2 NAISSANCE D'UN PRINCE IMPÉRIAL. uni a naja.» Dans la noit du i3 an i4 un vol a été commis an préjudice du coltivateur J. Ampe 'a Boesinghe; des voleurs ont pénéiré dans sa cave et ont enlevé quelques comestibles- Il parait que les auteurs de ce vol sont inconnus. Le i3 mars 0D iuceodie, dont jusqu'ici on ignore U cause, a détruit un bois de sapins siloé en la commune de Passcbendaele. Les pertes sont évaluées 1080 fr.; rien n'était assuré. Le mouvement de l'état-civil de Thielt jusqu'au Ier mars se présente comme suit: nais sances 54, décès 45. De touteslesindustriesquisesont développées en Belgique depuis nn siècle, celle du journalisme a réalisé les progrès les plus surpreoants. En 1756, dos neuf provinces actuelles ne possédaient que cinq journaux, dont deux flamands, et une revue. Aucun de ces journaux n'était quotidien. En 1789, elles en comptaient sept,en 1801, huit, en i8i5, onze, en 1815, quatorze, en 1833, seize, en i83o, vingt-huit, en i84s, soixante-uD, et en mars 1856, deux cent quarante- quatre, toujours en y comprenant les revues pério diques. De ces 244 journaux, 46 sont écrits en langue flamande. En 1822, le plus grand format n'égalait pas celui de la Gazelle de Bruxelles d'aujourd'hui cette remarque s'applique h' tous les journaux d'Europe, hormis ceux de Londres, Ainsi, le Jour- nal de l'Empire, avant i8t4, coûtant 80 fr., ne contenait que les trois quarts des matières renfermées dans la Gazelle de Bruxelles. Notons que les journaux actuels font des dépenses beaucoup plus fortes que celles de leurs devanciers, tant pour les nouvelles politiques que pour les renseignements commerciaux. Les journaux d'il y a trente ans ne trouveraient plus de lecteurs aujourd'hui, tant ils paraîtraient arriérés et insipides. Remarquons en outre qu'a cette époque peu reculée, les nouvelles de Paris n'arrivaient qoe le troisième jour Bruxelles, et que les journaux de cette dernière ville, distribués seulement dans les chefs-lieux de canton (la poste rurale ne fonctionnait pas, puis qu'elle date de i836), n'arrivaient que le troisième ou le quatrième jour aux confins de notre petit pays. Cependant, les abonnés se plaignent encore de ne pas recevoir leur journal assez vite et de ne pas y trouver tout ce qu'ils y cherchent! Noos nesavons ce que le progrès leur réserve, mais on peut leur dire, pour le moment, qu'ils se montrent difficiles. Le Moniteur français confirme la nouvelle donnée par les dépêches télégraphiques de Berlin annonçant que la Prusse avait été invitée prendre part aux Conférences. Les plénipotentiaires prus siens désignés par le roi Frédéric-Guillaume soDt M. le baron de Manteuffel, président du conseil des ministres, et M. le comte de Hatzfeld, ambassadeur h Paris. A défaut de renseignements précis, les cor respondants de journaux continuent il recueillir les bruits qui circulent sur les travaux.des plénipo tentiaires. Ils en concluent qu'il n'y a aucuu doute h concevoir sur le résultat heureux de l'œuvre diplomatique, bien que quelques retards poissent être apportés la signature du traité de paix, a cause de la longueur des éludes b faire pour régler et formuler les points sur lesquels on s'est déjk mis d'accord en principe. On lit dans le Morning-Post, du i5 mars: Nous croyons que les travaux de la conférence tirent rapidement leur fin et que sous peu nous aurons annoncer qu'un traité de paix définitif a été signé. On a expliqué hier soir b la Chambre des Com munes que la Conférence, siégeant b Paris, s'est réunie dans le but distinct de conclure une paix entre certains belligérants et qoe, par ce fait, les parties nécessaires a cet acte étaient 1 Angleterre, la France, la Sardaigoe et la Turquie d une part, et la Russie d'autre part. Aux représentants de ces États, se sont joiots les plénipotentiaires de l'Autriche qui la représentent en sa double qualité d'alliée défensive de la Turquie et de médiatrice entre les belligérants. Nous sommes dans le vrai en supposant que la Conférence a maintenant réussi dans sa mission et qu'elle est tombée d accord sur toutes les conditions de la paix. La preuve en est que la Prusse vient d'être enfin formellement invitée b la Conférence, non pas pour négocier un traité, mais pour accéder au résultat des négo ciations entre les puissances qui sont intéressées dans la question. Unarrêlé impérial, endatedu 12 mars, porte: Art. 1". Les anciennes monnaies de cuivre cesseront d'avoir cours légal et forcé, savoir Les pièces d'un liard et de deux liards et les pièces d'un centime b la tête de Liberté, le 1" juillet prochain Les pièces d'un sou et de deux sous et les pièces de cinq et de dix centimes la tète de Liberté, le 1" octobre suivant. Art. 2. Jusqu'aux époques ci-dessus fixées, ces monnaies seront reçues en payements de droits et de contributions publiques, on échangées successi vement contre d'autres espèces aux caisses et sui vant le mode et les proportions déterminées par l'administration. L'afHuence du public b l'Hôtel-de-Ville était telle, dimanche, pour voir le berceau impérial, que la queue qui a dû être organisée, faisait le tour du vaste palais municipal. Les sergents de ville ne permettaient, du reste, aucune faveur; chacun entrait h son tour. Ce n'est que de deux 'a trois heures que l'entrée a eu lieu pour les personnes munies de billets. 11,000 personnes ont été admises. Le Moniteur français publie le décret de réor ganisation de l'escadron des Cent-Gardesa cheval qui, dit l'art. 1", est affecté la garde de notre personne (l'Empereur), h celle de l'Impératrice, notre bien-aimée épouse, et h celle des Enfants de France. Il sert, en conséquence, d'escorte aux personnes ci-dessus désignées toutes les fois que l'Empereur l'ordonne, et il est exclusivement chargé de fournir les postes et factionnaires placés l'intérieur des palais impériaux. Cet escadron est composé de 10 officiers, dont un chef d'escadron ou capitaine commandant; 12 sous-officiers, 16 brigadiers, io5 gardes et 5 trompettes. Il aura la droite sur tous les autres corps de l'armée. Un règlement spécial détermi nera la tenue du corps. Le service des écuries sera fait par cent cavaliers choisis parmi les hommes de bonne volonté dans tous les corps de cavalerie de l'armée. La solde est de 8000 fr. par an pour le chef d escadron; 55oo pour le capitaine commandant; 5ooo pour le capitaioe en second; 4ooo pour les lieutenants; 35oo pour les sous-lieutenants; 1200 fr. poor les simples gardes. C'est samedi une heure du matin que l'Impé ratrice a senti les premières douleurs, et, b partir de ce moment jusqu'à celui de la délivrauce dimanche, trois heures un quart, S. M. a éprouvé par intervalles des souffrances très-vives, que venaient interrompre des heures de soulagement. Pendant tonte la journée du samedi et la nuit qui l'a suivie, les médecins de S. M. sont restés auprès d'Elle. L'Empereur plein de sollicitude pour l'Impéra trice, 1 affermissait et la consolait de ces souffrances par lesparoies les plus tendresqu'il pouvait trouver. Il lui disait que les églisesélaient remplies de fidèles qui priaient Dieu pour sa délivrance et que tout Paris pensait b Elle, en faisant les vœux les plU3 ardents. Enfin, dimanche matin b trois heures moins quelques minutes, les souffrances de S. M. ont pri3 un caractère si vif, que l'on a cru pouvo.r faire entrer dans la chambre impériale les princes et |es grands dignitaires de l'Empire pour les rendre témoins de la naissance de l'Enfant Impérial. A trois heures un quart le Fils de b rance est venu au monde. Après la messe impériale, daos la chapelle du palais des Tuileries, a eu lieu l'ondoiement du Prince impérial. Toutes les places des bas-côtés et des tribunes étaient réservées pour les grands dignitaires et pour les personnes de la maison de Leurs Majestés. Près de l'autel, du côté de l'évangile, étaient placés LL. EE. Mgr. le cardinal Dupont, arche vêque de Bourges; Mgr. le cardinal Gousset, archevêque de Reims; Mgr. le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux Mgr. le cardinal Morlot, archevêque de Tours, et près de LL. EE. M. Legrand, curé de S'-Germain l'Auxerrois, paroisse impériale. Vis-b-vis, du côté de l'-épître, siégeait Mgr. l'évêque de Nancy et de Toul, premier aumônier de l'Empereur, assisté de ses chapelains. A11 milieu du sanctuaire, devant le fauteuil de l'Empereur, on avait dressé, sur un second tapis blanc, une table recouverte d'une draperie blanche, qui portait un magnifique baptistère en vermeil avec ses accessoires. On remarquait dans la chapelle, d'un côté, LL. Exc. les amiraux et maréchaux de France, et autres hauts dignitaires, grands-maîtres de la maison impériale et maîtres des cérémonies; de l'autre, S. A. I. la princesse Mathilde, Mm° la grande-maîtresse et les dames d'honneur de S. M. l'Impératrice. Vers midi et demi l'Empereur. A la suite de Sa Majesté sont entrés les membres de la famille impériale, les ministres, le président du Sénat, le président du Corps législatif, le grand chambellan, le grand-maître des cérémonies. Mgr. l'évêque d'Adras a célébré la messe. Après l'Évangile, M. l'abbé Déplacé, prédicateur de la station qnadra- gésimale la cour, est monté en chaire, et a pris pour texte ces paroles de l'Évangile: Benedictus qui penil in nomine Domini, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. A l'issue de la messe, le Prince nouveau-né a été amené avec le cérémonial prescrit. Arrivées près de 1 Empereur, les dames gouver nantes ont disposé l'Enfant impérial pour recevoir l'eau sainte. Alors, S. M. l'a présenté Mgr. l'évêque, son premier aumônier, revêtu d'une chape blanche, avec la mitre et la crosse. S. G., assistée de M. le curé de Saint-Germain-l'Auxerrois, en ruoselte et en élole, a pris l'eau baptismale dans un vase d'or, et l'a versée sur la tête de l'enfant en prononçant les paroles sacramentelles au milieu de l'attention et du recueillement de l'assemblée, puis a entonné immédiatement le Te Deumqui a été continué par les choristes de la chapelle impériale, avec accompagnement d'orgue et de harpe. On a enlevé le baptistère de dessus la table placée au milieu du sanctuaire, et M. le curé de Saint-Germain-l'Au xerrois a apporté les deux registres sur lesquels était dressé i acte d'ondoiement de napoléon- eugene-louis-jean-joseph fils de france. Sa Majesté a reçu des mains de M. le curé une plume et a signé sur les deux registres. Immédia tement après Sa Majesté, odi signé S. A. le prince Murât, S. Exc. le duc d'Albe, Son Exc. le maréchal Vaillant, ministre de la guerre; Son Excellence M. Troplong; président du Sénat Son Exc. M. le comte de Morny, président du Corps législatif. Le Te Deum fini, Mgr. l'évêque offi ciant a dit 1 oraison d'action de grâces, puis on a

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2