Pendant le mois d'août de cette année 88
navires ont fait naufrage dans les eaux de l'An
gleterre.
D'après le Moniteur de la Flotte, la marine
militaire française a employé, pour l'évacuation
complète de la Crimée et de la Turquie, tout juste
quatre mois, et 81 bâtiments de guerre.
On a reçu b Moscou la triste nouvelle d'un
vaste incendie qui a réduit en cendres près de deux
cents maisons dans la ville d'Uscilug sur la route
de Varsovie b Dubno; les dommages occasionnés
par les flammes sont évalués b 2 millions de rou
bles d'argeut ou 8 millions de francs.
Voici un exemple de longévité qui mérite
d'être cité. Il existe dans le voisinage de Devil's
Bridge (Cardiganshire), une femme âgée de 108
ans, qui marche encore droite comme b 3o ans,
n'a perdu la jouissance d'aucune de ses facultés,
et fait tous les jours plus de six milles b travers
les collines de Plinlimnon.
Le pacha accusé du meurtre d'une jeune
fille b Varna, a été mis en liberté avant la fin des
débats: il doit comparaître lorsqu'il sera appelé.
La population de Paris, lors du recensement
de i85i, s'était trouvée de i,o53,262 habitants
fixes. Elle s'élève actuellement b 1,178,262 ha
bitants. L'augmentation a donc été n5,ooo
habitants dans cette période. L'accroissement est
plus considérable dans la banlieue.
Comment on bâtit une église. - Dans
les environs de Calaisse trouve un gros vil
lageil est situé sur le bord de la mer et
habité par des pêcheurs, pauvres gens qui
vivent de leur travail; ils n'avaient pas
d'égliseet la dislance l'église voisine était
grande comment faire pour en bdtir une? Ils
consultèrent un employé de la marine, cœur
vraiment chrétien.
Mes amis, leur dit-il, voulez-vous une
église? il est possible d'en avoir une, et dans
peu. Écoulez chaque bateau mettra de côté un
poisson ce sera le poisson du bon Dieu; puis
ces poissons réunis seront vendus au profit de
votre église; commencez dès aujourd'hui et
dans peu vous poserez la première pierre.
Le conseil fut suivi, parfaitement pratiqué.
En villeon se disputait Us poissons du
bon Dieu; ils étaient toujours bien vendus.
L'on raconta ces faits Empereurlors de
son voyage Calais; il en fut si édifié qu'il
ajouta Je veux donner aussi mon petit
poisson, et le poisson était un billet de mille
francs. L'église est bdlie Ce n'est pas un
monumentmais elle est très-convenable.
aussi respectés que des objets dans le meilleur état.
Les Petites-Sœurs attestent avec un sourire que
leurs pensionnaires tiennent excessivement b ce
droit de propriété et mettent ces nippes de préfé
rence b celles que leur fournit la maison. On
pourrait s'effrayer b l'idée de la réonion de ces
livrées de la misère. Qu'on se rassure. L'aspect de
la salle dite la lingerie, offre une propreté frappante,
un ordre admirable. Les Petites-Sœurs ont rac
commodé, lessivé; où leurs mains ont passé, il n'y
a plus de baillons ni de mal-propreté. Là aussi sont
renfermés dans des armoires les vieux vêtements
donoés en autnôue et qui subissent des transforma
tions adroites et iogéoieuses.
Dix Sœurs seulemeut font le service de cette
maison où sont logés et entretenus cent trente
vieillards des deux sexes, infirmes ou incapables de
travail. Dix femmes suffisent b cette immense
besogne cuisioe, nettoyage, lessive, couture, soin
des malades, quête quotidienne a travers la ville
entière! Il est vrai que la force leur vient d'en haut
et qu'elles travaillent pour le Ciel.
L'cuvrier le plus laborieux sent quelquefois ses
forces le trahir, le paysan le plus robuste aspire de
Hollande. La société néerlandaise pour
l'encouragement de l'abolition de l'esclavage vient
de racheter b Suriname 24 esclaves. C'étaient, pour
la plupart, des personnes qui travaillaient pour
leur liberté et qoi avaient déjà réuni, dans cette
intention une petite somme. On leur a donc
avancé ce qu'il fallait pour payer leur délivrance.
Onze des vingt-quatre libérés ont déjb rendu une
partie ou le tout des fonds avancés.
A Abbekerk, en Hollande, une servante
vient de mettre le feu b la maison de ses maîtres,
devinez pourquoi?... Parce que ceux-ci 1 ni avaient
refusé la permission d'aller b la kermesse de son
village. Heureusement on s'est aperçu b temps de
l'incendie et on a pu s'en rendre maître sans avoir
b déplorer des dommages trop considérables. La
servante a été arrêtée.
Un arrêté de l'administration communale
d'Utrecht défend de se montrer en étal d'ivresse
sur la voie publique et frappe les contrevenants
d'une amende de 3 b 10 florins ou d'un jour de
prison. Un arrêté défend aux personnes ayaut bu
outre mesure, de conduire un ou plusieurs chevaux
et ce sous peine d'une amende de 3 b 9 florins ou
d'un ou deux jours de prison. Il serait b désirer, que
de pareils arrêtés fussent également pris ailleurs.
Allemagne.On lit dans la Patrie, au sujet
de la création d'une université catholique en
Autriche
L'idée de fonder une université sous la direction
exclusive de l'épiscopat se trouve déjb exprimée
dans la lettreque l'Archevêque de Vienne a adressée
au nonce du Pape le 18 août i855, et qui a été
reproduite par les journaux. Seulement il ne
s'agirait pas de créer une université catholique
autrichienne, cet établissement de haut enseigne
ment serait destiné b l'Allemagne catholique tout
entière.
On sait qu'une maladie incurable du grand-
duc de Bade a mis aux mains de son frère, nommé
prince régent, l'exercice du pouvoir suprême. Une
dépêche télégraphique de Carlsruhe annonce que
le Régent, probablement b la suite d'une abdication
de son frère aîné, vient de lui succéder et qu'il le
remplace aujourd'hui non seulement de fait, mais
aussi de nom comme souverain du grand duché.
Suisse.On lit dans la Suisse du 5 septembre
Ce matin, le château et la ville de Neuchâtel
étaient encore au pouvoir des insurgés, lorsque tout
b coup le bruit se répandit que la ville était cernée
par des colonnes républicaines. Les royalistes
crurent d'abord avoir affaire aux volontaires de la
Chaux de Fond. Quel ne fut pas leur étonnement
en se trouvant en présence des patriotes du val
temps en temps au repos, la mère de famille la plus
dévouée a des heures où le découragement la courbe;
la Sœur de charité ne connaît ni ces défaillances,
ni ces accablements; son sourire angélique ne la
quitte jamais. Ces fronts cachés sous la guimpe n'ont
point de rides, la sérénité prolonge la jeunesse.
Une religieuse n'est jamais inquiète, ni pressée;
elle suit sa voie d'un pas égal, et accomplit sa
lâche dans la même mesure. Elle sait qu'à chaque
jour suffit son mal. L'habit religieux semble con
férer cette faculté de modération qui est le secret de
ces utiles et laborieuses carrières traversées sans
trouble ni surexcitation.
Comme ils sont bien Ib les pauvres vieillards
usés et par l'existence du travailleur et par les
privations du prolétaire, ou brisés par quelqu'un de
ces affreux accidents occasionnés par un métier
dangereux Ils sont si bien soignés, si bien vêtus,
si bien couchés, si bien nourris par leurs bonnes
Petites-Sœurs! et c'est de tout cœur qu'ils leur
donnent ce doux nom maternel. Il y en a un
entr'autre, aveugle et paralytique, qui vous parlera
de son bonheur en bénissant la Providence d'avoir
abrité ses derniers jours sous les ailes de ces anges.
Travers avec qui hier encore ils faisaient cause
commune.
C'étaient cinq centshommes descendus du vallon
pendant la nuit, sous les ordres du colonel Denzler.
A mesure qu'ils approchaient de la ville des ren
forts considérables les rejoignaient de divers côtés.
Arrivés devant Neuchâtel, ils se réunirent b la
colonne des Montagnes. Une mêlée sanglante eut
lieu; le succès ce fut pas longtemps indécis, et
bientôt le drapeau de l'anarchie, arboré sur le
cbâteau, faisait place aux couleurs nationales.
Mais il y a eu des pertes b déplorer des deux
côtés; 12 morts, 5o blessés, plus de cent prison
niers chez les royalistes. L'un des comtes de
Pourtalès a été fait prisonnier, il est grièvement
blessés; d'autres versions annoncent sa mort. Les
chefs de l'insurrection qui n'ont pas été pris par les
républicains, sont en fuite. Le gouvernement est
réintégré dans ses fonctions.
Le Conseil fédéral a décidé, dans sa séance
d'aujourd'hui, de renvoyer devant les assises fédé
rales les individus compromis dans cette affaire et
coupables du crime de haute trahison.
Quoique l'échauffourée royaliste puisse être
considérée comme terminée, le canton de Neuchâtel
sera néanmoins occupé par les troupes fédérales.
Les insurgés appartiennent presque exclusive
ment aux communes de La Sagne, des Ponts, de la
Brévioe et de la Chaux du Milieu, connues depuis
longtemps pour former le noyau du parti prussien.
Dans la soirée d'hier, Neuchâtel était déjà
entouré par les républicains; pendant la nuit de
nouveaux renforts sont arrivés, notamment delà
Chaux-de-Fonds et du Locle. Le matin les répu
blicains du vallon sont arrivés et c'est alors que le
colonel Denzler a pris le commandement des forces
républicaines.
On a reçu aujourd'hui de Neuchâtel des
rapports détaillés par suite desquels on a en
voyé M. de Sydowadministrateur des
principautés de Hohenzollern, un courrier ex
près qui lui porte des instructions particulières.
On assure que le gouvernement prussien est
fermement décidé, puisque le conflit a enfin
éclaté Neuchâtel, faire tout son possible pour
rétablir Vordre légal dans cette principauté.
Amérique. L'une de ses trouvailles mira
culeuses, comme on n'en fait que bien rarement
dans les placers californiens ou daus les champs
aurifères de l'Australie, s'est trouvée récemment
sous la main de trois mineurs qui travaillaient dans
la crique Noire b Tarradale. Ils fouillaient ensemble
le sol b une profondeur de douze pieds de la surface
Interrogez-leet en l'écoutant vous pleurerez.
Et ainsi b chaque pas, b chaque observation on
acquiert la preuve de l'influence morale des vertus
ainsi exercées, de ce que peut sur des êtres doDt la
plupart ont l'âme aussi dégradée que le corps,
l'exemple de cette abnégation, de cette patience,
de cette douceur qui ne se démentent jamais. Aux
physiques s'a joute continuellement le bien fait moral.
Le calcul des différentes dépenses quotidiennes
de l'établissement formerait un chiffre élevé.
L'a-t-on oublié, ou le sait-on encore? Les Petites-
Sœurs n'ont point de revenus et leur seule ressource
est l'aumône. Non point la riche aumôoe qui porte
le nom de legs ou de subside, non point la bien
faisance fondée sur des litres de propriété et qui a
des terres et des rentes qui rapportent tant que le
riche vit du pauvre et qu'en définitive les grands
deviennent les obligés des petits. Non, c'est sim
plement l'aumône de chaque jour, et littéralement
rien que cela.
Car c'est leur règle, elles vivent au jour le jour,
passagères sur la terre et ne pouvant prévoir un
lendemain. Elles ne s'en préoccupent jamais, Ie
lendemain est remis aux mains de la Providence»