toire n'ignore aujourd'hui que, malgré ces violences et ces abus, le tribunal de l'inquisition était plus doux encore que les autres tribuoaux, et sa légis lation moins sévère que la législation criminelle pratiquée partout k la même époque. La législation appliquée aux sorciers et aux magiciens, dans les pays les plus civilisés et les plus protestants de l'Allemagne, laisse h une distance infinie derrière elle l'inquisition, soit pour le nombre des victimes, soit pour l'atrocité des supplices par lesquels on cherchait k leur arracher des aveux, soit pour la cruauté des châtiments dont on les punissait. Voila comment parlent les catholiques; cela n'empêchera pas que demain peut-être quelque ravissante petite feuille ne fasse gronder contre nous ses foudres accusatrices: main morte! Inqui sition Moyen-âge. Connaissez-vous rien de... etc. Nous avons publié de curieux documents émanés de la francmaçonnerie belge. Les loges maintenant proclament ce qu'elles sont. Nous ne sommes plus au temps, où grâce a l'obscurité mystérieuse dont elles s'entouraient, elles parvenaient a se faire passer, chez les simples, pour d'innocentes réunions philantropiques. D'ac cablantes révélations ont déchiré le voile, et la maçonoerie est connue, devant le pays entier, comme un foyer de bouleversements politiques et sociaux, comme un vaste atelier démagogique et irréligieux, comme un club en permanence dont les chefs audacieux savent ce qu'ils veulent et veulent ce qu'ils savent. (La Patrie de Bruges.) Nous avons dit un mot du concours qui vient d'avoir lieu k Lille pour le plan de l'église que cette noble et religieuse cité veut élever en l'hou- ueur de la Sainte-Vierge, sa patronne. On sait que le culte de Notre-Dame-de-la- Treille k Lille se rattache tout la fois aux plus anciens et aux plus glorieux souvenirs de l'histoire locale. Les grâces obtenues par l'intercession de la divine patronne et la protection qu'elle a toujours accordée kson peuple étaient célébrées tous les cent ans par une procession jubilaire, fête nationale par excellence. On pouvait croire, il y a moins de vingt ans, que l'institution jubilaire de Lille était tombée, comme tant d'autres semblables ou analogues. Depuis le jubilé du dix-huitième siècle d'étraoges et cruels changements s'étaient accomplis dans le monde. Non seulement la société mais la religion avaient été renversées et comme anéanties. La belle collé giale de Saint-Pierre, où la statue vénérée de Notre-Dame-de-la-Treille occupait une chapelle d'honneur, livrée au marteau révolutionnaire, n'existait plus. sur le fils même de Jacques d'Artevelde, et l'on comprend qu'il recueillit celte fois encore les ru meurs reoouvelées par des haines récentes. Ce n'est pas k cette narration spontanée et furgitive qu'on appelle la chronique qu'il fant demander l'appréciation du mouvement communal du XIV* siècle. Il faut s'élever plus haut pour le comprendre. Qu'on se souvienne que la Flandre, si puissante sous Thierri d'Alsace et sous Baudouin de Conslantinople, lorsqu'elle se ralliait autour d'une dynastie nationale dévouée k la défense de son honneur et de ses intérêts, ne voyait plus depuis un siècle dans ses princes que les soutiens de la politi que étrangère. Philippe le Bel avait légué k ses successeurs ses haines et ses vengeances, et c'étaient les descendants de Gui de Dampierre qui s'en étaient faits le docile instrument. En vain les com munes avaient-elles élevé, malgré Cbarles-le-Bel, le petit-fils de Robert de Béthune: c'était ce même prince qui les avaient décimées, après s'être rentré en Flandre,en passantsur les cadavres de Zannequin et de ses seize mille compagnons. Autant les guerres Cependant le jour séculaire de Notre-Dame-de- la-Treille arrive, au milieu d'un temps troublé, comme un astre dont les orages n'empêchent point le cours. Un missionnaire illustre, homme de sainte audace, éloquent et hardi k proposer les grandes choses, comme sa foi ingénue est prompte k les concevoir, était le prédicateur de la fête. A I aspect de cette multitude fervente, au contact de ces cœurs qui reconnaissent la main et la grâce de Dieu, il leur demande pourquoi leur ville n'a pas un temple digne de sa foi pourquoi la céleste patronne dont ils voient les œuvres n'a pas un sanctuaire digne de leurs richesses, dans ces murs qu'elle a si fidèlement protégés? Et sommés ainsi, en quelque sorte, d'acquitter leur dette, ils mettent la main a l'œuvre aussitôt. Ou s'empresse. L'Archevêque de Cambrai béuit un projet qui illustre son pontificat et qui réjouit encore plus son cœur; l'autorité civile, comprenant le vœu des populations, doune sou bienveillant appui; les souscriptions abondent; une direction régulière est dounée k ce vaste mouvement; et l'auuée suivante, la première pierre d'une immense cathédrale est posée en toute allé gresse, avec le concours de tousles pouvoirs publics, en présence de six Archevêques et Évêques, heu reux d'y répandre leurs bénédictions Le zèle des populations pour cette œuvre magnifique n'est pas tombé avec la circonstance qui l'avait si forlemeut ému, et ceux qui eu ont reçu la conduite se sont trouvés pourvus de cette force de volonté k qui l'obstacle même finit par servir de moyen. Pleins de foi dans leur mission, nous dirions volontiers pleins de respect pour elle, ils ont osé mettre de côté toutes les considérations subalternes de petit patriotisme et de petit intérêt qui pouvaient faire avorter la beauté de la conception dans une réalisation médiocre. Ils ont ouvert un concours et ils ont appelé les artistes de tous les pays, se disant avec raison que s'il y avait quelque part un archi tecte plus habile ou mieux inspiré, c'était celui-là qu'il fallait connaître et choisir. Cette initiative, dit-on, a déplu. Taot pis pour ceux k qui elle a déplu: elle n'en a pas moins louable, et si la France n'a pas obtenu l'honneur du prix, elle a eu celui de le proposer et de le donner. La Chambre a entendu les développements de la proposition de M. Verhaegen tendant k soumettre k l'autorité législative tout établissement de crédit qui voudrait se constituer en société anonyme, avec faculté d'émettre des obligations. Les développements de la proposition de l'hono rable M. Verhaegen, dit VÉmancipation, sont un exposé de motifs très long et très varié. Oo y trouve un peu de tout, et même un sermon sur le mépris des richesses. Au fond, le véritable motif de la auxquelles Louis de Nevers prit part coûtèrent de sang k la Flandre, autaot les négociations qu'il dirigea épuisèrent ses ressources. Bientôt aux dé sastres de l'invasion succèdent la disette et la misère. A de nouvelles humiliations se mêlent de nouvellesdouleurs. La Flandre s'est tue quand Louis de Nevers a choisi pour ministre un fils de Pierre Flotte; (le sacrilège insolteur du vénérable Pape Boniface Vlll) mais son indignation éclate quand elle apprend qu'il a fait décapiter dans sou lit Sohier de Courtray, vieillard sepluagéoaire qui représentait au milieu d'une génération nouvelle cette génération héroïque, aussi intrépide que dévouée, qu'ou avait vue tour k tour braver la mort aux bords de la Lys et la captivité a la Compiègne. Et cependant, malgré toutes ces causes particulières de griels, malgré cet état général de souffrance, personne ne songe k violer le serment que l'on a prêté. La loi ne peut pas dispenser de la fidélité au prince, mais le prince ne peut pas dispenser davantage de la fidélité k la loi. Les communes se contentent donc de proclamer qu il leur appartient proposition de M. Verhaegen est le peu de sym pathie que lui inspirent les institutions de crédit mobilier. Le crédit foncier et quelques autres institutions financières, qui ont trouvé grâce devant M. Ver haegen, sont l'œuvre de ses amis politiques. Il lésa hautement approuvés, il les prône encore, et an respect attendri avec lequel il en parle, on voit bien qu'il les porte en son cœur. C'est le crédit mobilier seul qui est l'objet de ses anathèmes; il est vrai que ses amis politiques, qui l'auraient certainement iostitué s'ils en avaient eu le temps, n'ont pas gouverné assez longtemps pour y pouvoir songer, et que c'est M. Mercier qui en a conçu l'idée. Est-ce pour cette raison que M. Verhaegen n'en veut pas? nous ne voulons pas l'affirmer; toujours est il que cette circonstance nuira beau coup a l'effet de son sermon. C'est dommage, M. Verhaegen prêche vraiment bien. D'abord, on était surpris de l'entendre prê cher le mépris des richesses, et ses amis politiques se scandalisaient de le voir si attentif aux paroles de Mgr. l'archevêque de Paris, qu'il a recueillies mot pour mot et assez singulièrement encadrées dans des considérations financières; mais, comme il parlait avec onction, d'un ton pénétré et plein d'une conviction profonde, on n'a pu douter plus longtemps de la sincérité de l'anathème qu'il prononçait contre le culte du veau d'or. Nous ne serions pas surpris d'apprendre que l'honorable représentant, converti le premier par son discours et vraiment touché de la grâce, fût allé, au sortir de la Chambre, distribcer tous ses biens aux pauvres. Quel exemple, s'il le donne, et quelle sanction de son discours! M. le ministre des finances n'a point contredit au but de ce discours, mais, sans tenir compte du sermon, il a tout simplement dit que le gouverne ment connaissait les abus possibles de l'agiotage, qu'on abusait aisément des meilleures choses, mais qu'il ne voyait nulle raison pour proscrire les bonnes institutions en vue d'un abus éventuel, et qu'il était fort raisonnable qu'il jugeât favorable ment, étant ministre, une entreprise qu'il avait trouvée excellente avant d'être au pouvoir. Le gouvernement désire, a-t-il ajouté, rester libre de faire, dans la limite de ses pouvoirs et sous sa responsabilité, ce qu'il croit propre k servir les intéiêts généraux du pays et k développer sa prospérité. La section centrale, chargée de l'examen du projet de loi relatif aux diverses lignes de chemin de Jer, en a terminé l'examen, sous la présidence de M. De Naeyer. Voici les décisions qu'elle a prises Chemin de fer de Saint- Ghislain Gandet d intervenir dans tontes les questions qui intéressent leur prospérité intérieure et leurs relalionscoinmer- ciales avec les nations étrangères. C'était k peu près dans les mêmes termes que les communes flamandes définissaient leurs droits et leurs devoirs en présence du roi Louis VI, qu'on a surnommé le père des communes françaises; et déjà k cette époque, elles invoquaient les anciennes traditions du pays, anliqua F/andriœ traditio. Ainsi il n y avait rien dans les réclamations des communes qui ne fût conforme an droit politique: il eût été de l'intérêt de nos princes de les seconder, puisque, pour s'affranchir du joug qu'ils subissaient, il fallait avant tout relever les forces du pays; mais I influence étrangère k laquelle ils n'osaient se soustraire les porta toujours k affaiblir nos commu nes en y semant des divisions entre les classes supérieures de la bourgeoisie et les petits métiers: ?}='ème fatal qui se poursuivra sous les ducs de lourgogne jusqu'au jour où il restera en présence que 1 autorité sans limites du prince et l'anarchie sans frein de la plèbe Cbarles-Quint et les Creesers de i55g. continuer

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2