No 4,015. 39rae année. Jzir - dJOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, G"J- '-*• uïïjstrrsy? ,T «„.cb. 1LA fit IL IL'A a>»T»i&a8» PRIX D'ABONNEMENT. CHEMINS DE FER y près, H 0^ 0^ JB JR |H d'Ypres Courtrai, Par la posteH gT® ||^V flft Wk H H H de Poperiughe 20 miaules plus On s'abouue Ypres cliex D. LAMBIN H H^n &|9 OV 3 B &JÈ a on 3 9B B 8 hR, °e Courtrai Ypres et Poperinglie, MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue W" r WW H W~ U If MM M 8 8 MM 7-4°, de près ia p^nd-PUc". g II W| l^m BP I^M I li I I De Courtrai MouscronTournai et Le Propagateur paraît le Mfc.KOKt.LiI L]llej 7_0 la_50 i_35, 6—15. et le SAMEDI n heures du soir. i 7??. S S, 22 Mars. Il y a un jour clans la semaine, qui s'appelle le Dimanche, le jour cluSeigneur. Les Chrétiens l'ont substitué comme jour de fête au sabbat des Juifs et cela dès les temps apostoliqueset dès lors ils en donnaient la raison ils fêtaient ce jour là, en mémoire de la Résurrection de Jésus- Christ, en mémoire du miracle incroyable qu'il faut absolument croire pour être Chrétien. Nous remontons ainsi de dimanche en dimanche jus qu'à ce dimanche de la Pentecôte où les fidèles étaient réunis en prières, cinquante jours après ce lendemain du Sabbat de la Paque, premier dimanche, jour de la Re'surreclioD. Se figure t on l'audace de ces gens-là faisant célébrer par l'institution d'une fête solennellerevenant chaque semaine, la résurrection d'un mort, sur le lieu même où ce prodige se serait, selon eux opéré. Et des milliers d'hommes qui peuvent vérifier par eux-mêmes la réalité ou la fausseté du fait, célèbrent cette fête Dans la conver sion du monde la foi au Christ, il y a trois choses incroyablesdit St-Nuguslin. Il est incroyable que le Christ soit ressucité. Il est incroyable que le monde ait pu le croire. Il est incroyable que ce soit un petit nombre d'igno rants qui aient persuadé ce fait même aux savants. De ces trois choses incroyables, ceux qui disputent contre nous refusent de croire la premièreils voient la seconde de leurs yeux et ils ne peuvent dire comment elle s'est faite moins d'admettre la première... Si l'on ne croit pas au miracle de la Résurrection, le plus grand miracle pour nous c'est que la terre y ait cru sans miracle. 1)11 .JOURNALISME* VI. (Fin.) L'opinion publique n'est rien autre chose que l'acceptation par l'humanité toute entière de la souveraineté de la Religion. Voilà ce que nous disions dans notre dernier paragraphe. Car l'opi- FAITS REMARQUABLES RELATIFS A L'HISTOIRE I)|: Suite. Voir le n4i011 d" Propagateur. II. Quelles sont les causes qui ont donné lieu la construction de la Halle aux Draps, Ypres, dans des proportions aussi vastes Après avoir été détruite, en 880, par les Nor mands, qui, dans la fureur qui les animait, sacca gèrent tant de villes, Ypres, que Btizelin croit avoir existé dès le cinquième siècle, s'était peu peu relevé de ses cendres. Baudouin- le-Chauve, comte de Flandre, la répara, la fortifia, et la munit d'uu châteauengo2.Arnould, son successeur, l'agrandit, ainsi que Baudouin-le-Jeune, dont le règne vit éclore la fabrication de draps et d'autres étoffes; Robert-le-Frison l'embellit; en 1127, elle fut mise dans un état respectable de défense par Guil laume d'Ypres. Elle fut encore agrandie, et en partie entourée de murailles, par Thierri d'Alsace, en 1138 le comte Ferrand l'entoura, en i2i4,de larges fossés et de remparts. De ces agrandissements Daquireut les faubourgsqui deviurent.dans la suite, bien plus étendus que la ville même; déjà l'on avait construit, dans ces faubourgs, des églises Dion publique, prise dans ce sens général, est la manière de voir de tous les hommes sur des cas particuliers qu'ils apprécient du point de vue d'une Loi morale qui leur est commune tous, parce qu'elle règle les rapports essentiels de l'homme avec ses semblables, avec la nature et avec Dieu. Cette Religion universelle, laquelle les hommes mêlent accidentellement bien des erreurs, n'en subsiste pas moins comme le principe de tout rapport social entre les hommes elle est la raison d'être de la Société. Dans ce sens général, l'opinion publique, acceptation d'une loi morale universelle, est donc, comme nous le disions, partout et toujours identique elle-même. Dans ce sens général, encore une fois, il n'y a pas une opinion publique anglaise et une opinion publique belgeune opinion publique ancienne et une opinion publique moderne. Il y a une opinion publique humaine basée sur l'acceptation d'une loi universelle recon nue comme souveraine par toute l'humanité. Le journaliste donc qui nierait par exemple l'existence de Dieu en voilant sa négation sous la phraséologie du panthéisme, ou bien la morale du sacrifice en préconisant le plaisir comme mobile et but de nos actions, ou qui attaquerait le principe d'autorité en se faisant un idéal de l'an-archie, le principe de la famille en ridiculisant la sainteté du mariage, le principe de la société en déclamant contre la propriété, ce journaliste, en se prétendant l'organe de l'opinion publique, serait un menteur et un faussaire; par ses extravagances criminelles il se placerait hors l'humauité puisqu'il se placerait hors la loi qui fait que l'humanité existe. Or faut- il être un Prudhon pour nier ainsi la raison d'être de l'humanité? Hélas! parcourez les trois-quarts de nos journaux européens, et vous trouverez daos les articles de fond, dans les entrefilets, dans les nouvelles même, presque autant que dans les feuilletons, le délire anti-social, anti-humanitaire, anti-religieux de Proudhon moins la franchise dans l'audace. paroissiales, des hôpitaux et des cloîtres; les étran gers y refluèrent et s'y fixèrent; enfin, Ypres jouissait, dans le douzième siècle, d'une renommée bien méritée; et ce n'est, certes, pas sans raison, qu'un poète, s'est exprimé en ces termes Florenle lanificio Sceculo salutis duodecimo Florebat Ypra. Prœ cceleris florentissima Marte vigens, opibus potens, Circuita ampla, populo frequens, Exteris tam timendaquam stipenda. Nous essaierons, maintenant, de donner une idée des motifs que les Yprois ont pu avoir de construire cette Halle immense. La manufacture de draps et celle d'étoffes de serge, qui succédèrent immédiatement la filature de la laine, étaient déjà, au commencement du douzième siècle, en vogue Ypres, et les habitants, qui étaient, en grande partie, drapiers et tisserands de serges, sentirent enfin le besoin de se construire un édifice assez spacieux pour y réunir tout ce qui avait rapport leurs manufactures; il fut élevé aux frais des habitants en général, comme nous l'ap prennent nos annales manuscrites. On avouera, sans peiue, que ces habitants devaient, déjà alors, avoir amassé des richesses considérables par leur négoce, pour qu'ils pussent faire face aux dépenses Après la morale universelle, le principe le plus large de souveraineté qui existe parmi les hommes, c'est le principe national. Le lecteur pressent déjà que nous allons établir que s'il y a pour tous les hommes une opinion publique humaine, il y a en outre pour chaque peuple une opinion publique nationale, qui ne peut être contradictoire la première dans une nation douée de vie, mais qui se particularise dans une appréciation spéciale des droits et des devoirs d'un peuple pris part. Quelle est donc la nature du principe national? telle est la question qui nous reste traiter. D'ordinaire, pour expliquer ce qui fait que les hommes forment une cité, un peuple une nation, on ne tient compte que des circonstances qu'on peut appeler matérielles, des circonstances d'habitations, d'intérêts, de langage, de coutumes. Ces similitudes ne suffisent cependant pas pour constituer une na tionalité: on connaît un grand nombre de popula tions qui, dans des positionssemblables, étaient et sont encore séparées en plusieurs peuples hostiles. La nationalité produit d'ordinaire ces circonstances mais elle n'eu résulte pas. C'est par l'union des volontéset des actes que les hoinmessont réellement en société; or ils ne peuvent vouloir et agir eu commun qu'en acceptant une même règle de leurs volontés un même but leur activité. Une nation, c'est une société d'hommes poursuivant pendant plusieurs générations un même but ce but est le principe de la nationalité. Pour la France, par exemple, naissant comme nation le jour où les évêques des Gaules acceptent le Roi des Francs, comme chef delà chose militaire (dux rei militaris) condition qu'il soit baptisé et qu'il purge le pays des visigoths Ariens; pour la France, cette fille des Eveques, des apôtres, des envoyés elle sera une Dation missionaire, poursuivant chez elle et pro pageant au dehors la réalisation politique des prin cipes catholiques. Le peuple Français, ayant été presque en tout temps, saufdecourtes remettences, que la construction de cet édifice exigeait; on peut juger jusqu'où allait la profusion des citoyens de nos Flandres, dès qu'il s'agissait de la chose publique, par cette quantité de grands ouvrages que toutes nos villes entreprirent presque la-fois. L'étonnement qu'inspire d'abord la vue d'un bâtiment construit sur des proportions presque gigantesques, cessera, lorsque l'on connaîtra quel usage étaient destinées les différentes parties qui le composent. L'étage principal contenait les métiers des tisse rands de draps et d'étoffes de serge le nombre de ces métiers était considérable, et s'accrut tellement, dans la suite, que les tisserands qui ne pouvaient y être admis, en plaçaient chez eux, soit dans la ville, soit dans les faubourgs. Gramaye cite une lettre patente de l'an i5r4, qui prouve qu'il y avait alors quatre mille métiers de drapiers Ypres. Nous savous, d'ailleurs, qu'à la foire du mois de Mars de la même année, il a été vendu 34,720 pièces de draps. Le même auteur ajoute qu'en son temps, il existait encore peine, Ypres, cinq cents métiers depuis lors, les guerres, les troubles et le départ des artisans ont tellement diminué le nombre de ces métiers, que, vers le dix-septième siècle, il ne s'en trouvait plus que tiès peu daus cette ville, jadis si populeuse, si riche et si marchande. [Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1