lorsqu'ils ont mis découvert un bloc d'or de cioquaDte-quatre livres, autour duquel se trouvait une certaine quantité de pépites pesaot ensemble 80 onces. La valeur totale de cette riche trouvaille n'est pas inférieure 3,000 livres sterling. RUSSIE. ENTRÉE SOLENNELLE DE L'EMPERECR ALEXANDRE II A MOSCOU. On écrit de Moscou 5o août Vers dix heures du matin la population, se por tant vers les rues indiquées au programme pour le passage du cortège, se hâtait d'aller occuper les places où elle devait attendre, pendant cinq heures, le signal donné du Kremlin et annonçant le départ de l'Empereur de son château de Petrowski. La décoration des rues était assez uniforme des tentures rouges largement drapées aux balcons, ou, dans les entrecolonnements des grands hôtels transformés en élégautes tribunes, des fleurs et des drapeaux aux couleurs nationales, en étaient les éléments principaux. A midi, les troupes, cantonnées aux environs de Moscou ou campées près de Petrowski, sont venues, musique en tête et enseignes déployées se ranger en bataille sur toute l'étendue du parcours. Peu peu les régiments se massent dans les rues, la haie se forme; il devient peu près impossible de circuler, et la foule ne pouvant pas s'étendre au large, élève peu h peu ses vagues jusqu'au faîte des maisons. Tout le personnel diplomatique arrive succes sivement et remplit les splendides salons de l'hôtel Kotchioubey. Les costumes les plus luxueux et les plus variés se mêlaient dans cette foule brillante et officielle qui s'était rendue h l'invitation faite au nom de l'Empereur. L'attente du cortège impérial se prolonge ainsi jusqu'à trois heures. Enfin le signal parti de la batterie établie au Kremlin, annonce que l'Empe reur a quitté Petrowski. Le premier coup de canon s'est peine fait entendre que les cloches de toutes les églises de Moscou s'ébranlent h la fois. Le clergé, en habits sacerdotaux, sort des temples, précédé des saintes images; les régiments s'alignent; le peuple s'entasse le long des murs et envahit les crénaux restés vides entre chaque bataillon. Au bout d'un quart d'heure on voit apparaître au bout de la Tverskaïa, le maître de police et les douze gendarmes h cheval qui précèdent le cor tège impérial. Immédiatement après le peloton de gendarmes, et ces ferventes filles vous diront avec un tranquille sourire que Dieu n'a pas oublié encore leurs pau vres un seul jour, le pain n'a pas encore manqué! L'œuvre fondée sur une immuable confiance en Dieu est étayée par une foi sans bornes. Quelle institution humaine pourrait lutter contre celle qui a pour auxiliaires des moyens tout divins; qui oserait entreprendre la critique du grand art chrétien mis ici si noblement en pratique: donner beaucoup en ne possédant rien Tous les matins les Petites-Sœurs s'en vont par la ville, humbles, les yeux baissés, mendiant sou vent de porte en porte, accueillies par les nns, rebutées par les autres. Elles s'en vont ramassant c'est h la lettre les miettes tombées de la lable du riche. Descendez dans leur cuisine demandez h voir l'armoire aux croûtons. On ouvrira un large tiroir et là vous verrez le morceau de pain dédaigné par l'homme du monde blasé et saturé de mets, soigneusement recueilli, propre ment mis de côté, desséché en biscuit, pour être ensuite bouilli avec quelque mélange de viande et de légumes et servir faire la soupe. Toutes les différentes qualités de pain offrent s'avance l'escorte particulière de l'Empereur. Ce sont les Lesghines, dont les sombres armures et les casques de forme moyen-âge rappellent les guerriers des premières croisades. Après eux viennent les Tcherkesses, attachés aussi la garde de la personne impériale; ils ont leur costume traditionnel, aux couleurs éclatantes, marchent, comme les Lesghines, la carabine au poing, et portent en bandoulière l'arc et la flèche. Un magnifique escadron de Cosaques de la mer Noire les suit, monté sur des chevaux noirs de petite taille, mais pleins de feu; leurs uniformes rouges et leurs bonnets de fourrures donnent des reflets fantastiques leurs visages bronzés par le soleil des steppes. Le régiment des Cosaques de la garde, qui leur succède, laisse flotter au vent ses dolmans rouges. Ici commence le véritable cortège officiel. Les représentants de toute la haute noblesse de l'empire délégués par leurs pairs pour assister la cérémonie, marchent d'abord sur deux de front, précédés par le grand maréchal de la noblesse du district de Moscou. Ils portent tous l'uniforme des fonctions dont ils sont revêtus. Le cortège qui les suit est celui des députés des peuplades asiatiques soumises la Russie. Au milieu d'eux on distingue les ambassadeurs tartares la sauvage bizarrerie de leur costume et aux harnais de leurs chevaux. La domesticité impériale marche après les députés de l'Asie. Les valets sont littéralement couvers de galons d'or des pieds la tête. Il y en a quatre-vingtsans compter les chasseurs et les piqueurs. Ce qui suit dépasse toute imagination vingt-cinq vingt-huit carrosses d'apparat, cou verts d'or et de velours, tous attelés de six chevaux, sont occupés, dans l'ordre hiérarchique, par les dignitaires investis des charges de la Cour, et par les membres du conseil de l'Empire. Les attelages d'une exquise beauté, sont aussi couverts d'or un piqueur, en grande livrée de gala, tient en main les rênes de chaque cheval. Au milieu de tontes ces voitures, s'avancent des nuées de chambellans, de gentilshommes de la Chambre, de maîtres des cérémonies, tous cheval, portant les insignes de leurs fonctions. Le grand maréchal de la Cour, comte Schouvaloff, assis dans un phaéton découvert, clôt cette troisième partie du cortège. Les chevaliers-gardes de l'Im pératrice, corps d'élite par excellence, paraissent ensuite et annoncent la prochaine venue de l'Em pereur. Le soleil brise ses rayons sur leur cuirasse argentée et sur leur casque surmonté de l'aigle deux têtes. Pas un cheval dont la robe ne soit pas absolument de la nuance adoptée; pas un dans lequel on ne reconnaisse des signesévidents de race. leurs échantillons; il y a la tranche de pain blanc qu'ont peine émietté les heureux de la terre et la croûte de pain bis que l'ouvrier a épargnée en faveur de plus pauvres que lui. Il est impossible de considérer ce tiroir sans faire un retour sur soi- même et sans avoir honte de tout ce qui se gaspille par indifférence et par égoïsme. Il en est de tout le reste comme des aliments; vêtements, chauffage, médicaments, meubles, tout tombe directement du ciel dans la maison. La religion catholique a le génie de ces sortes d'insti- tutioDS où l'on fait tant avec si peu. Pendant que les prétendus réformateurs de l'humanité, rêvent, discutent et ne produisent que des théories, la religion continue répandre ses bienfaits. A côté de l'œuvre de démolition, elle continue son œuvre d'édification patiente, de dévouement persévérant. Les Petites-Sœurs invitent tout le monde, et particulièrement ceux qui lors de la loterie des diamants ont contribué par leur aumône l'achat de la maison, venir les visiter. Allez la maison de la rue Haute et vous vous sentirez heureux en reconnaissant qu'a cette loterie où vous avez cru perdre, vous avez gagné votre part dans une bonne Les cuirassiers de la garde cheval, qui suivent les chevaliers-gardes, ne sont ni moins beaux ni moins bien montés. L'Empereur paraît enfin. Il porte l'uniforme de général en chef de toutes ses armées, avec le grand- cordon bleu de l'Ordre de Saint-André, et monte un cheval gris pommelé d'une rare élégance de formes. Alexandre II a, dans toute sa personne, la majesté calme et fière de son auguste père l'empe reur Nicolas. Il salue affectueusement ses soldats qui l'acclament avec chaleur, et tout ce peuple qui l'accompagne de ses bénédictions. A ses côtés, deux pas en arrière, marchent deux de ses fils, le grand-duc Nicolas,héritier présomptif,et le grand- duc Alexandre; puis, les frères de l'Empereur, les grand-ducs Constantin, Nicolas et Michel. Les princes Roraanowski,le prince Pierre d'Oldenbourg, les princes étrangers et plus de trois cents officiers généraux appartenant tous les corps de l'armée russe et des puissances alliées, forment l'escorte d'Alexandre II. Surson passage,lestamboursbattentauxchamps, les clairons sonnent, les musiques font entendre le Boje Tsara Khrani, un des plus beaux airs na tionaux qui existent. L'Impératrice reçoit un accueil tellement en thousiaste qu'elle en semble vivement émue; elle a ses côtés son plus jeunefils,le grand-duc Vladimir. Des pages, des écuyers, des chambellans; une escorte de Cosaques accompagnent et entourent son carrosse. L'Impératrice mère suit de près. Enfin, après un nouveau défilé de voitures ré servées aux grandes-duchesses sœurs et filles d'Alexandre II, etc., des escadrons de cavalerie ferment la marche du cortège qui avait plus de deux kilomètres d'étendue. Au cortège impérial succède encore un long défilé militaire où prennent rang des députa lions de toute l'armée campée sous les murs de Moscou, tambours et musique en tête, précédés des drapeaux de chaque régiment. Puis dans une échappée, entre la cavalerie et les régiments d'infanterie qui vont suivre, les représentants des guildes ou corporations marchandes de Moscou avec leurs bannières et leurs drapeaux. L'Empereur après avoir traversé la capitale, s'est rendu la cathédrale de l'Assomption, où un Te Deum solennel a été chanté en l'honneur de son heureuse arrivée. Avant d'entrer dans son palais, l'Empereur s'est successivement rendu dans les trois cathédrales du Kremlin, précédé du métropolitain de Moscou. Le soir, la ville a été illuminée. Extrait cle l'Indépendance.) action. Ayant fondé l'hospice, qui ne voudrait le soutenir? La charité, qui ordinairement demande seulement au riche sou superflu, sollicite cette fois bien moins encore. Ce sont les objets de votre rebut que l'on vous demande. Refuserez-vous la desserte de vos tables, vos vieux vêtements usés, les meubles oubliés dans vos greniers? Donnez toutes ces choses, les mains adroites d'une ingénieuse charité les transformeront de manière vous rendre fiers de vos dons. Au milieu de ce siècle que la fièvre des spécu lations et le culte de l'argent, foDt si inquiet, si agité, si ardent dans ses convoitises, si dévoré de besoins factices, si affamé des mets du luxe, une fondation empreinte de l'abnégation chrétienne est un grand enseignement. Ceux que la crainte de l'avenir tourmente, qui s'ingénient amasser des richesses pour servir des jours qui sont si incer tains, et qui ne sont jamais satisfaits de ce qu'ils possèdent, ni tranquilles dans leurs jouissances, peuvent aller la rue Haute recevoir une leçon de calme et de sécurité. I.es Petites-Sœurs leur mon treront ce que Dieu fait pour ceux qui, sa volonté sainte, savent remettre le lendemain.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 3