JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 4.085. 40me année. BV&IblBVan ÏPDlL2'J!l(3&Di3a LA JUSTICE DIVINE. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 P.r la p<iste3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIER, Édileuf-Propriétaire, rue ie Lille, io, près I» Grand'-Place. Le Propaj/nteuT parait le MERCREDI et le SAMEDI. Les lettres et envois doivent être affranchis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne. LE PROPAGATEUR VKKITi: ET JISTITE. CHEMINS DE FER d'Ypres Courtrai6,25, 12,o5, 4,3o, de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe, 8,o5, io,55, 5,oo. De Courtrai Mooscron et Lille, 7,5o, 10,5o, i,5O, 8,ao. _De Courtrai pour Gand, 6,i5, 8,00 1,45, 5,5o. De Courtrai pour Bruges8,u5, 2,00, 6,00. 22 Novembre. Les intentions conciliantes attribue'es a la Russie semblent confirmées par de oouélèaux témoignages. Après avoir offert, dès le principe, de déférer les questions litigieuses h la Conférence de Paris, la Russie offre aujourd'huidit-on de renoncer ses prétentions sur Bolgrad et de remettre le pbare de l'ile des Serpents la surveillance commune des puissances. Il vient de se passer dans la mer Noire un fait dont les journaux anglais croiront peut-être pouvoir tirer parti les Russes ont tiré sur une chaloupe canonnière anglaise qui voulait pénétrer dans la mer d'Azoff. Il sera curieux de voir comment la* presse de Londres envisagera cet incident, qui eût été impossible si les Anglais eussent évacué la mer Noire l'époque stipulée. Elle y verra sans doute un nouveau grief contre la Russie. Eu attendant, le Morning-Post a fait une autre trouvaille. Il déclare la guerre des diplomates en jupons, que la Russie envoie de cour eu cour tendre leurs filets et nouer leurs intrigues, dans le but de rompre les liens de l'alliance anglaise. Il accuse toute une légion d'illustres dames, graudes-du- chesses, princesses du sang impérial, veuves d'am bassadeurs, jusqu'à l'impératrice-douairière elle- même, qui réside Nice pour sa santé. L'usage de cette diplomatie féminine est gravement signalé par le Morning-Post comme une des traditions séculaires de la Russie depuis Pierre le Grand. Des communications authentiques annoncent comme certaine l'abdication du roi de Danemark en faveur du prince Ferdinand. Le correspondant du Times, Vienne, écrit que la Prusse fait ses efforts pour consolider les nouvelles relations amicales qui existent entre la (Suite. Voir le n» 4>°84 du Propagateur.) VIII. Dans le tourbillon où vivait Paul, il devait rapidement oublier la démarche de Mu° Dufresnay; et cependant, comme s'il avait quelque peine chasser cet importun souvenir, il parut se livrer avec une fougue uouvelle tous les entraîuemeuts île sa position. Sa maison devenait spleudide il y réunissait avec prodigalité toutes les merveilles des arts; ses équipages, ses livrées eussent fait honneur a un prince (il est vrai que, par la sollicitude du ministre, déjà marqué du lubau rouge, il sollicitait et allait obtenir de cette aimable excellence le titre Je baron); les fêles succédaient aux fêtes, et chacun venait courtiser et encenser cette nouvelle puissance. On était au mois de janvier Paul voulut ouvrir 1 année par une soirée qui fît époque et fût comme le présage des royales destiuées que lui réservait 'avenir. Ou se disputa les iuvitationset pendant plusieurs heures une foule éblouissante se pressa dans ses somptueux salons: grands artistes, grands écrivains, députés, pairs, ministres, ambassadeurs 'turent tour tour le complimenter et lui serrer les mains; l'excellence eu question lui annonça gracieu sement que la baronnie venait de lui être accordée, et que l'ordouuauce lui serait remise dans quelques Fraoce et la Russie. M. de Manteuffel parlerait de cette alliance comme d'un fait accompli. D'après des correspondances particulières, les projets de fusion entre les. deux branches de la famille royale d'Espagne seraient l'objet d'activés négociations directement établies entre les parties intéressées. Quelques-uns des premiers actes du nouveau chef du cabinet ottomau sont signalés par les cor respondances de Constanvùiople reçues Vienne. Ainsi Reschid pacha aurait annoncé au Divan et aux ambassadeurs étrangers que les dispositions du hatti - houmaïoun seraient exécutées le plus tôt possible, et que, par conséquent, les mesures prises cet égard par ses prédécesseurs ne seraient modi fiées en rien. Les nouvelles de Malaga, du 12, portent que des révoltés ont attaqué la garoison et acclamé la république. Les troupes ont vaillamment résisté. Les insurgés ont perdu 5 hommes tués, et les sol dats ont eu 7 blessés. L'ordre a été rétabli. Nous publions un extrait du rapport de la séance publique tenue par le Conseil communal de la ville d'Ypres, Lundi 17 Novembre 1856, publié par le Moniteur de l'hôtel-de-ville. Présents: MM. Le Baron Vandersticbele de Maubus, bourgmestre président; Alphonse Vanden- peereboom et Pierre Beke, échevins; Théodore Vandenbogaerde, Martin Smaelen, Édouard Car- dinael, Auguste De Gbelcke, Ernest Merghelynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe et Auguste Maieur, conseillers. Lecture est donnée du procès-verbal delà séance du 17 Octobre dernier; la rédaction en estapprouvée sans observation. Il n'y a qu'une pièce communiquer, la lettre de Mgr. l'évêque de Bruges en réponse au rapport de MM. Vandenpeereboom, Théodore Vanden- jours. Cependant, vers deux heures du malin, la foule s'écoulait insensiblement, les bougies s'étei- goaient par endroit, et la lumière pâlissante annon çait le déclin de la fête Marie, trop faible pour des plaisirs aussi fatigants, s'était déjà retirée daDS sa chambre; Paul se trouva seul avec Albert. Enfin s'écria celui-ci, je puis te parler Quelle délicieuse soirée! répondit Paul en s'étalaut sur un sofa; propos, je suis baron! le ministre me l'a anDoucé avec une grâce charmante. 11 est bien queslioo de baronnage! reprit Albert avec une brusque impatience; laissons cela. Écoute, Paul, nous n'avons pas le temps d'entrer en longues explications, les minutes, en ce moment, devraient être achetées par nous prix d'or! en deux mots nous sommes ruinés, il faut fuir! Te moques-tu ou rêves-tu? s'écria Paul, saisi cependant d'un tremblement convulsif. U faut fuir, te dis-je; nous nous expliquerons après. Parleras-tu? reprit Paul en saisissant les bras d'Albert, comme pour le retenir, je veux tout savoir avant de faire ud pas. Mais, Dieu me par donne, tu dois être fou Sache-le bien, tu joues ta vie! répondit Albert. Que veux-tu d'ailleurs que je te dise! Les fonds ayant manqué dans la caisse, comptant toujours sur le succès de notre affaire pour nous couvrir, nous avons fait circuler des billets de bogaerde et Boedt, sur les négoéiations ouvertes avec le chef da diocèse pour obtenir le concours du clergé aux institutions d'instruction moyenne de la Commune et de l'État. M. Vandenpeereboom lit un rapport sur ce document qui donne lieu des remarques de la part d'autres conseillers et le Conseil, se référant l'ordre du jour voté dans la séance précédente, prend simplement et purement cette missive pour notification. M. VaDdenbroucke entre en séance eLdemande la parole pour déclarer que n'ayant pu assister la séance du Conseil du 17 Oetobre, parsuile d'affaires particulières qui réclamaient sa présence, il se rallie l'ordre du jour motivé, voté la suite des expli cations fournies au Conseil, sur la question de l'enseignement religieux. L'assemblée s'occupe du budget de l'exercice 1857. Le projet donDe lieu peu de discussions. A la section 9, Culte, le Conseil raie les articles 75, 75 et 76 de dépense. Le Propagateur croit devoir suppléer au laco nisme affecté de ce dernier en indiquant quel est l'objet de ces trois articles Art. 73. Supplément au traitement des vicairesfr. 1,600 Or ils sont huit, donc pour chacun fr. 200. Art. 75. Supplément au traitement du curé de S'-Jacques3oo Art. 76. Supplément au traitement du curé de S'-Nicolas3oo Nous nous rendons l'organe d'une toute simple question, que depuis deux jours i'no se fait ici Ypres Comment faut-il qualifier l'action de celui qui pour se venger injustement d'un chef qu'il ne peut atteindre, le bat sur le dos de ceux qui en sont les inférieurs? La réponse est dans l'esprit, sinon la bouche; d'un chacun et cela suffit. complaisance, et qui, bien entendu, ne seront pas payéspuisque voici l'échéance et que nous n'avons pas eu le temps de réaliser nos calculs. Et eu quoi cela me regarde-t-il? demanda Paul d'une voix pleine de trouble et d'égarement, Tu as tout signé. Sans le savoir, Albert, sans le savoir, entends-tu bien Qu'importe la justice? Mais enfin j'ai mon bien Celui de ma femme... Les hypothèques absorberont tout et au-delà. Oh misérable, je suis doue ruiné Je te l'ai dit, reprit Albert avec sang-froid; cepeudaDt quelques ressources nous restent je suis parvenu réunir une centaioe de mille francs; nous avons deux jours d'avance, annonce que tu pars pour la campagne ou pour la chasse, une chaise de poste nous attend, et lorsque les premiers soup çons se manifesteront, nous serons Bruxelles. Allons, fais vite tes appiêts et n'oublie pas de prendre tout ce que lu pourras en argeoterie et diamants inutile de laisser cela des créanciers qui se riront de nous. N'oublie pas, non plus, tes pistolets, en cas de mauvaise rencontre. Paul demeurait debout, l'œil hagard, les mains tremblantes, De sachant plus ce qu'il faisait, et répétant avec désespoir Ruiné! ruiné!... O ciel! est-ce possible?...

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1