JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N° 4,072.
40me année.
7??.SSj 8 Octobre.
Nous appelons l'attention spe'ciale de
nos lecteurs sur la lettre suivante
LA JUSTICE DIVINE.
PRIX D'ABONNEMENT.
YpreJ, 3 mois3
P.r ia poste3 30
On s'abonne Ypres chez D. LAMUIN
MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue
de Lille, io, près la Grand'-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI.
Les lettres et envois doivent être
«flraucliis.
Insertions des annonces 17 centimes
la ligne.
LE PROPAGATEUR
CHEMINS DE FER
VÉRITÉ ET Jl'STICE.
d'Ypres Conrtrai, 5,3o, 9,35, 3,40,
5,25, de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperinghe>
7,35, io,55, 3,25, g,3o.
De Courtrai Mouscron et Lille,
7,3°, 10,5o, i,5o, 5,oo, 9,i5.
De Courtrai pour Gand, 7,00, io,45,
12,5o, 5,oo, 6,45.
De Courtrai pour Bruges, 7,4o, 11,00,
2,00, 6,55.
Courtrai le 5 Octobre i856.
Monsieur le Rédacteur du Propagateur,
Dans un article que vous avez publié, il y a
quelque temps et qui a été reproduit par plu
sieurs autres journauxvous avez cité un
discours prononcé en 1802 par M' De Haerne
h la Chambre des Représentants, en faveur du
canal de jonction de l'Escaut la Lys et de la
Lys l'Yperlée. Vous aurez appris que la
première section de cette magnifique voie de
navigation est décidée et doit bientôt devenir
un fait accompli. Hier nous avons eu ici la
visite de MM. les concessionnaires, qui, après
s'être rendus chez les principales autorités
pour annoncer leur intention de commencer
bientôt les travaux se sont réunis un dîner
avec nos sénateurs, nos représentants et quel
ques autres personnes également dévouées
celte oeuvre nationale. Le premier toast a été
porté M' le chanoine De Ilaernecomme au
principal promoteur, et pour me servir des
expressions employées comme au Père du
canal de Bossuyt Courtrai. Ensuite on a
porté la santé de M. Schaken représentant de
la compagnie concessionnairequi voit dans
cette entreprise une œuvre toute patriotique.
Puis on a bu la santé des autres déjenseurs
du canal.
Ce qu'il y a eu de particulièrement intéres
sant pour la ville d'Ypres dans cette circon
stance, c'est que MM. les concessionnaires ont
assuré que la puissante compagnie Parent et
Schaken, qui a décidé la construction du canal
de Bossuyt Courtrai, a également demandé
la concession du prolongement naturel de cette
voie de navigationsavoir du canal de Menin
(Suite. Voir le u° 4)°7' d" P»op*gat*ur.)
Cependant, si cette apparition avait peu près
dissipé,chez Paul, les fumées de l'ivresse,elle avait
aussi fait naître dans son cœur une honte inexpri
mable; non pas, bien entendu, la honte des tristes
folies auxquelles il venait de s'abandonner, mais
la honte furieuse de l'orgueil humilié. Etre traité
de la sorte, comme un enfant, devant tous ses amis,
il ne pouvait le pardonner son père; aussi, bien
loin d'obéir ses menaces, il voulait montrer
'ous que lui aussi avait une volonté et une volonté
tenace, jusqu'à braver, s'il le fallait, les obstacles
les plus sacrés. Il se leva donc, et tout chancelaut
sous la colère et sous le vio, il courut vers la porte,
en arracha la clef qui tenait au dehors, ferma
double tour en dedans, et posant celte clef sur la
'aLile, il dit d'une voix qu'il s'efforçait vainement
de rendre insouciante et gaie
Buvez, chantez, mes amis, personne ne vous
'roublera maintenant, je vous le jure!
Chacuu, heureusement, avait recouvré assez de
jigemeot pour comprendre tout le danger d'une
pareille provocation ou se regardait donc en
silence avec ur> certain embarras, lorsque Albert se
levant dit Paul
Ypres. C'est lorsque cette ligne sera achevée
qu'on en comprendra toute l'utilité. Si déjà
aujourd'hui les produits du Ilainaul, en pas
sant par Gand et Brugesse transportent
jusqu'au port de Dunkerque pour être expédiés
de là le long delà côte, jusqu'en Normandie et
en Bretagne, que sera-ce lorsqu'on aura établi
une navigation directe par Courtrai et par
Ypres vers cette même destination?
Tel est le projet qui a été défendu par les
chambres de commerce de Courtrai, d'Ypres,
etc., depuis 1 816 et qui va recevoir un com
mencement d'exécution pour se compléter un
peu plus tard. Un Industriel.
Une note insérée dans le Moniteur français
aunonce que le conseil général de la Banque a
réduit soixante jours la plus longue échéance des
effets admettre l'escompte.
Le gouvernement français continue se préoc
cuper beaucoup de la crise financière et de la
cherté des loyers. Les conseils de cabinet se succè
dent depuis le retour de l'Empereur Paris.
Dimanche, il en a été tenu encore un; mais rien
n'a transpiré des mesures définitives auxquelles le
gouvernemeut compte s'arrêter.
Nous trouvoos dans la Gazette officielle de
Péroné des observations sur l'affaire de Naples,
dont la portée n'échappera personne si l'on songe
que cette feuille, comme toutes celles du royaume
lombardo-vénitien est soumise la censure des
autorités autrichienues. Voici comment s'exprime
la Gazette officielle
Nous demandons qui se montre plus ami de la
paix, ou du gouvernemeut russe, qui, peine est-
elle conclue, en assure l'exécution; qui, accusé de
retard, donne des explications satisfaisantes; qui
ne s'emporte pas l'occasion du retour de ia
flotte, l'occasion de l'île des Serpents; qai, depuis
Mon cher, soyons prudents il n'a pas du
tout l'air plaisant, ton père! pas le moins du
monde Je ne suis pas honteux, comme vous savez,
eh bien j'ai senti se glacer sur mes lèvres un petit
compliment vraiment gentil que je voulais lui faire
pour l'adoucir et le dérider. Crois-moi, ne jouons
pas avec le feu Couche-toi tranquillementmon
brave, le sommeil appaise les humeurs et rafraîchit
le sang quaut nous, nous allons déguerpir sans
retard, et, bras-dessus bras-dessous, eu évitant les
ruisseaux et les patrouilles, tâcher de regagner nos
domiciles respectifs. Ouf! mes pauvres jambes se
trouvent mal. Bonne nuit!
Paul n'insista pas; il lui sembla que son honneur
était sauvé par l'énergique démonstration qu'il
venait de faire, et, au résumé, il voyait déjà assez
de difficultés entre son père et lui sans y ajouter le
tort d'au coupable défi. On se sépara donc, en se
promettant bien de se revoir ailleurs avec plus de
liberté.
Cependaot, en quittant la Chambre de son fils,
M. Imberl s'était retiré dans son appartement, qu'il
parcourait en tous sens, tantôt avec une morne
lenteur, tantôt avec une sombre précipitation. Que
ferait-il de son fils? Telle était la question qui le
plongeait dans ud abîme de douloureuses perplexi
tés. Quoi donc! puisque ce malheureux demeurait
peu, a renoncé Bolgrad; ou bien du gouverne
ment anglais, qui veut mettre 'a feu et sang les
Deux-Siciles parce qu'elles n'ont pas le bonheur
extraordinaire de posséder un Parlement et une
presse comme l'Angleterre, et qui veut perpétuer
en Grèce les funestes suites de la guerre. Et puis
plus loin
La Russie ne s'est montrée disposée défendre
personne; elle a donné des conseils qui, certes,
seront bien accueillis; dans la note qu'elle vient
de présenter l'Europe, elle a donné line leçon
de droit national, exempte de tout sophisme, de
toute ambiguïté, de tous les abus de l'interpréta
tion; si on l'apprécie sa valeur, la paix reposera
sur des bases vraiment durables.
Dans le Holstein, presque tous les jeunes gens
de la levée de cette année refusent de se présenter
devant les conseils de milice. La petite ville de
Fleosbourg comptait elle seule 362 réfraclaires.
La feuille semi-officielle Las Hojas Autografas
croit que le gouvernemeut est tout 'a fait décidé a
exiger du Mexique l'entier accomplissement des
traités. Si les choses arrivaient la dernière extré
mité, une escadre espagnole se présenterait, ainsi
qu'on l'a dit, daus les eaux de San Juan de Ulloa
pour sauvegarder les intérêts et la dignité de
l'Espagne.
Une dépêche télégraphique de Trieste annonce
la complète disgrâce du fameux Omer-Pacha qui,
il n'y a pas longtemps encore, était considéré
comme le soutien de l'Empire ottoman. La Turquie
a toujouis été féconde en exemples de ces revire
ments de fortune. Autrefois le sultan envoyait le
cordon aux visirs et aux pachas disgraciés; mais
aujourd'hui Omer-Facha reçoit une pension comme
adoucissement sa disgrâce.
Les dernières nouvelles de Chioe nous appren
nent qu'une révolution de palais venait de s'accom
plir Pékio. L'empereur avait dégradé son premier
ministre, le mandarin Key-Iolz, homme d'intelli
gence et de progrés, et choisi sa place le mandarin
sourd tout couseil; puisque toute tendresse
devenait pour lui sujet d'ingratitude; puisque l'uni
que service qu'on pût désormais lui rendre, c'était
de lui épargner quelque criminelle atteinte la
dignité paternelle, y avait-il autre chose faire
que de fermer les yeux sur son indigne conduite,
le retraucher impitoyablement, coûte que coûte, de
sou cœur, et de l'abandonner, de le livrer la folie
de ses désordres? Là, il trouverait sa punition,
cruelle peut-être, mais bien méritée. Oui, mais
cette punition, ce sera le déshonneur et la honte!
Et cette honte et ce déshonneur du fils, ne rejail
liront-ils pas sur le père lui-même? Sou nom, le
nom de la famille, le nom d'un magistrat vénéré,
ne sera-t-il pas flétri, avili?.... Le sera-t-il
vraiment? s'écria M. Imbert tout frissonnant de
colère cette pensée; n'y aura-t-il pas moyen
d'arrêter ce misérable? de prévenir ses déporte-
raents? Sera-t-il le maître de traîner mon nom
dans la boue? assisterai-je tranquille et désarmé
ce déshonneur public?... Que faire! que faire,
Dieu!... Il u'y a pas de loi pour prévenir le mal;
il faut qu'il soit consommé pour être atteint! et
alors, plus de remède la punition double le mal
et centuple la honte! El c'est moi, c'est moi qui
suis réduit peser ces ignominies, et c'est mon fils
qui les soulève sut ma tète! Mais que lui a-t on