JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Ko 4,«30. PRIX D'ABONNEMENT. Mercredi, 14 Mai, 1856. 3Qme annee. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la posle3 5o Oïl s'aboime Ypres cher. D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue de Lille, 10, près la GraDd'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI, 7 heures du soir. Les lettres ^et envois'doivent èlre affranchis. Iosertions des annonces 17 centimes la ligne; on traite forfait. LE PROPAGATEUR CHEMINS DE FER VÉIIITE ET JUSTICE. d'Ypres Courtrai, 55o, 11, 5—oc, de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 74°, 1055, 45o. De Courtrai Mouscron et Lille, 73°, 10—5o, 15o, 9—5o. De Courtrai pour Gand 7 00 12—5o, 4-35, 6—15. De Courtrai pour Bruges 7—40,93o( I25, 620- 7??.SS, 14 MAI. œiULStfao jpDii'iiQTiia Nous empruntons au Bien public, une excel lente appréciation du manifeste de la Sardaigne. On s'est beaucoup occupé dans la presse d'une note sur les affaires d'Italie adressée a M. IValeivski et lord Clarendon par les plénipotentiaires du Piémont. Ce document vient d'être déposé par M. de Cavour sur le bureau de la Chambre des députés de Sardai gne. Le gouvernement sarde s'y pose en victime. A en juger par le langage de ses hommes d'étaton dirait que seul entre tous les gouver nements de la Péninsule, il est parvenu con cilier les principes d'ordre avec l'exercice d'une légitime liberté. Pour nos lecteurs qui savent quel est le système d'oppression pratiqué dans ce pays contre le clergé et les ordres religieux, ils sauront réduire leur juste valeur les éloges que MM. de Cavour et de Villamarina décernent leur payset les griefs qu'ils font valoir contre l'Autriche, les États du Sl Siége et le royaume de Naples. Ils se plaignent des rigueurs que, d'après eux, ces gouvernements exercent contre les réfugiés politiques et les démagogues, et insinuent qu'un adoucissement aux mesures prises contre les perturbateurs de l'ordre public calmerait l'irritation et la fer mentation révolutionnaire. C'est une illusion qu'on a peine comprendre de la part d'hom mes que l'histoire et leur expérience personnelle auraient du édifier cet égard. Ils ne de vraient pas ignorer que le système qu'ils préconisent n'aurait d'autre résultat que d'ac croître l'audace des fauteurs de désordres. Il est remarquer d'ailleurs que ce ne sont pas les rigueurs gouvernementales mais bien les doctrines impies et révolutionnaires dont les journaux pièmonlais sont les plus ardents pro pagateurs qui ont perverti les intelligences et fomenté en Italie les germes de cette agitation dont on se plaint. Il sied bien après cela au gouvernement sarde de se récrier contre un état de choses qu'il peut en grande partie s'imputer lui-même. Qu'il commence par mettre un frein au dévergondage de sa presse gouver nementale, qu'il cesse de comprimer la liberté de l'Église quand il aura opéré ces réformes, qu'il parle, peut-être aura-t-il chance d'être écouté. Il s'opère, en ce moment, dans les journaux d'arrondissement, un remarquable progrès dans le bien pour les uns, un plus grand enfoncement dans la boue pour les autres. Tandis que de petites feuilles s'abaissent au-dessous de l'Observateur, et que leurs rédacteurs, le poing sur la banche, l'injure aux lèvres, semblent prendre tâche, par leurs excès ou leur nullité, de déconsidérer le libéralisme dont i!s se disent les organes, en se traînant eux-mêmes, comme une queue venimeuse, la suite de la Nation et du Méphistophélèsles journaux qui défendent, dans les localités secon daires, la cause de la nationalité Belge,en combattant pour la religion, mère de toute vertu civique, parce qu'elle est la condamnation de toute immorale 'acheté, les journaux de l'Ordre se délivrent de plus en plus des engagements de coterie, si difficiles éviter dans les petites villes. Ils se mettent au-dessus même de leurs sympathies personnelles, pour n'avoir en vue que le bien public, la justice et la vérité. Ils repoussent la funeste distinction en catholiques et en libéraux; ils ont renoncé pour toujours d'imprudentes récriminations; ils pour suivent avec courage l'œuvre patriotique d'opérer, par la modération, la conciliation de tous les éléments du bien si nombreux dans cette terre de foi et de liberté. Le Propagateur est heureux de n'avoir pas été le dernier faire un franc appel la conciliation des hommes honnêtes qui se croient séparés par un priucipe, parce qu'ils èont, chacun chez soi, em prisonnés dans un préjugé. Le Propagateur n'ayant d'autre but que de répandre la vérité, témoigne ici sa reconnaissance aux journaux qui reproduisent ses articles de doctrine l'assentiment des hommes de ccettr qui dans les Flandres, dans le Luxembourg, dans le Hainaut, partagent l'office auquel ses rédacteurs se sont voués, est pour ceux- ci un encouragement et une récompense. Le Moniteur belge s'élève contre une dépêche publiée par les journaux français au sujet des interpellations du 7 Le gouvernement, dit-il, n'a point été inter pellé et il n'a pas eu a s'expliquer sur les intentions du ministère relativement aux lois qui régissent la presse. Si cette interpellation avait eu lieu, le gouvernement n'aurait eu qu'une réponse faire c'est qu'il entendait se réserver, dans le cercle constitutionnel, sa pleine liberté d'action, pour soumettre aux Chambres, quand il le jugerait opportun, les modifications qu'il lui semblerait nécessaire d'apporter la législation sur la presse. Après avoir glorifié ouvertement l'assassinat; la Nation s'attaque maintenant la famille royale. Les honnêtes gens, comme M. Orts l'a très- bien dit l'autre jour, les honnêtes ne peuvent plus se borner déplorer ces écarts: ils doivent les flétrir et les condamner. C'est d'ailleurs un moyen de prouver qu'il n'y a aucune solidarité entre la presse véritablement belge el ces journaux dont M. Orts a dit encore qu'en les citant ou n'ose les nommer. Voici donc l'article de la Nation Nous n'apprendrons pas au pays une nouvelle qui le surprenne fort, en lui disant que l'Autriche prête les deux mains M. Bonaparte et le pousse de toutes ses forces dans ses projets liberlicides contre la Belgique. Une guerre pareille devait avoir pour auxiliaire et pour principal complice le gouvernement autri chien. Mais il est un détail que le pays ne doit pas ignorer, et que voici C'est Madame la Duchesse de Brabant qui est, auprès du gouvernement belge, l'instrument le plus actif de la presse autrichienne. Nous ne crayons pas d'être démentis en constatons ce fait et eu reconnaissant un des fruils naturels du mariage de M. le Ducde Brabant dans le mouvement décembrisle auquel se laisse aller, eu ce moment, la cour de Bruxelles. Cet infâme gouvernement d'Autriche a cru, en appuyant la brutale pression napoléonienne sur le nôtre, trouver l'occasion de détourner l'attention publiqueardeminentattiréesur la question italienne. Il a trouvé dans la jeune femme de notre pieux héritier présomptif, l'influence réactionnaire néces saire son travail, et cette archiduchesse fait l'œuvre liberlicide exigée contre sa nouvelle patrie. Quels beaux jours nous prépare l'avènement de ce jeune couple aux mains de la diplomatie autrichienne et du jésuitisme belge! En attendant, il travaille pour le coup d'État français, et s'essaie au gouvernement du pays en demaudant que la Constitution soit livrée au César des Tuileries avant que le 25e anniversaire de la dynastie n'ait été célébré. Aujourd'hui que la licence effrénée de la Nation et de ses acolytes a donné lieu la protes tation du Congrès de Paris, la presse libérale semble ouvrir les yeux sur la situation critique due sa coupable connivence, l'Observateur et l'Indé pendance conjurent ce matin leurs alliés de la Nation d'avoir modérer leur polémique, afin de ne pas compromettre la cause de la liberté. Nous constatons avec plaisir ce revirement; mais nos lecteurs estimeront avec nous que si ces journaux avaient depuis longtemps tenu ce langage, le cynisme du parti révolutionnaire n'aurait pas franchi les dernières limites, et bien des difficultés auraient été évitées au gouvernement et au pays. {Bien public.) CnAMBRE DES 14El'RÉSENTAKTS. Séance du O JIRni. M. F. de Mérode (par motion d'ordre). Il y ci trois jours, des applaudissements ont suivi la réponse de M. le ministre des affaires étrangères aux interpellations de M. Orts. Mais les applau dissements ne sont pas des arguments. (Bruit.) M. Verhaegen. Attendez que M. le ministre des affaires étrangères soit présent. M. F. de Mérode. Ses collègues y sont et cela suffit. M. Verhaegen pour un rappel au règlement). Lorsque M. Orts a voulu faire des interpella tions, il a demandé au gouvernement quand il désirait l'entendre, et la Chambre, avec M. le ministre de l'intérieur, a fixé le jour. Il est contraire au règlement de venir interrompre une discussion pour une interpellation qui n'a aucun rapport avec l'objet en discussion. M. F. de Mérode. Permettez-moi de parler cinq minutes, et puis vous jugerez. M. Ver- haegen voudrait m'empêcher de parler et il ne sait pas ce que j'ai dire. M. le président. Je crois que. l'on peut entendre M. de Mérode, puisqu'il déclare n'avoir parler que pendant quelques minutes. (Adhésion.) M. F. de Mérode. Je dis donc que les bravos ne suffisent pas pour démontrer que la presse en Belgique est l'état civiliséje vais le prouver en vous citant un article de journal qui attaque sans délicatesse. S. A. R. Madame la Duchesse de Brabant. L'orateur donne ici lecture de l'article publié en tête de la Nation, n° du 6 mai el que nos lecteurs ont lu ci- dessus. Je demanderai, continue l orateur, a MM. les ministres, et particulièrement M. le ministre de la justice, si des poursuites seront

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