JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, No 4.083. 40me année. 7??.3S, 15 Novembre. LA JUSTICE DIVINE. PRIX D'ABONNEMENT. Vpres, moisfr. 3 Par la poste3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Éditeur-Propriétaire, rue de Lille, io, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET Jl'STICE. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai6,25, 12,oS, 4,3o de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 8,o5, io,55, 5,oo. De Courtrai Mouscron et Lille, 7,5o, 10,5o, i,5o, 8,ao. De Courtrai pour Gand, 6,15, 8,00 s,*j5, 5,5o. De Courtrai pour Bruges8,o5, 2,00, 6,00. MARIAGE DE S. A. R. LA PRINCESSE CHARLOTTE. La princesse Charlotte, fille unique de notre Roi, va coolracler un brillant mariage: son futur est le frère puîné de l'Empereur d'Autriche, S. A. I. l'archiduc Maximilien, qui est venu récemment en Belgique et qui y reviendra sous peu. Le fait peu! être considéré comme officiel. Les béoédictioos du pays entier suivront en Autriche la princesse, qui, si jeune encore, avait déjà conquis l'affection générale. La princesse Charlotte est née le 7 juin i84o elle est donc entrée dans sa 17* année. Le Moniteur français rend compte, dans sa partie officielle, de la réception de M. de KisselefF, ambassadeur de Russie, qui a eu lieu le 12. M. de Kisseleff s'est présenté comme appelé 'a cimenter entre la France et la Russie celte union qui assure la paix générale une des garanties les plus m durables. S. M. I. a rappelé qu'elle s'était préoccupée d'adoucir, par de bons procédés, ce que l'exécution de certaioes conditions de la paix pouvait avoir de rigoureux. Elle a constaté que NI. de Morny avait su se concilier la bienveillance de l'Empereur Alexandre II, et elle a félicité ce souverain d'avoir su imposer silence aux souvenirs de la guerre pour ne penser qu'aux avantages d'une paix cimentée par des relations d'amitié. Ces deux discours sont de nature faire paraître sous le meilleur jour les relations futures de la France et de la Russie. Les nouvelles de Londres ne semblent pas aujourd'hui moins satisfaisantes. Le Morning-Post proclame que l'alliance entre la France et l'Angleterre n'a jamais été pins intime, et il ajoute que les deux puissances réclameront (Suite. Voir le u" 4>°8a d" Propagateur.) VII. Quelles que fussent les craintes de Marie pour l'avenir, quatre années se passèrent dans cet état de sourde irritation. Durant cet intervalle, une jeune famille, deux petits garçons et une petite fille, vinrent se grouper autour d'elle et si elle goûta de douces consolations daDs les joies de la maternité, ses jeunes enfants devinrent aussi la cause de peines nouvelles. Elle avait pu se résigner pour elle-même aux négligences, aux oublis, aux offenses de Paul; mais une fois devenue mère, il lui sembla que ce litre devait la rendre en quelque sorte sacrée aux yeux de son mari elle espéra même que le sentiment du devoir, une certaine commisération pour les frêles créatures qui bientôt allaient réclamer son appui, l'amèneraient a on heureux changement. Et d'ailleurs, les souffrances continuelles de Marie, l'altération de sa santé, l'épuisement de ses forces, he devaient-ils pas lui faire comprendre combien, e"e aussi, avait besoin d'appui pour se soutenir e"e-niême et de secours pour élever ses eufants. Mais, part quelques mouvements desensibililé que 'ci arrachèrent les ciiconstances, Paul ne se montra pas disposé rien changer de ses voies accoutumées. Au contraire, les jeux ou les pleurs des enfants lui ensemble l'exécution du traité de Paris. On con naîtra sans doute bientôt les vues qui ont prévalu Sans l'accord qui paraît s'être rétabli. Un journal russe persiste soutenir que les délibérations sur Bolgrad et l'île des Serpents auront lieu 'a Con- stantinople, et que les commissaires de la Prusse et de la Sardaigne en seront exclus. Avec les questions d'Orient et de Naples, celle de Neuchâtel a le privilège d'être en ce moment l'objet des préoccupations publiques. Le télégra phe a annoncé mercredi que le général Dufour était parti de Berne pour Parischargé d'une mission. U n'est pas douteux que ce voyage ne se rattache l'affaire de Neuchâtel, et comme on sait les bons et anciens rapports qui existent entre l'Empereur Napoléon et le général Dufour, il est permis d'espérer un bon résultat de la mission de celui-ci. D'après le Journal allemand de Francfort, le président de la Diète germanique aurait déjà fait connaître officiellement an Conseil fédéral suisse la résolution des Etats germaaiques concernant Neuchâtel. La reine Victoria vient de décréter une amnistie pleine et entière en faveur des condamnés pour crimes politiques. Ceux qui remise de la peine de mort avait été faite, sont, en vertu de cet acte, réintégrés dans tous les droits et privilèges civiques dont ils jouissaient avant leur condamnation. Le prince Ferdinand, héritier présomptif du trône danois, destitué eu i855 du commandement général des troupes, a e'té réintégré dans ses fonctions. Les dispositions pour le cérémonial de la séance royale d'ouverture de la session législative i856- 1857 et pour la revue de la garde civique et de la garnison, ont été observées conformément au programme officiel. furent de nouveaux prétextes pour s'éloigner et aller chercher au dehors des distractions contre ce qu'il appelait la monotonie de son intérieur. Et cependant, qui le croirait? Paul, au fond, n'était pas indifférent pour Marie; il lui gardait une vive affection; au besoin, il eût donné, sans hésiter, sa vie pour elle seulement, il ne se croyait pas fait pour la vie de famille l'exactitude et la régularité lui étaient insupportables; il lui fallait le bruit, l'agitation, les émotions sans cesse renouvelées; et après tout, il pensait qu'un homme ayant plus de force et d'activité qu'une femme, pouvait les appliquer des objets divers. Que si ces principes l'entraînaient parfois des conséquences quelque peu réprébensibles, il le regrettait tout le premier; mais enfin ces misères se dissipaient comme une poussière au seuil de la maison. Hélas! pourtant le bonheur et la joie n'y entraient pas avec loi! Il le savait bieD, et ne se pouvait défendre d'un certain ennui en y pensant. Aussi s'efforçait-il de s'étourdir pour n'y pas penser. Un jour cependant, méconteot de lui-même, fatigué d'un genre de vie où, quelque liberté qu'il se donnât, il devait cependant toujours se combattre et se restreindre, il disait Albert, en se promenant avec lui sur les boulevards: Je commence croire que nous arrangeons mal notre existence. Que faisons dous? Nous éparpillons dos forces tout vent; nous n'aboutissons rien de Le Roi et les Princes sont sortis du Palais cheval pour se rendre aux Chambres. S. M. et LL. AA. RR. étaient suivies d'uu très-nombreux et brillant état-major. Il était une heure précise lorsque le canon a annoncé la sortie du Roi. Les quatre légions de la garde civique de Bruxelles, les légions et bataillons de la banlieue, les troupes de la garnison occupaient les emplace ments ordinaires autour du Parc. Au passage du Roi, les musiques jouaient la Brabançonne tandis que retentissaient les accla mations des spectateurs. Les tambours battaient aux champs, les drapeaux s'inclinaient. A une heure et demie, après la cérémonie de la séance royale, le Roi a poursuivi la revue au milieu des mêmes démonstrations. Le défilé a été contremandé. Les Princesses étaient au balcon du Palais du Roi avec les dames de la cour, le grand-maréchal, etc. A deux heures et demie, après la revne, le Roi et les Princes sont rentrés au Palais et ont été prendre les Princesses au balcon. Le Roi, les Princes et Princesses ont été chaleu reusement applaudis. Le Roi et la famille royale ont salué la foule et se sont retirés dans leurs appartements. Des salves de 21 coups de canon ont annoncé la sortie du Roi se rendant aux Chambres et la sortie de S. M., après la séance royale d'ouverture de le session législative. La cérémonie de l'ooverture de la session légis lative étant terminée, le Sénat s'est retiré dans l'enceinte de ses délibérations. La Chambre a siégé un instant sons la présidence de M. Anspach, doyen d'âge. On a procédé au tirage au sort des sections char gées de vérifier les pouvoirs des membres élus lors des élections législatives du mois de juin dernier. noble, rien de grand. Pour moi, ces langueurs me sont odieuses; je voudrais me vouer une idée vraiment forte et généreuse, pour elle dépenser toute l'énergie que je possède, et arriver ainsi une influence active sur un monde qu'il faut dominer si l'on ne veut pas lui être asservi. A la bonne heure! s'écria Albert, et voilà les premières paroles raisonnables qui sortent de ta bou che depuis que tu es engagé sous le joug d'hymenée. Et moi aussi je me le suis dit cent fois allons- nous prendre racine parmi les béates créatures qui croupissent au bord de leur auge? Que diable! il ne suffit pas d'avoir le nécessaire, le confortable même: nous antres, hommes d'intelligence et de cœur, il faut le grand, l'immense, l'icifioi En d'autres termes, il faut les ardeurs du combat et les joies de la victoire Ab il y a longtemps que je rêve une glorieqse entreprise où nous aurions déployer toute la vigueur de nos jeunes facultés et conquérir une belle et large place daus les fastes de l'humanité! Mais, vois-tu, Paul, il ne fallait pas ici d'indécision et de demi-volontés. Or, tant que je t'ai »u paisible, indécis ou rêveur même dans tes allures, je n'ai pas voulu te parler; tu n'étais pas mon homme. Aujourd'hui je le retrouve tel que je te désire, nous pouvons nous entendre. Et quel est ce beau projet, celle grande en treprise 11 s'agit de deux choses acquérir une grande influence dans le monde politique et littéraire; de la richesse passer l'opulence.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1