JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 1 N° 4.078. Mercredi, 29 Octobre, 1856. 40me annee. LA JUSTICE DIVINE. v. PRIX D'ABONNEMENT. fr. 3 3 5o Yprcs, 3 mois Par la poste On s'»bouiie Ypres chtï D. T.AMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue de Lille, 10, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et ie SAMEDI. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JISTICE. CHEMINS DE FER d'Yprea Courtrai, 6,25, i2,o5, 4,3o de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 8,o5, io,55, 5,oo. De Courtrai Mouscron et Lille, 7,5o, 10,5o, i,5o, 8,20. De Courtrai pour Gand6,15, 8,00 i»H5, 5,5O. De Courtrai pour Bruges8,o5, 2,00, 6.00. 29 Octobre. runiiaiïaa OXDI attabla* Le Times, dans sa seconde éditionpublie une de'pêcbe qui lui est expédiée de Paris et qu'il donne comme venant de source officielle. Au dire de celte de'pêcbe, le gouvernement anglais aurait demandé aa cabinet français, des explications sur la note insérée au Moniteur. On sait que cette note se rapporlait l'opposiiion faite par la presse anglaise au gouvernement de la France, opposition que la note publiée par le journal officiel français repré sentait comme pouvant amener du refroidissement dans l'alliance des deux nations. Les nouvelles officielles de Naples s'arrêtent toujours au 21 octobre, date de la communication faite par M. Brenier, au cabinet napolitain, des instructions qui prescrivent d'iuterrompre les rela tions diplomatiques. Mais on croit généralement que M. Brenier et le personnel de la légation ont dû s'embarquer avant-hier pour revenir en France. Les journaux anglais rendent compte d'une nombreuse réuniou qui a eu lien jeudi l'Hôtel de- Ville de Derby, sur la convocation du maire, a l'effet de donner un témoignage de sympathie pour la cause de l'indépendance italienne. La Société des amis de l'Italie était représentée par des délégués du comité de Loodres. Des résolu tions ont été adoptées contre l'intervention de l'Autriche eu Italie et pour l'ouverture en Angle terre de souscriptions destinées fournir 100 canons au Piémont et 10,000 fusils pour les Italiens qui lèveraient en temps opportun l'étendard de l'indépendance. La Gazette de Madrid du 2 1 contient un décret relatif la réorganisation de l'infanterie espagnole, qui désormais sera portée un effectif de 102,000 hommes, chiffre qu'elle n'avait jamais atteint en temps de paix. Une dépêche télégraphique nous apprend que le cabinet ottoman a donné sa démission. L'Impératrice douairière de Russie est arrivée Gènes. Le Roi de Sardaigne est allé au-devant d'elle, et la réception a été magnifique. L'émigration chinoise se poursuit toujours sur une vaste échelle. Elle se porte principalement sur l'Australie, sur la Californie, le Pérou et l'île de Cuba. (Serre. Voir le u° 4>°77 du Propagateur.) En entrant dans la chambre, Paul avait entendu le dernier cri de son père, et s'était précipité vers 'e lit; mais il était trop tard, M. Imbert n'était plus. Après avoir essayé d'inutiles secours, Paul louiba dans un effrayant accès de désespoir. Il ne m'a rieo dit, s'écriait-il d'une voix entrecoupée de sanglots; oh malheur, malheur sur moi Il est uiort sans me parler, sans me pardonner.... Mon pere mon père au nom du ciel réveillez-vous, re gardez-moi, parlez-moi, ou je meurs, on je me brise 'a tête contre ce lit Laissez-moi, laissez-moi 'v'uoi rieo, rien encore Est-il possible que vous ne m'eutendiez pas? Ah vous ue voulez pas 111'en- 'endre, parce que je vous ai tué... Vous l'avez dit tu®, tué mon père! O affreuse, affreuse pensée, M. l'abbé Ad. Hovine, vicaire Ploegsteert, vient de nous communiquer les vers suivants, que ce respectable ecclésiastique a composé l'occasion du 25e anniversaire de l'inauguration du règne de S. M. Léopold I". 25me ANNIVERSAIRE DE L'INAUGURATION DU RÈGNE DE SA MAJESTÉ LÉOPOLD PREMIER, ROI DES BELGES. La modération est le trésor du sage. Le règne des bons rois mérite nos hommages Leur nom béni du ciel, traverse tous les âges, Et leur mémoire est chère la postérité! Le prix de leurs bienfaits, c'est l'immortalité! Salut Léopold, au saint anniversaire, Par cinq lustres, marqué d'un éclat tutélaire, En montant sur le trône, il voulait le bonheur Des Belges, dont il est l'auguste Protecteur La Belgique soumise au sceptre des Bataves, Sous ie joug gémissait comme un peuple d'esclaves; Las de porter ses fers, le fier Lion rugit, Le cri de liberté en tout lieu retentit, Quinze ans déjà passés, dans de vives alarmes, Les Belges opprimés, font un appel aux armes, Par trois jours de combats, et d'efforts redoublés, Les Bataves partout se trouvent refoulés1. Les chants de la victoire éclatent dans la plaine, Le Lion brise enfin sa trop pesante chaiue. Mais quel sera le prix des combats glorieux Qui daus leurs tombes font tressaillir nos aïeux? Quel sera ce héros dont le cœur, la prudence, lia magnanimité, la longue expérieuce, Nous prêtera l'appui de son bras protecteur? Où trouver, ici bas, ce rare bienfaiteur? Grâce au ciel! 11 permet qu'un illustre génie! Comme un astre apparaisse au sein de la pairie! 11 permet que le chef de noire nation Connaissant par instinct sa haute mission "Unisse un grand cœur, la tendresse d'un père, Le regard héroïque et la force guerrière, Au noble amour des arts, des lettres, du progrès, Pour que règne, chez nous, l'abondance et la paix* Peuple bénissons tous la sage provideuoe D'avoir de nos états, assuré la puissance La discorde, sur nous, soufflait ses feux impurs D'union, il fallait les gages les plus surs. Un roi parait.... son sceptre établit l'harmonie Tel uq soleil d'été répand au loiu la vie Sur uu sol affranchi d'orages entouré Et lève un front vainqueur daus le ciel azuré. J'évoque du tombeau, toute la race antique Des souverains divers qu'a subis la Belgique Bien peu de Léopold égalent la grandeur Et nul de ses sujets, n'a mieux gagué le cœur. Noble émule d'Albert, il consacre sa vie Aux intérêts du peupleau bien de la patrie, Ami de la justice, intégre appui des lois, Il est, non moins que lui, le type des bons rois. qui nie déchire et me brûle, et me poursuivra toute la vie Cependant la voix du digne curé parvint se faire entendre et a calmer insensiblement ce délire et Paul alors se retournant vers lui Que vous a-t-il dit, Monsieur? vous a-t-il parlé de moi -- Consolez-vous, mou ami; noD-seulement votre père m'a parlé de vous, mais il a pardonné, pleinement et entièrement pardonné, car il est mort en chrélieo. Oh pourquoi ne l'ai-je pas entendu j'aurai toujours ce regret Mou enfant, lui répondit le prêtre, si vous avez eu le malheur de perdre l'affection de votre père durant sa vie, vous pouvez encore vous unir lui, même après sa mort votre père est mort ré concilié avec Dieu il ne manquait aux vertus de sa vie austère que la légitime reconnaissance que nous devons tous au Créateur; sou cœur s'en est pieu- Son sceptre du pays défend l'iudépendance Protège les talentsennoblit la science, Et respectant les droits de la religion Fait obérir du Très-Haut la puissance et le nom! Sa volonté royale emprunte son génie Le progrès des beaux arts, l'élan de l'industrie, Et ses actes saus cesse empreints d'utilité, Font briller le flambeau de la prospérité. J'en atteste, en ce jour, la nouvelle richesse Que de tous nos railways l'électrique vitesse Nous verse, grâce au Roi, des bords les plus lointains, Et de notre avenir transforme les destins. De Bruxelles Paris il n'est plus de distance, Notre chaîne s'uuit cette chaîne immense Où des coursiers brûlants qu'anime la vapeur, Répandent eu courant l'aisance et le bonheur! Illustre ami des arts et de l'agriculture, Tu sais favoriser l'essor de la nature Et secondé par toi, le sol de ton pays Se couvre tous les ans, de plus riches produits. Tes encouragements fertilisent la terre. Ta Belgique féconde et le ciel qui l'éclairé, Offrent aux voyageurs des tableaux radieux Qu'on irait vainement chercher eu d'autres lieux. Poètes inspirés, accordez votre lyre; Saluez vingt cinq ans d'un pacifique empire, Et que vos chants heureux consacrés l'amour, D'un souveoir touchant éternisent le jour! Antique Métropole, ardemment je t'implore; Fais éclater la voix de ton airain sonore; Que le son du canon se mêle tes accents, Et porte jusqu'au ciel, nos vœux reconnaissants! Sans craindre le parjure, oui! le peuple fidèle A Léopold vouera, même amour, même zèle D'uu roi sage, éclairé, le règne précieux Est le plus beau trésor qui nous vienne des Cieux! Titus, trop peu de temps, gouverna son empire, Et ce règne si court, pourtant a pu suffire. Et sa gloire immortelle, des titres divins Que pourraient envier les plus grands souverains! Peuple belgeje sers d'orgaue la pensée Cette esquisse modeste en ces vers retracés, Ne sourit-elle pas tou cœur généreux Oui! Léopold voudrait exaucer tous les vœux Des sujets dont il est le soutien et le père, D'un prinoe bienfaisant sublime caractère, Qui le place côté des rois les plus chéris, Et dont ou ne saurait trop rehausser le prix. Le vaisseau de l'état conduit sous tes auspices, Vogue paisiblement sur des vagues propices, Et fait briller saus bruit celte sérénité Qui révèle la force et la sécurité C'est le fruit trop heureux de ta diplomatie Où toujours ta prudence est jointe a l'énergie, Et tes sages conseils, aux princes étrangers, N'ont-ils pas épargné les plus graves dangers? sement rempli en ces derniers moments, et sans doute l'immortalité du ciel lui sera acquise. Vivez comme il aurait voulu toujours vivre: soyez chré tien, et vous réjouirez mille fois plus que ne l'avez contristée, la chère âme que vous pleurez si amère ment. Oh vous avez raison je veux servir Dieu, je veux vivre en chrétien, répondit Paul avec la plus vive effusion. Quoi donc! venait-il de s'opérer dans l'âme de notre jeune homme ce qu'on appelle une conver sion? Paul allait-il rompre avec ses joyeux amis; fuir les plaisirs dangereux ou coupables; éteiudre en lui les ardeurs de l'ambition; dompter, en un mot, toutes les faiblesses de son coeur Non, lec teur, non; loin de la. Et cependant Paul était sin cère ses paroles étaient bien l'expression de ses sentiments. Mais il lui arrivait ce qui arrive tous les hommes: le spectacle d'une cruelle agonie l'avait ému, la vue de la mort l'avait troublé; pour

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