Voici les réflexions de l'Univers La paix nous a été annoncée hier. Quand le canon en a donné la nouvelle, toute la population était dans les rues et sur les promenades, jouissant d'une magnifique journée de printemps. Paris offre un spectacle incompatible par ces jours de diman che où le soleil soorit. Ces grandes lignes de palais et de maisons superbes, ces équipages sans nombre, cette foule paisible et parée, ces joyeux enfants, tout peiot la force et la prospérité d'un people aimé de Dieu. C'était le spectacle de Paris hier, pendant que le soleil faisait épanouir les bourgeons, et que le canon faisait épanouir les cœurs. On voyait aussi la brutalité de l'ingratitude humaine. A travers cette foule heureuse et libre, passaient des bommes en habit de travail, chargés de poussière, tachés de plâtre, déguenillés, couverts de boue attelés comme des bêtes de somme d'ignobles chariots et traînant des pierres pour le compte de quelques philosophes dont le canon de Crimée n'a pas troublé les entrailles, et dont le canon de Paris fait monter les rentes. Que doivent- ils h la Providence, ces philosophes heureux? Deux cent mille hommes sont morts pour leur acheter la paix; mais eux, ils ont payé l'impôt, et ils illumineront ce soir. Ils nedoiveot rien Dieu ni aux hommes, et ils fout travailler leur maison le dimanche.Si les ouvriers sont las, ilsont le lundi En vérité, pourtant, Dieu ne s'est pas montré dor envers la France, et personne n'a sujet de l'accuser de rigueur. Le Dimanche des Rameaux, le canon a annoncé la naissance du prince impérial et l'heureuse délivrance de l'Impératrice: c'est un gage de durée dans le gouvernement, c'est-b-dire le bien fait le plus nécessaire aux pays attaqués par l'esprit derévolutioo. Le Dimancbede Quasimodo, la fin de la sainte quiuzaine, un nouveau décret de Dieu fait entendre au monde la parole du Christ ressuscité Pax vobisUne paix difficile est conclue après une guerre glorieuse, et le beau rameau de la paix s'unit aux palmes guerrières pour ombrager le berceau impérial. Notre armée va rentrer. Cet enfant, né sous de si heureux auspices, semble venir pour nous rendre nos propres enfants. De son côté, l'Union consacre les réflexions suivantes sur l'événement du jour. M. Laurentie, interroge l'avenir pour signaler les besoins nou veaux qui naissent de la situation faite b l'Europe par le traité de Paris Plus d'une fois nous avons dit que la paix appelle plus de vertus que la guerre. L'énergie de la guerre est facile; l'énergie de la paix l'est beaucoup moins. La paix se prête a tout ce qui amollit les âmes, b tout ce qui énerve les caractères, b tout ce qui relâche enfin le lien social. C'est pourquoi la paix est peu propice b la liberté politique; elle l'est bien plus aux révolutions. La paix apparemment ne sera pas l'immobilité; ce serait la mort. La paix a son activité, activité morale et puissante, qui est le signe de la vie. C'est par les idées que se manifeste cette sorte d'énergie; elle n'agit pas seulement sur les choses matérielleselle agit surtout sur l'intelligence. Une ère nouvelle s'ouvre devant nous, une ère de paix générale, où la pensée humaine doit avoir la liberté de son expansion, si l'on ne veut pas que tout le bienfait de la paix aboutisse b l'inertie des âmes. Il n'y a jamais eu chez les peuples libres de gouvernement assez fort pour réprimer longtemps la liberté b l'intérieur sans donner de gloire au dehors. C'est Louis-Napoléon qui a dit cela. On pour rait ajouter que la gloire même ne suffit pas toujours sans la liberté; et dans tous les cas, la paix n'est pas l'immobilité des esprits; la paix est l'activité ordonnée, régulière et calme de la vie des peuples; c'est b ce titre qu'elle appelle I en thousiasme; c'est b ce titre qu'elle sera un bienfait pour la France et pour le monde. jaiSii'-n L>fl« Vu la proposition de M. le gouvernectr de la Flandre-occidentale; un atelier d'apprentissage et de perfectionnement pour la fabrication de tissus de lin et d'étoffes b pantalons sera érigé avec le concours de l'État, dans la ville de Courtrai. Par arrêtés royaux, en date du 01 mars, les subsides ci-après indiqués sont accordés pour travaux de voirie vicinale et d'hygiène publique aux communes dont les noms suivent Woesten 35o, Haringhe 800, Messines 5oo, Vormezeele 1,000. Des arrêtés royaux du 5i mars accordent les subsides suivants aux communes et aux institutions ci après désignées, pour la vente b prix réduit de denrées alimentaires aux ouvriers indigents Au comité de charité de Zantvoorde, 5o fr. Au comité de prévoyance de Clercken, 600 fr. A la société alimentaire de Langemarcq, 535 fr. ilJJJVLMJJLIJJS La cour d'assises de la Flandre Occidentale a commencé lundi l'examen des causes comprises daos la seconde série de la seconde session de i856. La première cause était celle de Louis Duplicy, âgé de 55 ans, ouvrier, né b Ledeghem et demeu rant b Halluin (France) accusé d'avoir commis des vols avec circonstances aggravantes au préjudice de la veuve Bloudeel, boutiquière b Roncq, et d'Auguste Poutre, boutiquier b Wervicq. Le jury ayant répondu négativement b la question posée par la cour, l'accusé a été acquitté. Chambre des Représentants. Séance du 1 Avril. M. Rogier (par motiou d'ordre) rappelle qu'en i846 les Chambres ont volé un projet de loi tendant b élever de 96 b 108 le nombre des membres de la Chambre des représentants, et de 4g b 54 le nombre des membres du Sénat. Cette mesure était prise par suite de l'accroissement du chiffre de la population. L'orateur dit que, depuis cette époque, la populatioa s'est accrue de plus de 3oo,ooo âmes. Le pays n'est donc plus suffisamment représenté b la Chambre. Il suggère b M. le ministre de l'intérieur l'intention de présenter un projet de loi modifiant la répartition des membres de la Cbantbre et d'élever le nombre de ces membres de 108 b 115. M. le ministre de i intérieur. Le recensement décennal n'est pas fait. Je me propose, avant la fia de la session, de déposer un projet de crédit pour procéder b ce travail. J'examinerai la question soulevée par M. Rogier. Je ne vois aucun inconvénient b présenter un projet de loi dans le sens de sa motion. Je crois aussi qu'il faut que la représentation nationale soit en rapport avec le chiffre de la population. La Chambre aborde son ordre du jour Discus sion du projet de loi relatif b la cession de l'em branchement du chemin de fer de Lierre b Contich. La sectiou centrale propose le rejet du projet. M. Osy se prouooee en faveur du projet de convention. Il ne peut comprendre l'opposition de la section centrale, car il est convaincu que les petits parcours ne devraient pas être exploités par l'État. M. Prévinairerapporteur, renouvelle ses objections contre le projet et insiste sur ce point que si l'Etat peut résilier le contrat, la compagnie a aussi cette faculté, et que, de la manière dont la résiliation est stipulée, elle est illusoire pour le gouvernement. M. Malou. Lors de la première discussion, on a fait des objections sérieuses. Le gouvernement en a tenu bonne note et a introduit dans la convention nouvelle toutes les améliorations indiquées; il n'y a donc rien b reprocher b M. le ministre des travaux publics. L'opposition actuelle n'est pas sérieuse. Après diverses considérations, M. Malou con clut b l'adoption du projet de loi, parce que le gouvernement a obtenu les modifications qu'on avait indiquées en novembre par la convention. Séance du 3 avril. M. Lelièvre (par motion d'ordreprie M. le ministre des finances de vouloir prescrire qu'il ne soit dressé aucun procès verbal du chef de la pêche la ligne en temps de frai- Pendant nombre d'années, elle a été tolérée sans opposition de qui que ce fût. Dans les pays voisins, ou la législation en cette matière a été réviséeil n est pas question de prohiber, en quelque temps que ce soit, la pêche a la ligne, qui ne peut donner lieu aucun inconvénient, et que, bien certainement, la loi future sur la pêche ne réprimera pas. L'ordre du jour appelle la suite de la dis cussion du projet de loi relatif a la cession du chemin de fer de Contich a Lierre. M. Van deD Peereboom s'oppose au projet de loiil craint des conflits par suite du droit de parcours accordé ci la Compagnie sur les lignes de l'État. Le gouvernement sera toujours dupe, selon lui, de ces conflits. Je crois, dit-il, que la convention proposée porte atteinte au pouvoir civil et administratifau profit du pouvoir occulte des sociétés anonymes elle constitue en outre un privilège en faveur d'une compagnie privilège qu'on refuse aux autres. Il est grand temps d'adopter un mode uniforme d'exploita tion des chemins de fer, car nous allons la dérive. L'exploitation de nos chemins de fer sera bientôt aussi compliquée que le tarif des douanes. Le moment est peut être venu d'exami ner la question de savoir s'il n'y aurait pas intérêt céder le chemin de fer de l'Etat l'industrie privée, sans attendre qu'il ne vaille plus rien. La Chambre n'étant plus en nombre, la suite de la discussion est renvoyée au lendemain. anirâiaiiiBia» Un iodividu qui cherchait b faire hausser le prix des grains, a été arrêté et conduit au bureau de police. Nous lisons dans l'Écho de Courtrai, du 4 avril On nous écrit de Bruxelles qu'une nouvelle destinée a porter la joie dans tous les cœurs belges, commence b se répandre dans la capitale. On dit, tout bas encore, mais enfin on assure qu'avant peu il y aura certitude officielle d'une situation inté ressante, qui relierait de plus en plus le trône a la nation. Les princes et princesses de la famille royale, qui habitaient le palais durant l'absence du Roi, sont retournés au château de Laeken dèsdimauche soir. Trois jeunes filles qui, il y a dix-huit ans avaient été inscrites dans les registres de l'état- civil de la commune de Joure (Hollande) comme étant du genre masculin, ont dû faire rétablir cette erreur afin de se soustraire b la milice nationale. Deux d'entre elles étant indigentes, elles ont été réhabilitées gratuitement; mais la troisième, la fille d'un paysan fortuné, a dû acheter sa préro gative de femme moyennant cinquante florins. On écrit de Calais, le 3t mars S. M. le Roi des Belges était depuis hier outres, avec l intention de s'y embarquer pour Oslencle, mais la mer était si houleuse et le vent si fort, qu'il y avait danger pour S. M. de vouloir aborder le port d'Oslencle. L'ami rauté conseilla donc au Roi cle prendre la route de Calais, comme la seule praticable et la seule

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2