QUESTION MONETAIRE. abois n'est pas oouveau mais il n'en est pas plus acceptable; il y a plus de trois siècles que le 5" Concile de Latrao l'a enlevé aux sophistes. Atten- du, dit le S'-Concile, que la vérité ne peut aucunement être contraire la vérité, nous décla- rons tout-a-fait fausse toute assertion qui contre- dit la vérité de la révélation; nous défendons sincèrement d'enseigner le contraire, et nous ordonnons d'éviter et de punir tous ceux qui suivent ces doctrines erronées,comme des hommes qui sèment de très funestes hérésies, comme de détestables et abominables hérétiques et infidèles qui tendent renverser la foi catholique (1). Et h vrai dire, en parcourant les écrits des professeurs de l'Université de Gand, qui se décla rent les adversaires de la doctrine catholique, on ne sait ce que l'on doit le plus admirer, de la hardiesse de leurs assertions ou de leur profonde ignorance dans la foi. Ces hommes qui se posent comme de nouveaux juges en Israël, et qui citent la barre de leur tribunal privé, les dogmes fondamentaux de la religion chrétienne, dont la vérité a été reconnue et proclamée par les plus grands et les plus célèbres génies du monde, ont oublié ou n'ont jamais connu les premiers éléments de la doctrine chrétienne. Ils attribuent b l'Église catholique des croyances que celle-ci a solennellement condamnées comme con traires b sa foi; ils s'arrêtent devant des objections futiles qui ont été mille fois pulvérisées; ils acceptent des erreurs grossières; pour des motifs indignes de fixer l'attention d'un bomme instruit; et, ce qui est le plus dangereux pour leurs élèves, ils débitent toutes ces pauvretés avec une assurance et une prétention, qui en imposent naturellement b des jeunes gens sans expérience et sans instruction. Les tristes résultats d'un pareil enseignement ne sont du reste plus un mystère depuis que les pères de famille ont vu b l'œuvre une malheureuse jeu nesse égarée, plus b plaindre encore que coupable. Nous ne rappelons qu'à regret des circonstances aussi fâcheuses; et nous voudrions b jamais pouvoir tirer sur elles le voile de l'oubli. Mais elles jettent un jour trop vif sur l'enseignement que nous consi dérons comme un piège tendu b la jeunesse catho lique de notre diocèse, pour les taire ou les dissimuler ici. En vous faisant part, N. T. C. F., de nos craintes et de nos douleurs, en vous signalant les dangers qui menacent vos chers enfants, qui sont aussi les nôtres selon la foi, nous usons, non seulement de la liberté d'opinion qui est garantie b tous les Belges par la (i) Acta Concil. Labbei, lom. XIV c. 187. i s'écria Camille, petit jeune homme aux cheveux blonds, aux joues creuses, b l'oeil vif et passionné; pour moi, je le veux célébrer en une épopée immense qui ne déplaira pas, j'imagine, aux amis de Dante et de Milton. Avant huit jours je vous en lirai quelques centaines de vers; car b mesure que ce divin breuvage coule en mes veines, une idée... sublime... gigantesque, jaillit au fond de mon âme, se développe en gerbes magnifiques, et... se colore en feux éblouissants!... Je bois b la grande poésie, reine de l'avenir Que les poètes chantent! reprit André Ferrand d'une voix rudeen levant ses fortes épaules et eu secouant son épaisse cbevolure, ils sont dans leur droit, étant libres comme nous. D'ailleurs, je me souviens que Tyrtée sauva sa patrie par des chansons/ et que naguère la Marseillaise terrifia l'Europe. Mais, ventrebleu/ j'estime qu'il y a mieux a faire aujourd'hui que de chanter ou de se repaître l'esprit de rêves creux sur un avenir que nous ne verrons peut-être jamais. Uoe sainte cause nous appelle tous la cause du peuple, la cause de la liberté/Est-ce donc pour rien que nous aurions pâli dix ans sur l'histoire des Brntus, des Caton et des Gracques? Nos maîtres, sans le vouloir, nous ont appris b Constitution de notre pavs, maissurtout delà liberté de l'Évangile qui nous ordonne de veiller sur le troupeau que le Saint-Esprit a confié a notre garde. L'Apôtre veut que les premiers pasteurs écartent les loups de la bergerie, et conduisent leurs brebis dans les bons pâturages. Il leur commande de s'opposer b toute intelligence qui s'élève contre la science de Dieu, et de repousser les doctrines erronées que l'on présente aux fidèles sous le faux nom de science. Nous venons d'obéir b ce précepte divin; nous avons acquitté notre conscience. Mais tout en con damnant de funestes doctrines, nous respectons les personnes qui les ont propagées, et nous désirons vivement qu'elles puisseot un jour s'éclairer b l'ad mirable lumière de l'Évangile. Elles ont été sans doute victimes elles-mêmes des grossières erreurs qu'elles débitent aujourd'hui, ave une déplorable conviction; et par conséquent elles méritent que nous les plaignions. L'état d'esprit où elles se trouvent est pour les pères de famille une grande et salutaire leçon. Il prouve la force de la séduction même sur des hommes d'esprit et de talent, lorsqu'ils sont privés, au temps de leurs éludes, de l'arôme de la science, qui est la foi catholique et la pratique des devoirs chrétiens. Maintenant,N. T.C. F.,que nousavons acquitté un devoir de conscience, en vous montrant du doigt le danger qui menace la foi et les mœurs de vos enfants, acquittez le vôtre, en ne confiant ces chers enfants qu'à des maîtres attachés comme vous b Notre Mère la S" Église catholique. Dans une affaire aussi grave, ne risquez rien, n'abandonnez rien au hasard; mais prenez le parti le plus sûr. C'est le seul moyen d'accomplir le précepte que donne l'Apôtre a tous les pareuts chrétiens d'élever leurs enfants dans la craiote du Seigneur. L'Université catholique de Louvain, qui dans toutes les luttes littéraires comme dans toutes les épreuves légales auxquelles elle a été soumise a su conserver le premier rang des universités belges, par le nombre et le succès de ses élèves, vous rend l'accomplissement de vos devoirs paternels très- facile. Dans cet établissement vraiment catholique les jeunes gens trouvent tous les moyens de faire des études solides, sans compromettre leur foi et leurs mœurs. La direction fatale que l'enseignement supérieurs prisdans lesdeux universitésdeBruxelles et de Gand, ajoute un nouveau prix b l'enseigne ment de l'Université catholique. Aussi saisissons- nous avec empressement cette occasion de remercier les fidèles qui chaque année offrent uoe généreuse aumône pour le soutien de cet établissement et nous conjurons le Seigneur de les récompenser au cen tuple. briser nos fers/ Allons, citoyens, buvons tous au triomphe de la démocratie/ Oui, tous/ tous/ vive la liberté/ s'écria toute la troupe enflammée par le vin et avec un accom pagnement de couteaux, de verres et de gestes vain queurs, on entonna le couplet de circonstance: Allons, enfants de la patrie De ce moment, toutes les voix se confondirent dans un bruit assourdissant l'un continuait, b tue- tête, les huit ou dix couplets de la Marseillaise l'autre (le poète) déclamait une tirade b son voisin, qoi lui riait au nez; Albert pérorait avec la gravité d'un orateur religieusement écouté; Paul, armé d'une grande cuiller b puncb, agitait la liqueur livide et frappait, comme un tam-tam, le vase qui la contenait. Cependant, au spectacle des flammes violacées et rougeâtres qui tournoyaient et mon taient au-dessus du bol, les yeux se fixèrent, on fit silence, comme absorbés dans une muette admira tion. Mais, ainsi concentré, l'enthousiasme s'accrut et déborda bientôt d'une étrange manière toutes les mains s'entrelacèrent, et une ronde grotesque s'engagea autour de la table, qui tremblait, avec le plancher, sous les pieds de la bande avinée et indomptable. Plus d'un héros trébucha dans cette En terminant, nous conjurons de nouveau les pères de famille de bien se convaincre des dangers que présente pour leurs enfants un enseignement supérieur qui n'est pas sincèrement chrétien, et de ne point s'exposer aux tristes mécomptes qui échoient toujours aux parents ou trop faibles oc trop intéressés pour obliger leurs enfants b fréquen ter les écoles catholiques. C'est par un sentiment d'affection pour eux et pour leurs enfants que nous leurs donnons ces conseils. Le Seigneur voit la pureté de nos intentions, et ce ne sera désormais plus b nous qu'il pourra imputer la perte des jeunes gens catholiques que des doctrines impies et erro nées entraîneront dans l'abîme de l'impiété et dn vice. Cette lettre pastorale sera lue au prône dans les églises paroissiales et lesoratoires publics du diocèse, le dimanche qui en suivra la réception. Fait a Bruges, le 18 Septembre i856. JEAN-BAPTISTE, évèque de Bruges. Par Mandement de Monseigneur l'Évêque, F. Nolf, secrét. On ne peut se le dissimuler, malgré les étonnantes ressources de crédit qu'elle possède, la Belgique se trouve désarmée en présence de la crise monétaire qui vient d'éclater tant en France qu'en Allemagne. L'abondance toujours croissante de l'or, a amené une plus value de la valeur de l'argent notre pièce de fr. 5 vaut actuellement plus de cinq francs.Ce n'est plus une monnaie, c'est une marchandise, et cette marchandise est fort demandée; elle se vend b des prix avantageux en Autriche, en Espagne, en Russie et surtout dans les Iodes, en Chine, en Australie et en Amérique. L'exportation s'en fait sur une grande échelle. M. A. de Gasparin, prétend qu'en France il y a aujourd'hui en fait de pièces de cinq francs un demi millard de moins qu'en i85i. Le Times citait dernièrement un navire en par tance pour les Indes, qui avait b bord pour douze millions d'argent monnaie. A Paris, les changeurs achètent ostensiblement la pièce de cinq francs. Ils offrent une prime, qui varie de 5 a 30 francs, pour échanger un sac d'écus de mille francs, contre un rouleau d'or de même valeur nominale. Pour conserver des espèces blanches dans ses caves la Banque de France a fait tous ces temps-ci d'énormes sacrifices. Les primes qu'elle a payées sur l'argent dans le courant du mois dernier se sont tempête et dut rouler sur le parquet en entraînant les meubles après lui; mais, plus ou moins leste ment, on se releva, et bientôt, cramponné b la table de marbre, chacun, avec de grands cris, attaqua le punch brûlant Vive notre royal hôte Paul Imbert/ Vive la république/ Vivent les femmes/ Vive la joie/ Au milieu de ce tumulte la porte s'ouvrit, et M. Imbert parut sur le seuil on ne le reconnut pas tout d'abord, et les cris redoublèrent b la vue d'un étranger. Paul, seullaissa tomber le verre qu'il tenait b la main et demeura pétrifié. M. Imbert s'avança de quelques pas dans l'ap partement, et d'une voix sévère dit b son fils Dans le honteux état où vous êtes, je ne devrais pas vous adresser la parole, mais vous faire tous chasser de la maison. Toutefois, je veux me rappeler que ces messieurs sont venns ici sur votre invitation c'est b vous de les congédier; faites-le promptement, ou je vous montrerai qui est le maître ici. Paul voulut bégayer quelques excuses, mais sa langue épaissie ne laissa entendre que des sons inintelligibles. M. Imbert lui répondit par un geste de méprisante pitié, et lui tournant le dos, se relira. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 2