La fièvre de l'e'migration ne s'arrête pas, dit Y Ami de C Ordre. Noos apprenons que dix me'nages de la commune de Meux doivent encore s'embarquer pour l'Ame'rique le i5 de ce mois. Dimanche dernier un four appartenant au sieur Briche, cultivateur Watou, est devenu la proie des flammes. Le dommage est évalue a 25o fr. L'épizootie s'est déclarée dans l'étable du sieur Dejonghe, cultivateur Harioghe. Déjà une vache a été abattue et d'autres bêtes a cornes sont atteintes de la même maladie. Le 7 de ce mois, deux ouvriers ont retiré d'un puits Clercken le cadavre d'un enfant nouveau-né, qui y avait été jeté par sa mère, la nommée Sophie Bourgois; cette femme qui avait attaché une brique au cou de l'enfant, a été arrêtée et mise entre les maiDS de la justice. Samedi dernierla nommée Mathilde Arnout, de Wytschaete, âgée de 8 mois, laissée la maison par sa mère en société de deux autres enfants, dont l'aîné n'avait que 6 ans, est tombée au feu. Deux jours après, elle est morte la suite des ses brûlures. Le Précurseur annonce que le nouveau jour nal qui devait paraître Bruxelles sous la direction de M. Hymans, ne verra pas le jour. La feuille anversoise est bien informée. Les patrons de la Presse belgeparmi lesquels on cite M. Verhae- gen, ont réussi faire avorter ce projet. Ils tenaient d'autant plus a étouffer l'œuvre nouvelle dans son berceau, qu'ils atteignaient par l'a un double résultat. D'abord ils supprimaient une concurrence ruineuse pour Y Observateur, dont la situation matérielle est loin d'être brillante. En second ils enlevaient leur moyen d'action au moyen de libéraux dissidents qui voulaient s'affranchir du joug de V Observateur et de son principal patron, M. Verbaegen. Les opinions varient relativement h l'origine de la coutume que l'on a de tirer toi coups de canon dans des occasions solennelles. Plusieurs personnes font dériver ce nombre singulier de l'ancienne habitude qu'avaient les Allemands d'ajouter tout le nombre un, habitude que l'on retrouve dans le droit allemand, et qui s'est con servée dans le commerce, ainsi que dans la vie ordinaire. D'autres donnent ce nombre l'origine historique suivante Lorsque l'empereur Maximilien revint en Alle magne, couvert de lauriers, d'une campagne qu'il avait entreprise, et qu'il entra Augsbourg, on lui fit dans cette ville une réception brillante et l'on tira en son honneur 100 coups de canon. Mais le chef des constables, craignant de s'être trompé d'un coup au préjudice de l'empereur, et voulant s'épargner tout reproche, fit charger de nouveau le canon et tirer encore uu coup. D'Augsbourg Maximilien se rendit Nuremberg. Cette ville ne voulant pas faire moins d'honneur l'empereur que la ville d'Augsbourg, fit tirer son entrée loi coups de canon. De l'a doit dater la coutume de tirer 101 coups de canonau lieu de 100dans les occasions solennelles. France. Le Moniteur publie la note sui vante: A la suite de nouvelles défavorables venues du Paraguay sur la condition qui est faite aux émigrants, le gouvernement a suspendu, jusqu'à nouvel ordre, la délivrance des passe ports 'a destination de ce pays. On doit donc conseiller aux colons qui désiraient se rendre au Paraguay d'atten dre que la situation des étrangers y soit mieux réglée. On écrit de Paris Le voyage annoncé de l'Empereur Alexandre II 'a Paris et Londres est démenti, du moins pour le moment mais quant au voyage de l'Empereur des Français en Algérie, ce fait est très-sérieux, seu lement ce voyage ne sera pas immédiat. M. Brett, directeur du télégraphe électrique méditerranéen de Marseille Alger, (il fonctionne maintenant jusqu'à Cagliari)vient d'être invité 'a compléter promptement la pose du câble jusqu'en Afrique, l'Empereur ne voulant aller visiter notre colonie que lorsque la communication électrique serait établie toute entière, et voulant d'autre part être même de ne pas trop différer son départ. A l'Hôtel-de- Ville, on commence s'occuper des préparatifs d'une magnifique fête que donnera, lundi prochain, i4 avril, M. le préfet de la Seine LL. EE. les ministres et les plénipotentiaires du Congrès. La fête commencera par un grand dîner de îoo couverts, et l'on verra figurer les produits les plus exquis des cinq parties du monde sur un service de table qui n'a pas son pareil en Europe. On sait que la ville de Paris a un garde-meuble qui vaut 8 10 millions de francs. Après le dîner, il y aura spectacle sur un théâtre dressé dans la grande Galerie des fêtes, i ou 3,ooo personnes seront, dit-on, invitées cette soirée. L'Académie Française a procédé le 10 au remplacement de M. de Lacretelle et de M. le comte Molé. Le oombre des votants était de 34; majorité, 18. Au troisième tour de scrutin, M. de Falloux a obtenu 19 voix, et M. Augier, i5 voix. En conséquence, M. de Falloux a été nommé membre de l'Académie Française, en remplacement de M. le comte Molé. Nous lisons dans le Journal des Débals Les délibérations de la conférence de Paris sur les affaires et la condition des différents États italiens paraissent maintenant s'être bornées la présentation du Mémorandum rédigé par les repré sentants de la Sardaigne. Le journal anglais, le Times, qui en donne une sorte d'analyse, le caractérise en disant que pas une Société biblique de la Grande-Bretagne n'aurait pu traiter plus sévèrement le gouvernement du Pape que ne le font les organes d'un Etat catholique et italien. Cette manière de recommander le Mémoire piémontais l'attention du Congrès, et particulièrement aux gouvernements de France et d'Autriche ne nous paraît pas heureuse. On écrit des frontières de Pologne, le 3 avril, la Gazette d'Augsbourg: On ne peut nier que la paix, qu'on dit hono rable pour toutes les parties, ne fût un besoin général; mais on est bien forcé d'avouer que pour le moment,où les particularités n'en sont pas toutes connues, elle n'est pas accueillie en Russie avec une satisfaction générale. Nous avons même entendu dire quelques uns que l'Empereur Nicolas n'aurait jamais signé cette paix. On sait que l'Empereur de Russie a autorisé la libre sortie des grains de tous les ports de son empire. On évalue 2 raillions d'hectolitres la quantité de grains qui vont venir prochainement augmenter les approvisionnements de l'Europe. Italie. Les lettres de Rome sont du 3 avril. Le Saint-Père avait tenu le matin chapelle papale a la Sixtine pour rendre grâce Dieu de la conclu sion de la paix. Après la messe, il a entonné lui- même le Te Deum, qui a été chanté avec beaucoup d'entrain. On sentait qu'il partait du cœur de l'assistance. C'est que la paix est toujours dans le vœu de l'Église, et elle n'a rien plus cœur que le maintien de la concorde entre les princes chrétiens. Quand elle ouvre le trésor de ses indulgences, une des conditions qu'elle met au gain de ces faveurs spirituelles, c'est la prière pour la conservation ou le rétablissement de cette précieuse concorde. Pour nous encourager espérer et prier, voila que, depuis quelque jours, il se répand dans la ville un bruit de nature faire croire tous ces présen timents. Les prophéties des saints vont-elles recevoir leur accomplissement? On dit donc que le Saint- Père veut ouvrir la source des richesses spirituelles et répandre sur le monde la grande grâce du jubilé du milieu du siècle. Ce que la guerre et l'exil avaient empêché en 1849, l'année 1857, plus heureuse, le verrait se réaliser. Encore une fois, ce n'est qu'un bruit; mais nous serons bientôt fixés. Turin est en ce moment vivement impres sionné par un événement ainsi rapporté par le Moniteur savoisien Le marquis X... a tué son fils d'un coup de couteau. Voici les détails que nous avons recueillis cet égard On était a table; une discussion s'engagea, elle devint très vive, au point que le marquis, n'écou tant que sa colère, plongea son couteau dans le sein de son fils, beau jeune homme et capitaine d'ar tillerie. La mort ne fat pas instantanée; il expira, dit-on, le lendemain. On nous assure que le mal heureux père s'est enfui Paris. La femme Drigny, âgée de trente-cinq ans, épouse en secondes noces du sieur Drouin, compa raissait le 29 mars dernier devant le tribunal correctionnel de Laonsous la prévention de mauvais traitements envers les filles Anaïs et Cathe rine, enfants de la première femme de son mari. On peut difficilement se faire une idée de la barbarie de cette belle-mère, surtout vis-à-vis d'Aoaïs, la plus jeune, âgée de cinq ans. Elle lui refusait la nourriture. L'enfant, pour avoir du pain, s'esquivait afin d'en demander aux voisins. Elle souffrait tellement de la faim qu'en entrant chez eux elle s'emparait des mies de pain aban données. Un jour elle se jeta sur l'écuelle d'un chat pour manger ce qu'elle contenait. Quand sa marâtre le savait, elle la frappait l'aide d'une verge qu'elle appelait la mignonne. Il lui était défendu de s'approcher du feu. C'est bien assez pour elle, disait sa belle-mère, de se chauffer la porte.» Elle la forçait demeurer et coucher au grenier, sur de la paille pourrie, véritable fumier formé d'excréments sans cesse accumulés dont l'odeur fétide défendait l'approche, et qu'on dut enlever au moyen d'une fourche. Le corps de l'enfant n'était qu'une plaie. La peau des cuisses était complètement enlevée par suite des coups. Grasse, rose, bien portante avant le deuxième mariage de son père, Anaïs, depuis trois ans, soumise ce martyre révoltant, était devenue maigre, fiévreuse et dans un état de rachitisme déplorable. Le but de cette femme était d'amener la mort d'Anaïs par la faim, le froid, les coups et la mal propreté, dans l'intérêt de trois enfants qu'elle avaitdont deux naturels. Votre enfant est malade, lui dit un jour un témoin, prenez en soin. Bah! ça fera ce que ça fera je ne m'en occupe pas! répondit elle. L'aspect de l'une dès deux victimes de la femme Drouin a saisi d'émotion l'auditoire. Catherine, qui a quatorze ans, paraît n'en avoir que sept, son regard est hébété, sa taille toute petite elle courbe la tête comme si elle se trouvait encore sous le bâton; elle est cependant mieux portante depuis l'arrestation de sa belle-mère. Anaïs, encore maladen'a pu venir déposer. La femme Drouin, dont les traits sont durs et rudement accentués, et qui essaie de verser quel ques larmes, est le type de la marâtre débauchée, cruelle et intéressée. Cette horrible femme a été condamnée cinq ans de prison. Le sentiment de la maternité est extrê mement développé chez certains animaux, et il est assez fréquent de voir même les plus Jaibles défendre leur progéniture avec un courage héroïquemais rarement on a vu un exemple plus frappant de l'amour maternel que celui qui s'est produit, il y a quelques jours dans une

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 3