JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
No 4.031.
Samedi, 17 Mai, 1856.
39me
annee.
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisff- A
P.. la poste3 5°
On s'abonne Ypres chez D. LAM
MORTIER, Éditeur-Propriêls,rei rue
de Lille, 10, près la Grand -Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, i heures du soir.
Les lettres et envois doivent être
affranchis.
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la ligne; on traite forfait.
CHEMINS DE FER
LE PR0PA6ATEUR
VÉRITÉ ET JUSTICE.
d'Ypres Courtrai, 5—5o, 11, 5—oc,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
lie Courtrai Ypres et Poperinghe,
7~4O, 10—55, 4~~5o.
De Courtrai Mouscron et Lille
73o, 10—5o, 1—5o, 9—5o.
De Courtrai pour Gand 7 00
i2-5o, 435, 6— ,5.
De Courtrai pour Bruges 7~4°>9
I25, 620-
7??.as, 17 Mai.
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Le ConslilulioDnel publie une lettre de Vienne,
en date du 7 mai, qui contient le passage
suivant
La France et l'Autriche, désireuses de
traduire par une démarche collective l'accord
qui règne entre elles sur les moyens les plus
propres consolider l'ordre et la tranquillité
dans la presqu'île des Appennins, et a abréger
la durée de l'occupation étrangère des États de
l'Église, sont convenues d'adresser immédiate
ment. chacune pour sa part, un Mémorandum
pressant au gouvernement papal.
Les deux grandes puissances catholiques
mues uniquement par le désir sincère et pour
ainsi dire filial de fortifier le gouvernement du
Saint-Sièged'entourer de respect le trône du
Souverain- Pontife et d'en rehausser l'éclat,
s'appliquent, dans ce Mémorandumrepré
senter et démontrer l'urgence d'accomplir,
l'intérieur des États de l'Église, des réjormes
salutaires, répondant aux vœux du pays et au
développement incessant de la civilisation mo
derne.
Nous ne croyons pas, dit /'Univers, l'exac
titude de la nouvelle donnée par le Constitu
tionnel. Voici nos raisons: Il est évident qu'une
demande faite en commun par Empereur
d'Autriche et l'Empereur des Français, dont les
troupes occupent les États-Romains, sous la
forme solennelle et pressante d'un me'morandum,
aurait aux yeux de tout le monde un autre
caractère que celui d'un simple conseil, et
qu'amis et ennemis de la papauté verraient
dans cette influence exercée sur le Sacré-Collége
une atteinte la liberté et l'indépendance du
gouvernement pontifical or, il n'est pas permis
de supposer que les deux grandes puissances
catholiques puissent jamais avoir la pensée de
s'unir ainsi pour forcer la main un souverain
qui est en même temps le chef de l'Église.
En second lieu, le premier et le seul résultat
assuré d'un acte semblable serait d'accréditer
dans toute l'Europe les calomnies de la presse
révolutionnaire contre Rome.
Des réjormes sont-elles en ce moment néces
saires et possibles Rome? Quelles sont ces
réformes et quels sont les moyens de les réaliser
de manière ce qu'il n'en résulte pas plus de
mal que de bien? En fait comme en droit, le
souverain de Rome est seul compétent pour
résoudre de pareilles questions, et toute réforme
qui ne viendrait pas de lui, dont il n'aurait pas
manifestement la pleine et libre initiative,
serait condamnée d'avance et ne pourrait pro
filer qu'à la révolution.
Le but des réformes serait, dit-on de per
mettre l Autriche et la France de retirer
leurs troupes des États-Romains. On ne veut
pas avoir qu aucune réforme n atteindra ce
but tant que le Pape n'aura pas une force
armce suffisante pour maintenir l'ordre dans
ses Étals, et que le jour où il aurait cette force,
les I rançais et les A utrichiens pourraient par
tir sans inconvénient et sans réforme d'aucune
espece. Ce n'est donc pas un mémorandum qu'il
faut envoyer au Pape, mais le moyen de se
créer une armée h lui. La France restera h
Rome tant que l'Autriche aura un pied dans
l'État pontificall'Autriche y demeurera tant
qu'une révolution sera craindre, et la révo
lution sera possible et même probable Rome,
comme partout dans de semblable conditions
tant que le gouvernement pontifical n'aura pas
d'armée.
Le Moniteur français reproduit la note du
Moniteur belge relative l'interprétation de la
déclaration faite par M. Vilain XIIII en réponse
aux interpellations de M. Orts, et la fait suivre des
ligues que voici
On doit féliciter le gouvernement belge du
soin qu'il a pris de ne pas laisser dénaturer son
langage ni préjuger ses intentions. Quant au gou
vernement français, il a dû se borner a signaler le
mal et ses conséquences; c'est au cabinet de
Bruxelles seul qu'il appartenait de chercher, de
trouver et d'appliquer le remède; ce dont le gou
vernement de l'Empereur se préoccupe, c'est de
l'efficacité du remède, et non pas de sa nature.
L'Italie ne peut se releverne peut reprendre
sa place et sa primauté en Europe qu'en rede
venant plus chrétienne, plus cléricale, plus
monastique qu'elle ne l'estaussi chrétienne,
aussi cléricale, aussi monastique quelle l'a été
au siècle d'or. Ce ne sont pas les institutions qui
font défaut l'Italie; ni les principes ce sont
les hommes, et ces hommes, inégaux leurs
ancêtres, des charlatans promettent de leur
rendre la grandeur par des recettes empyriques!
Qu'ils prêtent plutôt l'oreille un grand génie
contemporain, quand il leur envoie ce Conseil
Chaque pays a ses traditions, et il doit y
rester fidèle, s'il ne veut pas recommen
cer par l'enfance.
Une loi invisible, dit le comte de Maistre,
éleva le Siège de Rome, et l'on peut dire que le
Chef de l'Église universelle naquit souverain.
Le premier, Coustautio le sentit, lorsqu'il trans
porta le siège de l'empire des bords du Tibre aux
rives du Bosphore. La même enceinte ne
pouvait renfermer l'empereur et le Pontife
Constantin céda Rome au Pape.
Rome avec le Pape, est la tête de l'Italie; sans
Rome et sans le Pape, l'Italie est décapitée. Je
suis italien, disait le comte Rossi, et c'est un des
motifs de mon dévouement au Pape: LA PAPAUTÉ
EST LA SEULE GRANDEUR VIVANTE DE
L'ITALIE.
Il y a, dit l'îilustre évêque d'Orléans, Mgr.
Dupanloup, des esprits malades et emportés qui
sacrifieraient sans pitié les intérêts les plus sérieux
de Rome, de l'Italie, de l'Europe entière, aux rêves
de leur téméraire imagination, et qui verraient sans
trop de regret l'Église romaine quitter le sol
européen, s'embarquer avec le Pape, traverser les
mers et s'établir en Amérique, par exemple, ou en
Chine.
JE NE COMPRENDS PAS L'EUROPE
SANS LE PAPE, disait naguère devant dous un
homme émineot et d'une sagesse politique renom
mée. Ce mot est d'un graod sens. En effet, on ne
comprend, on ne se représente bien les choses que
comme elles sont, et comme les siècles et la Provi
dence les ont faites.
L'Europe sans le Pape, c'est l'Europe sans son
perpétuel foyer de civilisation et de lumière
Rome l'a été pendant des siècles, Rome l'est encore.
L'Europe saos le Pape, c'est l'Europe sans lien
antique et vénérable de ses nationalités; sans un
centre commun d'accord, de paix et d'harmonie
sociale comme de foi.
L'Europe sans le Pape, c'est l'Europe sans la
personnification la plus auguste des deux grandes et
saintes choses, dont l'Europe a aujourd'hui un plus
profond besoin, je veux dire l'autorité et le respect.
Quoiqu'en disent Mazzini et ses disciples de
l'école libérale, Rome n'appartient pas exclusive
ment aux Romains, et la souveraineté du Pape est
une institution européenne, universelle. C'est ce
qu'exprimait l'illustre Fénelon lorsqu'il disait dans
son langage expressif Rome, c'est la commune
patrie de tous les chrétiens tous sont concitoyens
de Rome; tout catholique est Romain. Et c'est
pour cela que le monde entier ressent l'injure faite
la souveraineté temporelle du Pape; c'est pour
cela que la rébellion de i848 blessa au coeur toutes
les nations catholiques. Bien public.)
Le traité du i5 avril fait presque oublier
celui du 5o mars. Il est vrai que quelques personnes
vont jusqu'à prétendre que ce dernier se trouve en
partie annulé par la convention séparée tondue
quinze jours plus tard, dans un si mystérieux secret,
entre la France, l'Angleterre et l'Autriche. C'est
aller un peu loin; mais il n'en est pas moins vrai
que cette dernière convention est un fait grave, et
l'on s'explique très-bien que la Russie et la Prusse
se montrent quelque peu froissées de l'ignorance
absolue où elles ont été laissées de sa conclusion.
Est-il exact, cependant, que ces deux puissances
se disposent demander des explications Londres
et Paris? Nous l'ignorons; mais s'il faut en croire
les journaux anglais, les souverains de la France et
de la Grande-Bretagne auraient pris lesdevants et
donneraient spontauémeDt ces explications. Le
Times assure, en effet, que le général Edgar Ney
parti pour Saint-Pétersbourg avec la réponse de
l'empereur des Français la notification de l'avé-
nement au trône de l'empereur Alexandre II, serait,
en outre, porteur d'une lettre autographe de
Napoléon III, dans laquelle ce souverain explique
rait longuement au Czar les motifs pour lesquels la
France, l'Angleterre et l'Autriche ODt conclu le
traité du i5 avril.
On annonce en même temps le départ de Londres
pour Saint-Pétersbourg du général Grey, écuyer
de la Reine Victoria et ami intime de M. de Brun-
now, également chargé d'une lettre autographe de
sa souveraine pour l'Empereur Alexandre II, et il
est permis, dès lors, de supposer que cette lettre
contient des explications analogues celles que
renfermerait, d'après le Times, la lettre autographe
de Napoléon III.
Les exercices du Mois de Marie attirent toujours
dans l'église des RR. PP. Carmes une foule recueil
lie. On s'y presse autour de la chaire sacrée pour