JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
No 4.000.
39me année.
PRIX D'ABONNEMENT.
Y près, 3 mois -fr. 3
Vnr la poste3 5o
On s*ahnone a Y près cltei L>. LAMBIN
MOUTIER, Éditeur Propriétaire, rue
de Lille, 10, près la Grand'-Pla^
L»- Pnipagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures «lu soir.
Les lettres et envois doivent être
afl'i auchis.
Insertions des .annonces 17 centimes
la ligne; ou traite forfait.
LE PROPAGATEUR
CHEMINS DE FER
VÉRITÉ ET JTSTICE.
d'Ypres Courtrai, 5—5o, ij, 5—oo,
de Poperinghe 20 miuutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperiughe,
74o, 10—55, 45o.
De Courtrai A MouscronTouruai et
Lille, 700, 125o, 435, 615.
De Courtrai pour Gand 7 3o,
10—5o, i—5o, 9—15.
De Courtrai pour Bruges ,74°>93o,
t25, 620
7?^S5, 30 Janvier.
a»©i3*ia®sa-
Les nouvelles de Vienne du 27 janvier
mentionnent que le prince Gorlschaloff ayant
pris connaissance des dépêches de son gouver
nement s'est rendu au ministère des affaires
étrangères où il a eu une longue conjérence
avec, le comte Ruol. Celui ci a eu aussi une
entrevue avec l'envoyé d'Angleterre et l'en
voyé de France. On croit si fortement la
paix dans cette capitale qu'on ne fait aucune
attention aux voix qui s'élèvent ça et là contre
ces espérances. On dit que l'Empereur Alex
andre aurait adressé l'Empereur d'Autriche
une lettre très conciliante et qu'il aurait
exprimé le désir que le contenu de cette lettre
fut communiqué l Empereur des Français.
Napoléon aurait adressé son tour une lettre
très-amicale au souverain de l'Autriche qui
l'aurait également communiquée au cabinet
de S1 Pélersbuurg. Enfin un bulletin télégra
phique daté de Londres. 28 janvier, porte que
le Moriiing-Pô«t, journal de lord Palmerslon,
annonce que le protocole renfermant les préli
minaires de paix sera signé immédiatement
Vienne, et qu'en même temps sera fixée l'époque
des conférences qui auront lieu, probablement
dans trois semaines, Paris, cette ville ayant
clé proposée simultanément par les représen
tants de l'Angleterre et de la Russie.
L'Espagne commençant un peu se rasseoir,
le véritable esprit national commence aussi
se faire jour le gouvernement qui en suit
l'impulsion cherche rentrer dans une voie
meilleure et réparer le mal qu'il a fait
l'Ègli se. Le radicalisme suisse continue ses
violences intolérantes Mgr. Marilleyaprès
un accord préalable avec l'autorité, s'étant
présenté dans sa ville épiscopale de Genève,
en a été chassé par une émeute libérale.
ISotre pays continue se préoccuper par dessus
tout des questions de liberté de conscience
soulevées par l'affaire du professeur de Gand.
Nous adoptons, comme l'expression élo
quente de notre propre pensée, les consi
dérations suivantes empruntées une
lettrede M. leKeprésentantAd.Dechamps:
Noire doctrine est celle-ci
Dans l'instruction primaire et moyenne ensei
gnement religieux obligatoire, donné par le clergé
ou de concert avec lui, et garanties suffisantes pour
servir de saoctioo ce principe;
Dans renseignement supérieur respect pour
cet enseignement, respect constitutionnel, siocère,
scrupuleux et loyal; inviolabilité de la religion
professée par la presque totalité des populations
belges; inviolabilité des consciences des familles et
des élèves; en un mot: homogénéité daus l'ensei
gnement de l'Etat.
Voila notre principe, qui n'est que la traduction
fidèle de la Constitution elle-même.
La liberté d'opinion et d'enseignement, la liberté
absolue de la science peut être invoquée en faveur
de l'enseignemeot libre, mais ne peut pas l'être en
faveur des professeurs salariés par l'État. Cet
enseignement n'est pas libre il est réglé par la loi
il est soumis au contrôle du gouvernement qui a des
devoirs remplir; cet enseignement est contenu et
limité, comme le gouvernement lui-même, sait on
par quoi? Par la Constitution, qui veut avant tout
que l'État respecte la liberté de conscience des
familles, qui impose comme limite a l'enseignement
des professeurs, pour les familles catholiques, Yin-
violabilitçmdcteur religion et de leur culte.
Est-on d'accord? Les déclarations du ministre
ont-elles été ainsi comprises et acceptées? Le
silence de la gauche libérale, le silence de la droite
catholique, doivent- ils être interprétés comme une
adhésion On peut l'espérer, et croire que le débat
est clos la tribune.
Mais il n'est pas clos dans la presse. D'autres
prétentions s'y révèlent, d'autres docitines y sont
défeodues.
Les uns invoquent hautement le principe de la
liberté d'enseigrieineut, de la liberté absolue de la
science pour les chaires des universités. Les auties
tâchent de prolonger les malentendus; ils distin
guent et ils équivoquent; ils semblent admettre
notre principe en théorie, et, cependant, en fait ils
le nient; ils avouent, en général, que l'enseigne
ment de l'État doit respecter les croyances reli
gieuses, et nommément celles professées par
l'immense majorité natiouale.
Mais quand on surprend des professeurs, jetant
dans leur auditoire, sans les combattre, des théories
sur Dieu, sur la créatiou, sur l'homme et sur ses
destinées, qui ruinent les bases mêmes du christia
nisme; quand ils emploient l'ei.vie, la plume et le
papier de l'État, pour nier la vérité chrétienne;
quand ils annoncent, dans des discours solenuels,
la bonne nouvelle d'une religion de l'aveuir, plus
équitable que le christianisme eo ce qui regarde les
relations de la matière avec l'esprit; quand ils
parlent de la divinité du Christ de luauiète a ne pas
être compris par des esprits intelligents et de bonne
foi, et soulever des doutes légitimes; quand ils
affirment que l'Église, au moyen âge, a étouffé
l'esprit humain pour lequel la réforme a été une
émancipation, ce qui est nier YindèJeclibiUlè de
l'Église, dogme sur lequel tous les autres reposent;
quaud on se trouve eu présence de ces affirmations
ou de ces doutes qui atteignent la foi chrétienne
ou l'institution divine de l'Église, on prétend que
ce sont là des controverses du domaiue de la
philosophie et de l'histoire on accorde en fait ce
que l'on semblait nier en principe ce respect pour
la religion daus l'enseignement officiel, que l'on
accepte comme une prescription constitutionnelle,
eu réalité, on le refuse.
Il y a donc ceux qui réclament pour les profes
seurs du haut enseignement, la liberté de la science,
sans égard pour le dogme et la foi; il y a aussi
ceux qui u'osent pas aller aussi loin, eo théorie,
mais qui se confondent avec les premiers chaque
fois qu'il s'agit de faits apprécier. Ils se réfugient
dans l'idée d'un enseignement neutre entre des
doctrines contradictoires, d'un enseignement éclec
tique qui, sous prétexte de les concilier, les ruine
les nues après les autres et finit par les détruire
toutes. Cet enseignement neutre et éclectique
cousiste, paraît-il, u'oser pas affirmer le Christ,
pour ne pas froisser les consciences juives; n'oser
pas admettre l'Église et la justifier, de peur de
violer les consciences protestantes; n'oser pas
s'appuyer sur la Bible, par crainte de se heurter aux
consciences rationalistes; oser peine parler du
Dieu personnel et vivant, pour ne pas déplaire
aux panthéistes, la philosophie du progrès et la
religion de l'avenir.
Un tel enseignement, bien loin d'être impartial
et de tout respecter, est l'hostilité déclarée toutes
les croyances a la fois, au seul profit du rationalisme
anti-chrétien cette religion de ceux qui n'en ont
plus, ce culte de l'indifférence et de la négation,
cette église qui a ses pontifes,ses prêtres, ses fidèles,
ses mystèrrs, ses fêtes solsticiales et sa puissante
organisation.
Il n'y a pas de religion d'État, mais il ne peut
y avoir, coup sûr, et moios encore, un rationa
lisme d'État, rétribué par le gouvernement, dans
l'enseignement public, payé par nous et tourné
contre uous.
La conséquence extrême d'une logique absolue
et extrême, ce ne serait pas, comme quelques-uns
semblent la croire, de conclure de l'absence d'une
religion d'État et de la liberté des cultes, Yabsten-
tion hostile, la neutralité impossible dont je
viens de parler, au laissez faire et au laissez passer;
mais ce serait de conclure l'abstention de l'État et
son incompétence dans l'enseignement public.
M. le comte de Mérode a parfaitement caracté
risé l'enseignement de M. Brasseur, lorsqu'il a dit
qu'il faut l'apprécier bien moins d'après la lettre
apologétique écrite après coup par ce professeur,
que d'après les résultats piatiques que l'on a
pu constater dans la conduite des élèves qui ont
assisté aux leçons incriminées. En effet, il suffit de
suivre ces pauvres jeunes gens dans leurs péré
grinations progressistes, il suffit de prêter l'oreille
aux ridicules discours qu'ils ont débités, pour être
navré du spectacle qu'offrent ces prétendus soldats
de l'avenir aiguisant leurs armes pour déchirer le
sein de leur mère et se promettant d'engager le
combat contre l'Eglise, contre ce qu'ils ont appris
'a n'appeler que la foi exclusiveOui, voilà le
côté sérieux de l'équipée dont nous avons été
témoins, et qui aura servi beaucoup mieux que
tout ce que uous aurions pu écrire, constater ce
qu'il faut attendre d'un enseignement qui coûte
chaque année 700,000 francs nos bourses, et
que le gouvernement se déclare impuissant
diriger dans une voie meilleure. Qu'on le laisse
seulement aller, et qui vivra verra! [Patrie.)
JLilJiDmQO
Nous apprenons que feu M. D'Hulster, curé de
l'église de S'-Pierre Ypres, a légué au bureau de
bienfaisance de Thielt, sa ville natale, une ferme
avec trois bouniers de terre.
Les différentes sessions des conseils de
milice pour la levée de i856, auront lieu comme
suit dans l'arrood1 d'Ypres, du 18 au 28 février,
3, 4, 5, 17 et 18 mars.
La baisse des graius continne sur tous nos
marchés A Furnes, elle a été de 4 fr. sur le fro
ment et 2 fr. sur le seigle 'a Eecloo, le froment a
baissé de -t francs, au prix moyen de fr. 5r -5o par
hectolitre; le seigle est descendu de 3 francs fr.
2i-5o prix inoyeQ. On sait qu'à Ypres, il y a une
baisse de (r. 5-20 sur le froment, et de fr. 2-70 sur