JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
No 4.033.
Samedi, 24 Mai, 1856.
annee.
1TIÎ&&3 K>»TO2ft!28«
39me
24 Mai.
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la poste3 5o
Oû s'abonne Ypres chez D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand'-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, 7 heures du soir.
Les lettres et envois doiyent être
affranchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne; on traite forfait.
CHEMINS DE FER
LE PROPAGATEUR
truite et jcstice.
d'Ypres Courtrai, 55o, n, 5—oo,
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
74°. m55, 45°-
De Courtrai Mooscron et Lille
73°, >0—5o, 15o, 9—5o.
De Courtrai pour Gand 7 00
12—5o, 4—35, 6—15.
De Courtrai pour Gruges 7—4°) 93o,
t25, 620
7PF.EÎ
T,e jour où, répondant aux interpellations de M.
Orts, M. le Ministre des affaires étrangères déclara
par un mot qui restera dans l'histoire de notre pays,
que la pression de l'étranger n'obtiendra jamais
d'une nation qui chérit sou indépendance son
suicide volontaire par la mutilation de sa constitu
tion ce jour là quelques membres de la droite
hésitèrent h unir leurs applaudissements aux
manifestations bruyantes de la gauche, b l'appro
bation des centres. Ces membres de la Chambre
sont Belges; nul u'a droit desuspecler leur sincère
amour pour leur pays, leur attachement une
Constitution, qui d'ailleurs est Lien plus leur ou
vrage que celui de leurs adversaires. Mais, dans
leur prudence, ils ont craint un malentendu ils
ont redouté qu'on ne prit leur témoignage d'ad
hésion b la noble déclaration de M. le comte Vilain
X1III, comme un encouragement aux désordres de
la presse révolutionnaire, comme une connivence b
la complicité assumée par le silence ou les palliatifs
de la gauche avec ces excès de la licence.
Cette prudence était-elle poussée trop loin? La
tactique de certaines feuilles qui se disent libérales
est aujourd'hui trop manifeste, pour que nous
osions blâmer ces quelques membres de la droite de
leur réserve. Cette tactique n'est ni droite ni
honnête; mais enfin, telle quelle, la voici: On
affecte d'ériger cette manifestation du sentiment
national en triomphe de la gauche sur la droite:
ou se pose cavalièrement en parti national et,
comme le disait uoe petite feuille d'arrondissement
l'autre jour, les cléricaux ne peuvent plus avoir
d'autre nom de parti, que celui de parti de
l'étranger. Dans le fait ce propos est absurde, dans
l'intention il "st odieux.... Mais enfin ces gens-là
ont appris de Voltaire qoe le mensonge sert b
quelque chose. Une seule question. Qu'entendez-
vous par le parti clérical Dans votre phraséologie
habituelle, cette appellation désigne ce que d'antres
journaux moins iufimes nomment le parti catholi
que; ce que, nous qui estimons le libéralisme et qui
véoérons le catholicisme, nous saluons du nom de
parti conservateur. Clérical, catholique ou conser-
F A. I TS REMARQC A BLES
itr:i.tTii.<« a i.iiisi it uk
Suite. Voir le n° 4>o29 du Propagateur.
III.
Eo i522, Louis de Nevers, comte de Flandre,
afin de donner une preuve non - équivoque de sa
sollicitude pour les Yprois,et dans la vue d'encou
rager encore leur iudustrie et leur commerce,
défendit, sous des peines graves, la fabrication de
draps dans les environs de cette ville. Les avanta-
tages du traité conclu, en 1338, entre ce prince et
le roi <1 Angleterre, Edouard VI, traité par lequel
ils élab.ireot et assurèrent la liberté du commerce
entre leurs sujets respectifs, rejaillirent aussi sur le
négoce d près. Nous savons qu'en généraltous
les souverains des Pays Bas protégèrent le commerce
de leurs sujets. En 154oCharles-Quint défendit
l'usure; mais il établit une exception en faveur des
négociants, pour ne pas porter atteinte b la prospé
rité industrielle et commerciale de la Belgique.
valeur, pour vous c'est tout un: vos attaques
incessantes contre la majorité des chambres, vos
airs de dédain et de défiance envers le mioistère
même, prouvent assez que, selon vous, une bonne
moitié du pays, soyez dans le vrai, les trois quarts
du pays, sont cléricaux. Quoi donc les trois quarts
de la Belgique, la moitié, si vous voulez, de nos
populations appellent la domination de l'étranger...!
Taisez-vous, calomniateurs, votre esprit de parti
vous pousse eu ce moment jusqu'à la trahisoD. Si
l'étranger vous en croyait, la Belgique lui serait
ouverte.... Vous vous faites les portiers de l'étran
ger.
dépouillement des régistres de l'état-civil
de la ville de bruxelles.
Groupes
Population
Eufants légi
Eufants illé-
H
de
de chaque
times sur 100
giti. sur ioo
c
5s
professions.
groupe.
naissances.
naissances.
Blanchisseuses
et teinturières,
lavandières et
repasseuses.
a,586
27
100
Domestiques
gages.
7.9^6
26
84
2 00
Tricoteuses
dentellières et
brodeuses.
3,934
3
97
2 00
Couturières
taille uses, 1 in
gères, fleuris
tes, modistes.
5,110
2
93
100
Population des
quatre group. s. 19,586
89
Cet effroyable tableau de la démoralisation des
femmes de la capitale, appartenant b certaines pro
fessions, n'est-il pas entaché dfe quelque exagéra
tion cléricale? Il est extrait d'une communication
de la loge maçonnique l'Espérance de Bruxelles...
L'immoralité sévit-elle, b ce point sur les popula
tion qui ont gardé des habitudes religieuses? Les
chiffres répondent. Docteurs sans doctrine, qui
parlez de la sécularisation du mariage comme d'uue
conquête de l'esprit moderne, aviez-vous donc
pensé que l'ouvrière qui a désappris le chemio de
l'Église se soucierait beaucoup d'aller b l'Hôtel-
de- Ville La maison communale, qu'elle soit un
monument comme dans les villes, ou un cabaret
comme b la campagne, est toujours une maison où
L'exemption de tonlieu a eu aussi une grande
influence sur l'extension du commerce des Yprois,
et donné plus de vigueur b leurs relations, non-
seulement avec les autres villes de la Flandre, mais
encore avec les pays limitrophes. Ils l'obtinrent, b
Messines, en 1200; b Lille, en 1 a41 en 1275, b
Nieuport; en i3oi b Bapaume. Le traité conclu,
en 1167, entre Thierri d'Alsace, et Florent III,
comte de Hollande,assura, aux marchands flamands,
l'exemption de tonlieu daos ce dernier comté.
Eofin, ce qui contribua encore b faire accroître les
ressources de nos actifs aïeux; ce fut l'affranchisse
ment de tout droit quelconque, accordé par
Philippe d'Alsace, en 1117, aux marchands qui se
rendraient b la foire annuelle d'Ypres, teoue, le
jour de l'Ascension de Notre-Seigneur, sur le
territoire des Templiers, extra muros. Cette foire,
établie en 1127, et qui durait huit jours, fut, avec
le consentement du graod-maiire Olivier, transférée
dans la ville, en 1220, par la comtesse JeanDe
de Constautinople. Cette translation, eu portaut nn
grand préjudice b la maisoa des Templiers, fut très
avantageuse aux habitants d'Ypres. Il y avait, de
Monsieur un tel dit Vous êtes unis au nom de la
loi; le mariage est un contrat, vous avez contracté
vous êtes liés l'un b l'autre jusqu'à ce qu'une sen
tence du tribunal vous rende la liberté. L'Église
est le temple auguste où le prêtre bénit les affec
tions légitimes et où Dieu lui même unit irrévoca
blement b l'homme sa compagne, pour qu'elle soit
les os de ses os et la chair de sa chair. Que vous
semble de la dignité du contrat; que vous semble
de la dignité du Sacrement Le bon sens populaire
ne s'y trompe point il ne verra jamais dans le
mariage civil qu'une formalité utile, obligatoire
avant le véritable mariage, celui, fait b l'Église. Le
chrétien qui se marie obéit volontiers aux pres
criptions légales; mais qui se passe de l'Église se
prive très-lestement de la Maison-commune. C'est
un épouvantable malheur; mais b qui la faute?
Nous disions mercredi que si l'intervention du
clergé dans les choses de l'ordre politique est
légitimée dans certains pays par des circonstan
ces exceptionnelles, le prêtre, en règle générale,
n'a qu'à perdre, daus l'opinion des peuples, de
toute immixtion dans l'administration des affaires
civiles. Est-ce dire que, comme certains esprits
étroits, nous renfermions le zèle du clergé daus
l'enceinte du temple, et que nous lui interdisions,
dès qu'il a déposé au pied de l'autel ses vêtements
sacerdotaux d'exercer son influence salutaire sur
les destinées de la société? Il faut, pour émettre ces
niaiseries d'esprit-fort, ignorer absolument ce qu'il
y a d'immense et de sublime dans la notion catho
lique d'égllse. Quoi qu'elles fassent, orthodoxes
ou dissidentes, nos nations modernes étant des
nations chrétiennes, dans leurs mœurs et dans leurs
lois, sont dans l'Église actuellement ou virtuelle
ment: l'Église les embrasse et les enserre d ns les
liens de sa charité. Le prêtre, l'homme ci se,
(nom juste et vénérable que les railleries des sots
ne parviendront pas b rapetisser), le prêtre, homme
de l'Église, serait indigne du caractère que lui a
conféré l'onction sainte, s'il n'avait pas le cœur
assez large pour compatir b toutes les misères de
l'humauité, et le courage assez fort pour consacrer
chacun des instants, chacune des puissances de sa
plus, une autre foire franche, qui commençait
le jour des Cendres, et finissait un mois après le
concours d'étrangers b ces foires, était immense et
le débit des productions des manufactures d'Ypres,
très considérable.
Il ne résultait pas moios d'avantages, pour le
commerce d'Ypres, de la hanse de Londres, asso
ciation qui paraît remonter au douzième siècle.
Alors, les villes de Flandre, devenues florissantes
par leurs privilèges, entretenaient des relations
fréquentes avec Venise, Gênes et les villes libres
de l'Allemagne. Ce fut, selon Moréri, la ville de
Brème qui, en 1164, forma cette alliance et bien
tôt les places de commerce les plus célèbres de
l'Europe vinrent s'y affilier. La capitale de la
Grande-Bretagne devint le centre de celte réunion,
b laquelle on donna le nom de Hanse de Londres.
Lesmarcbandsiîamands étaient étroitement liésavec
les Anglais, dont ils recevaient les laines indispen
sables b leurs manufactures ils s'agrégèrent, en
grand nombre, b la hanse; et Bruges devint, en
quelque sorte, la succursale de Londres, dans la
suprématie de l'ailiance. Pour être continué.)