RUSSIE^ TURQUIE. ANGLETERRE. DANEMARK. FRANCE. ITALIE. prix, il a émigré avec son mobilier et ses pots a fleur dans une chambre encore intacte sur le derrière du croulant édifice. Il y arrivera comme il pourra, par les échelles, par les cordes, sur le dos des maçons, peu importe. Mais quant délo ger, jamais. Inutile de dire qu'il est inscrit pour la réintégration dans son domicile de droit, aussitôt que la dernière pierre sera scellée. C'est attendris sant pour un propriétaire, et d'autant plus qu'on ne peut pas dire de Namur comme de Paris, qu'il y a disette de logements. Non, il y aurait disette de locataires. Pour notre part, loin de rire de cet exemple de fidélité au foyer, nous le trouvons charmant; et nous rapportons ce fait comme un trait de mœurs pour l'égal honueur du locataire et du propriétaire. Il vient de se passer, 'a l'hôpital général de Madrid, un fait déplorable. Il y a une vingtaine de jours, un homme fut mordu par un chien enragé. Il fut aussitôt conduit b l'hôpital et tenu en obser vation. La, il fut atteint d'un accès violent de rage, et il s'élança sur plusieurs malades, auxquels il fit de cruelles morsures. Il mordit en outre un infir mier et un domestique de l'hôpital. On avait eu l'imprudence de le laisser dans une salle où se trouvaient un grand nombre de malades. Il paraît que le nommé Ferdinand Goeleven, arrêté aux environs de Tirlemont, comme l'assassin présumé des époux Droos, b Beerse, n'est pas le vrai coupable et a été appréhendé par erreur. L'assassin véritable, qui vient d'être arrêté enfin, est un nommé Claes, neveu de Ferdinand Goeleven et apparenté également aux malheureux époux. C'est cette circonstance, qui a occasionné l'erreur de la justice et fait arrêter Goeleven. Voici des détails sur Claes, l'assassin de Beerse Jean Claes est âgé de 36 ans et a exercé divers métiers. Il demeurait b Tirlemont, où il a été arrêté le 12, b 5 heures du matin. Il est marié et père de deux enfants. Enfin ses victimes étaient son oncle et sa tante. Ce sont les brigadiers Bihin et Van den Hende, de la brigade de gendarmerie de Diest, qui ont procédé b l'arrestation accompagnés d'une dizaine de gendarmes, ils ont entouré la maison de Claes pendant la nuit. Il paraît qu'on a trouvé chez lui un grand nombre d'objets volés. Tout en cherchant, un des brigadiers découvrit une reconnaissance du mont de piété dans un livre de prières. Cette découverte fit pâlir l'accusé, qui jusque-la avait protesté de sou innocence. Il continua néanmoins nier toute participation b l'assassinat de ses mal heureux parents. Il fut immédiatement conduit b Louvain et incarcéré. Il paraît que pendant son séjour b la prison, il se fit toute une révolution dans son système, car en sortant jeudi matin, il avoua tout et fit connaître jusqu'aux moindres circonstances du crime. C'est ainsi qu'il explique comment il s'était préparé b commettre son forfait, en relevant les manches de sa chemise comment il avait sur pris les victimes dans leur sommeil. Lorsqu'il porta le premier coup b son oncle, sa tante chercha b se sauver par la fuite et se réfugia b l'étable. Il l'y suivit et la tua, malgré les prières et les supplica tions de la pauvre vieille, de ne pas lui ôter la vie. L'argent emporté par lui monte, dit-il, b la somme de 10 fr., mais il avoue avoir fait main basse sur du linge et des habits, que l'on a retrouvés chez lui. Depuis ses aveux l'assassin se montre très repen- •aot. Il a écrit b sa femme pour lui recommander leurs enfants. On voit dans sa lettre, qu'il ne s attend nullement b être sévèremet puni. L'Empereur Alexandre II a approuvé un plan de reconstruction de Se'bastopol. On espère que les dernières traces de destruction que cette ville a offertes seront effacées dans quelques années et que cette cité redeviendra plus florissante que jamais. Quant b ses fortifications, elles n'auront fait que gagner en solidité et en importance. On parvient assez facilement b retirer les navires coulés bas dans le port. Avant de couler ces bâtiments on avait pratiqué dans chaque vaisseau un trou carré qu'on ferme actuellement, ce qui permet d'alléger le navire, en le vidant au moyen de pompes a vapeur. Une correspondance du Pays parle de l'inves titure de l'Ordre de la Jarretière, conféré au Sultan, et elle ajoute le détail suivant Le chapeau a produit une impression fâcheuse sur les musulmans qui assistaient b la cérémonie; faire présent au Sultan d'un chapeau, c'est désirer qu'il se fasse chrétiencar les Turcs se servent de cette expression Il a mis un chapeau, pour dire qu'on s'est fait chrétien. La cérémonie a été très- longue, et par conséquent très-ennuyeuse. Sa hautesse était très-fatiguée. Trois cents navires chargés de blés, maïs, seigle, orge, venant principalement du Danube, ont traversé le Bosphore. Leur principale destina tion est Marseille, puis l'Adriatique et l'Angle terre. Les blés sont offerts et baissent; les produits coloniaux, les métaux et les spiritueux haussent. On lit dans une lettre du 3i octobre, adressée au Times par son correspondant de Constantinople Les Russes ont essayé de nouveau de faire un débarquement b l'île des Serpents; ils avaient envoyé un bateau a vapeur pour porter aux sept Russes qui se trouvent dans cette île des vivres, de l'eau, des habillements et du matériel pour l'entre tien du phare. Le capitaine Vansittart, commandant de la Magiciennebâtiment britannique stationné dans ces parages, s'étant rendu b bord du bâtiment russe, a informé le commandant qu'il s'opposerait au débarquement, mais qu'il se chargerait volontiers de porter dans son propre bateau les vivres et les vêtements pour les Russes, mais non pas le matériel du phare, attendu que le phare était depuis le i5 octobre en parfait état d'entretien, et que la lumière projetée par le fanal était des plus brillantes et perfectionnée d'après les plus récents modèles. Le capitaine Vansittart a de plus offert au commandant russe de le conduire sur l'îlot et de le ramener ensuite. Pendant la conversation, un bateau russe s'étant détaché du bateau principal pour se diriger vers l'île, les Anglais l'ont empêché de s'y rendre, et le bâtiment russe a été obligé de s'éloi gner, après avoir livré aux Anglais les vivres et les vêtements pour les sept Russes en garnison dans l'île des Serpents. Il y a quelque raison de croire, dit le Morning- Chronicle du i5, que notre gracieuse souveraine est dans une condition b rendre la succession directe au trône une question d'une certitude encore plus grande qu'elle ne l'est aujourd'hui, et qu'au mois de mars prochain un autre prince ou princesse sera donné au pays. La famille royale est déjà très-nombreuse; elle se compose de quatre princes et de quatre prin cesses. L'aînéela priocesse royale fiancée au prince de Prusse, aura 19 ans le 21 de ce mois le prince de Galles, l'héritier présomptif, a eu i5 ans dimanche dernier; puis viennent dans leur ordre de naissance, la princesse Alice, âgée de i5 ans; le prince Alfred, de 12 ans; la princesse Hélène, de 10 ans; la princesse Louise, de 8 ans; le prince Arthur, de 6 aûs; et le prince Léopold, de 3 ans. On a remarqué au banquet du lord maire non-seulement l'absence de l'ambassadeur de France, que le mauvais temps a retenu dans la Manche, mais aussi celle moins explicable des autres représentants du corps diplomatique. Il n'y avait ni le ministre de Prusse, ni celui de Russie, ni celui d'Autriche, ni celui d'Espagne, ui celui de Naples, ci celui des États-Unis. Les rares représentants du corps diplomatique étaient les ministres des puissances secondaires, ou bien de simples secrétaires ou attachés. Il y a Ib une coïncidence extraordinaire de rhumes, d'excuses ou d'absences. Le nouveau lord-maire de Londres se nomme Tinis. Il est marchand en gros de comestibles, poissons salés et conserves destinées b la marine. Son prédécesseur, M. Salomons, qui est possesseur d'une immense fortane, dirige encore un établisse ment de tonnelier sur une vaste échelle. Depuis quelques jours on assure dans l'entourage du Roi que S. M. Frédéric VII a fait entendre que, fatiguée des tracasseries politiques, elle veut abdiquer et se retirer avec sa femme la comtesse Danner, en Suisse, où elle jouirait de la vie cham pêtre et s'adonnerait b ses distractions de prédilec tion la pêche et la chasse. Ou ajoute que la politique de la Prusse est pour beaucoup dans cette résolution. Une noie récente de cette puissance lui rappelle trop les années i85o et i85i. Elle revient sur la vente des domaines nationaux en revenant en même temps, b la grande surprise du gouvernement danois, sur la question des droits du Sund, deman dant certaines concessions sur la question de la vente des domaines. Dans le cas où il serait donné suite au projet d'abdication du Roi, le prince Ferdinand, qui vient d'être réintégré dans le commandement de l'armée, lui succéderait. Le Journal de Rouen a reçu la lettre suivante qui contient le récit d'un affreux événement de mer Le 12 novembre. Un de ces drames qui viennent de temps en temps se dérouler sous les yeux des populations maritimes vient de répandre le deuil et l'effroi dans le port de Tréport. Séduits par les apparences trompeuses d'un moment de calme, les canots qui font la pêche du hareng le long des côtes étaient partis b la marée de mardi au soir. Le matin, la mer en fureur ne permettant pas b ces pêcheurs de braver les dangers d'un plus long séjour le long des côtes, ils crurent prudent de rentrer. Chacun songea alors b rega gner le port; mais là huit hommes devaient trouver la mort sous les yeux de leurs camarades et d'une population palpitante d'effroi et d'angoisses. C'est au moment où ils allaient franchir la passe que huit hommes sur neuf, qui montaient deux canots, ont trouvé la mort. Quant aux deux embarcations, elles sont maintenant b la côte, tout désemparées et le jouet des flots. Dans ces bien pénibles circonstances, et autant que l'état de la mer le permettait, chacun a fait son devoir avec un dévouement digne d'un meil leur résultat. On écrit de Rome, le 6 novembre On vient d'achever le recensement décennal de la population des États romains. Le total est de 3,100,000 âmes. C'est une augmentation de plus de 5oo,ooo habi tants depuis dix ans, proportion qui paraît, pour le moios, égale a ce que l'on observe en Fiance.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 3