JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, >0 4.070. Mercredi, 1er Octobre, 1850. 40me annee. LA JUSTICE DIVINE. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 mois^r" c Par la poste30 On s'.bonue Ypres chez D. LAMBIN MOKTIERÉditeur-Propriétaire, rue de Lille, 10, près la Grand -Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JCSTICE. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai, 5,3o, 9,35, 3,4o, 5,25, de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 7,35, io,55, 3,25, g,3o. De Courtrai Mouscron et Lille 7,3°, 10,5o, i,5o, 5,oo, 9,i5. De Courtrai pour Gand, 7,00, to,45, 12,5o, 5,oo, 6,45. De Courtrai pour Bruges, 7,4", 11,op, 2,00, 6,55. 7p?.2S, 1" Octobre. Mgr. l'Évêque de Bruges vient d'émettre le mandement suivant JEAN-BAPTISTE MALOU, Par la miséricorde de Dieu, et la grâce du Saint-Siège apostoliqueÉvêque de Bruges, prélat-domestique de Sa Sainteté et assistant au trône pontifical, Au clergé et aux fidèles de notre diocèse, salut et béDédictioD. Nos très-chers frères/ Les tendances anti catholiques qui se manifestent depuis quelques années dans l'enseignement de l'Université de Gand dont beaucoup de jeunes gens de notre diocèse fréquentent les cours, dous ont obligé, il y a quelques mois, prévenir les parents catholiques du daoger que leurs fils cou raient dans cet établissement d'instruction publique, et les détourner d'y envoyer leurs enfants. Ce danger qui a effrayé nos vénérables collègues, son Eminence le Cardinal-Archevêque de Maliues (1) et leurs Grandeurs, Mgr. l'Évêque de Tournai et Mgr. l'Évêque de Gand,aétésignalé h l'attention du Souveraio-Pontife, qui dans un bref adressé h mon vénérable collègue, Mgr. l'Évêque de Gand, approuve les mesures de précaution que nous avons prises jusqu'ici, et nous exhorte redoubler de vigilance, afiu de préserver le troupeau confié a notre sollicitude de la contagion dont il est menacé. Vénérable Frère, dit Sa Sainteté dans ce Bref, Nous louons, comme elle le mérite au plus haut point, la mesure si prudente et si sage que vous avez prise eu exhortant les Curés de votre diocèse avertir, avec force et persévérance, les parents, des dangers très-graves auxquels sont exposés, leurs fils en fréquentant l'Université de Gand et il Nous a été très-agréable d'apprendre par vos mêmes Lettres qu'une mesure semblable >1 a été prise par nos vénérables frères les Evêques de Tournai et de Bruges. Nous sommes intime- meDt persuadé que votre très-grande sollicitude pastorale et votre vigilance vous exciteront de (1) Voyez sa Lettre pastorale sur rinstruction et téduca- tion de la jeunesse, du 8 avril i856. (Suite. Voir le u» 4>°69 du Propagateur.) Cependant Paul s'était retiré dans sa chambre Passez mauvaise humeur; il s'assit devant son bureau, la tête appuyée sur l'une de ses mains, pensif, ennuyé, rêvant aux grandes choses qui forceraient bieu un jour son père a reconnaître le genie d'un fils méconnu. Ses yeux distraits par couraient machinalement les divers objets qui décoraient l'appartement, lorsqu'ils s'arrêtèrent sur Un meuble nouvellement placé, et a l'insu du jeune maure de céans. C'était une grande bibliothèque en chêne richement garnie de volumes de tous formats. A cette vue Paul se leva et vint considérer ce nou- ,ea" témoignage de la sollicitude paternelle sur les P'emiers rayons s'étendait ime collection complète des meilleurs ouvrages de jurisprudence; puis on 'percevait la masse compacte des classiques grecs latins; enfin, le tout était cooroDoé par les S'ands modèles du siècle de Louis XIV: Corneille, plus en plus a redoubler d'attention, de soins et d'efforts, pour employer tous les moyens, afin que les ravages de cette peste effroyable n'infec- tent et ne détruisent pas votre troupeau. Enfin Nous saisissons très - volontiers cette occasion pour vous témoigner de nouveau la bienveillance particulière que Nous vous portons... PIE IX PAPE. Cet avis du Saint-Siège, et la persistance avec laquelle on s'efforce de dissimuler ou de justifier des doctrines injustifiables, nous font un devoir, N. T. C. F., de vous expliquer avec une grande franchise, l'inquiétude et les craintes que dous éprouvons ce sujet. Grâces au zèle et la vigilance de notre saint prédécesseur, des asiles nombreux ont été ouverts dans ce diocèse la jeunesse qui se prépare par les cours d'humanités aux études supérieures. Nos collèges catholiques et libres, il faut l'avouer, sont nombreux et prospères. La confiance des familles leur est acquise, et le fruit que nous en recueillons chaque jour est la source de l'une de nos joies les plusdouces. Si nous avoosle chagrin de voir encore, dans notre diocèse, trois établissements d'instruc tion publique, administrés aux frais de l'État, se soustraire volontairement h l'influence salutaire du principe religieux, et négliger dans les jeunes gens qui les fréquentent la partie la plus importante de l'éducation, celle qui forme le cœur, nous avons au moins la consolation de penser que le nombre de ces jeunes gens u'est pas comparativement très grand, et nous nourrissons l'espoir qu'un jour des magistrats, qui certes n'ont pas renoncé au nom et h la qualité de cbrélien, ferout cesser un élat de choses que nous déplorons, inais auquel il De nous est malheureusement pas douné de pouvoir porter remède. Ce qui nous afflige peut être plus eocore N. T. C. F., c'est que les jeunes geos sortis de nos établisse ments ecclésiastiques d'enseignement moyen, avec les sentiments chrétiens que tout père de famille catholique veut voir inculquer k ses enfants, ren contrent une vraie pierre de scandale dans l'ensei gnement de deux établissements d'instruction supérieure, où les amènent trop souvent les attraits de la capitale, et la facilité d'obtenir des bourses d'étude considérables prises sur le trésor public. Racine, La Bruyère, Pascal, Boileau, Bossuet mesure que tous ces noms passaient sous les yeux du jeune homme, il levait les épaules et souriait dédaigneusement. Racine!... Boileau! Boileau!... juste ciel! Voila le langage littéraire dont oo veut me coiffer Ce sont là les livres favoris de mon père! Qu'on s'étonne après cela si nous ne sommes pas d'accord Boileau, le slupide Boileau! Oh je ne dormirai pas avec ces créatures dans ma chambre! Ces gaillards-la, heureusement, sont bien reliés! on les vendra facilement, et je me donnerai tout de suite Shakespeare, Goële, Byron et les autres! Voila des poètes.' des penseurs/ Ou peut vivre en un tel monde/... Ouf! quelle lourde et classique atmos phère ou respire ici Le plus pressé, maintenant, c'est d'aller au cabinet de lecture chercher les nouveautés; je suis eu retard... On a si peu de temps au collège D'ud œil il faut suivre Virgile et de l'autre Pamy/ C'est vraiment désagréable/ Enfin je pourrai lire et rêver a mon aise... Car j'espère être le maître ici dans ma chambre je suis iuvio- Depuis longtemps, l'Université libre de Bruxelles, dont l'existence légitime n'est contestée par per sonne, a affiché le drapeau de l'impiété. Elle ne fait mystère ni de ses principes, ni de son but attaquer les croyances catholiques, propager la religion dite de l'honnête homme, annuler les effets de l'ensei gnement don né k l'Université catholique de Lou vain, s'opposer de toutes les manières possibles l'influence du principe religieux, telle est l'action de l'Univer sité de Bruxelles, et telle est la fin que se sont proposées ses fondateurs. Cet établissement est, chacun le sait aujourd'hui, l'émanation d'une société secrète, qui se trouve 'a l'étroit dans le vaste système de liberté que nos lois consacrent, et qui, malgré la faculté de tout dire et de tout faire qui existe en Belgique, se cache dans l'ombre et se couvre de mystère. Heureusement les voiles dont cette société secrète se couvre soDt aujourd'hui assez transparents, ses principes avoués sont assez connus, pour que les pères de famille catholiques ne puissent se faire illusion sur l'enseigoement donné en son nom et a ses frais. Les choses en sont vernies au point qu'un chrétien ne peut plus prendre part k cette œuvre sans tomber dans UDe espèce d'apostasie. Son Eminence le cardinal-archevêque de Matines a déploré avant nous, et en termes très énergiques, le mal que nous venons de signaler. Après avoir remarqué avec étonoement que dans son diocèse si éminemment catholique il y a des chrétiens assez insensés pour voir de mauvais œil que, dans les écoles, on s'applique k rendre l'enfance plus pieuse et la jeunesse plus réglée dans ses mœurs, et plus ferme dans ses croyances Son Eminence ajoute avec un sentiment de profonde douleur Il y a parmi vous, N.T. C. F. des hommes pervers qui out concerté le plan d'arrêter, s'il était possible, le progrès religieux qui se manifeste au milieu de vous... Ils abuseot de la liberté de la presse pour calomnier l'action civilisatrice du clergé, en voulant faire croire k leurs lecteurs que c'est par intérêt, par esprit de domination, et en empiétant sur les droits de l'autorité civile que les prêtres s'occupent de l'éducation de la jeunesse; ou ils dénaturent les questions les plus importantes de la philosophie, de l'histoire et d'autres branches de la science humaine, lable/ Mais, a propos, n'oublions pas l'essentiel, nous devons inaugurer ce beau séjour par des libationsaux dieux du foyer, aux lares, aux pénates! Il y avait du bon daDs ce fatras mythologique/ Ce disant il tourna le dos k la bibliothèque, s'as sit, prit une plume et écrivit la circulaire suivante II C'était bien en effet une circulaire que rédigeait Paul, puisqu'il la copia six fois au moios avec des adresses différentes; elle était ainsi conçue Mon cher ami, nous nous sommes promis de célébrer dignement le beau jour qui nous fait hommes et libres; d'une commune voix j'ai été nommé l'Ampbytrion de la fête. Orje te couvie demain soir, vers huit heures, k venir t'asseoir, avec tous nos bons amis, autour d'une table où les bouteilles disputeront la place aux verres. Il y aura illumination k la flamme de punch Tout k toi. Paul. Quand ce travail fut terminé, Paul se disposa sortir, voulaut mettre lui-même ses lettres a la

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1