2 fidèle son but Dational,a un passé de gloire, une tradition morale, nne fonction politique accomplir chez lai et par toute l'Europe, qu'il ne peut aban donner sans se renier lui-même. Il a en un mot un but national si bien défini qu'il est comme la conclusion de sod histoire, but immense et sublime qui se résume dans trois mots, dont des misérables ont bien pu abuser, mais que nul esprit de parti réactionnaire ne pourra jamais effacer da coeur de celte nation généreuse Liberté Égalité Fraternité, car en France: Christus vincil, Christus régnât, Christus imperatLe moyen- âge et la Révolution ont en France le même cri, la même devise. Voilà pourquoi la nation Française subsiste depuis quinze siècles. Or, dans cette nation missionaire da Christ et de la Liberté fille du Christ, que peut-être l'opinion publique nationale, sinon l'acceptation de la souveraineté du principe Catholique et Libéral? Tout journaliste qui lb romp avec la Foi ou avec la Liberté, n'est certes point un organe de l'opinion publique: il est, selon les temps, un Père Duchêne de la démagogie impie, ou un flatteur servile des Bourbons restaurés, ne sachant lire dans l'histoire de la Révolution que les crimes d'Hébert ou de Marat. Que nos lecteurs tirent maintenant la conclusion de tout ce travail. Qu'ils se demandent quelle est l'orgine de la nationalité Belge; quel a été, du jour où les moiues bénédictins ont appris nos pères b connaître Dieu, b cultiver la terre, b vivre paisible ment de leur industrie dans des habitudes d'ordre et d'économie, quel a été le but d'activité de ce peuple de bourgeois, passionné pour le travail et les franchises communales, parce qu'il a été fait ce qu'il est dans une Communauté de moines. Et alors nos lecteurs distingueront sûrement entre l'opinion individuelle de quelques rêveurs, l'opi nion courante des servîtes du parti dominant, et la véritable opinion publique belge qui ne peut être essentiellement autre aujourd'hui qu'au temps de Jacques Artevelde. Et alors encore, nos lecteurs se demanderont où sont en Belgique les Journalistes magistratsdictant avec autorité leurs arrêts aux gouvernants et aux gouvernés,parce qu'ils parlent au nom du sens commun, manifesté sincèrement par l'opinion publiquereligieuse et nationale. JSJJlUOinj/O ADfiaîLJL» Il y a huit jours, nous félicitions notre ville de la reproduction fidèle qu'un de ses enfants venait de lui donner de son incomparable monument, les Halles, Hôtel-de-fille. Nous apprenons avec satisfaction que la rapidité avec laquelle s'enlève le tirage de cette gravure a encouragé le jeune artiste b compléter son œuvre en entreprenant, dans la même dimension, les trois autres vues principales de notre cité pittoresque. La seconde planche sera bientôt achevée. Dans ce pendant b sa vue des Halles, M. A. Leroy montre, comme graveur, une fermeté de touche qui justifie toutes nos espérances sur l'avenir de son talent. Le 3' bataillon do a* de ligne, en garnison en notre ville, en partira le 5i de ce mois pour Hasselt. Hier au marché de Poperinghe le hooblon s'est vendu de fr. 6i b 62 les 5o kil. Samedi est décédé b sa campagne, b Gheluvelt, M. Yves de Laveleye, b l'âge de 88 ans. Retiré de la carrière administrative, dans laquelle il avait occupé pendaot 5o ans des emplois grateits, il avait consacré les dernières années de sa vie b l'amélioration d'un sol improductif que ses efforts persévérants ont renda b la culture. Par arrêté royal du 20 février, il est alloué a la province de la Flandre occidentale un subside de g5,519 fr. 82 c. en faveur de l'instruction primaire dans celte province, exercice t856. Sénat. Séance du 18. L'ordre du jour appelle la discussion des articles du projet de loi relatif aux extraditions. M. Van Schoor. Je partage avec les auteurs du projet de loi l'opinion qu'il faut autoriser 1 extra dition contre celui qui attente b la vie d'un Rot, aussi bien que contre celui qui attente b la vie d un particulier. Mais je ne puis admettre qu'on confonde dans un texte vague les assassins avec les réfugiés politiques. Je consentirais b l'extradition d'un Pianori, je ne voudrais en aucun cas consentir a celle d'un Victor Hugo. Il appartient b la Belgique, issue d'une révolution, moins encore qu'à tout autre pays, deconsacrer un pareil principe. La législation de 1835 était suffisante; pas un ministre, pas une cour de justice ne se fût refusée b l'extradition d'un Fiescbi, d'un Alibaud, d'un Pianori. Le souverain, dit-on, est placé, quant b la com plicité, dans une situation moins favorable que celle du dernier de ses sujets; mais c'est l'a une consé quence rigoureuse de sa qualité de souverain. Lorsque des hommes modérés comme les honorables MM. Devaux et Lebeau ont rejeté un projet de loi tel que celui qui nons est soumis, il doit m'être permis, b moi qui me suis opposé aux lois restrictives delà liberté de la presse, de refuser également mon adhésion; je voterai contre. M. de Sélys Longchamps. Parle dans le même sens. M. Forgeur. L'honorable ministre de la justice a déclaré devant la Chambre des Représentants que le projet de loi est inutile. Par quelle tarentule a-t-il donc été piqué pour présenter un projet de loi qui pourra lui valoir les faveurs des gouverne ments étrangers, mais qu'il a avoué lui-même, en termes formels, n'avoir aucune raison d'être? Supposez que le coup d'État du 2 décembre n'ait pas réussi; supposez que l'homme qui n'a pas même reculé devant les mitraillades du peuple ait succombé dans cette tentative comme il avait suc combé dans d'autres tentatives, et qu'il soit venu demander un asile en Belgique: vous n'auriez pu lui refuser l'hospitalité. Pourquoi donc cette inéga lité de traitement? Pourquoi ne voulez-vous pas que toutes les victimessoientégalesdevant votre loi? Encore une fois, il y a quelque chose de dangereux dans cette loi. On vous a demandé avec raison ce que vous feriez contre les victimes d'une insurrec tion, par des réfugiés, par des proscrits qui ont lutté au grand jour, qui se sont servis pour reconquérir leurs libertés des armes qu'on avait employéés b les leur ravir? Nous laissons nos lecteurs a apprécier les ignobles violences de langage de M. le Sénateur Forgeur. Nous appelons seule ment leur attention sur la prédilection de tous ces hommes pour la cause de la révolte et de l'insurrection. M. Nolhomb, ministre de la justice. Je regrette que l'honorable M. Forgeur ait cru devoir se faire le plagiaire, lui qui ne devrait être le plagiaire de personne, des plaisanteries équivoques que l'on m'a prodiguées daos une autre enceinte. Je regrette qu'il se soit livré b des insinuations sans fondement, en prétendant que je m'étais laissé tenter par l'appât de distinctions honorifiques. Cette insinua tion tombe d'elle même; car ce n'est pas le ministre de la justice, mais le ministre des affaires étrangères qui signe les articles d'extraditions. L'honorable M. Forgeur a montré une défiance exagérée b l'égard de la magistrature étrangère; je ne pais attribuer qu a la chaleur de l'improvisation l'énergie de ses expressions, et je crois qu'en y réfléchissant il sera le premier b regretter l'incul pation qu'il fait peser sur la magistrature des pays voisins. Je regrette également que l'honorable M. Van Schoor ait cité le nom d'un poêle illustre. Jamais uo proscrit tel que Victor Hugo ne tombera sous l'application de la loi; car jamais il ne se rendra coupable de provocation b la mort d'un souverain, L'allusion de M. le ministre a la personne de M. Vor Hugo est excellente parce quelle rappelle ce réfugié ses devoirs. M. le baron d'Anethan. Les reproches qu'on a adressés, tant dans cette enceinte que dans l'autre Chambre, b M. le ministre de la justice, doivent tomber sur le cabinet tout entier, qui revendique l'honneur d'avoir présenté collectivement le projet de loi. Cette présentation est-elle réellement op portune? Du moment où il y avait conflit entre différentes cours, il appartenait au gouvernement de trancher une question de cette importance. Le discours de l'honorable M. Forgeur est une nouvelle preuve de la nécessité qu'il y avait de présenter le projet de loi, car l'interprétation qu'il donne b la loi de 1833 est contraire a l'esprit qui y a présidé. L'orateur établit qu'en matière de complicité le souverain ne peut être placé dans une situation plus défavorable que celle du simple particulier. La loi trouve assez de garanties dans la responsabilité du gouvernement et l'avis des cours de justice. L'article unique du projet de loi est mis aux voix et adopté. Il est procédé au vote par appel nominal sur l'ensemble du projet: 36 membres répondent b l'appel; 23 répondent oui, 12 non, un (M. Seutin) s'abstient. Ont répondu non MM. de BerghCoppyn, Favereau, Forgeur, Jamar, Lauwers, Laoureux, Michiels, Loos, Robert, de Tornaco, de Sélys— Longchamps et Van Schoor. Sur la proposition de M. le président, le Sénat s'ajourne ensuite indéfiniment. aiîaiâaiiiajïST- Une dépêche télégraphique annonce, sous la date de Douvres, lundi 11 heures 58 minutes du soir Le Roi des Belges est arrivé b 11 heures 45 minutes, elest descendue b l'Hôtelde lordIVarden, où S. M. et sa suite passeront la nuit. S. M. et sa suite quitteront Douvres demain et partiront de la station de Sricklayers's Arms, par un train spécial, b 11 heures i5 minutes du matin. Lord Camoys, lord in wailing de la Reine, et l'honorable capitaine Dudley de Ros, e'cuyer dn prince Albert, s'étaient rendus b Douvres pour y recevoir S. M. b son débarquement. - Samedi dernier, un garçon de i4 ans, nommé Pierre De Mey, est devenu b Wulveriugbem, près de Furnes, la victime de son imprudence: étant monte furtivement au moulin du sieur Ange Ver- ,1 pendant que le meunier était descendu, il s est trop approché des engrenages, qui l'ont saisi et lu. on. écrasé la tête. La mort a été instantanée. On écrit d'Anvers, 18 mars: Hier vers six heures du soir, une voiture escortée P" la gendarmerie traversait au grand trot des chevaux la place de Meir. Elle était précédée d'une "g> ante dans laquelle se trouvait UD 0fficjer parquet e. suivie d'une foule assez compacte. Le pu ic était mingué en voyant ce singulier cortège et chacun s tnterrogeait pour en avoir l'explication. - n venait d'opérer b Brasschaet l'arrestation un individu, auquel ses exploits grossis par la crédulité, ont fa.t en peu de temps une grande renommee. En un mot, Jefke de stryker était conduit, sous bonne garde, b la prison civile..On par e assez graves accusations qui seraient b sa charge. L instruction de cette affaire se poursuit.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2