JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 39me année. FA1TS REMARQUABLES N° 4L,011. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la poste3 5o On sTabonue Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur Propriétaire, rue de Lille, io, près la GrancT-Place. LPropagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres et envois doivent etre affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PR0PA6ATEUR CHEMINS DE FER VÉRITÉ ET JUSTICE. d'Ypres Courtrai, 5—5o, n, 5»—oo, de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 74°i 'o55, 45o. De Courtrai Mouscron, Tournai et Lille, 7—00, u—5o, 435, 615. De Courtrai pour Gaild j 3o 105o, 15o, g15. De Courtrai pour Bruges 7—4°, 93°, 125, 620 ??F.3S, 8 Mars. Il y eut un homme qui, durant plus des trois quarts d'uu siècle, amoncela sur sa tête tous les honneurs et toutes les infamies. Cadet d'une famille princière,à une époque oùla couronne avait usurpé le pouvoir de répartir les mitres pour en payer ses favoris, il fut évêque par droit de naissance et philosophe par droit de libertinage. Il ne déchira sod blason sur Vautel de la patrie que pour célé brer la messe sur Vautel de la fédérationea qualité de souverain pontife du schisme constitutionnel, en attendant qu'il déposât sa robe épiscopale sur l'autel de l'hyménéedelà natureetdela raison. Il sut forcer la Révolution compter avec lui et les Rois de l'Europè cajolèrent le gentil-homme, diplomate de la démagogie. Il s'imposa au Premier- Consul; ne servit qu'à sa guise l'Empereur qui lui donna uo Duché en lui retirant sa confiance; noua avec les puissances la vaste intrigue qui ouvrit deux fois la France l'invasion des alliés et envoya finalement Napoléon St0-Hélène. il fut Ministre de Louis XVIII, et mina la Chambre des Pairs la puissance de Charles X dont il était le Grand- Chatubellan. Louis-Philippe, en reconnaissance d'un trône, lui devait bien l'ambassade en Angle terre il la lui donna. Ce fut la dernière fonction publique de l'octogénaire. Il se borna règuer daus le monde élégant par la délicatesse souveraine de sa table et la hardiesse millionaire de son jeu il tronâ dans sou hôtel S' Florentin, au milieu d'une cour où toutes les illustrations de la noblesse et de l'intelligence tremblaient devant un de ses sourires moqueurs, frissonnaient de la peur d'un de ses bons mots. Et voilà qu'un jour, le dernier et le plus spiri tuel des réprésentants de l'esprit du XVIII0 siècle en France, se montra indifférent aux conversatious légères qui l'avaient amusé, aux lectures nion- RELATIFS A E'MIETOIRE RE a,& valais ffl'ïsaas» Soite. Voir lo n4,009 du Propagateur. I. En examinant plus attentivement nos Annales manuscrites, qui, sous l'année 1200, traitent de la construction de la Halle aux Draps, nous trouvons encore que, lorsque la tour était achevée, on a bâti la partie de la Halle qui fait face la grand'-place, c'est à-dire l'aile orientale; et ensuite, l'aile occi dentale. Ces mots et ensuite font présumer qu'il doit y avoir eu un intervalle assez long entre la construction des diverses parties de ce vaste bâti ment, et semblent concourir établir eu fait, que l'aile droite, l'occident de la tour, n'a été bâtie qu'en 1285 et dans les années suivantes. Ces données seules suffiraient pour constater l'erreur manifeste commise par Gramaye, et répétée par cenx qui l'out copié, en fixant la fondation de la Halle d Ypres, l'an i342, si nous n'avions point déjà prouvé que cette fondation est de beaucoup antérieure la même année ce n'est point la Halle aux Draps, mais un bâtiment adossé cette Halle, du côté du septentrion, vis-à-vis de la cathédrale, qui a été érigé alors, et qui est rem- daines qui lui étaient familières. Son entretien roula sur ces graves sujets que nul n'eût osé aborder deva^fTui, pàJr)Nin simple esprit de bien séance prononcer le nom de Dieu devant cet homme n'eût-ce pas été la plus sanglante des insultes? Il avait laissé l'humanité se repaître de religion; la foule, d'honneur et de patriotisme; il ne s'était nourri, lui, que de l'amour de sa propre personnalité; et tout sur la terre s'était incliué devant sa suprématie. Il s'était fait son propre Dieu, et nulle traverse ne lui avait rappelé qu'il y en eût un autre. Pourquoi donc maintenant parlait-il de Dieu? Pourquoi ces méditations pro fondes? Pourquoi ce prêtre mandé près de sa couche? C'est que devant lui, une enfant, sa petite fille, s'était agenouillée au matin de sa première com munion et avait demandé sa bénédiction. La dignité de l'enfance chrétienne avait tout-à-coup apparu dans sa majestueuse innocence, et avait frappé de respect le vieillard sceptique et railleur. Des larmes avaient pour la première fois silloné ce visage éternellement souriant. La glace était fondue le remors avait pénétré jusqu'au fond de l'âme le scandale de cette longue vie devait être effacé par le repentir, l'apostasie par la rétractation. C'est demain que, dans toutes nos églises, aura lieu la première-communion des enfants. EXAMEN DU PROJET DE LOI SUR LA CHARITÉ. (suite.) La principale difficulté, c'était le règlement des fondations. Deux systèmes étaient en présence. D'une part, on réclamait le monopole pour l'autorité publique et l'on voulait imposer aux particuliers charitables l'obligation d'attribuer leurs libéralités aux établis sements légaux. De l'autre, on réclamait la liberté placé aujourd'hui par le logement du concierge. Ce bàliment, composant la conciergerie, est plus connu sous le nom de Maison-de-ville. Les auteurs que nous avons cités, ont donc confondu la con ciergerie avec la Halle aux Draps. Nous remarque rons encore, que la nouvelle Halle était déjà achevée en i3o4, attendu que les trésoriers de cette année bonifient une somme de ccxxx lb. xiiij s., montant du loyer de toutes les cambres delle viese Halle et delle novele dehors et dedens. On entend ici, par chambres dehors, les boutiques qui étaient alors adossées aux deux Halles; et par chambres dedensdes pièces des deux côtés de la voûte sous le beffroi, et des deux côtés du passage sous la Halle; ces dernières existent encore. Au reste, il est probable que l'augmentation progressive de la population de la ville et des faubourgs (population qui, en 1246, s'élevait deux cent mille âmes), et l'accroissement de la manufacture des draps Ypres, ont donné lieu la construction de la nouvelle Halle, et que le bâti ment actuellement existant a remplacé uu édifice plus ancien, moins spacieux sans doute, et qui servait également la manufacture de draps, 011 plutôt d'étoffes de serge, qui, comme on le verra ci-après, étaient déjà fabriquées, Ypres, au douzième siècle. Ce qui ajoute encore la vrai- et le droit de créer des institutions collatérales celles de l'État. Rédigé dans le sens du premier système, le projet-Faider était conçu dans un esprit ouverte ment hostile la charité libre, et, s'il ne la suppri mait pas en termes formels, il posait des principes dont il n'y avait plus qu'à déduire les conséquences en temps opportun. Le projet-Nothomb abandonne les errements de la gauche. La loi serait stérile, dit-il, si elle ne faisait une large part au principe de liberté qui est essentiel la charité privée, et si elle n'accordait au sentiment religieux, dont cette charité s'inspire, les moyens de se manifester et le droit d'exercer sa légitime influence. Ce pendant M.Nolhomb ne tire pas la conséquence entière de ce principe: il combine transactionnelle- ment les deux ordres d'idées. Les fondations ne seront point érigées en personnes civiles; elles seront acceptées par les bureaux de bienfaisance qui en auront la nu-propriété: mais elles pourront avoir leurs administrations spéciales, composées au vœu de leurs fondateurs, et agissant sous la surveil lance et le contrôle des administrationscommunales de bienfaisance. Une transaction, voilà le vrai caractère du titre II pris daDS son ensemble. Il nous reste l'examiner dans quelques-uns de ses détails. L'article 69 reconnait et confirme le droit de créer des établissements et des œuvres de bienfai sance l'aide de fondations dues la charité privée. C'est la consécration du principe de liberté. L'article 70 reconnaît expressément le caractère d'oeuvres charitables aux écoles gratuites. Par une seconde disposition, non moins utile, il conserve ces institutions le caractère d'écoles gratuites encore qu'elles admettent des élèves payants, pourvu que ceux de cette catégorie soient en minorité. L'article 7 1 formule le système transactionnel de M. Notbomb. Les fondations, sont après l'au- semblauce de cetteopinion, c'est que lesTempliers, qui avaieut fait construire leur monastère dans le faubourg, en 1127, déclarèrent, par un accord fait entre eux et les échevins de celle ville, en l'année 1226, libérer ces derniers du paiement des rentes qui appartenaient la maison du Temple, et qui étaient affectées sur la Halle d'Ypres. Or, comme lors de cette déclaration, la partie de la Halle, l'orient de la tour, n'était point encore achevée et qu'ainsi les Templiers n'ont pu, en 1225 libérer le magistrat de rentes qui auraient été fournies pour élever un édifice dont la construction n'a été terminée que vers l'an 1 23o, et qui exigeait des dépenses considérables, il paraît hors de doute que ces memes rentes ont été hypothéquées sur la Halle qui a été remplacée par celle qui existe encore aujourd'hui. Nous croyons avoir prouvéd'une manière évidente, que l'on a commencé bâtir le beffroi en l'an 1200; que ce beffroi étant construit, on a jeté les fondements de l'aile gauche de la Halle, tirant vers l'orient, jadis connue sous la dénomination de vieille Halle que, vers l'an i23o, celle-ci a été achevée; enfin, que la construction de l'aile droite tiraut vers le couchant, et que l'on appelait la nouvelle Halle, a été commencée en 1286, et qu'elle était terminée en i3o4. (Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1