La moiliéde la ville éiaii submergée,et la foule
se promenait avec stupeur aux abords de ces lagu
nes limoneuses, qui avaient, sur certains points,
presque l'impétuosité du torrent. On dirait un
tableau du déluge: ce sont les mêmes aspects, les
mêmes ruines et les mêmes désespoirs. On ne peut
pas encore calculer le mal il faut attendre que l'eau
se soit complètement retirée et que le calme,
revenu un peu dans les esprits,permettede recueillir
des renseignements exacts et de compter les victi
mes. Car il ne faut pas se le dissimuler, il y a eu des
malheureux qu'on a vus qui se crispaient contre les
froids embrassements de l'eau, montant, montant
toujours, et qui finissaient par disparaître, malgré
les efforts faits pour les sauver. Et combien d'autres
qui n'ont pas été vus, que l'eau dévorait dans leur
fuite ou que surprenait l'effondrement de leurs
maisons!
Le nombre des maisons qui ont disparu est
incalculable. Depuis l'avaot-dernière nuit cela n'a
pas cessé. On aurait dit de ces châteaux de cartes,
que construisent les enfants et qu'un souffle suffit b
renverser. Ainsi, il n'est que trop vrai que les
Charpennes, immense village n'existent plus: Vaux,
Villeurbanne, le hameau de la Vilette, la Guillo-
tière ont aussi horriblement souffert. Au premier
instant, h l'heure qui a suivi la rupture de la digue,
c'était, des habitants surpris dans leur sommeil, des
vies compromises, des vieillards, des femmes, des
enfants jetés dans les hasards d'un sauvetage auquel,
hélas! tous les dévouements n'ont pu suffire.
Enfin, grâce 'a Dieu, il en aélésauvé beaucoup.
Les mariniers, les militaires, les pompiers luttaient
de courage et d'ardeur: combien n'out-ils pas
arraché de victimes b une mort certaine! ils en ont
été prendre jusque dans leur lit: ils étaient obligés
d'empêcher les femmes de se vêtir et de ne rien
emporter, et b peine avaient-ils franchi le seuil ou
plus souvent la fenêtre, que la maison s'écroulait.
Le Prince Impérial a été vacciné lundi. C'est
sur le fils de M. le docteur Conneau, premier
médecin de l'Empereur, que le vaccin a été pris.
L'opération a parfaitement réussi. La santé de S.
A. I. est toujours excellente.
Les troupes qui occupent les Principautés
danubieunes oot commencé b retourner dans leur
patrie.
On écrit de Paris b l'Émancipation
Les joornaux anglais, relevant un bruit absurde
et malveillant que la presse française avait méprisé,
ont donné un démenti formel b la prétendue
cécité du prince impérial. Ce conte indigne est nne
des mille méchancetés qu'inventent et cherchent b
accréditer les partis déchus et impuissants; cela
fait hausser les épaules de pitié.
La distribution des billets pour assister a la
cérémonie du baptême du Prince Impérial ne pourra
avoir lieu que dans les premiers jours du mois de
juin.
nouit, et ne laissa, b la postérité, qu'un stérile
souvenir de l'aisance et de la prospérité dont ses
aïeux avaient joui La destruction des faubourgs
d'Y près, pendant le siège de 1385, porta une forte
atteinte b ses manufactures: Philippe-le-Hardi,
successeur de Louis de Maie, ne voulant point
permettre la reconstruction des nombreux bâti
ments dévastés de ces faubourgs, les tisserands, les
foulons et les ouvriers de la draperie, qui en habi
taient une grande partie, allèreut s'établir dans les
environs; quelques-uns même se rendirent b Leyde,
où ils furent gracieusement accueillis, et où ils
paraissent avoir, les premiers, introduit la manu-
lacture de draps.
Parmi les métiers et les corporations les plus
riches b ùpres, il faut compter celle des drapiers;
leur fortune les mit b même d'aspirer aux premières
fooclious municipales. Ils avaient, comme formant
la principale, et, en même temps, la plus nombreuse
Oo ne sera admis b cette cérémonie que dans les
costumessuivants: Les membres descorpsconstitues
et les fonctionnaires, en grand uniforme. Les
magistrats, en grand costume. Les militaires, en
grande tenue. Tontes les dames seront en toilette
du soir avec coiffure sans chapeau. Les hommes
non fonctionnaires, en frac et cravate blanche.
(Moniteur.)
Le Corps-Législatif de France a voté samedi
b l'unanimité moins une voix, celle de M. de Mon-
talembert, le projet de loi qui modifie la législation
sur le transport des imprimés, en substituant le
poids b l'étendue. M. de Montalembert a combattu
le projet qui aggrave la situation de certaines
publications périodiques.
L'ouverture de l'Exposition des animaux et
des produits agricoles a eu lieu dimanche aux
Champs-Élysées b Paris.
Une divisioo de l'armée de Crimée, io', 5y*,
6i* et 85' régiments d'infanterie de ligne et 1"
bataillon de chasseurs b pied, vient de faire son
entrée b Lyon. La marche b travers la ville a été un
véritable triomphe au milieu de la population
criant Vive l'Empereur vive l'armée.' et
couvrant de fleurs généraux, officiers et soldats.
Des couronnes ont été attachées aux aigles des
régiments; les maisons étaient ornées de drapeaux.
L'air martial des troupes a impressiouné la popu
lation. Cette entrée était maguifique.
Il vient de se fonder ici, dit \e Salut public
de Lyon, uo restaurant d'un nouveau geuret
c'est uue voiture assez vaste dans laquelle se trou
vent une cuisiue et une salle b manger; le restaurant
se transporte b des heures régulières aux environs
des usines employaut un graud nombre d'ouvriers.
Uue jeune femme, tenaot dans ses bras un
eufant de six mois b peioe, a comparu, le 23 mai,
devaut le tribunal de police correctionnelle d'Arras,
sous la prévention d'avoir volé un peu de pain;
un peu de pain volé pour apaiser sa faim et lui
donner la force d'allaiter son eufaut. Elle avoue sa
faute en pleurant, Devant ce triste tableau, le
tribunal a usé d'iudulgeuce et n'a condamné la
pauvre mère qu'à 24 heures d'emprisonnement.
L'Industriel alsacien raconte l'anecdote
suivante
Dans un de nos petits villages d'Alsace, plus
français de coeur que de langue, il s'est passé le fait
suivant, dont nous garantissons la par faite exactitude.
Le maire de l'endroit venait d'être suspendu.
L'arrêté préfectoral portait
Art. Le maire de... est suspendu.
Art 2. L'adjointes! chargé de l'exécution, etc.
L'adjoint, ne sachant pas lire le français, eut
recours b uo de ces facétieux administrés, qui lui
ouvrit le dictionnaire aux mots suspendre auj-
hangen) et exécution HinrichtungEt le bon
municipal de se récrier dans son tudesque langage:
Non, nou je ne m'en charge pas! Le maire ne
corporation, conjointement avec les foulons, les
tondeurs, les bouchers et les poissonniers, ainsi
qu'avec les chefs des autres métiers, une grande
influence dans l'administration de la ville.
Résumons ce travail. Nous avous i* précisé
l'époque de la construction des Halles. 2" Nous
avons dit pourquoi les Halles ont été construites
dans d'aussi vastes proportions. 3° Enfin oousavons
étudié les institutions qui oot pu développer dans
la ville d'Ypres une prospérité, dont ce monument
est le témoignage. Cette prospérité, et c'est là uotre
conclusion, doit être attribuée, comme nous l'avons
montré b la manufacture de draps, que les Yprois
ont portée au plus haut degré de perfection et
qui étaient très renommés; b la fabrication
d'étoffes de serge, fabrication déjà aussi en vogue, b
Ypres, longtemps avant la construction de la Halle;
au trafic immense des habitants actifs et industrieux;
a leurs relations commerciales avec plusieurs cou-
m'a jamais fait de mal, et s'il mérite d'être pendu
que M. le préfet charge un autre de l'exécution!!!
On nous communiqué, dit le Moniteur du
Calvados, de Caen, la note suivante, sur les incon
vénients de la crinoline pour les maris:
Un habitant de notre ville se présenta ces jours
derniers dans un bureau de diligences pour retenir
trois places.
Monsieur, lui dit le commis, au nombre des
trois voyageurs, combien y aura-t-il de dames?
Une, monsieur.
Alors, j'inscris quatre places.
Mais, monsieur, je u'en demande que trois.
Cela est vrai, et je suis tout prêt b le recon
naître; mais depuis l'emploi de la crinoline, nous
sommes obligés de comprendre chaque dame pour
deux places, une pour elle, et l'autre pour le jupon
Malakoff.
Allemagne. La grande procession de la
Fête-Dieu a eu lieu b Vienne avec un éclat ex
traordinaire. Tous les évêques du concileen
habits pontificaux assistaient au cortège. Le
Saint - Sacrement était porté par le cardinal-
archevêque de Vienne sous un dais magnifique,
dont les chambellans impériaux tenaient les cor
dons et qu'entouraient les pages de l'Empereur
portant des flambeaux. Derrière le baldaquin
marchait l'Empereur, suivi des archiducs, des hauts
dignitairesde la Cour et des chevaliers de la Toison
d'or, dans le costume brillant de l'Ordre. Les trou
pes de la garnison formaient la haie dans les rues
où passait le cortège et donnaient les salves d'usage.
L'Impératrice n'a pas assisté b cette solennité.
L'Empereur de Russie est en ce moment b
Berlin.
Le voyage inattendu du Czar en Prusse sert de
thème b des commentaires sans fia parmi les
mécontents de l'alliance occidentale.
Dans les cercles politiques de Berlin, on croit
généralement que le voyage du Czar se rattache b
diverses questions importantes, celles, entre autres,
du traité du iâ avril et de l'orgauisation des
Principautés.
Ou affirme, d'un autre côté, que la visite de
l'Empereur Alexandre n'est qu'une démarche de
piété filiale b l'égard de l'impératrice douairière et
d'affection pour d'autres membres de la famille
impériale.
Uoe dépêche télégraphique de Berlin apporte
une importante nouvelle empruntée b la Gazette
de Posen, et qui va agiter vivement l'émigration
polonaise dans tous les pays. Au bal qui lui a été
offert lundi dernier, par la noblesse, le Czar aurait
annoncé avoir signé un décret d'amnistie applica
ble, sauf un petit nombre de personnes, b tous les
réfugiés et émigrés du royaume. Reste b savoir si
cet acte de réconciliation est absolu et sans condi
tion comme peut le faire espérer le caractère du
souverain qui l'accorde.
trées de l'Europe, telles que la France, l'Angleterre,
l'Espagne, la Navarre, la Gascogne, la Champagne,
la Bourgogne, ainsi qu'avec Florence et quelques
villes de l'Allemagne septentrionale; b la facilité
du transport de leurs productions par terre et par
eau, facilité que leur procurait l'assiette de la ville
dans une province fertile, entrecoupées de grandes
routes, de rivières et de canaux; b l'affluence des
négociants étrangers et régnicoles qui fréquentaient
les foires et les marchés d'Ypres; aux avantages
considérables que les Yprois retirèrent de leur
agrégation b la bause de Londres; b la protection
que lescomtesde Flandre accordèrent au commerce;
aux privilèges concédés aux marchands d'Ypres,
par plusieurs souverains de l'Europe: voilà ce qui
assura b la ville d'à près, une prospérité au-delà de
toute expression, et la rendit autrefois uue des
plus riches, des plus florissantes, des plus renom
mées, et, par sa nombreuse population, nne des
villes les plus puissantes de la Belgique.
(Pour être continué.)