JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 40me année. 24 Décembre 1856. No 4.094. A une époque où les opinions tendent se rapprocher, où les grands partis subissent un travail actif de trans formation, où la presse en général se re trempe ët se régénèrele Propagateur croirait faillir sa mission s'il ne s'asso ciait pas un mouvement qui semble de nature exercer une profonde influence sur les destinées de la Belgique. 11 veut donc entrer, et il entrera résolument, dans la voie des améliorations, sous le double rapport du fonds et de la forme. Désor mais, il y aura plus d'unité, plus de suite, plus d'ensemble dans la rédaction, et la partie matérielle sera l'objet de nouveaux soins. Les idées, les convictions du Pro pagateur restent les mêmes il est ouver tement catholique, il est franchement attaché aux institutions du Pays. Animé des sentiments du plus pur patriotisme, il interprète la Constitution d'après l'esprit qui l'a dictée enfant dévoué de l'Église, il se soumet aux prescriptions de ses re présentants. Le Propagateur ne se laissera en traîner aucune polémique irritante; évitant toute espèce de personnalités, il se renfermera strictement dans la discussion des principes et des doctrines. Qu'impor tent les hommes, surtout dans un pays constitutionnel, où ils sont emportés com me la poussière par le souffle des passions politiques Nous aurons constamment deux ennemis combattre l'impiété, qu'elle s'appelle rationalisme ou matérialisme l'a narchie, qu'elle s'appelle libéralisme ou so cialisme. Chaque numéro contiendra un ar ticle de fonds; le bulletin politique sera succinct, clairetcomplet; les nouvelles gé nérales et locales seront présentées avec opportunité, ordre et régularité. A tous ces avantages, nous en ajou tons un autre, car nous voulons, en tous points, aller au devant des vœux légitimes du plus grand nombre de lecteurs, par tir du 1er Janvier 1857, le prix du Propa gateur sera considérablement réduit. En ville, G fr. par an au lieu de 12 fr. Par la poste, 7 fr. 50 c. au lieu de 14 fr. En un mot, notre intention est de ne rien négliger, de ne reculer devant aucun sacrifice, dans l'espoir que nous obtiendrons en récompense les sympa thies, les encouragements et le concours Je tous ceux qui, après avoir fondé la na tionalité belge et sauvegardé la religiou Je leurs pères, estiment qu'il y va de leur honneur et de leur devoir de ne laisser porter, ni sur l'une, ni sur l'autre, une main téméraire et sacrilège. Selon notre promesse nous reproduisons le discours prononcé par M'Van Renynghe dans la séance du 17. PRIX D'ABONNEMENT. Ypres, 3 moisfr. 3 Par la poste3 5o On s'abonne Ypres chez D. LAMBIN MORTIERÉditeur-Propriétaire, rue de Lille, 10, près la Grand'-Place. Le Propagateur parait le MERCREDI £t le SAMEDI. Les lettres et envois doivent être ifl'raucliis. Insertions des annonces 17 centimes la ligne. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ ET JISTICE. CHEMINS DE FER I d'Ypres Courtrai, 6,25, 11,25, 4,3o de Poperinghe 20 minutes plus tôt. De Courtrai Ypres et Poperinghe 8,o5, io,55, 6,i 5. De Courtrai Moascron et Lille, 7,5o, 10,5o, i,5o, 4,55, 6,o5, 8,20. De Courtrai pour Gand, 6,15, 8,00 1,45, 5,5o. De Courtrai pour Bruges6,3o, 8,o5 1,55 6,00. 7PF.3S, 24 Décembre. S> CD iî'J 3 QIT.2» Les relations officielles entre la Prusse et la Confédération helvétique sont suspendues. Le conseil fédéral s'est réuni extraordinairement et il a décidé que l'Assemblée serait convoquée pour le 27 de ce mois, et que tous les cantons seraient invités organiser au plus tôt leur personnel et leur matériel de guerre. Quant aux armements annoncés de Berlio, on ne s'étonne que d'une chose, c'est qu'ils Desoient pas encore plus prompts. Le ministre de la guerre a sa disposition J2 raillions de thalers, réserve suffi sante pour une campagne de trois mois. On croit toujours que la Suisse cédera au dernier moment lorsqu'il sera déclaré officiellement que la Prusse est décidée 'a marcher sur Schaffhouse et que la Bavière a livré un libre passage aux troupes du Roi Frédéric Guillaume. L'Insurrection Sicilienne est comprimée; mais l'attitude des Anglais dans la teotalive du soulève ment continue être l'objet de l'indignation générale. Des correspondances bien informées constatent que tous les fusils entre les mains des insurgés étaient neufs et de fabrique anglaise. La poudre et les munitions saisies avaient la même provenance. Ces débarquements ont-ils été opérés par le commerce anglais ou par les vaisseaux de l'Étal '/Cette dernière hypothèse n'est pas dénaturé h embarrasser le gouvernement britannique. Après les événements de i848, quand la Sicile fut soumise, on trouva b Messine un immense matériel de guerre provenant des arsenaux de Woolwich. Lord PalraerstoD, invité b s'expliquer b ce sujet, répondit: ce ne peut être que par suite d'une méprise. Vraisemblablement la même méprise a encore été commise en i856. Il n'en sera pas moins vrai toujours que le honteux stigmate d'agitateur de la Péuiosule soit imprimé sur le front du ministre de S. M. Britannique. Un cri d'indignation b son adresse a retenti dans toute l'Europe eu 1848et l'on voit aujourd'hui que ses tentatives pour être remises ne sont point abandonnées. Les gouverne ments Italiens ne savent que trop bien b quoi s'en tenir b ce sujet. Le Piémoot est la victime de l'iufluence anglaise.LeRoi de Naples n'a-1 - il donc pas raison de prémunir son pays contre elle? Tandis que l'Angleterre perd de sou prestige en Europe, son empire des Iodes est menacé par l'in fluence russe. La Perse est travaillée par la pro pagande moscovite et lui sert d'instrumeot contre les Afghans qui opposent une forte barrière b la puissance russe dout les projets sont de miner l'empire britannique dans les Indes. Le Morning- Post, journal ministériel a publié un article très vif en faveur de l'expédition contre la Perse. Le Times ne partage pas ces vues belliqueuses et avoue que la cause de la situation actuelle doit être cherchée dans la conduite de la légation de la Grande-Bretagne «qui a eu les premiers torts.» D'après les affirmations des journaux espagnols les relations de l'Espagne avec le Saiut-Siége sont aujourd'hui rétablies sur le pied d'uDe enteme cordiale. le catholicisme et le libre examen. Une armée a son drapeau. Il représente pour elle la patrie et l'ordre, dont il est le symbole. Quelquefois cependant, porté par des mains auda cieuses et téméraires, il devieDt le signe de la révolution et de l'anarchie, il rallie autour de lui des bandes indisciplinées, conduites par des aven turiers, des ambitieux ou des mécontents; divisées entre elles, sans principes définis, sans but déter miné; unies, organisées, fortes pour renverser et détruire, mais incapables de rien édifier ni même reconstruire. Malheur au pays qui en subit le joug. Le monde moral, comme le monde matériel, a ses armées et ses drapeaux. Ses armées ce sont les intelligences et les volontés unies dans la profession et la défense d'une même doctrine ou conviction, d'une même opinion ou erreur. Les drapeaux sont les mots qui résument les convic tions et déclarent les doctrines, ou bien égarent les opinions et voilent les erreurs. Le mouvement moderne des esprits a simplifié les positions et dessiné les partis. En Belgique plus spécialement encore que dans le reste de l'Europe, les nuances s'effacent et deux armées sout en présence sur le vaste champ de la vie inorale de notre chère patrie l'armée du Christ et celle de l'Antéchrist; le catholicisme et la franc- maçonnerie rationaliste, le drapeau de la foi catho lique et la bannière du libre examen. Vous voulez décatholiser la Belgique disait, il y a peu de jours, le généreux et admirable Dechamps aux chefs de la gauche parlementaire, «vos discours et vos actes en sont la preove; niais je vous le prédis, vous ne réussirez pas. Les feuilles maçonniques avancées et moins hypo crites poussent leurs adeptes b jeter le masque, et b travailler ouvertement b la destruction de la foi religieuse et catholique des Belges; ce qui depuis longtemps, leur disent-elles, est le but secret de tous vos efTorts. Vains projets, efforts impuissants La Belgique ne se laissera point arracher ses entrailles. Elle aussi leur répond Vous De réus sirez pas. Messieurs, comme cultivateur et propriétaire, si je ne consultais que mes propres intérêts, je m'em presserais d'adopter le projet qui est actuellement soumis b vos délibérations; mais vu qu'il s'agit d'intérêts généraux qui touchent b l'alimentation du peuple, je sacrifie très-volontiers les miens, en repoussant de toutes mes forces et consciencieuse ment le projet en discussion. Je vous dirai tout d'abord que je ne m'attendais pas b la présentation d'un pareil projet. J'avais la conviction que le statu quo aurait été maintenu eucore pour uu an, et je suis persuadé intimement que, eu général, propriétaires, agri culteurs et consommateurs pensaient comme moi. Après des années de crise alimentaire et une guerre désastreuse, nous commencions b respirer, parce que nous avions foi dans la mesure excep tionnelle qui 1100s permettait de couserver la moisson abondante que la diioe Providence nous avait accordée. Mais triste déception! Si le projet

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1