JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N° 4.071.
40me année.
œllILŒTïaH ©13*1'i$ sa
LA JUSTICE DIVINE.
Suite et fin du mandement de Mgr.
l'Evêque de Bruges.
PRIX D'ABONNEMENT.
fr. 3
3 5o
Ypres, 3 mois
Pur la poste
On s'abonue Ypreschez D. LAMBIN
MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue
de Lille, 10, près la Graud -Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI.
Les lettres et envois doivent être
affranchis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne.
LE PROPAGATEUR
CHEMINS DE FER
VÉRITÉ ET Jl'STICE.
d'Ypres Courtrai, 5,3o, 9,35, 3,4o,
5,35, de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperiughe,
7,35, io,55, 3,25, 9,3o.
De Courtrai Mouscron et Lille
7,3o, 10,5o, i,5o, 5,oo, 9,i5.
De Courtrai pour Gand, 7,00, 10,45,
12,5o, 5,oo, 6,45.
De Courtrai pour Bruges, 7,4u, 11,op,
3,00, 6,55-
7?^S5, 4 Octobre.
lin nouvel et important épisode se produit dans
J'affaire de Naples. Le prince Gortschakoff, ministre
des affaires élrangères de Russie, dans une circu
laire adressée tous les agents diplomatiques russes
près les cours étrangères, après avoir exposé les
grands principes que son gouvernement compte
suivre dans sa politique, aborde la question de
Naples. Il rappelle que les puissances qui s'étaient
coalisées contre la Russie, il y a deux ans, avaient
pris pour devise le respect du droit et l'indépen
dance des gouvernements; la Russie espère donc
qu'elles ne voudront pas s'écarter de cette devise
l'égard du Roi de Naples.
Les informations les plus réceDtes de Naples
reçues Marseille portent la date du 25 elles
annoncent le départ de M. de Hubner pour Vieune
et le retour du Roi Ferdinand a Gaëte.
Dans les cercles bien informés de Vienne, on
assure, écrit-on de cette capitale 'a la Gazette de
Cologne, que les dernières nouvelles de Naples
sont plus favorables, et qu'on a lieu d'espérer que
S. M. napolitaine acceptera les propositions des
puissances occidentales.
Les bruits qui circulent au sujet de l'affaire de
Naples ont aujourd'hui une tournureplus pacifique.
Ou dit que les puissances occidentales neremettront
pas au gouvernement napolitain un ultimatum, et
qu'elles se borneront h donner des instructions
précises leurs ambassadeurs.
Une correspondance de La Haye transmet d'in-
te'ressants détails sur les retards qu'éprouve la
réception de la commission de la seconde Chambre,
chargée de remettre au Roi l'adresse hostile au
ministère, votée par cette Assemblée. Le cabinet a
eu le tort de mettre en avant, pour sa défense,
l'opinion personnelle dn Roi, lequel, pour ce
motif, veut faire aux déclarations de la Législature
(Suite. Voir le n® 4>°"° d" Pbopacateub.)
Bonjour, très-cher, dit Albert en entrant,
je suis exact, comme tu vois c'est d'autant mieux
que c'est plus rare, n'est ce pas?
J'étais bien aise de te voir avant les autres,
afin que tu pusses inspecter mes préparatifs;
legarde est-ce bien?
Albert s'approche d'uoe table chargée de pâtis
series, de bouteilles et de cigarres, le tout d'une
grande variété.
Très-bien!... très-bien! dit Albert, c'est
"réprochable. Allons, tu te formes, nous ferons
quelque chose de toi. Mais qu'as-tu donc? tu as
P
1 air soucieux.
Moi répondit Paul, pas le moins du monde;
je n'ai rien.
Je te dis que tu as l'air sérieux.
Eh bien! soit! Entre nous, je ne sois
pas sans quelque eDuui du côté de mon père.
Encore des eofaotillages!
Non mais je prévois que nous ne nous
enteudrous pas longtemps.
Qu'importe! ou l'écoute respectueusement
et on agit sa guise.
une réponse significative. Cette démonstration
pourrait amener une crise gouvernementale et,
cause de cela, elle n'a pas l'approbation du minis
tère qui aiine mieux accepter le vote émis par le
seconde Chambre et en dissimuler la gravité que
de renoncer anx bénéfices du pouvoir. Il cherche
en ce moment un biais qui puisse concilier toutes
ces exigences et prolonger ainsi son existence.
Des nouvelles toutes récentes de Grey-Town
(Amérique) annoncent que Walker était tombé
gravement malade, et qu'on désespéraitde lesauver.
Les aventuriers qui l'accompagnaient désertaient
chaque jour les rangs de son armée, qui allait
bientôt se trouver dissoute de fait.
(Voir le n° 4»°7° du Propagateur
Un autre établissement qui par la protection
gouvernementale dont il jouit, doit inspirer moins
de défiance aux parents, et qui par les sommes
énormes dont il dispose, peut attirer un plus grand
nombre d'élèves dans son sein, n'offre guète moins
de dangers aujourd'hui aux familles catholiques
que l'université libre de Bruxelles. Je parle de
l'Université de Gand.
Ce danger doit être bien grand pour a voir éveillé
la sollicitude des quatre Évêques belges dont les
diocèses sont exposés aux funestes influences de
l'enseignement anti-catbolique de cette Université,
et pour avoir provoqué la déclaration si positive du
S'-Siége apostolique que nous venons de publier.
Les pères de famille catholiques s'en rapporteront
sans doute très volontiers, dans cette matière évi
demment religieuse, des juges aussi compétents.
Cependant Mgr. l'Evêque de Gand, pour jeter
plusde joursur l'affaire, dans la lettre pastorale qu'il
vient de publier sur l'instruction et l'éducation de
la jeunesse, signale les erreurs déplorables, les
hérésies formelles que les professeurs de l'Université
de Gand ont enseignées leurs élèves comme le
Tu dis cela, toi, parce que tu es libre, et
que tu n'a a faire qu'à uu bonhomme de tuteur
qui marche sous ta tutelle.
Veux-tu réfléchir un moment Est-ce que
la raison ne dit pas qu'il y a incompatibilité
d'humeur entre le jeune homme et le vieillard
Et n'est-ce pas folie que de vouloir accorder les
deux contraires? Laisse donc parler ton père et
suis tes goûts. Seulement, emploie quelque
adresse pour ne pas le fâcher. Tu vois que je sais
vivre!
C'est égalcela ne laisse pas que d'être
embarrassant.
Tu t'embarrasses de tout. Au reste, très cher,
demain les affaires sérieuses, j'entends nos amis
dans l'escalier.
En effet, deux jeunes gens entrèrent et furent
presque immédiatement suivis de deux autres;
ou se serra les mains en camarades, on se compli
menta bruyamment, on se groupa autour de la
table, et bientôt, la façon des dieux homériques,
on s'enveloppa dans les nuages épais exhalés
des cigarres.
Messieurs, dit Paul en faisant sauter le
bouchon d'une bouteille de vin de Champagne, ce
dernier résultat de la science. Ces messieurs ont nié
la divine institution de l'Église notre Mère. Ils la
représentent, dit Mgr. l'Évêque de Gand, comme
une institution humaine, comme le produit de
circonstances heureuses, comme une invention des
pontifes romains. Ces mêmes pontifes, poursuit le
vénérable prélat, snccessenrs de Saint-Pierre, et
Vicaires de Jésus-Christ, n'ont été, d'après l'ensei
gnement de l'un de ces professeurs, que des usur
pateurs, des oppresseurs du genre humain, pendant
tout le moyeu-âge, c'est-à-dire pendant onze
siècles, de manière que Luther, Zwingle, Calvin et
les autres chefs de la Réforme du XVI' siècle, sont
venus pour affranchir l'esprit bnmain du joug hon
teux sous lequel il gémissait. Un autre professeur
est allé plus loin, niant le péché originel et par
conséquent toutes les suites de çe péché. Un
troisième ne s'arrête pas là. Non seulement il combat
directement, dans ses leçons, l'institution divine de
l'Église, mais dans ses écrits, lus par ses élèves, il
s'en prend la personne même de Notre Seigneur
Jésns-Christ. Renouvelant l'erreur d'Arius, il dé
clare que Jésus-Christ n'est pas Dieu, que l'Apôtre
Saint Paul a commencé lui donner ce titre, et que
ce n'est qu'au IV' siècle que la divinité de Jésus de
Nazareth a été reconnue.
Afin d'échapper la juste réprobation que cet
enseignement aussi absurde qu'il est impie devait
naturellement provoquer, les auteurs de ces hérésies
et de ces erreurs ont établi une distinction tout-à-
fait puérile eutre la vérité philosophique et la vérité
religieuse. Ils ont affirmé que leurs opinions erro
nées pouvaient être vraies dans le domaine de la
philosophie, quoique fausse dans le domaine de la
religion. Ils ont fait entendre que la philosophie est
fondée sur la raison, tandis que la religion ne l'est
pas; que les croyances catholiques ne renferment
pas la plus haute et la plus sublime des philosophies,
mais qu'elles sont le résultat d'un mysticisme ima
ginaire et arbitraire qui ne supporte pas le moindre
examen.
Ce misérable subterfuge de la philosophie aux
moment est solennel et réclame votre attention.
Nous allons entrer dans le monde nous allons y
demander la place qui nous est due. Cette place,
quelle sera-t-elle? In vino veritas! Donc,
cherchons au foud de ce verre notre vocation
encore incertaine; proclamons ici hautement nos
destinées futures, et juroDs de nous soutenir tous
pour y arriver glorieusement
Un bravo général accueillit cette proposition, et
tous les verres furent vidés en son honneur.
Messieurs reprit Albert en disposant une
seconde bouteille, j'ai toujours reconnu la brillaote
imagination de notre ami Paul, et j'appuie énergi-
quement sa motion. Seulement, une pareille idée
veut être approfondie. Savez-vous qu'elle se
rattache un graud système qui va bientôt luire
sur le moDde et le régénérer? Désormais c'est au
seiu du plaisir et de la joie que nous devons réaliser
nos grandes destinées plus de travail aride, plus
de souffrances amères, le bonheur et l'harmonie
partout Doue nous préludons ceshautes doctrines
en faisant servir ces heures joyeuses de profondes
méditations sur notre avenir. Buvons, Messieurs,
au bonheur de l'humanité et notre bonheur
particulier
Certes, un tel monde aura besoin de poètes'.