tuois dans la presse anti-catholique, M. de halloux a défini le parti dont cette presse est l'organe le parti des hommes capables de tout et capables de rien. Cette définition leur est resté sur le cœur, et ils essaient aujourd'hui de s'en venger en com battant la candidature de M. de Falloux h I Acadé mie française. Ils en seront pour leurs frais d injures, car l'élection de M. de Falloux est assurée, en remplacement de son illustre ami, le comte Mole. On douoe de Turin les nouvelles suivantes de l'ex-reine des Français, Marie-Amélie S. M. a passé la Semaine-Sainte k Gênes avec toute sa famille, et elle n'a jamais joui d'une santé si parfaite. La population suivait ses pas h Gênes avec une curiosité respectueuse tout le monde voulait voir cette noble et sainte femme, éprouvée par tant de douleurs. Des lettres, des renseignements, qui arrivent de toutes les parties de la France, donnent la certitude que, partout, les récoltes en tous genres, se présentent de la manière la plus heureuse. Russie.Les catholiques avaient grande con fiance dans la modération, la loyauté et l'équité de l'Empereur Alexandre; cetteconfianceétait méritée. En voici des preuves. Un certain Skripitzyne directeur du département des cultes étrangers était généralement regardé comme le fléau des catholiques. Aussi longtemps qu'il occupait ce poste, ceux-ci n'auraient pu déposer leurs soup çons et leurs craintes. Or, Skripitzyne est déchargé de son emploi. Autre fait. Aussitôt que Mgr. Holowinski, arche vêque de Mohilew et métropolitain des catholiques latins eu Russie, fut mort, on demanda l'Empe reur ce qu'il fallait faire pour pourvoir son remplacement. On dit qu'il ordonna de réunir a Vilna les évêques catholiques pour qu'ils pro cédassent au choix du nouveau prélat, se réservant de présenter lui-même au Saint-Père le nom de l'élu du synode, de même qu'il avait dernièrement présenté dix noms pour autant d'évêchés, privés depuis longtemps de leur pasteur. Ces faits ont produit une grande impression sur l'esprit des catholiques et des orthodoxes les premiers v voient un commencement d'amélioration de leur position, les seconds s'aperçoivent qu'il ne faut plus persécuter les catholiques pour s'attirer la faveur de l'Empereur. Les choix faits par le nouvel Empereur ont reçu l'approbation générale. Angleterre. - Londres, t" avril. - Hier matin, quelques minutes avant dix heures, le lord- maire accompagné des shérifs, du porte glaive, du porte masse et du maréchal de la Cité, s'est rendu sur le balcon de pierre, devant le Man sion-House, sur lequel un dais couvert de velours cramoisi, avait été élevé. S. M. a donné lecture de la dépêche donnant avis de la signa ture de la paix manquera en France. Pour ma partje ne peux pas me faire l'idée qu'il n'existe plus. Tel était ce chef de bataillon qui recommandait ses amis de mettre leur espérance en la Sainte-Vierge, pour la vie et pour la mort. Nous trouvons dans le recueil la lettre d'un autre officier, qui envoyait un amputé l'Imitation de Jésus-Christ. La lettre est digne du livre, et l'ascète n'a pas mieux parlé que le soldat, ni pénétré plus avant et plus sainte ment dans le mystère de la douleur T Tout, Jaus la religion, nous montre la souffrance comme un aote nécessaire au chrétien et comme la source des grâces les plus abondantes c'est la douleur qui éprouve, qui expie. La douleur est le caractère de l'âme fidèle. C'est elle qui la rend 1 .mage la plus frappante du Christ, l'homme de douleur. Ces paroles sont datées, non pas d'un cloître, mais d'un camp; du camp de Traktir, le 22 octobre 855 et encore une foisc'est un soldat qui écrit k un soldat. Uo antre, un jeune capitaine du génie, M. A. de la Boissière, s'attendant k mourir, écrit a ses parents Un assez grand concours de population s'était rassemblé devant le Mansion-House pour entendre la lecture de cette dépêche qui a été accueillie par des hourras. A midi précis, les fonctionnaires munici paux, précédés du lord-maire, sont sortis pied de Mansion-House, et se sont rendus la Bourse, où au milieu de grandes démonstra tions d'enthousiasme, S. S. a donné lecture de la dépêche. Les fenêtres aux environs de la Bourse étaient garnies de spectateurs, surtout de dames, qui témoignaient de leur intérêt en agitant leurs mouchoirs. Des drapeaux flot taient au haut delà plupart des édifices publics, et les navires dans le port s'étaient pavoisés. Immédiatement après la proclamation faite par le lord-maire, les canons de la Tour de Londres ont tiré une salve. La direction générale des postes en Angle terre vient de publier son rapport. L'administration a transporté l'année dernière 456,000,000 de lettres, dont 2,4ooo,ooo ne purent être remises. 600,000 journaux furent en outre également rais au rebut. L'organisation des fabriques de l'Église angli cane consiste dans uue assemblée de paroisses qui se réunit annuellement soit dans la sacristie, soit dans le sanctuaire, k l'effet de s'imposer la taxe nécessaire k l'entretien de l'Église et de nommer les marguilliers chargés de lever cette taxe et d'administrer le temporel des paroisses. L'assem blée présente annuellement le même spectacle que le parlement, le jour où un ministre des finances vient proposer d'établir un nouvel impôt. Au milieu de l'Église on rit, et on applaudit tous les orateurs qui blâment les dépenses et l'emploi que le pasteur et les marguilliers ont fait des finances de la paroisse. Les marguilliers en outre doivent veiller k ce que tous les paroissiens fré quentent l'Église et aient de bonnes mœurs, et ils sont obligés de faire sur ce sujet un rapport annuel k l'archidiacre. Les dissidents et même les juifs sont forcés de se rendre dans l'assemblée de la paroisse, et de supporter leur part dans la taxe en faveur de l'Église officielle les tribunaux ecclésiastiques peuvent, k cause de leur continuelle absence de l'Église, les condamner k la prison pour la santé de leurs dmes. A Londres même, on a vu l'année dernière un juif remplir les fonctions de marguillier. Dans plusieurs paroisses, surtout dans les villes industrielles, on ne vote pas la taxe et on nomme dans ce but des marguilliers récalcitrants on préfère voir tomber le temple en ruines. En Angleterre le chiffre total des taxes d'église était en i83i de 446,247 1. st.; en i845, il est tombé k 262,670. Le parlement anglais est, dit-on, résolu k faire cesser cet état de choses. A l'occasion de la proclamation de paix, le pour les consoler. Il leur adresse des paroles où respire déjk la sérénité de l'autre vie, et qui nous semblent résumer admirablement toutes les pensées de ces âmes élevées, agrandies, sanctifiées par la majesté du sacrifice. 1er mai 1555. Pourquoi tant s'attrister? N'y a-t-il pas pour tous les hommes uue oousolatiou contre toutes les douleurs Cette consolationgrâces vous en soient rendues, mes bous parents, je la possède. Permettez-moi de vous la rappeler. Je n'ai pas oublié les préceptes divius de la religion chrétienne, et si je meurs, je mourrai en remerciant Dieu et la France d'être né chrétieu et Français. Prenez donc les choses d'un point de vue un peu élevé. Le corps de votre fils, qui restera en Crimée avec tant d'autres victimes de la guerre, ce corps n'est qu'une bien petite partie de son être. 11 est aussi bien dans cette Crimée que dans le cimetière de B... Mon âme vivra, et un jour daus un temps qui n'est pas éloigné, elle retrouvera les vôtres dans le séjour des bienheureux. Ce que je dis est vrai..., est certain..., j'en ai la conviction la plus absolue. Négligeons donc cette dépouille mortellequi n'est qu'un point daus l'immensitéqui n'est rien. Ne pleurons pas trop... Quelques jours de plus ou de moins dans la vie, que sont-ils journal anglais le Sun a paru encadré de noir.... Le Sun est l'organe du radicalisme. La conférence des missionnaires prolestants de Calcutta a récemment adopté a l'unanimité le canon suivant Si uo converti, avant de devenir chrétien, a épousé plus d'une femme, suivant la pratique des juifs et celle des églises primitives, il iui sera permis de les garder toutes; mais il ne sera éligible k aucune dignité dans l'Église. C'est le révérend David E. Allen, docteur en théologie, missionnaire dans l'Inde pendant vingt-cinq ans, qui rapporte ce curieux document. Pendant que le protestantisme s'efforce d'attirer k lui les popula tions indiennes en accommodant la religion du Christ a leurs passions, les catholiques irlandais eu Amérique, moins souples dans leur doctrine, songent k quitter les grandes villes de l'Union, où on ne leur ménage ni le mépris ni l'insulte, pour s'enfoncer dans l'ouest et y fonder un État entière ment irlandais et catholique. Nous trouvons dans les journaux anglais les détails suivants sur le tremblement de terre de Jeddo (Japon) Dans les 100,000 maisons détruites, on comp tait cinquante-sept temples. Des rues entières et des quartiers ont été en un instant engloutis par la terre qui s'est entr'ouverte. Le capitaine Morehouse a visité les deux ports de Hakodi et de Simoda, et les interprètes de ses deux ports se sont accordés k lui faire des récits terribles de cet événement. Jeddo était une ville de 2 millions 5oo,ooo âmes. On dit que le feu a éclaté en même temps que le tremblement de terre dans trente endroits différents de la ville. La terre béante englouti des milliers de maisons avec tons leurs habitants. A Simoda, le tremblement de terre a été très fort. Les habitants de la partie de la ville la plus maltraitée (dit une version) avaient eu le pressen timent de ce malheur et ils s'étaieut enfuis. Les raaisous de Jeddo n'avaient pour la plupart qu'un étage, elles étaient bâties très légèrement cependant les temples étaient des édifices en maçonnerie. Les habitants, dit-on, paraissent attacher peu d'im portance a ce désastre. Jeddo est la seconde capitale de l'empire, et l'empereur y fait sa résidence habituelle. Cette ville est située sur la côté nord-est de l'île Niphon et renferme une population d'un million et demi d'habitants. Elle est, dit-on, entourée d'un fossé et entrecoupée par de nombreux canaux et par les branches d'une rivière navigable pour des bâtimens d'un tonnage moyen. Elle renferme un palais fortifié environné de vastes terrains, un grand nombre de belles rési dences décorées avec profusion de sculptures et de peintures, plusieurs vastes temples et autres édifi ces publics. Elle contient encore la bibliothèque impériale dans laquelle se trouvent plus de i5o,ooo volumes. Les maisons, pour la plupart, sont élevées d'un étage, mais elles sont en général construites en bois et fréquemment détruites par l'incendie. Il est certain que sur les 100,000 maisons anéanties par le tremblement de terre un grand nombre ont été dévorées parles flartmes. dans l'éternité?... moins qu'une goutte d'eau dans l'Océan. Cette vie, je la sacrifie volontiers mon pays, la cause de l'humanité et de la civilisation. J'ai viugt-ciuq ans. J'ai vécu plus de la moitié de ce que vivent la plupart de ceux qui fournissent une carrière complète. Vous direz avec une conviction profonde Nous avons perdu notre fils!... que la volonté de Dieu soit faite... Mais il est mort pour son pays; il est mort en faisant sou devoir, mort en chrétien..., c'est-à-dire sou corps seul a péri, et nous le reverrons avant peu dans le séjour des bienheureux. Au revoir donc, ma mère chérie Puissent ces quelques mots consoler uu peu ton cœur de mère et de chrétienne, Adrien P. de la B.... Et il ajoute, après avoir relu sa lettre, ces mots, où toute la tendresse du fils éclate au milieu de la force du chrétien J'ai toujours regretté pour vous d'être fils unique! Oh! fils de la France, nos enfants, nos frères, bons soldats et bons chrétiens, le meilleur de notre sang, que de vertus, que de gloire, que d'espérance k l'ombre de vos armes Louis Veuillot.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 3