le
tribunal de Bruxelles pour des sophistications de
ce genre.
Quelques boulangers, de leur côté, vendent,
comme pain de froment pur, du paio dans lequel
il entre toute espèce de farine d'un prix inférieur
aux nutritives céréales, comme le fromeutet le
seigle.
Je sais très-bien que ces matières ne sont pas
malsaines; ce n'est pas moins une fraude condam-
17 jaDvier 1747. Descrieurs publics publièrent,
aux sons du tambour, un ordre du Magistrat, qui
enjoignait a tout citoyen, âgé de 18 4o ans, de se
rendre l'Hôtel-de-villeafin de se faire inscrire
dans la milice. Ypres fut tenu de fournir 8 hommes.
La Cbàtellenie dut en livrer 62. 7 avril la guilde
de SlB Sarbe monta la garde a la porte de Dixraude.
Les autres guildes prirent les armes, a tour de tôle.
29 avril jusqu'au 3o octobre la bourgeoisie fut
chargée du service de la place. 19 juin 1747:
l'administration communale reçut la nouvelle de la
démolition de la forteresse. Tous les ouvrages de
défense entre la porte du Temple et celle de Dix-
rnude furent rasés. 1749: l'armée expéditionnaire
française évacua la vrlle, la suite d'une convention,
et fut remplacée par une division hollandaise.
Avril 1753. Le Conseil de la ville mit un impôt
de 55 centimes sur chaque sac de froment. Cet
impôt fut prélevé durant six ans.
Juillet 1753 fonte des cloches de la tourelle de
l'église S'-Martin. 24 dito fonte d'une cloche
nable que de vendre un pareil pain pour du pain
de froment pur.
Il est également prouvé messieursque de
malhonnêtes gens mettent aujourd'hui dans la
chicorée qui sert de boisson aux classes infimes de
la société, de la tourbe pulvérisée jusqu'à concur
rence de 12 i5 p. c. Or, c'est la une matière
pernicieuse et nuisible la santé; car la tourbe
provient de végétaux c «ont restés pourrir'des
siècles entiers dans la terre.
Je pourrais éuumérer beaucoup d'autres aliments.
Ainsi lorsque le vin est acide, on y met de la
chaux, de la lilharge et pour le colorer du bois de
Campèche. Lorsque l'été n'a pas été assez chaud
et que le vinaigre de bière n'a pas atteint un degré
suffisant d'acétification des brasseurs cupides y
ajoutent de l'acide sulfurique, autrement appelé
vitriol; pour la bière aigre on emploie aussi de la
chaux, et dans les spiritueux force poivre et eau.
Pour la panification de la pâtisseriedu pain
d'épice et autre pain, on se sert du sulfate de
cuivre, de l'alun et du sulfate de potasse, et pour
colorer les bonbons on fait usage de couleurs miné
rales; ce qui est égalemeut très nuisible la santé.
Dans le beurre on mélange de la fécule de
pomme de terre et de la poudre jaune pour le
colorer; le chocolat des sophistiqueurs se fabrique
avec des farines, des fécules et de l'ocre rouge.
Dans les tourteaux destinés la nourriture du
bétail ou mêle une terre de la même couleur.
Je pourrais citer cent autres articles qui, avec
cette perfectiou laquelle on est aujourd'hui par
venu dans l'art de tromper, sont l'objet de
falsifications.
11 faut sans doute s'occuper de la législation sur
les établissements insalubres, et la modifier, s'il y
a lieu.
Mais je demande que l'on s'occupe plus spécia
lement de la révision de la législation sur la
sophistication des denrées alimentaires, et je le
répète, il y a urgence. Il faut qu'une véritable
police s'exerce cet égard, pour que, dans l'inté
rêt de la santé publique, l'autorité puisse faire des
visites chez les meuniers, les boulangers, les épi
ciers, chez tous les marchands qui vendent des
denrées et liquides frauduleusement mélangés.
pour l'église S'-Nicolas et de deux cloches pour
celle de Wulvergbem.
3 août 1 y55 mort de Colomb Limander, prieur
de l'abbaye de S'-Jean. Il administra son monas
tère pendant 22 ans, et fut remplacé par Dezitter,
natif d'Ypres. 5 août démolition des bâtiments de
l'ancien séminaire. Le i5 septembre suivant, S. G.
Mgr. Delvaux posa la première pierre du nouveau
séminaire, aux sons des citubales, des trompettes et
des cloches et en présence du Magistrat, du c|ergé,
des députalions de la Cbàtellenie et des habitants
de la ville. 4 octobre 1756 Guillaume Delvaux,
fit son jubilé de 5o ans de prêtrise et de 25
d'épiscopat.
1755. Tout citoyen, en état de porter les armes,
était requis pour le service de la place.
1756. Construction de la chaussée d'Ypres
Meoin. Elle fut achevée en 759.
Décembre j 756. La ville créa huit veilleurs de
nuit.
[Pour être continué.)