JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N0 4.059.
Samedi, 23 Août, 1856.
40me année.
•jixaïs DaTaiRS»
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la posle3 5o
On s'abonne Ypres chei D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Gr.nd'-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI, a 7 heures Ju soir.
Les lettres et envois doivent être
affranchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne; on traite forfait.
LE PR0PA6ATEUR
CHEMINS DE FER
VÉRITÉ ET JUSTICE.
d'Ypres Courtrai, 5,3o, 9,35, 3,40
5,4o, de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe,
7,35, io,55, 3,25, 9,20.
De Courtrai Mouscron et Lille
7,3°, >o,5o, i,5o, 5,oo, 9,i5.
De Courtrai pour Gand, 7,00, 10,45,
12,5o, 5,oo, 6,45.
De Courtrai pour Bruges, 7,40, 11,00,
2,00, 6,55.
7?ï.SS5 25 Août.
Une dépêche télégraphiquede Saint-Pétersbourg
annonce que M. le comte de Morny a remis b l'em
pereur Alexandre le grand-cordon de l'ordre
impérial de la Légioo-d'Hooneur.
Le gouvernement portugais, a l'occasion de la
tentative d'émeute, du g, a pris des mesures de
précaution, el il est bien décidé employer la force
au besoiu. Deux chefs d'émeutiers ont été arrêtés et
déférés aux tribuoaux.
Eu Espagne, la question des subsistances
continue a être un des principaux sujets des
préoccupations du gouvernement. La députation
permanente de la grandesse espagnole, désiraDt
contribuer pour sa part la prompte solution de
cette question a décidé qu'elle inviterait tous les
grands d'Espagne, aiosi que les personnes appar
tenant aux hautes classes de la société, a ouvrir
leurs dépôts de blé h la vente publique sur tous
les marchés de la Péninsule.
Le ministère espagnol vient d'ajourner indéfini
ment les électious municipales. Il motive cette
mesure sur l'effervescence des partis politiques, et
aussi sur ce fait que l'insurrection a empêché, dans
beaucoup de localités, l'accomplissement des for
malités prélimioaires.
Le Motning-Adverliser assure que les États-
Unis refusent d'adhérer aux déclarations faites dans
la dernière séance des conférences de Paris,
concernant l'abolition de la course et du droit pour
les puissances belligérantes de délivrer des lettres
de marque en cas de guerre navale.
Le gouvernement russe a fait connaître h la
Porte que la notification de l'avéuement du Czar ne
tarderait pas b lui parvenir.
On écrit d'Athènes, le g août, b une correspon
dance générale de Vienne, que daus un ordre du
jour adresé ses troupes, le commandant français
du corps d'occupation annonce l'évacuation pro
chaine du territoire grec. Ou peosait b Athènes que
LA IKHEdil^ADIKlI.
1.
Vous ne connaissez rien, gais et joyenx enfants,
des malheurs, des misères, des horreurs qu'on
appelle révolution, insurrection, émeutes. Vous
vous souveoez b peine de toutes les inquiétudes de
votre famille, quand le tocsin sonnait, quand la
foule rugissait, quand de sinistres détonations
faisaient pâlir vos inères, quand vos pères réunis
parlaient, discutaient, s'échauffaient, criaient avec
indignation, ou chuchotaient avec mystère.
Ce que l'on désigne le plus ordioairement sous
le nom de révolution, mes eofaots, c'est le désordre
dans toutes les classes de la société, c'est le bouil
lonnement terrible d'une populace mécontente
c'est la guerre civile, c'est-à-dire la bataille entre
ûères, le combat entre amis, la cruauté entre
parents et concitoyens.
L y a trois ans a peioe, un pays dont vous avez
entendu parler saDS doute, un petit État tributaire
d'un pouvoir immense et sévère, la Pologne,
l'évacuation aurait lieu avant la fin dn mois de
septembre.
A Berlin, on est douloureusement affecté du
guet-apens dont le prince amiral Adalbert de
Prusse a failli être victime sur la côte du Maroc. On
annonce que le gouvernement anglais a été invité
par le cabinet prussien b appuyer les mesures
énergiques qui vont être prises pour exterminer ou
refouler de la côte vers l'intérieur cette race
indomptable de pirates qui infeste les côtes d'Afri
que les plus voisines de l'Europe.
La solution de l'affaire des péages du Sund, qui,
depuis plus d'un au, tient en éveil toutes les nations
maritimes eu relations commerciales avec la Balti
que, semble sinou imminente, du moins bien plus
avancée qu'on ne le devait croire, il y a très-peu
de temps. Le gouvernement danois nourrit l'espoir
de voir l'Angleterre et la Prusse accueillir ses
propositions de rachat.
On reçoit d'Egypte une nouvelle commerciale
de quelque importance c'est l'établissement d'une
compagnie de cabotage b vapeur dans la mer Rouge.
La pensée de cette entreprise émane du vice-roi
lui-même. La compagnie sera presque toute égyp
tienne, et elle se nommera la Medjidiehen
l'honneur du Sultan Abdul Medjid.
Le capital sera de 10 millions de francs; il est
déjà tout souscrit. Le vice-roi a pris 3 millions de
francs pour sa part, et les principaux persoonages
égyptieus ont pris des parts proportionnelles.
ÉLECTION POUR LA CHAMBRE.
Voici le résultut de l'élection qui a eu lieu mardi
b Tbielt
Nombre des votants668
Voix obtenuesparM. lecomtede Muelenaere. 661
Bulletins nuls7
Uu arrêté royal du 16 août nomme la demoiselle
Ph. Pas, aide-institutrice b l'iustilulion royale de
Messioes.
Par arrêté royal, en date du 20 août, le sieur
puisqu'il faut l'appeler par son nom, voulut, une
fois encore, teuter de secouer le joug de la Russie.
Je dis une fois encore, car malheureusement les
révolutionséclatent bien souvent dans cette contrée
impatientée; elles y reviennent par intervalles, par
crises, comme les accès d'une fièvre intermittente,
rebelle, effrayante, incurable.
A la dernière de ces insurrections, bieD des gens
se compromirent; bien de jeunes hommes,emportés
par l'effervescence de leur âge, se joignirent aux
révoltés et se mirent a la tète de l'émeute. Le
comte de Sckolinski fut de ce Dombre. Or, dès les
premiers mouvements, il déploya tant d'audace,
tant de sang-froid, taot de tactique, que les
insurgés lui décernèrent le titre de colonel.
Titre dangereux, hélas! gloire éphémère, surtout.
Le czar en colère envoya des troupes considérables
pour combattre et châtier les rebelles. Le comte
de Sckolinski, fait prisonnier, passa devant un
conseil de guerre improviséet fut condamné
b mort.
On peut tremper dans nne insurrection sans
cesser d'être honnête homme. Les convictions,
les raisonnements ne sont pas tous les mêmes, et
D. De Keuwer, avocat b Fûmes, est nommé joge
suppléant b la justice de paix du canton de Furnes,
en remplacement du sieur Bril, décédé.
J.-B. Wancour, greffier de la justice de paix de
Furnes est mort ces jours derniers.
An marché de ce jour, il y avait 200 hectolitres
de froment b 34 fr. 60 c. l'hectolitre; 35 b. de
seigle b i5 fr. 60 c.; 18 h. de fèves b ig fr. 60 c.;
10 b. d'avoioe b g fr. 25 c.; 4oo kilos de pommes
de terre rouges b 6 fr. 00 c. les 100 kilogrammes
25oo k. de pommes de terre blanches b 6 fr.
00 c.; beurre frais b 2 fr. i4 c.; viande b 1 fr. 3o
c.; le kilog.; pain b 34 c. le kilog.
Au marché de ce jour, le froment a subi une
hausse de 2 fr. 4o c5 et le seigle de 1 fr. 4o cs, le
tout b l'hectolitre.
Ou nous écrit de Poperinghe,22août: Dansle
courant de cette semaine, le houblon a été vendu
de fr. 55 b fr. 60 les 5o kilogrammes.
Le houblon sur pied promet d'être d'excellente
qualité. La quantité dn houblon sur pied peut être
évaluée aux deux tiers d'une récolte ordinaire.
Lundi matin, un échafaudage dressé dans
l'église de Clercken, près de Dixmude, afin de
faciliter les travaux de peinture b exécuter au maître
autel, s'est écroulé, el des trois peintres qu'il
portait, deux ont reçu quelques coolusions sans
fractures. Ce soDt les nommés Charles Honchez et
ClémeDt Lyon, de Gaod; le troisième est sain et
sauf.
C'était hier 22 août que S. A. I. et R. M°" la
duchesse de Brabaut a accompli sa vingtième année.
La princesse Marie-Henriette-Anne,archiduchesse
d'Autriche est Dée le 22 août 1836.
C'était également hier le troisième anniversaire
du mariage de cette priucesse avec S. A. R. Mgr. le
duc de Brabant.
On écrit d'Ostende, ig août
La période de la pleine lune et un fort veut du
puis, il y a l'eutraîaeineat, la folie communiquée
déguise
et
par les circonstances; le courage se
endosse facilement l'habit et les armes d'un révolté.
Remarquons bien que je ne veux défendre ni
vanter aucune émeute, aucuue révolution; mais il
m'importe de vous faire comprendre que le comte
de Sckolinski, tout coudamoé b mort qu'il était,
avait des antécédents si honorables, une conduite
si religieuse des principes si charitablesque sa
condamnation fut uo deuil publicet que ses
ennemis, c'est-à-dire les chefs de l'armée russe,
adressèrent eux-mêmes une supplique b leur czar
pour obtenir, sinon le pardon complet, au moios
une commutation de peine.
Le comte avait une femme et un enfant de dix
ans, qui s'appelait Stanislas.
Quand la nouvelle du jugement qui venait d'être
prononcé circula dans Varsovie, la comtesse, com
prenant tous les périls de la situation, ignorant
encore que son mari avait été pris et jugé, faisait
préparer par un domestique fidèle tous les paquets
indispensables au départ.
Elle apprend l'emprisonnement, la condamna
tion, et loin de s'arrêter, elle hâte les préparatifs